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rédaction: Gier; Städtler
glaive f. et m.
[ÉtymologieDu lt. GLADIUS “épée” ThesLL 62,2011, emprunté prob. à une langue celt. (WaldeHofm 1,603; Em4 275b), et qui s’est substitué au lt. ensis “id.”; en lt. tard., gladius a été remplacé par spatha “id.” (FEW 4,145a; v. → espee). Lt. gladium a régulièrement abouti à → glai (“glaïeul”); on a proposé des explications très diverses du groupe -iv- (résumé critique des explications antérieures par Flasdieck ZrP 74,24-77). Ascoli AgL 10,272 croyait que la forme glaive était due à l’influence de celt. clad’vo (ou *kladibo) “épée” (cf. Schuchardt ZrP 25,345); mais selon Vendryes MélSauss 310, la base *kladibo est mal reconstruite (le REW 3773 n’accepte pas non plus *kladibo; la base celt. est modifiée par Flasdieck ZrP 74,34). Selon G: Paris, GLADIUS devient glaive parce que -d- > -d- > -v-, mais Brüch ZrP 52,334s. et Flasdieck ZrP 74,54ss. démontrent qu’un tel changement n’était pas possible. Brüch ZrP 52,336 croit que gladius est devenu glavus sous l’influence du lt. clava “massue; arme utilisée au lieu du glaive par les recrues qui apprenaient l’escrime”, et que glavus x gladius > *glavius; *glavius aurait donné glaive au lieu de glage, forme régulière, par l’influence de l’afr. gladie, emprunté au lt. eccl. (cf. FEW 4,145b). Cependant, Flasdieck ZrP 74,58 constate que *glavus n’est pas attesté (comme le faisait croire Brüch), fait qui rend improbable l’hypothèse assez compliquée de celui-ci. – Stimm MélKrahe 172 pense que le -d- de gladius s’est maintenu (gladiu > *glaide > glaive) pour éviter l’homonymie de glai < GLADIUM et de glai < afrq. *gladi “joie” (→ glai), explication adoptée par BW5 296a. Selon Flasdieck, l’existence de gallorom. *glavius pour gladius est prouvée par l’existence du mlt. glavea 1144, glavia; glavius; glavium DC 4,77a (ZrP 74,43), cf. glaiva 1167 Latham 212b, d’afr. glavie > glaive > glave, et d’afr. glage (ZrP 74,51); or, -vi- devenait jj-ĭ ou bb’ dans la prononciation des classes inférieures, bb’ ou βi dans celle des classes moyennes (ZrP 74,74); c’est pourquoi les classes moyennes prononçaient *glaβius au lieu du *glajjus des classes inférieures, et *glaβius > glaive (ZrP 74,75), mot savant (sinon, -e aurait dû devenir muet aux 7e/8es., ZrP 74,52).
Assez tôt, *glavius a pris le sens de “javelot”, prob. sous l’influence de ce mot même (Brüch ZrP 52,337; FEW 4,145b; cf. H. Keller ZrP 83,267). Plus tard, les cavaliers portent la lance au lieu du javelot (cf. Schwietering Speer 24); c’est elle qui est nommée communément glaive dans la lit. fr. du m.â. Cependant, le sens d’“épée” existe aussi (v. 4o ci-dessous), ce qui est prouve par des exemples comme BenDucF 389 et p.