DEAFplus
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estanfort m.
[ÉtymologieÉtymologie discutée, prob. double. Désignation d’un type de drap de haute qualité tirant son nom, selon, en dernier lieu, De Poerck, FEW et Höfler, de la ville tisserande de STAMFORD, Lincolnshire mérid. (Pck 1,214-216; 2,80; FEW 17,212b; HöflerTuch 35-39). N. Fryde, Terricus Teutonicus de Colonia in England, 1217-1247, 1997, 45-78, ne connaît pas le FEW ou HöflerTuch, mais appuie cette étymologie comme historienne: Stamford est une ville de foire dep. av. 975 et est renommée comme telle dep. la 2e moitié du 12es., faisant partie du cycle des foires de l’est d’Angleterre; son importance décline vers 1300. Richard Cœur de Lion y promulga l’assise pour l’industrie drapière, reflétée dans la GrCharteH 35(1). Cette étude plaide fortement en faveur d’une identification de la ville et du tissu (l’apparition de désignations du type stamen forte y est justifée par les ‘contrefaçons continentales’, p.ex. doc. 1205 stamforti de Araço (= Arras), qui auraient causé une réinterprétation étymologique, p. 70)(2). Également le contemporain savant Jean de Garlande (né ca. 1195, JGarl: agn. ca. 1230), décrivant dans son ‘Dictionarius’ le monde (parisien), commente le nom de tissu comme suit: «stanfordios, d[icuntur] a Stanfordia civi[tate]» (glose fr. ult.: estaunford(eis), v. infra). Plusieurs contextes afr. cités infra confirment cette interprétation et témoignent de la création périphrastique de la désignation (p.ex. ApostoileC 98 dras d’Estanfort; cf. HöflerTuch 116 ss.). Par conséquent, pour Bezzola 70, l’ait. stanforte est emprunté à l’afr.
Au contraire, BourquelotChamp 1,227-231/236 et spéc. 228, suit DC 7,579a stamfortis [cpt. Paris 1202(3)] en y voyant plutôt un [*]estain-fort, composé de → estaim “fil de chaîne”(4) et fort “résistant”, mais Pck 1,214 et HöflerTuch 36 discutent et rejettent cette proposition, tout en acceptant une réinterprétation populaire du terme(5). B.E. Vidos, dans Scritti ling. in onore di G.B. Pellegrini, 1983, 2,1031-1040, suit Bourquelot et inverse l’argument: «Dall’Italia stanforte penetra in Francia» (p. 1038). Il voit pourtant que les tissus de ce nom, achetés et vendus à Gênes, proviennent tous d’Angleterre, d’Arras etc.; les premières att. de Gênes 1197 se lisent pecias .vi. stanfortis Anglie (doc. lat.) et stanfortem .i. Ypre (Rosso, Doc. Asti e Genova, 1913, 86 n°256; 87 n°260), aussi stanfortes .ii. de Arazo (Araço) etc. (Vidos cité p. 1035-6: ca. 50 att. d’après Reynolds Rbph 8, 1929, 836, etc.). Vidos propose avec grande conviction une ‘création commerciale du nom’ par les Gênois (1037-9: «Dunque è sbagliato trarre la voce it. stanforte dal francese come lo fa Bezzola, seguito da Wartburg, partendo erroneamente dal nome di città inglese Stamford»).
La proximité de mlt. STAMEN FORTE n. *“fil de chaîne renforcé” est indéniable et elle est documentée par bien des att. (comme désignation de tissus, pas de fils), surtout mlt. Plutôt sans rapport direct: it. stame m. “fil de chaîne” (dep. 1299-1300, Battaglia 20,55b; CortZol2 1604b) et stamigna f. “tipo di tessuto di tela piuttosto rado (usato spec. per rivestire i defunti)”, aussi servant à tamiser (dep. 1178-82, TLIO; Battaglia 20,56a; CortZol2 1604b).
