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famulaires f.pl.
ÉtymologieDu lt. FEMORĀLE
n. “bande d’étoffe employée pour protéger les
cuisses” (dérivé de femur “cuisse”), mot employé plus au pluriel qu’au
singulier déjà en latin
(ThesLL 61,469, spéc. l. 76);
pour le mlt., cf. MltWb 4,125;LathamDict 1,916c;Blaise 347b;BlaiseMAge 377a;Souter 146a.
Tenant compte des graphies en afr. (v. ci-dessous), on peut supposer
qu’il y a eu une certaine influence du
lt. mlt. FAMILIĀRIS,
entre autres “de la famille” et “confidentiel”
(ThesLL 61,246;MltWb 4,68;LathamDict 1,903b)
ou du
lt. mlt. FAMULĀRIS
“de servant, d’esclave”
(ThesLL 61,259).
A noter que ce dernier a été confondu de bonne heure avec le premier(1).
Le FEW donne notre mot deux fois, à juste titre sous femoralia (FEW 3,452a), mais aussi sous famularis (FEW 3,409b) avec un renvoi au lt. vestis famularis (cf. l’att. chez Cicéron citée dans la note 1). Comme von Wartburg l’indique lui-même dans le commentaire de cet article, rien ne permet d’étabir un développement sémantique de “vêtement d’un servant” à “sorte de haut-de-chausse”; l’article du FEW qui ne contient que notre mot, est à supprimer.
Rem. no 1: Pour tout ce qui concerne les matériaux, les différentes formes et l’emploi des famulaires, cf., en dernier lieu, Mechthild Müller, Die Kleidung nach Quellen des frühen Mittelalters, Berlin/NewYork 2003, spéc. 65-74; 128-130.Rem. no 2: Il pouvait être dangereux pour un moine de ne pas porter defamulaires, comme le montre l’exemple de celui qui se voit attaqué par Fromondin: u col l’a asené. Janbes levees, fist le moine verser; Les genestaires(2) li peüst on coper (GerbMetzT 9419).]
[Le FEW donne notre mot deux fois, à juste titre sous femoralia (FEW 3,452a), mais aussi sous famularis (FEW 3,409b) avec un renvoi au lt. vestis famularis (cf. l’att. chez Cicéron citée dans la note 1). Comme von Wartburg l’indique lui-même dans le commentaire de cet article, rien ne permet d’étabir un développement sémantique de “vêtement d’un servant” à “sorte de haut-de-chausse”; l’article du FEW qui ne contient que notre mot, est à supprimer.
Rem. no 1: Pour tout ce qui concerne les matériaux, les différentes formes et l’emploi des famulaires, cf., en dernier lieu, Mechthild Müller, Die Kleidung nach Quellen des frühen Mittelalters, Berlin/NewYork 2003, spéc. 65-74; 128-130.Rem. no 2: Il pouvait être dangereux pour un moine de ne pas porter defamulaires, comme le montre l’exemple de celui qui se voit attaqué par Fromondin: u col l’a asené. Janbes levees, fist le moine verser; Les genestaires(2) li peüst on coper (GerbMetzT 9419).]
famulaires 2et. 12es. MonGuill1C 346; MonGuill2A 668 [sg.-aire, = MonGuill2C 687 pl.-aires]; RègleSBenDouceD 55,31; Vie de s. François d'Assise Gdf [deux att.]; doc. Troyes 1263 Gdf; ChronSDenisV 3,152; doc. Joinville 1290 Gay [sg.-aire], famuleres doc. Troyes 1263 Gdf; MonGuill2[A 668] var. ms. 3et. 13es. Ranja R 23,46 [sg.-ere], familaires LégDorVign Gdf, famillares GlGlasgH 416a, familiares RègleHospCamS 1250; GlDouceH2 324)
(- ◆“haut-de-chausses portés à même la peau par l’homme”(3) (2et. 12es. – 16es., MonGuill1C 346 [Et dist Guillaume: ‘S’il me tollent mes braies, Icele chose c’on claime famulaires?’(4)]; MonGuill2C 687 [= MonGuill2A 668 famulaire, v. ci-dessous]; RègleHospCamS 1250 [Dever les jambes seit vestuz De familiares et de tribuz]; RègleSBenNicH 3035 [Famulaires del vestuaire Prendrunt (ceux) qui eirre doivent faire, Et quant il serunt reverti Lavez lez remetrunt ici]; RègleSBenDouceD 55,31 [Cil que l’en enveiera fors de l’abeie si deivent prendre famulaires el vestiaire; quant il renvendront si les deit l’en laver et metre ariere en sauf toutesveies]; Vie de s. François d'Assise Gdf [deux att.(5)]; doc. Troyes 1263 Gdf [deux att.]; ChronSDenisV 3,152 [De robes se vestoit (Charlemagne) a la maniere de France. Aprés la char usoit de chemises et de famulaires de lin]; [LégDorVign Gdf], TL 3,1623; Gdf 3,717b [fumerailes “sorte de caleçon”]; 3,747b [femoralles “haut-de-chausses”, deux att. fin 15es. et 16es.]; DC 3,410c; FEW 3,452a [femoralia])
- ◆famulaire m.sg. “haut-de-chausses portés à même la peau par l’homme”“id.” (ca. 1180; 1290; 1525, MonGuill2A 668 [Que ferai ge s’il me tolent mes braies? C’est une chose qu’en claime famulaire; S’i[l] les me tolent, ci avra grant contraire(3)]; doc. Joinville 1290 Gay [Se doivent li homes gesir en leur famulaire et les femes en leurs kemisses Gay]; [], Gay 1,691b; Gdf 3,717b [l’att. du doc. 1290 sous s.f.]; FEW 3,409b [famularis; sans indication du genre])
- ◆famulaires a moines f.pl. “haut-de-chausses portés à même la peau par les moines” (mil. 13es.; fin 13es., GlGlasgH 416a [hec saraballa, -lorum et hoc femorale : famillares a moine]; GlDouceH2 324 [hec sanala(6) : familiares a moygne], ANDEl)
(1)
Cf. p.ex. Cicéron, Tusculanae disputationes, éd. Pohlenz, 1,116se in medios inmisit hostis veste famulari,
var. familiari; Valerius Maximus, éd. Kempf, 5,6, ext. 1famularem cultum, var. familiarem cultum. MltWb 4,68 etLathamDict 1,903b
ne font des deux mots qu’un seul article.
(3)
Nommé souvent comme (sous-)vêtement des moines.
(4)
Dans la fameuse scène où Guillaume dispute avec l’abbé s’il peut se défendre au cas où des larrons se prendraient à son caleçon.
(5)
Traduction de la vie latine de saint Bonaventure; inc.: Chi commence li vie saint François, le glorieus confés…
(6)
Avec note: «A misreading of saraballa / sarabarra».