-ê. par des ex. où glaive traduit. lt. gladius (cf. Flasdieck ZrP 74,36s.; SternbergWaffen § 55; selon FEW 4,145a, glaive “épée” ne serait attesté qu’à partir du 15es.), mais qqs ex. pourraient avoir l’un ou l’autre sens. – En afr., glaive est parfois employé au f. (p.ex., AliscW 3515; JerusH 2874; AmbroiseP 7575; Bueve1S 2498; ChevIIEspF 1972; MirAgn2K 5,124; etc., encore mil. 15es. GrebanP 3269), prob. sous l’influence de mots f. tels que lance ou espee, cf. BehrensBeitr 389; SternbergWaffen §55; Flasdieck ZrP 74,43 (l’explication proposée par Brüch ZrP 52,337 - glaive serait devenu f. à cause du -e final - est peu probable). - La var. glage n’appartient pas à → glai, comme pensaient Gdf 4,285a (qui lui prêtait le sens de “bruit, tumulte”) et Flasdieck ZrP 74,40n1, mais à glaive, cf. TL 4,349; FEW 4,145a; Stimm MélKrahe 171n9; cf. encore les verbes glegier [à côté de glavoier et gladier, celui-ci dû sans doute à l’influence du latin] et sorglagier, et la var. deglagier pour deglaiver et deglageïz pour deglaveïz, v. ci-dessous. – Le sens de "chagrin, affliction” (7o; d’où aocc. "effroi”) s’est prob. développé à partir de l’idée que le cœur de la Vierge fut percé par une épée quand son fils fut crucifié (cp. les représentations de la mater dolorosa), FEW 4,145b. Cf. aocc. glay “frayeur, effroi, douleur” Rn 3,472b; Lv 4,130a, it. ghiado “dolore morale” 14e-17es., Battaglia 6,734b. Afr. glavelot “petite pique” dér. de glaive, selon Gdf 4,289a et FEW 4,145a, est une var. de → javelot, selon TL 4,368 (cf. encore glaviot “diminutif de glaive, dague” 1403 et 1454, Gay 1,780b; FEW 4,145a sub gladius, mais il doit s’agir d’une forme de javelot). – Cf. aocc. glai “glaive” Rn 3,475a, glavi, glazi “lance, épée” Rn 3,475a; Lv 4,133a; lad. dlai FEW 4,145b, it. ghiado “arma bianca da punta (come pugnale, spada, coltello. ecc.)” dep. 2em. 13es., Battaglia 6,734b; CortZol 3,504b, glàdio “spada corta usata dai Romani” Bible fin 13es., Battaglia 6,920b; CortZol 3,504b, abergam. aven. gladio (latinismes, selon Flasdieck ZrP 74,48), etc., FEW 4,145b. Les formes ibérorom. sont empruntées au galloroman. v. Flasdieck ZrP 74,48: cat. glai “épée” dep. 13es., AlcM 6,311a, glavi “id.” 1288, AlcM 6,313a, aesp. gladio “épée” (rare) Corom2 3,153b; Flasdieck ZrP 74,47, arag. glavi “épée” 16es. («por via culta»). Mach2 2,1149a. – Du fr. proviennent mha. glavîn, glavîe, glevîe, etc. “lance, chevalier qui porte une lance; pl. petite troupe de chevaliers” Lexer 1,1030; Flasdieck ZrP 74,44, mba. gleve, glave, glavie, etc. “pointe de la lance; lance; chevalier avec sa suite” SchillerLübben 2,119a; Katara 109, mnéerl. glavie etc. “pointe de la lance; chevalier armé d’une lance; petite troupe de chevaliers” VerVer 2,1989, mangl. glaive, gleive, etc. “lance, javelot” dep. 1297, “épée” dep. 1470, MED 4,147b; OED G 198a; Flasdieck ZrP 74,26; de même, anord. glafja, glefja, glafel “javelot” (< mba.) DeVriesAnord 172a; FalkTorp 1,326a, anord. gladel etc. “javelot” (< lt. GLADIOLUS) DeVriesAnord171b; FalkTrop 1,326, isl. glefja “lance” (< mba.) Jóhannesson 1013, asuéd. glaefia, glavia “javelot, épée” Jóhannesson 1013, suéd. glafven, glaf FalkTorp 1,326; Flasdieck ZrP 74,46, norv. glavind FalkTorp 1,326, adan. glaven, glavind FalkTrop 1,326; DeVriesAnord 171b. L’existence d’un bret. gleff (FEW 4,146a) est douteuse, selon Flasdieck ZrP 74,32. FEW 4,145a; REW 3773.
