DEAFplus
article imprimé
rédaction: Stephen Dörr
deprecacion f.
[ÉtymologieEmprunt au lt. DĒPRECĀTIO, -ŌNIS f. “action de détourner par des prières (un danger p.ex.)”, “action de solliciter instamment”, etc. (ThesLL 51,596,33); pour le mlt. cf. MltWb 3,374 et LathamDict 1,621c. – Pour des raisons pratiques, nous rangeons infra *deprecateor m., emprunt au lt. DĒPRECĀTOR, -ŌRIS m. “celui qui par ses prières détourne ou conjure un malheur” (ThesLL 51,598,3; pour le mlt. cf. MltWb 3,375 et LathamDict 1,621c) et deprecatif adj., emprunt au lt.tard. DĒPRECĀTIVUS, -A, -UM adj. “propre à fléchir par la prière, à obtenir le pardon” (dès fin 6es., Georges 2064 [ce sens n’est pas att. par ThesLL 51,597,75]; pour le mlt. cf. MltWb 3,374).]
(⁠mfr. deprecacion Bersuire ms. Ste-Gen. 777 fo 317rob [2 att.], deprecation GirRossAlM 5828, deprecatiom GirRossAlH 5828, ⁠agn. deprecaciun 1em. 12es. PsOxfM 139,7; 141,8, deprecatiun PsCambrM 141,6)
  • “prière faite avec instance et soumission (souvent pour obtenir le pardon d'une faute et pour détourner un châtiment)” (dep. 1em. 12es., PsOxfM 139,7; 141,8 [Entent a la meie deprecaciun]; PsCambrM 141,6 [Esculte ma deprecatiun]; GirRossAlH 5828 [Lor deprecatiom de cuer (du duc et de sa femme) entendera (Dieu) Et si les fera saus de leur iniquitez Et si les garira de leur perversitez]; [Bersuire ms. Ste-Gen. 777 fo 317rob [2 att.]], TL 2,1427; Gdf 2,518b; ANDEl; DMF; Hu 3,14b; TLF 6,1189a; FEW 3,45b)
mfr. deprecateor m.
(deprecateur SEust11P 533)
  • “celui qui intercède (auprès de Dieu) en faveur de quelqu'un” (1em. 15es.1644(1), SEust11P 533 [Vers toy (vers Dieu) suys deprecateur, Orateur, Serviteur Et ton humble creature], TL 2,1427; DMF, ad FEW 3,45b)
deprecatif adj.
[ÉtymologieL’ANDEl reprend une att. de deprecatif de ca. 1292 BrittN 1,362: disseisine deprecative ou privé… ne accrest jamés fraunc tenement a ceux purchaceours. Il s’agit d’une erreur de → depredatif DEAFpré, forme qui est attestée au même passage dans BrittH.]
  • “qui adresse des prières, des demandes à qn” (1370; dep. 1550, OresmeEthM 255 [Item, des choses qui sont neccessaires pour ceste vie ou de choses petites il ne se plaint onques, et n'est pas deprecatif ou depriant autres pour telles choses], TL 2,1427 [renvoie au Gdf]; Gdf 2,518b; DMF; FEW 3,45b [date le sens “qui a le caractère d’une déprécation” depuis le 14es.; cependant la première att. datée de 1550 (oraison deprecative), Hu 3,14b et TLF 6,1189a.)
(1) Charles Pajot, Dict. nouv. françois-latin, La Flèche 1644, 181b, Google Books où on est guidé aussi vers des att. du 16es.