L’it. stanforte est attesté dès 1240 (Vidos p. 1037; OVI: 42 att. datées de 1233-43 [= 1240] à 1em. 14es.); l’it. stanfortini pl., désignant des pièces d’estanfort, est attesté 1278-1340 (flor., mant., OVI; 1340 Fr. Bald. Pegolotti, éd. Evans, p. 278(6), HöflerTuch 35; OVI, l’att. de 1340 étant remarquable par sa date tardive et par son sens, indiquant plutôt un type de tissu qu’une provenance)(7).
Le mangl./anglolat. connaît stanford de Ypro (Ypres), seulement doc. 1268(8), MED 92,591b, et estanford, doc. prob. 1316, MED suppl., ce dernier certainement de l’agn. L’esp. estanfort apparaît en 1294, le cat. estanfort en 1271 (estanforts e biffes d’Arres, cité par Castro RFE 8, 1921, 352-353; v. aussi M. Gual Camarena, Comercio, 1968, 118,131: cout. Valencia 1271? drap d’Ipre uetat, bifes, stamfortz d’Aratz, de Sentomer, de Xalo; sim. ib. 125,137). Au cours du 14es., les attestations fr. se font rares(9); une att. tardive et isolée datant de 1447 et une autre du 15es. demandent un commentaire, v. infra, note ad DMF.
On devra enfin se demander en quel lieu se sont maintenues la fabrication de ce tissu renommé (qui est prob. le haubergié fait à Stamford, v. supra) et sa désignation(10). Y a-t-il un rapport avec le déclin de Stamford(11) et la désignation parallèle, stamen forte, pas très logique en soi, a-t-elle perdu sa valeur en même temps que ce déclin(12)? En tout cas, le tissu originel s’est toujours produit et se produit encore, mais sous le t. de spéc. worsted(13). La désignation d’un drap d’après son lieu d’origine n’est pas exceptionnelle(14); cf. encore → kersey, DEAF H 13: même type, autre lieu de production.
Noter que le terme se rencontre normalement au singulier. Au pluriel il ne prend que le s final, p.ex. estamfors doc. Ypres fin 13es. EspPirDoc 3,466 cité infra, mais les doc. 1302 EspVal 101,3 et 187,4 mettent estain au pl.: estainsfors, v. spéc. le contexte 101,3, contenant li estains de le kaine (avec note). Ils semblent donc avoir été interprétés comme composés. Le mlt. est plus net, utilisant soit le terme simple soit la collocation du nom et de son adjectif.]
Au contraire, BourquelotChamp 1,227-231/236 et spéc. 228, suit DC 7,579a stamfortis [cpt. Paris 1202(3)] en y voyant plutôt un [*]estain-fort, composé de → estaim “fil de chaîne”(4) et fort “résistant”, mais Pck 1,214 et HöflerTuch 36 discutent et rejettent cette proposition, tout en acceptant une réinterprétation populaire du terme(5). B.E. Vidos, dans Scritti ling. in onore di G.B. Pellegrini, 1983, 2,1031-1040, suit Bourquelot et inverse l’argument: «Dall’Italia stanforte penetra in Francia» (p. 1038). Il voit pourtant que les tissus de ce nom, achetés et vendus à Gênes, proviennent tous d’Angleterre, d’Arras etc.; les premières att. de Gênes 1197 se lisent pecias .vi. stanfortis Anglie (doc. lat.) et stanfortem .i. Ypre (Rosso, Doc. Asti e Genova, 1913, 86 n°256; 87 n°260), aussi stanfortes .ii. de Arazo (Araço) etc. (Vidos cité p. 1035-6: ca. 50 att. d’après Reynolds Rbph 8, 1929, 836, etc.). Vidos propose avec grande conviction une ‘création commerciale du nom’ par les Gênois (1037-9: «Dunque è sbagliato trarre la voce it. stanforte dal francese come lo fa Bezzola, seguito da Wartburg, partendo erroneamente dal nome di città inglese Stamford»).
