DEAFplus
article imprimé
farise f.
[ÉtymologieLe mot n’est pas répertorié par le FEW 19,43b sous ar. faras “cheval” (sur le mot ar., v. Wehr5 953a; Lane 6,2367b; EI2 2,784b; cp. aussi → haraz1, DEAF H 177). Si un rattachement de farise à faras semble en principe probable, le phonétisme du mot afr. serait difficile à expliquer s'il s'agissait d’un emprunt direct à l’ar. D’après C. Aslanov, Le français au Levant, Paris 2006, p. 82, farise constituerait un emprunt à l’ar. farasa f. “jument”(1); toutefois, le vocalisme du mot afr., dont toutes les graphies présentent [i] en deuxième syllabe, rend cette hypothèse problématique. Selon SainéanEt 3,370 n.4, farise aurait été emprunté à l’ar. fāris “cavalier” à travers le mgr. φάρης; une évolution sémantique “cavalier” > “jument” paraît cependant peu plausible.
L’ar. faras a été emprunté par le mgr. sous la forme φάρας “cheval” (DCMgr 1665a; Sophocles 1135b), dont deux dérivés nominaux ont été formés en grec: φαρίον n. “cheval, en particulier cheval de course et de guerre” (Sophocles 1135b; DCMgr 1665a; Dimitrákos, Méga Lexikón ólis tis Ellinikís Glóssis 9,7571a; cp. également DC 3,415c farius2), et la formation dim. φάριτζα f. “jument” (dès prob. 12es., Digénis Akritas, éd. Trapp, Wien 1971, p. 89a, v. 313; cf. aussi Dimitrákos, Méga Lexikón, 9,7571a; sur le suffixe diminutif -ιτζα voir Sophocles 34; 37)(2), qui constitue l’étymon le plus vraisemblable de l’afr. farise.
Il ne peut pas être exclu que le mot afr. ait été emprunté au grec par l’intermédiaire du mlt., où le mot est attesté dès le 12es.: farisia figure comme nom de la jument de Baudouin dans un récit de la deuxième bataille de Ramla (2eq. 12es., Orderic Vital, Hist. eccl., éd. Le Prevost, Paris 1852, 4,133; cf. aussi DC 3,416a); pharissa est attesté dans Baudri de Bourgueil, Historia Ierosolimitana, éd. RHC Occ. 4,69 var. ms. fin 12es. ou déb. 13es.: Hic equam caballis velociorem equitans, quae lingua eorum pharissa dicitur. Sur la transmission de mots ar. à travers le grec en Terre Sainte voir KahaneByz 448-449; 452-453.]
L’ar. faras a été emprunté par le mgr. sous la forme φάρας “cheval” (DCMgr 1665a; Sophocles 1135b), dont deux dérivés nominaux ont été formés en grec: φαρίον n. “cheval, en particulier cheval de course et de guerre” (Sophocles 1135b; DCMgr 1665a; Dimitrákos, Méga Lexikón ólis tis Ellinikís Glóssis 9,7571a; cp. également DC 3,415c farius2), et la formation dim. φάριτζα f. “jument” (dès prob. 12es., Digénis Akritas, éd. Trapp, Wien 1971, p. 89a, v. 313; cf. aussi Dimitrákos, Méga Lexikón, 9,7571a; sur le suffixe diminutif -ιτζα voir Sophocles 34; 37)(2), qui constitue l’étymon le plus vraisemblable de l’afr. farise.
Il ne peut pas être exclu que le mot afr. ait été emprunté au grec par l’intermédiaire du mlt., où le mot est attesté dès le 12es.: farisia figure comme nom de la jument de Baudouin dans un récit de la deuxième bataille de Ramla (2eq. 12es., Orderic Vital, Hist. eccl., éd. Le Prevost, Paris 1852, 4,133; cf. aussi DC 3,416a); pharissa est attesté dans Baudri de Bourgueil, Historia Ierosolimitana, éd. RHC Occ. 4,69 var. ms. fin 12es. ou déb. 13es.: Hic equam caballis velociorem equitans, quae lingua eorum pharissa dicitur. Sur la transmission de mots ar. à travers le grec en Terre Sainte voir KahaneByz 448-449; 452-453.]
(farise SidraclR 634, faryse BrunLatS 1,130,2, faryze ChronTemplTyrM 346,1)
- ◆“femelle du cheval” (1267 – av. 1320, BrunLatS 1,130,2 [Et sachiez que poissons ne souent (l’éd. corrige en sevent d’après le ms. Y) avoutire, ce est a dire que une maniere ne se joint a l’autre charnelment, selonc ce que li asnes fait avec une farise ou cheval avec une asnese]; SidraclR 634 [Sachiez que l’omme est de la plus haute nature de totes les choses vivans au monde… Car il est hardis comme lyon, couart comme lievre… delitable en son chant comme roussignol, desagreable comme farise (corrigé en fresaie par l’éd. d’après ms. K, ce qui convient mieux dans la série de paires d’opposition)]; ChronTemplTyrM 346,1 [Les Tatars vivoient sans pain, car de pain ne saveent que se estoit, et mangeent char, s’est a saver quant un chevau ou .i. ahne ou .i. chien moreit, il le mangeent, mais lor vie estoit de lait de faryze et de berbis, et d’erbe sauvage et de voletures(3) (correspond à ChronTemplTyrR 581)])
(1)
L’affirmation d’Aslanov selon laquelle l'emploi de farise serait «limité à la désignation de la coutume mongole consistant à boire du lait de jument fermenté», qui semble s’appuyer uniquement sur l’attestation de ChronTemplTyrM, n’est pas étayée par les sources.
(2)
Nous remercions Athina Papadaki, Musée archéologique de Thèbes, pour des précisions sur le grec.