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estrie f.
[ÉtymologieDu lt. STRIGA “sorcière” (Georges 2,2822; pour le mlt. v. DC 7,614b, aussiLathamDict 2,3213c).
Des continuateurs du lt. STRĬGA existent particulièrement en it. stréga
(dep. 2em. 13es. Jacomo de Tolomei, Battaglia 20,324c), tandis que STRĪGA est à la base de port. estria (dep. 16es., Mach3 2,973b, Morais10 4,922b), roum. strigă (TiktinMir 3,529b), rom.alp. strìa (p.ex. dep. 1763 Bartolomei, KramerDol 6,462; FEW), l’it. nord-orient. striga (FEW), Piacenza/Verona anc. stria (dès fin 13es., OVI; cf. FEW) et de l’afr. estrie.
Rem. no 1: Le mot lt. striga est une variation morphologique de lt. strix “petit-duc scops” (portant malheur; effigie de sorcières, v. PaulyKl 2,422), créé pour mieux marquer le démon féminin (cp. FEW 12,302a).Rem. no 2: Les définitions proposées par les dictionnaires ne sont pas satisfaisantes puisqu’elles varient entre le concept sémantique de la sorcière et celui d’un oiseau menaçant les enfants pendant la nuit. TL 3,1476,34 ne donne que la définition “Hexe / sorcière” qui ne correspond pas à toutes les att., tandis que l’ANDEl définit “screech-owl (which was believed to drink the blood of small children)” (terme qui ne correspond pas à ‘petit-duc scops’). Gdf 3,651c et FEW 12,301b connaissent les deux sens sans séparer les att. données. Le mot désigne en effet une sorte de démon féminin, mi-femme, mi-oiseau, qui dérive de la mythologie ancienne et qui est aujourd’hui connu sous le nom de stryge(1), et, en même temps, la sorcière ou des esprits diaboliques en général. Les distinctions sont difficiles à établir.Rem. no 3: Estrie ne vit en fr. que jusqu’à la fin du 15es., quand la figure de la stryge disparaît de la croyance populaire. Pour le concept de la femme aux pouvoirs surnaturels, le mot sorcière s’impose (cp. FEW 12,120b lt. sors f. “sort, destin”).]
Rem. no 1: Le mot lt. striga est une variation morphologique de lt. strix “petit-duc scops” (portant malheur; effigie de sorcières, v. PaulyKl 2,422), créé pour mieux marquer le démon féminin (cp. FEW 12,302a).Rem. no 2: Les définitions proposées par les dictionnaires ne sont pas satisfaisantes puisqu’elles varient entre le concept sémantique de la sorcière et celui d’un oiseau menaçant les enfants pendant la nuit. TL 3,1476,34 ne donne que la définition “Hexe / sorcière” qui ne correspond pas à toutes les att., tandis que l’ANDEl définit “screech-owl (which was believed to drink the blood of small children)” (terme qui ne correspond pas à ‘petit-duc scops’). Gdf 3,651c et FEW 12,301b connaissent les deux sens sans séparer les att. données. Le mot désigne en effet une sorte de démon féminin, mi-femme, mi-oiseau, qui dérive de la mythologie ancienne et qui est aujourd’hui connu sous le nom de stryge(1), et, en même temps, la sorcière ou des esprits diaboliques en général. Les distinctions sont difficiles à établir.Rem. no 3: Estrie ne vit en fr. que jusqu’à la fin du 15es., quand la figure de la stryge disparaît de la croyance populaire. Pour le concept de la femme aux pouvoirs surnaturels, le mot sorcière s’impose (cp. FEW 12,120b lt. sors f. “sort, destin”).]
(estrie 1ert. 12es. LapidalS 1307; ContPerc1ER 2561; GlBodl730H 95; FetRomF1 499,7; GaleranF 587; LapidbP 297; DolopL 8681; 8797; 8945; CoincyI42K 477; LapidclS 1263; JGarlUnH2 166; JeuxPartL 20,32; ThurotEx 529; RosemLangl 18426; GlDouaiE1 131b; AncrRiwleCH 143,21; JAntOtiaP LXXXV 1; LXXXVI titre; LXXXVI 1; ElucidaireSeca/b/h/R 162; OvMorB 9,3142; JVignayOisivG LXXXV titre; LXXXV 1; LXXXVI 1; PelVieD 7273; JacBruyP 5b; [BerinB 2,213,183; AalmaR 11863], lorr. astrie DolopL 8776, agn. strie JGarlUnH2 172)
- ◆“démon féminin hybride, mi-femme, mi-oiseau, qu’on croit passer pendant la nuit pour tuer les petits enfants, stryge” (1ert. 12es. – prob. 2em. 14es., LapidalS 1307; GlBodl730H 95; GaleranF 587; LapidbP 297; DolopL 8681; 8776; 8797; 8945; LapidclS 1263; JGarlUnH2 166; ThurotEx 529; RosemLangl 18426; GlDouaiE1 131b; JAntOtiaP LXXXV 1 [Les estries sont femmes qui vont courant de nuyt par le monde et entrent soubdainement es maysons]; LXXXVI titre; LXXXVI 1 [Vous devez sçavoir de ces estries que je vous ay devant amentues, que elles sont appellés en latin lamies, c’est a dire ‘desirantes’, pour ce qu’elles desirent maintes foys les enfans]; ElucidaireSeca/b/h/R 162; JVignayOisivG LXXXV titre; LXXXV 1; LXXXVI 1; [AalmaR 11863 [strix, strigis : auis nocturna ou estrie]], Gdf 3,651c(2); ANDEl [à revoir; les deux ‘Lapid’ ont un même sens]; LevyTrés 105a; DMF [cite mal AalmaR (Cromer)]; FEW 12,301b)
- ◆“femme à laquelle on attribue des pouvoirs surnaturels et en particulier la faculté d’opérer des maléfices avec l’aide du diable ou de forces malfaisantes, sorcière” (av. 1200 – fin 15es., ContPerc1ER 2561; FetRomF1 499,7; CoincyI42K 477; JGarlUnH2 172 [lamia : gallice strie, gallice [sic] wyche]; JeuxPartL 20,32; AncrRiwleCH 143,21 [Ore avez vous… oie… de ceaux que l’en appeele les seet pecchez mortels, meres des altres et de lour engendrures, et de quel mestier il servent en la court del malfee, qi sunt mariez a cels seet estries et pur quei il sunt mult a haïr]; OvMorB 9,3142; PelVieD 7273 [Haro!, dis je, quant je me vi, Biau sire rois Jhesus, merchi! Mort m’a ci celle vielle estrie Et assomé de sa coingnie, Se de vous n’ay secours prochain]; JacBruyP 5b; [BerinB 2,213,183 [E la dame, que la sermone, Tant li promet et tant li done Ke la vielle, que fu estrie, Li a fait un sorcerie, Par quei Aigre est si anchantez E si vencuz e si dantez, Ke par force amer l’estoet Tant la dame, que plus ne puet]], TL 3,1476,33; DCCarp 191b; LevyTrés 105a; ANDEl [à revoir]; DMF; Lac 6,115a; FEW 12,301b)