La proximité de mlt. STAMEN FORTE n. *“fil de chaîne renforcé” est indéniable et elle est documentée par bien des att. (comme désignation de tissus, pas de fils), surtout mlt. Plutôt sans rapport direct: it. stame m. “fil de chaîne” (dep. 1299-1300, Battaglia 20,55b; CortZol2 1604b) et stamigna f. “tipo di tessuto di tela piuttosto rado (usato spec. per rivestire i defunti)”, aussi servant à tamiser (dep. 1178-82, TLIO; Battaglia 20,56a; CortZol2 1604b).
L’it. stanforte est attesté dès 1240 (Vidos p. 1037; OVI: 42 att. datées de 1233-43 [= 1240] à 1em. 14es.); l’it. stanfortini pl., désignant des pièces d’estanfort, est attesté 1278-1340 (flor., mant., OVI; 1340 Fr. Bald. Pegolotti, éd. Evans, p. 278(6), HöflerTuch 35; OVI, l’att. de 1340 étant remarquable par sa date tardive et par son sens, indiquant plutôt un type de tissu qu’une provenance)(7).
Le mangl./anglolat. connaît stanford de Ypro (Ypres), seulement doc. 1268(8), MED 92,591b, et estanford, doc. prob. 1316, MED suppl., ce dernier certainement de l’agn. L’esp. estanfort apparaît en 1294, le cat. estanfort en 1271 (estanforts e biffes d’Arres, cité par Castro RFE 8, 1921, 352-353; v. aussi M. Gual Camarena, Comercio, 1968, 118,131: cout. Valencia 1271? drap d’Ipre uetat, bifes, stamfortz d’Aratz, de Sentomer, de Xalo; sim. ib. 125,137). Au cours du 14es., les attestations fr. se font rares(9); une att. tardive et isolée datant de 1447 et une autre du 15es. demandent un commentaire, v. infra, note ad DMF.
On devra enfin se demander en quel lieu se sont maintenues la fabrication de ce tissu renommé (qui est prob. le haubergié fait à Stamford, v. supra) et sa désignation(10). Y a-t-il un rapport avec le déclin de Stamford(11) et la désignation parallèle, stamen forte, pas très logique en soi, a-t-elle perdu sa valeur en même temps que ce déclin(12)? En tout cas, le tissu originel s’est toujours produit et se produit encore, mais sous le t. de spéc. worsted(13). La désignation d’un drap d’après son lieu d’origine n’est pas exceptionnelle(14); cf. encore → kersey, DEAF H 13: même type, autre lieu de production.
Noter que le terme se rencontre normalement au singulier. Au pluriel il ne prend que le s final, p.ex. estamfors doc. Ypres fin 13es. EspPirDoc 3,466 cité infra, mais les doc. 1302 EspVal 101,3 et 187,4 mettent estain au pl.: estainsfors, v. spéc. le contexte 101,3, contenant li estains de le kaine (avec note). Ils semblent donc avoir été interprétés comme composés. Le mlt. est plus net, utilisant soit le terme simple soit la collocation du nom et de son adjectif.]
(estanfort ca. 1200 AubereeN 85; ContGuillTyrdM § 97; cpt. 1242 abb. de Maubuisson Pontoise BEC 19,564; ChastieMusaG 56,2; MenReimsW 328; GilebBernF 31,39; LMestL 50,18; LespMét 3,140; doc. Ypres 1280 EspPirDoc 3,455,2; 3,455,4; 3,455,10; 3,457 (ter); test. 1282 Arch. dép. Aube Gdf; doc. S.Omer 1282-1284 EspPirDoc 3,254,14; doc. 1285 Gay; doc. Provins 1291 Bourquelot, Hist. de Provins 1,422; doc. 1304 CptYpresD 1,149; doc. 1309 CptYpresD 1,290; doc. 1314 CptYpresD 1,488; doc. 1316 CptYpresD 2,29; doc. 1319 CptYpresD 2,111; doc. S.Omer ca. 1320 EspPirDoc 3,286; doc. Arras 14es. EspPirDoc 1,224,3, estamfort cpt. Paris 1202 Gay; ValetAiseN 6; doc. Ypres 1280 EspPirDoc 3,457,1; doc. Ypres fin 13es. EspPirDoc 3,466 (passim; §18: ajout 1308), estaunford JGarl HuntTeach 2,133 (41) (estaunfordeis pl.), estainfort OrguillousM 125; doc. S.Omer 1282-1284 EspPirDoc 3,250,21; doc. Ypres fin 13es. EspPirDoc 3,497,27; AubereeN 85 ms. ca. 1300; EspVal 76,19; 106,2; 187,4 et 6 pl.; 187,6, estainfor ChastieMusdG 35,2, esteinfort cpt. Paris 1202 Gay, estainsfors EspVal 101,3 pl.)
