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rédaction: Stephen Dörr
familïer adj.
[ÉtymologieEmprunt au lt. FAMILIĀRIS “qui fait partie des esclaves de la maison”, “de la famille, de la maison, domestique”, etc. (ThesLL 61,246); pour le mlt. familiaris “qui appartient à la famille”, cf. MltWb 4,68 et LathamDict 1,903b. Cf. → familias et *famulier sous → famle.]
(familïer 1155 BrutA 1385; BenDucF 37098; AngDialGregO 1426; 8051; 9630; etc.; 16980; 18377; SermMaurPB 233; PlatPractH § 84; doc. ca. 1250 LeGrandStat (Stat. de l'Hopital Comtesse, Lille) 78; HuntTeach 1,151; doc. 1263 Gdf; PilateKicD 364; doc. ca. 1265 [copie 18es.] LeGrandStat (Stat. de l'Hôtel-Dieu de Pontoise) 147; MoamT I 31,8; JoinvW1 482c; etc.etc.doc. 1342 ou peu après ViardPar 2,367; 2,366; [PCrescH 348; AalmaR 4161; 9570; 3854], familiier MousketR 24765, ⁠agn. famylier SFrançCR 4932; 5690, famillier ContGuillTyrRothA 557; JobB 2935; JMeunAbB p. 49, ⁠pic. famillyer EchecsAmK 1653, ⁠agn. familler MirJustW 116; 122, famelïer RouH III 4750; ChastPereAM 635; 2948; RègleCistG 444; 456; 456; SFranchS 1705)
  • 1o“qui appartient à la famille, ou qui, par ses relations intimes, est considéré comme un membre de la famille” (dep. ca. 1170, RouH III 4750 [Mult ama Normanz e tint chiers E mult les out famelïers, E le duc Guilliame ama tant Comme son frere e son enfant]; BenDucF 37098 [Puis par Richart, uns suens amis, Cosim germain, buen chevaler, Qui deu duc ert familïer]; AngDialGregO 1426; 8051; 9630; 16980; SermMaurPB 233; MousketR 24765; SFranchS 1705; PilateKicD 364; SFrançCR 4932; 5690; [AalmaR 3854; 9570], TL 3,1621; Gdf 3,716b; GdfC 9,598c; ANDEl; DMF; TLF 8,632b; FEW 3,408b)
  • “qui est bien connu, dont on a l’expérience habituelle” (dep. déb. 13es., ChastPereAM 635 [Ne sai pestilence nommer Que l’en doie tant redoter Com familier anemi]; AngDialGregO 18377; PlatPractH § 84 [Et signe familier si est une dolor del senestre espaule desques al bras]; JobB 2935; [PCrescH 348 [la familiere similitude que le vin si a a nature]], GdfC 9,598c; ANDEl; DMF; TLF 8,632b; FEW 3,408b)
  • ⁠loc. adj. familier a “qui est habitué à” [avec une valeur active]⁠ (1272; 1451, MoamT I 31,8 [Et le (le faucon) doit l’en fere oïr soventemant la sonor de feratres et la sonor de la corde des archs et le movemenat dou frein, por ce q’il viegne familiers a tote ces chonses], DMF, cf. frm. familier de/avec, TLF 8,632b)
  • ⁠t. de droit fil familier “fils encore soumis à l’autorité du père” (2em. 14es.; 1486; 1635, AalmaR 4161 [filius familias, filufamilias : filz familler, franc, legitime], Gdf 3,716b, cp. → familias)
  • 2o⁠substantivé “celui qui est considéré comme un membre de la famille, qui la fréquente assidûment ou est dans des relations intimes avec qn” (dep. 1155, BrutA 1385 [Par un suen bien familier]; ChastPereAM 2948; HuntTeach 1,151; ContGuillTyrRothA 557; JMeunAbB p. 49 [li prieur avoit esté mon familier et mon privé]; MirJustW 116; JoinvW1 482c; doc. 1342 ou peu après ViardPar 2,366; 2,367; [EchecsAmK 1653], TL 3,1621; GdfC 9,598c; ANDEl; DMF; TLF 8,632b; FEW 3,408b)
  • ⁠t. de religion “personne qui s’est agrégée à une communauté religieuse, généralement après lui avoir fait don de ses biens, qui en observe les règlements mais sans prononcer les vœux ni être obligé de renoncer au costume laïque ” (1ert. 13es.env. 1265, RègleCistG 444 [Coument les messes sunt ordenees sour semaine… Les demierques pour les fameliers]; 456 [A le messe de chascun jour pour les freres et les fameliers del ordene die on premiers]; 456; doc. ca. 1250 LeGrandStat (Stat. de l'Hopital Comtesse, Lille) 78 [(Del service des mors) L’anniversaire des familiers et des bienfaiteurs, le demars apriés le Purification Nostre Dame]; doc. Troyes 1263 [Et pour les familiers tuit li prestre chascun si die .iii. messes Gdf]; doc. ca. 1265 [copie 18es.] LeGrandStat (Stat. de l'Hôtel-Dieu de Pontoise) 147, Gdf 3,716b)
  • “celui qui a, par l’expérience ou la pratique, une grande habitude (de qch.)” (fin 13es., MirJustW 122 [de mein notaire conu pur familler de la Chanceller[ie]], ANDEl)
familierement adv.
