DEAFplus
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rédaction: Baldinger; Städtler
givre m.
[ÉtymologieDu prélt. *GEVRO-/*GIVRO- “hivernal“ (FEW 4,130b). Hubschmied VRo 3,128 veut faire remonter le mot au gaul. *gemero “hivernal”, mais le changement -m- > -v- en gaul. n’est pas assuré; cette base est donc incertaine. La famille n’est attestée que rarement en afr. (cp. cependant afr. pruine/bruine FEW 9,490b; frime/rime FEW 16,239; gelee/blanche gelee/aubegelee DEAF sub geler; FEW 4,86b; 87b), tandis qu’en aocc. gibre/guire et gibrar sont attestés à différentes reprises (Rn 3,466; Lv; toutes ces formes ont été oubliées dans le FEW 4,129b et 130a). Givelet “il tombe du givre” est la seule forme verbale de la famille en afr.; givre (emprunt dialectal du Poitou ou du Berry d’après FEW 4,130b, attesté seulement dep. Cotgr 1611) n’est précédé que par afr. *geuvre (ca. 1320 OvMorB III 1177, forme reconstruite par l’éd. d’après geuvrieuse adj. f. ib. 1180; les mss. donnent geuri l. gevri; gresil; gari; guevr, v. ci-dessous), alorr. joivre (15es.) et mfr. geuvre (récit des événements de l’an 1569, dans les Mémoires de Claude Haton contenant le récit des événement accomplis de 1533 à 1582, principalement dans la Champagne et la Brie, p.p. F. Bourquelot, t.II, Paris 1857, p. 546 [deux attestations]; = 1569, FEW 4,130a); dès le 15es. on trouve aussi le dér. gevrier v.n. “faire du givre” (1457); viree f. “givre” (fin 13es.) Gdf 8,274c est un mot fantôme (mauvaise lecture pour nuee, v. ZrP 44,184 v. 154). FEW 4,130.]
(geuri l. gevri OvMorB III 1177 var. ms. 14es., guevr OvMorB III 1177 var. ms. 2eq. 14es. [vérifié])
  • “couche de glace très fine et blanche qui se forme sur les arbres, les arbrisseaux etc., provenant de la cristallisation, par temps froids, de l’humidité de l’air au contact d’un corps solide, givre” (ca. 1320, OvMorB III 1177 [Tyresyes fu anublez, Et luno, d’ire escommeüe, Le despoulla de sa veüe, Qu’en yver obscurcist et trouble Li airs qui tout le sens rent trouble De broïne et de geuvre (forme reconstruite par l’éd., ms. 14es. geuri l. gevri; ms. 2eq. 14es. gresil, ms. appelé C par l’éd. sans qu’il soit clair de quel ms. il s’agit (cp. p. 51) garu; ms. 2eq. 14es. guevr [vérifié] plain, Si que l’en ne voit goute a plain], TLF 9,258a)
geuvrieux adj.
(geuvrieuse f.sg. ca. 1320 OvMorB III 1180, gevrueuse OvMorB III 1180 var. ms. 2eq. 14es. [vérifié], genivreuse OvMorB III 1180 var. ms. 2eq. 14es.)
  • “couvert de givre” (ca. 1320, OvMorB III 1180 [l’iver nal froidure Qui est geuvrieuse (var. gevrueuse; genivreuse; Qui guerrieuse est) et obscure], TLF 9,258a; FEW 4,130a [«nfr. givreux “couvert de gibre” (Lar 1907-1930): pierre givreuse “qui présente des givrures” (seit Boiste 1829)»])
givler v.n.
  • givlet 3ep.sg.prés. “il tombe du givre” (liég. ca. 1120, JuiseF 238 [Or entendeiz, beaz sire, la nostre male vie, Car ades pluet sor nos et givlet [en enfer] et gresilhet, Ne nos falent dolors, angoisses ne martyre], Gdf 4,283b [“tomber du givre?”]; TL 4,342; FEW 4,130a)