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(glaive 1erq. 12es. BrendanW 1731; PsCambrM 36,14; 36,15; etc.; PhThBestW 1809; WaceConcA 1192; 1642; CourLouisABLe 336; BrutA 1042; MarieMilW 61; RouH III 7875; III 8624; ChronSMichelR 1655; BenTroieC 10162; BenDucF 340; 389; etc.; RoisL 89; AliscW 3515; etc.etc., glayve BrutA 12627, gleive BrutA 9396; RouH III 1520; ErecF 2874; 3781; MirAgn2K 5,124; DialSJulB 911, gleve Perl1N 2963; GilChinP 5009; ClefD 1069, glave ThebesC 9057; AlexParHM 107,27; AlexParA II 1882; VengRagF 864; 869; etc.; BalainL 19; FillePonth1B2 117,121; ChevIIEspF 1972; AlexPrH 53,14; RouH III 1170 var. ms. fin 13es.; RenContrR 3934; 4262; doc.1345 Gay 1,780a; CoincyI10K var. ms. 14es.; [BaudSebB XVIII 297], glesve AiquinJ 2722; DoonMayP 2955; 2980; etc.; GaufrG 9393, glage [v. ci-dessus]⁠ HerbCandS 3351; ChevVivT 579 var. ms. 14es., ⁠francoit. glavio MacaireM 23,52, ⁠s.l. glavie BrendanW 1713, glaivie JourdBlD 1190, gladive PSCambrM 36,14 var. ms. 13es. [selon Flasdieck ZrP 74,42s., erreur du copiste, due à l’influence du lt. gladius], gladies SLégerK 134 [latinisme, selon Brüch ZrP 52,336; cp. aocc. gladi; abergam. aven. gladio, FEW 4,146a], claive [cf. Flasdieck ZrP 74,44]⁠ PartonG 592; Perl1N 1356, clave [cf. ZrP 74,44]⁠ VengRagF 468, ⁠judéofr. groibe GlBodl1466N 784; 1117, greve LevyContr 347)
  • 1o“lance” (1erq. 12es.16es., BrendanW 1713 [gloss. “sword”]; 1731; PsCambrM 36,14; 36,15; WaceConcA 1642; BrutA 12627; RouH III 1520 [gleives dreciez]; III 7875; III 8624 [Robert, qui fu filz Herneïs, La lance aloigne, l’escu pris, A l’estandart en vint poignant; De son glaive qui fu trenchant Fiert un Engleis]; ErecF 2874 [BachWaffen § 47 comprend “pointe de la lance” notion exprimée pourtant par fer de glaive, p.ex. BenDucF 5945; VengRagF 468; etc.]; BenDucF 2538 [glaives trenchanz a lancer]; 5945 [es fers des glaives esmoluz Unt cist si Franceis receüz…]; etc.; EdmK 2137; AliscW 3515; ChGuillI 1545; SThomBenS 1133; etc.etc., FEW 4,144b [date judéofr. groibe de 1100, mais il s’agit de GlBodl1466N du 13es.; nfr. gleve “petite pique” St-Quentin 1340, à contrôler]; TL 4,354; Gdf 4,286b; Stone 337a; BachWaffen § 48; Gay 1,780a; Hu 4,318b)
  • 2o“la longueur d’une lance, prise comme mesure” [Pour des parallèles dans les langues germaniques, v. GrimmRecht 1,104.]⁠ (ca. 1230mil. 14es., CoutVerdunM VII 9 [Nul bourgeois… Ne doit approchier pres des murs Haulberge, grainge ne maison… D’une grand glaive de tous sens]; [BaudSebB XVIII 297 [Nuls ne l’ose aprochier d’une glave et demie]; ]BastC 1230, TL 4,356)
  • 3o“soldat armé d’une lance” [Cf. aocc. glavi, glazi “id.“ FEW 4,145a; Lv 4,134a.]⁠ (1358fin 14es., VarinAdm 3,126 [Si li une des parties n’avoit pouvoir ou aisement d’envoyer au mandement de l’autre si grand nombre de glaives, elle se pouroit delivrer et acquiter en envoyant trois bons archiers, ou arbalestriers, au lieu d’un glaive]; [doc.1366 ChRethelS 2,179,1; 2,179,22; ChronSDenisP 6,129 [trois glaives qui chevauchierent par empres Montmartre]], Gdf 4,286c; FEW 4,144b; Runk 66; Morlet 304)