- ◆t. de tiss. “sorte de drap de très haute qualité, prob. une serge ferme et dense du type worsted ou étamine, tissée avec du fil de laine peignée (prob. en plus aux poils orientés) tant pour la chaîne que pour la trame”(15) (ca. 1200 – 14es.; ca. 1447, ContGuillTyrdM § 97 [Les freres chevaliers avoient mantiaus d’estanfort; id. dans ContGuillTyrA p. 142]; AubereeN 85 [Il (le riche) ot robe d’un estanfort]; cpt. Paris 1202 Gay [pro roba de estamfort… tunicis de esteinfort ad armare, d’après Brussel, 1727?]; cpt. 1242 abb. de Maubuisson Pontoise BEC 19,564 [.ii. estanforz blans]; ChastieMusaG 56,2; OrguillousM 125 [(en mourant) nul n’i avra qui an port Ne blou ne bife n’estainfort, ms. bourg. déb. 14es., R 6,37b et R 6,604: ‘en un mot’, sans var. du ms. BN]; MenReimsW 328 [une cote d’estanfort sans roies]; GilebBernF 31,39 [estanfort de Paris]; LMestL 50,18 [Nus toisserranz (de Paris) ne puet avoir lainne a tistre estanfort camelin, que elle ne soit a .xxiic. la lainne (c.-à-d. 2200 fils de chaîne)]; 50,21 [Nus toisserrans (de Paris) ne puet avoir laine a tistre estanfort camelin, que ele ne soit a .xxii. cens la laine (2200 fils de chaîne) plaine de .vii. quartiers de lé (7 quarts d’une aune, pas huit quarts comme le drap de Stamford)]; doc. Ypres 1280 EspPirDoc 3,455,2 [del drap estanfort enverser (loc. nomin.; Pck 2,80 ‘adj.’)]; 3,455,4; 3,455,10; 3,457 (quater); test. 1282 Arch. dép. Aube Gdf; ValetAiseN 6; [ApostoileC 98 [bureax de Bernay, blou d’Abeville, dras d’Estanfort, bise de Paris, saie de Saint Denis](16)]; doc. S.Omer 1282-1284 EspPirDoc 3,250,21 [venderoit saie por estainfort]; 3,254,14 [estanfort deforchis]; doc. 1285 Gay; JGarl HuntTeach 2,133 (41) [vendunt pannos albos et nigros, camelinos et blodios… radiatos et stanford[i]os, glose ms. fin 13es. estaunfordeis, ms. déb. 14es. de Estaford; le ms. BN lat. 11282, 13es., fo 12vob,-3 se lit stanfordios, sans glose interlin., mais avec commentaire jusque-là inédit, fo 13a,7-8: stanfordios, d[icuntur] a Stanfordia civi[tate](17)]; doc. Ypres fin 13es. EspPirDoc 3,466 [titre: Les keures des estamfors (passim; §18: ajout de 1308)]; doc. Ypres fin 13es. EspPirDoc 3,497,27; doc. Provins 1291 Bourquelot, Hist. de Provins 1,422 [estanfort]; EspVal 76,19 (sg.); 101,3 [Et les estainsfors doit on faire de 24 fius blans doriers, autels conme li estains de le kaine(18)]; 106,2 (sg.); 187,4 et 6 [C’est des dras estainsfors…]; doc. 1304 CptYpresD 1,149 (bis); doc. 1309 CptYpresD 1,290; doc. 1314 CptYpresD 1,488 [pour dras estanfors qui furent pendu aval les masieres et estendu sour le halle en lieu de carpites, la on seoit au disner]; doc. 1316 CptYpresD 2,29; doc. 1319 CptYpresD 2,111; doc. S.Omer ca. 1320 EspPirDoc 3,286 [Le drap Estanfort (ainsi l’éd.)]; doc. Arras 14es. EspPirDoc 1,184,1; 1,224,3 [couvretures d’estanfort (cp. le comment. gén.)], TL 3,1360,29; Gdf 3,599c; ANDEl; DMF [estamfolt, ca. 1447 Jean Wauquelin(19)]; Gay 1,669a; Pck 1,214-216; 2,80; HöflerTuch 35-39; FEW 17,212b [1202-1285])
