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flac adj.
[ÉtymologieDu lt. FLACCUS “qui n’a pas de tenue, de fermeté” (dans les 2 att. dit d’oreilles pendantes, v. ThesLL 61,834,31 [2 att.]; aucune trace du mot en mlt.(1)). Du lt.: occ. flac “flasque, mou, faible” (ca. 1220, Rn 3,334b; Lv 3,497b); it. fiacco (dès 14es., TLIO), cat. flac (fin 13es., Llull, CoromCat 4,9a), arag. flako (CoromCat 4,9a). – Emprunts au lt.: esp. flaco (2eq. 13es., Corom2 2,531b [‘semiculto’]) et port. fraco (13es. Mach3 2,1077a).
Rem. no 1: Tout comme le FEW 3,593a(2), nous traitons les formes qui montrent un -s- comme variantes.Rem. no 2: Le FEW 16,213b enregistre sous abfrq. *hlankjan “plier, tourner”, v. → flenchir, une forme flanc au sens de “fatigué, essoufflé”. L’att. est reprise de DelbRec et figure dans AntiocheP VIII 1276 (aussi dans AntiocheD 9077var.). L’attribution de la forme à la famille de flenchir nous semble peu probable pour des raisons sémantiques. Nous proposons de lire flauc, tout à fait possible dans le manuscrit en question du point de vue paléographique, que nous considérons comme variante de flac, v. infra.]
Rem. no 1: Tout comme le FEW 3,593a(2), nous traitons les formes qui montrent un -s- comme variantes.Rem. no 2: Le FEW 16,213b enregistre sous abfrq. *hlankjan “plier, tourner”, v. → flenchir, une forme flanc au sens de “fatigué, essoufflé”. L’att. est reprise de DelbRec et figure dans AntiocheP VIII 1276 (aussi dans AntiocheD 9077var.). L’attribution de la forme à la famille de flenchir nous semble peu probable pour des raisons sémantiques. Nous proposons de lire flauc, tout à fait possible dans le manuscrit en question du point de vue paléographique, que nous considérons comme variante de flac, v. infra.]
(flac ca. 1170 HornP 4783; PartonG 5910 [c.s. sg. flaz], lorr. flais PartonG 5910 var. ms. 1em. 14es., s.l. flasche SidraclR 687; 899; 983; etc.; 1019; 1020; 1032; 1043; 1045; RenM XI 8 var. ms. 1339, flesche Pères7L 344, flaiche SidracH p. 168, Centre/bourg. fleche OvMorB IV 2274, pic. flauc AntiocheD 9077 var. ms. fin 13es. [éd. flanc, mais le contrôle paléographique démontre que dans le ms. u et v ne sont pas toujours différenciés])
- ◆“qui ne possède pas de force et d’énergie physique ou psychique” (dep. ca. 1170, HornP 4783 [Mes ore est Haderolf durement alasset, K’il ne peot sustenir sun bon escu listet E mult sunt ja flac (ms. flat) li cops de sun brant aceret]; PartonG 5910; SidracH p. 168 [(dans un horoscope de nativité) Se tu veus savoir se seignor novelh, chatif et flaiche sera et sa seignorie perdra]; SidraclR 687 [Ceuls qui sont oiseus et flasches et negligent et pareceus au servise de Dieu, si perdent leur temps]; 899; 983 [flasche de cors]; etc.; 1019; 1020; 1032; 1043; 1045; AntiocheD 9077 var. ms. fin 13es. [Les chevaus qui sont flauc, lor covint a laissier (vérifié dans BN fr. 1621 fo 123va)]; OvMorB IV 2274; RenM XI 8 var. ms. 1339, TL 3,1885; Gdf 4,15a; GdfC 9,625a; ANDEl; DMF; Hu 4,115a; TLF 8,958a; FEW 16,213b [sous abfrq. *hlankjan “plier, tourner” v. la rem. ci-dessus)]; 3,590a)
- ◆“qui est relativement mou (dit d’un objet qui est normalement plus ferme ou dur ou résistant)” [dit d’une poire blette] (13es. – 13es, Pères7L 344 [Car il (Dieu) connoist toutes les genz Et leur entencion dedenz… Qui Dieu par leur semblant aeurent Et covertement le deveurent, Et ont les cuers porriz et faus Et abandonez a touz maus; Si semblent la poire entechiee Qui dedenz est flesche (éd. Le 3086: flestre(3)) et sechiee Et par dehors se mostre bele], TL 3,1885, v. FEW 3,590b: «Belm. “… viande flasque qui n’a plus de valeur”»)
●flachece f.