  • “d’une manière intime, familière” (dep. 13es., AmistiédT 6 [Il n’est nule plus grans honte ke de fausser celui avoec cui on a vescu familierement]; BibleGuiart Gdf [Moyses a qui Nostre Sires parlast ennsi fache a fache, c’est a dire si familierement Gdf], GdfC 9,598c; ANDEl; DMF; TLF 8,634a [donne comme première att. familiarement, tirée de DialGregF, v. ci-dessous.])
familiaire adj.
(familiaire 4eq. 12es. SBernCantG VII 70; VII 158; VII 172; JVignayOisivG 103, 49; 103, 69; LégDorVignBatallD 677; [AmphYpL2 p. 279; OresmeEthM 459; 490; OresmePolM 153a; 247a [2 att.]; PhMezPelC 1,496], familiair DenFoulB3 p. 72, familiare SBernCantG XIV 29; XV 14; XXIII 485; etc.; XXIV 39; XXXV 49; XXXI 142; SommeLaurB 54,521, ⁠agn. familiar doc. 1381 FoederaC 4, 123)
  • 1o“qui appartient ou qui est considéré comme appartenant à la famille, qui est dans des relations intimes avec qn.” (4eq. 12es.1548(1), SBernCantG VII 172 [Et voies familiaire et amiable parlement ke fait li anrme, ki en char sospiret, avoec les celestes poestez]; XIV 29; SommeLaurB 54,521 [Dont sainz Jehans li Evangelistes, qui estoit virges, estoit entre les apostres li plus familiares Nostre Seigneur]; LégDorVignBatallD 677; [OresmeEthM 490; 459 [le bien publique est meilleur que le bien familiaire]; DenFoulB3 p. 72; OresmePolM 153a [princey royal ne est pas une possession privee ne une chose familiaire a laquelle l’en doie succeder par lignage selon les lays et les coustumes des heritages des citoiens]; 247a], Gdf 3,716c; DMF)
  • ⁠loc. adj. familiaire a “qui est habitué à” (4eq. 12es.4eq.12es, SBernCantG XXIV 39 [Eles sunt familiares al mal dire])
  • “qui est bien connu, dont on a l’expérience habituelle” (4eq. 12es.; 1365; 1389, SBernCantG XV 14; XXXV 49; [AmphYpL2 p. 279 [si est (le vin) tres familiaire au corps humain]; PhMezPelC 1,496], TL 3,1622 [renvois]; Gdf 3,716c; DMF)
  • ⁠employé comme adv. “d’une manière habituelle dans sa vie” (4eq. 12es., SBernCantG VII 158 [Giers, a l’anrme ki travailhié est en cez choses, soi donent soventif et familiaire li celeste message])
  • 2o⁠substantivé “celui appartient ou qui est considéré comme un membre de la famille, qui la fréquente assidûment ou est dans des relations intimes avec qn” (4eq. 12es.; ca. 13231400, SBernCantG XXXI 142; VII 70; XXIII 485; JVignayOisivG 103, 49 [.j. sien voisin et familiaire]; 103, 69; [OresmePolM 247a [2 att.]], DMF)
  • “membre d’un ménage” (1381, doc. 1381 FoederaC 4, 123 [Nous voulons pourvoier a la seurté d’eulx, lour gentz, familiars, chevaux, harnoys, et biens queconqes, avons pris, mis et receu, prenons, mettons, et recevons, les dessusdiz messages et chescun d’eux], ANDEl)
familiairement adv.
(familiairement AmistiérP 76; JAntOtiaP LXXXVI 14; [OresmeEthM 463; 489], familiarement 4eq. 12es. SBernCantG XIX 32; XXII 303; XXVI 193; DialGregF 168,7; Homélie Gdf)
  • “d’une manière intime, familière” (4eq. 12es.1615(2), SBernCantG XIX 32 [ke ilh plus familiarement sunt receut]; DialGregF 168,7 [en amistiez familiarement fut joinz]; AmistiérP 76; JAntOtiaP LXXXVI 14; Homélie Gdf [Aprés commansarent a partir(3) ensamble familiarement]; [OresmeEthM 463; 489 [2 att.]], TL 3,1622; GdfC 9,598c [sous familierement]; DMF [sous familierement])
  • “d’une manière habituelle” (4eq. 12es., SBernCantG XXII 303 [Mais oiez l’apostele, com familiarement i met sanctification en cest sens]; XXVI 193)
famileor m.
(fameleor 1274 doc. 1274 DC [c.s. sg. -ieres])
  • “celui qui appartient ou qui est considéré comme un membre de la famille, qui la fréquente assidûment ou est dans des relations intimes avec qn” (1274, doc. 1274 DC [Je, miles de Galatias, chevalier et famelieres dou tres noble empereor de Constantinoble], DC 3,410a)
refamilier v.tr.
  • “renouer les liens (avec un proche du ménage)”(4) (1370, OresmeEthM 489 [Donques est question a savoir mon se l’en doit avoir grant multitude d’amis… Et il convient refamilier et retribuer ou faire service aucun a ceulz qui font profit], TL 8,552 [renvoie à Gdf]; Gdf 6,712a; DMF; FEW 4,409a)
(1) Frantext: Du Fail, Les Baliverneries d’Eutrapel,665.
(2) Antoine de Montchrestien, Traicté de l’oeconomie politique, 222, Frantext.
(3) Il faut sans doute corriger partir en parleir, cf. le contexte presqu’identique fourni par LiS 154a: Aprés commansarent a paleir ensamble familiarement avec le renvoi aux ‘Arch. des miss. scient. 3e série, t. I, p. 282 (texte de Metz)’. À vérifier.
(4) La déf. “donner une récompense” de Gdf, reprise par DMF, est à corriger.