(1)
Citée DEAF H 287,21 haubergié sub hauberc; corr. la déf. ib. l. 11: “matière…” lire “sorte de tissu, prob. une serge du type worsted et prob. estanfort (rappellant par sa façon la surface d’une cotte de mailles, aux côtes obliques des deux côtés)”; cf. E. Carus-Wilson, Haberget, dans Medieval Archaeology 13, 1969, 148-166 (fournit, p. 149, à l’article du DEAF sa troisième et dernière att., tirée d’une liste de villes anglaises, agn. 3eq. 13es., ms. de ca. 1300: haubergé de Estanford; datation du DEAF à modifier); utile: E. Miller – J. Hatcher, Towns, commerce and crafts, 1995, 100-116.
(2)
Donne, en p. 77, une liste d’acheteurs du tissu de ce nom, les localisant en Italie, à Londres, au Portugal, en Espagne et dans l’Aragon; dates: 1197-1253.
(3)
Expliquant ‘pro stamen forte’; Gay 1,669a cite de la même source: «pro una tunica (pour le roi) de stanforti»; «pro roba de estamfort» (pour Louis VIII); «pro .ii. tunicis de esteinfort ad armare». DC 7,581c stanium cite encore un doc. de 1233, ce référant aux conciles d’Avignon 1209 et de Montpellier, interdisant les vêtements luxueux des hommes d’église: Canonicis etiam regularibus prohibemus, ne sit eorum habitus notabilis,…. sed secundum Statuta Concilii Avenionensis et Montispessulani, capis, tunicis, palliis, caligis, de aliqua bruneta etiam vel nigra, vel etiam stanio forte, vel cameloto, vel aliquo alio colorato panno, seu sumptuoso, vel aliquo serico de cætero non utantur, etc. (Gay sim., en date de 1209, et la répétition au concile de Cognac de 1238).
(4)
Attesté dès 12es., DEAF; TL 3,1339,7 (“Kammwolle” à corr.); cp. LathamDict 2,3181b stamen.
(5)
Ils excluent aussi un autre étymon proposé, le nom de lieu Steenvoorde, Flandres. L’ajout de Carpentier (1766) à DC 7,581b sub stanfortis semble déjà contredire Du Cange: ‘Panni species, qui in burgo Stenfordia texebatur; unde nomen. Charta ann. 1227. apud Murator. tom. 2. Antiq. med. ævi col. 903: Unum mantellum zendati zani, coopertum de stanforte brano. Stat. Ferrar. ann. 1279. ibid. col. 424: De vestito bixelli, id est, mezalanæ, tutalanæ, stanfortis, et cujuslibet alii panni, etc.’; de même sub estanfordius: ‘Panni species in burgo Stenfordia texti, unde nomen. Glossar. Lat. Gall. ex Cod. reg. 7679…’.