[ÉtymologieThomasMél2 42 interprète le mot comme un provençalisme («La langue de Sidrac est émaillée de provençalismes, parmi lesquels je citerai à la volée flachesse, lampement, ponant…»), hypothèse appuyée par la deuxième att. donnée par Gdf, flaquece, provenant d’un texte rédigé en français à Bordeaux en 1406.]
(flachece SidraclR 553, flachesse Sidrac Gdf ms. 14es., flaschece 3et. 13es. SidraclR 553 [3 att.])
- ◆“caractère de celui qui ne possède pas de vigueur et d’énergie” (3et. 13es.; 1406, SidraclR 553 [Blasme toi meesme et ta flachece, et trauvailles toi a guaaignier, et Dieu t’aidera… Se tu es pereceulz et negligens et tu ainmes a muser et tu te puez trauvaillier et guaaignier ton vivre et tu ne vuelz par ta flaschece, quel coulpe en a desservie Dieu? Se .j. homme estoit en une eaue et il feust em perilg de naier et il seust noer et par sa flaschece ne se vouloit aidier pour delivrer soi de mort, mes que il deist: Biaux Sire Dieu, aidiez moi!, sachiez que Dieu ne li aideroit mie [= SidracH 553]], TL 3,1886 [renvois]; Gdf 4,15c; DMF; FEW 3,591a)
●flachir v.
(flachir ChronMoréeL no 959, flacir déb. 14es. BibleBerzéL 718 var. ms. déb. 14es., flaquir Bersuire ms. Ste-Gen. 777 fo116roa,vérifié sur ms.)
- ◆emploi pron. “devenir plus faible, s’affaiblir” (1358, Bersuire ms. Ste-Gen. 777 fo116roa [toute leur fiance se flaquiroit en leurs corps et en leurs corages qui la feroit languir par aucun pou de delai et de demeure], TL 3,1887 [renvois]; Gdf 4,16a; DMF [“s’amollir” polysème]; FEW 3,591b)
- ◆v.intr. “devenir mou, moins ferme” (ms. déb. 14es.; 1346; mil. 15es., BibleBerzéL 718 [Ne ja n’avra tant de tresor De terre ne d’argent, Qu’il enport a la mort noient, C’un povre drapel seulement; E cil ne li fait plus d’aÿe Fors qu’il cuevre la char flestrie (var. ms. déb. 14es. sa char flacie) Qui est si orrible a veoir]; etc.etc.ChronMoréeL no 959 [et furent a point de mettre la main aux espees, car li mareschaux avoit plus grant despit dou prince que… flachoit la raison de la contesse]; BibleBerzéL 718, TL 3,1887 [renvois]; Gdf 4,16a; DMF [avec renvoi étymol. à *blas- “brûler”, FEW 1,401b, article qui n’est plus repris dans le vol. 15])
(1)
Cf. cependant flaccere v. “se flétrir” (795, LathamDict 1,956b) et flaccidus adj. “flétri” (10es., LathamDict 1,956b).
(2)
«III zeigt einen seltsamen s-einschub. In der afr. mfr. form könnte s auch nur graphisch sein. Es besteht daher die möglichkeit, dass dieses s erst nachträglich durch verkehrte lesung auch in die aussprache übergegangen ist. Vielleicht ist es aber auch auf einfluss von flaccidus zurückzuführen».
(3)
La leçon de l’éd. L provient du ms. Neuchâtel, Bibl. publ. A3 [ca. 1400], renseignem. aimable de G. Roques.