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agn. francoit. flaor f.
[ÉtymologieD’un lt.tard. *FLATOR “odeur”, dérivé de lt. flatare “souffler” (ThesLL 61,877), peut-être sous l’influence de lt. foetor “puanteur” (ThesLL 61,1009) qui est emprunté par le français sous la forme de → fetor (DEAF F 306,8). *Flator trouve un reflet aussi en ait. fiatore (TLIO). – Emprunté à la forme agn. flavur: angl. flavour (dep. ca. 1400, MED 3,608b). –
En principe, flaor est bissyllabe, mais déjà à partir du début du 13es. l’hiatus n’est plus respecté, cf. l’att. de BalJosChardK 1976 citée ci-dessous(1) et les formes citées parmi les variantes graphiques. La forme agn. avec -v- insère un «intervocalic glide sound» (Pope § 1171) – l’OED sous flavour parle d’un «euphonic v» –, typique pour l’anglo-normand, plutôt que d’être influencée par afr. savor “goût, saveur”. – Cp. encore flairor et var. sous → flairier2 (DEAF F 554,24).
Rem. no 1: GregEzH 109,11 donne flavor, cité dans TL 3,1910,32 sous fläor, mais il faut lire flairor, tout comme dans GregEzH 109,17, cf. DEAF F 554,37 sous → flairier2 et GregEzR 444a. – Gdf 4,32b donne fleur comme var. de JMeunVég[L III 3,49] flair, rangé ici F 553,20 sous → flairier2; fleur paraît une leçon isolée du ms. Ars. 2915 (1em. 15es.), cf. RoquesRég 211 note 1. – TristNantS 18473 donne fleur dans le contexte suivant: Or s’en va l’escuier a l’ostel des cabus, S’en fait porter les biens dont estoit pourveüs… Ly escuier parla hautement en oyant; L’estevelle apperceut qu’adés lui fur devant, Qui voulentiers aloit le fleur des biens tastant, et définit au glossaire “partie la meilleure”. Lecoy R 94,282 propose cependant d’y voir une var. de notre mot, mais il n’est pas exclu qu’il s’agisse en effet d’une var. de flor (< lt. FLOS), v. → flor1 (DEAFpré).Rem. no 2: FEW 3,610b range sub *FLATOR aussi flaurer, fleurer “répandre une odeur” que nous avons traités ici sous → flairier2 (DEAF F 548,23).]
Rem. no 1: GregEzH 109,11 donne flavor, cité dans TL 3,1910,32 sous fläor, mais il faut lire flairor, tout comme dans GregEzH 109,17, cf. DEAF F 554,37 sous → flairier2 et GregEzR 444a. – Gdf 4,32b donne fleur comme var. de JMeunVég[L III 3,49] flair, rangé ici F 553,20 sous → flairier2; fleur paraît une leçon isolée du ms. Ars. 2915 (1em. 15es.), cf. RoquesRég 211 note 1. – TristNantS 18473 donne fleur dans le contexte suivant: Or s’en va l’escuier a l’ostel des cabus, S’en fait porter les biens dont estoit pourveüs… Ly escuier parla hautement en oyant; L’estevelle apperceut qu’adés lui fur devant, Qui voulentiers aloit le fleur des biens tastant, et définit au glossaire “partie la meilleure”. Lecoy R 94,282 propose cependant d’y voir une var. de notre mot, mais il n’est pas exclu qu’il s’agisse en effet d’une var. de flor (< lt. FLOS), v. → flor1 (DEAFpré).Rem. no 2: FEW 3,610b range sub *FLATOR aussi flaurer, fleurer “répandre une odeur” que nous avons traités ici sous → flairier2 (DEAF F 548,23).]
(surtout agn. flaor ca. 1170 HornP 2711; LancPrM(2) XIV 25, flaür AmbroiseA 3093; MirAgn2K 58,44; 58,229; PassJonglCaF 81; RecCosmCamS 94; SMarieEgtD 1326var., flaour RecMédQuiH 157; AncrRiwletT 205,19; ProtH 2924var.; RecCulBlancM 50,4; 52,11; Entree ajout ARom 12,259; [JMandH1W 5,6; JGowerMirM 19466], francoit. fleior EntreeT 14737 [ms. feilor], agn. fleiur ModvB2 2847, flaur BalJosChardK 1976; GuiWarE 12305; CantKiVotH 294; 401; 449; etc.672; 930; 937; 1280; 1836, fleour JugAmBlM 5 [l’éd. donne fle[r]our](3); 299; MirNDEver1M 117 [l’éd. donne fle[r]our], francoit. fraor MPolRustRo LXXXVI 15, agn. flavur AlNeckUtensH2 2,74)
- ◆“odeur exhalée par un être ou par une chose, qu’elle soit agréable, puante ou neutre” (ca. 1170 – 1528, HornP 2711 [Le pavement desuz bien est jonchié a flur Jaunnes, indes, vermeilles, ki rendent grant flaor]; AmbroiseA 3093 [E puis que il les (les morts) enfuïrent, Grant tens la flaür en fuïrent]; BalJosChardK 1976 [Nule espece n’i poet valeir La flaur ki senteit en cel eir D’arbres, d’erbes e de flur]; GuiWarE 12305; LancPrM XIV 25 [si appareille feu de souffre et i met grant plenté d’encens por oster la malvaise flaor]; ModvB2 2847; MirAgn2K 58,44 [la puur Cresseit itant ke la flaür Feseit mult grant corrupcion A ceuz que aproceint cele mesun]; 58,229; PassJonglCaF 81; RecCosmCamS 94; RecMédQuiH 157 [Foilles de saus et de popler Mete en le sac de son orilier. Graunt bien le fra le flaour Ki assuage tel dolour]; CantKiVotH 294; 401; 449; 672; 930; etc.; 937; 1280; 1836; JugAmBlM 5; 299 [Ou lui sir Dieu d’amour Demoert adees e nuit e jour, Of chaunt e joye a plentee E tote manere de melodie, O fin fleour d’espiecerie Qe sor son lit fu cochee]; MirNDEver1M 117; AncrRiwletT 205,19; MPolRustRo LXXXVI 15 [Et sachiés que celz que font la creense au grant kan des viandes et des be[v]rages… ont fascee lor bauche et lor nes con belles toailles de soie et d’or, por ce que lor alaine ne lor fraor ne venissent en les viandes et les bevrajes dou grant sire]; AlNeckUtensH2 2,74; ProtH 2924var.; SMarieEgtD 1326var.; etc.etc.; RecCulBlancM 50,4; 52,11; EntreeT 14737; etc.etc.Entree ajout ARom 12,259; [JMandH1W 5,6; JGowerMirM 19466], TL 3,1910; Gdf 4,19c(4); ANDEl [flaur1; fleiur]; FEW 3,610b)
(1)
A noter que ce texte contient bon nombre de vers hypo- et hypermétriques.
(2)
Texte d’une provenance difficile à déterminer, cf. RoquesRég 211, et contentant quelques anglo-normandismes, cf. l’éd. 1,XXI.
(3)
Dans les deux cas, l’éditeur est Paul Meyer.
(4)
Range les att. de BalJosChard, Modv, SMarieEgt et MPolRust sous flairor.