(6)
Cité à côté de vergatetti, panni schietti, e mellati, e biffe vergati, mentionnés comme objets de vente à la foire de Provins.
(7)
Fr. Bald. Pegolotti atteste aussi Stanforte comme lieu d’achat de laine (crue), vendue par sac (p. 263 et 268; cité par OVI parmi les att. du nom commun). – Noter panni stanforti / panno stanforto dans doc. pis. 1321, OVI, et un stanfortina, doc. flor. 1278-79, OVI.
(8)
Un achat par la maison royale de Henri III de ‘mmcclxxiiij ulnis de stanford de ypro, russetis & blanketis, etc.’.
(9)
Les dern. att. citées ici montrent qu’une simple datation par siècle est généralement peu utile.
(10)
Vidos 1039 dit simplement et sans preuve «la stoffa in questione stava per andare fuori d’uso nel sec. XIV».
(11)
Et, à partir de 1313, avec la baisse du commerce de la laine entre l’Angleterre et le Continent?, v. S.L. Waugh, England in the reign of E. III, 1991, 60-73.
(12)
Le fil de chaîne est toujours le plus fort, c’est la trame qui peut avoir la même qualité ou non. Cp. Enc 9,195b: «De l’étoffe de deux étaims ou de l’étamine. Il y a des étoffes dont la trame n’est point velue, mais faite de fil d’étaim ou de laine peignée, ainsi que la chaîne; ce qui fabrique une étoffe lisse, qui eu égard à l’égalité ou presque égalité de ses deux fils, se nommera étamine, ou étoffe à deux étaims».
(13)
Dep. 1420 [dès 1347 dans un texte anglolt., Gay 1,675b: confection de drapeaux], FEW 18,133b; FEW 21,544a; BaldEt n°5249 [reproduit Lechanteur DWall 17, 1989, 135]. Le terme ne désigne pas la laine, mais le tissu fait avec un fil (pour la chaîne et la trame) peigné et finement tordu, aux pointes des poils orientées vers l’extérieur du fil. Le tissu, toujours sergé, est proche de l’étamine, v. Enc 9,195b.
(14)
Ex.: → damas; cambrisien HöflerTuch 31, nicole 34, tarse 94, baudequin 98, aussi turquie 93, tartaire 95, tartarin 96; pour le problématique polaingi, fin 13es.-1360, Gdf 6,262a, v. HöflerTuch 64.
(15)
La qualité luxueuse de l’estanfort semble documentée par plusieurs att. (aux prix élevés) et par l’interdiction aux religieux de le porter comme vêtement (concile d’Avignon 1209, v. le comment. gén., supra). Au cours du 13es. apparaissent des tissus du même type, sans doute toujours sergés, confectionnés sur le Continent, mais sans avoir nécessairement la qualité originelle.
(16)
Dans cette série, drap d’Estanfort est à comprendre ‘estanfort d’Estanfort’.
(17)
JGarlG p. 595 (40) transpose l’information du ms., sans le citer, par ‘de Stamford’. Il est peu probable que estaunfordeis représente un dér. adj. en -eis, -ois (dérivation non attestée dans HöflerTuch, sauf pour qqs. termes frm.), il semble plutôt refléter le latin glosé, stanfordios. LathamDict 2,3181c a créé un article stamfordius sur la base de JGarlG et d’un doc. de 1210 «pro tribus ulnis stamf’ tincti».
(18)
Les trois derniers mots ajoutés; cp. le paragr. précédant: cil drap… conme est li estains dou drap.
(19)
Jean traduit un texte lat. d’Edmund de Dynter qui, lui, relate un miracle qui se serait produit après 1223, parlant d’une tunica estinfort alba, éd. De Ram 1,562,2; texte fr., robe de estamfolt blanche, p. 622, ch.XXI. C’est un témoignage fragile d’une vie prolongée du terme. L’att. mlt. citée DC 3,317b estanfordius, tirée du ms. BN lat. 7679 du 15es., reproduit un texte ancien (pas dans AalmaR).