  • 4o“épée” (dep. ca. 1000, SLégerK 134 [A foc, a flamma vai ardant, Et a gladies per[se]cutan[t] (“lance”, selon FEW 4,146an9; le sens d’“épée” semble préférable)]; PhThBestW 1809 [trad. gladius]; PsOxfM 36,16 [trad. gladius]; 58,8 [trad. gladius]; WaceMargF 312 [trad. gladius]; WaceConcA 1192 [Jaque… Qui Herodes fist decoller Le chief, o un glaive coper]; BenDucF 340; 389 [Ausi com glaive ist de gaïne]; etc.; ChevVivT 579 [Je t’ocirrai au tranchant de mon glaive]; VengRagF 2955; CoincyII34L 2027; 2037; etc.; SCathAumN 2266; 2564; DoonMayP 2980; GilChinP 4994; 5052; etc.; PartonG 592 [en sa main son espié tient, var. ms. déb. 14es. en son poig son claive tint, vérifié sur ms.]; SermMaurB 206 [vostre enemi cheiront de glaive mort au (éd. mortau) davant vos, trad. gladius]; GlBodl1466N 784; ClarisA 4206 [Atant es vous  .II. chevaliers Armez sor les coranz destriers! Chaucuns tint une grosse lance; Et Claris et Laris s’avance, Qui lor glaives orent getees Et puis  .II. lances recouvrees, selon TL 4,355, glaive signifierait ici une espèce de lance employée à jouter, et moins dangereuse que la lance proprement dite; il semble plus naturel de comprendre “épée”, étant donné que ce sens est bien attesté au 13es.]; HaginL 7a [glaive, expliqué par une note marginale: espee; cependant, glaive HaginL 31a; 38a semble signifier plutôt “lance”]; [AalmaR 9955; RoseMLangl 13203 [glaive, var. mss. 14e/15es. espee]; GirRossPrM 119 [trad. gladius]; ]FoukeH 25,3 [Atant s’entreferirent de lances e de gleyves]; LicorneG 1706; 1714; etc., TL 4,356; GdfC 9,701b; FEW 4,145a [dep. 15es.]; KellerWace 264b)
  • ⁠prov.⁠ (ca. 1160ca. 1280, ThebesC 9057; ProvM 1891 [Qui de glaive vit de glaive deit morir]; ClefD 1069)
  • 5o“massacre, carnage” (ca. 1170ca. 1240, ChronSMichelR 1655 [Glaive de gent si homme funt Par tot les leus ou unques vunt]; BenDucF 1847; 6409; etc.; AmbroiseP 3810; 10503; MortAymC 421; 2666; MirAgn2K V 124, TL 4,357; Gdf 4,286b; Stone 337a; FEW 4,145a [aocc. glavi, glazi “id.” Lv 4,134b])
  • ⁠(morir, ocire, etc.) a glaive “de façon violente” (2et. 12es.14es., CourLouisABLe 336; BrutA 1042; 9396 [Li altre, si cum il veneient A gleive (var. ms. 1292 As glaives) e a dolur mureient]; EneasS1 3719 [Cil ki a plain sont conseü muerent a glaive et a martire]; ThebesC 9020; MarieMilW 61; HornP 4679; RouH II 335; III 1170; BenTroieC 10162; BenDucF 542; RoisC 23,5; AlexParA II 293; II 1882 [Si vos ai fait lai ens (l. laiens) a tel glave morir]; JourdBlD 1188; 1190 [Tuit i morrons a dolor et a glaivies]; MortAymC 1574; CoincyI11K 399; MirAgn2K 5,124 [Cil les chacent & kanke il ateinent A male gleive les bargainent]; HuonABCL 107; [HerbCandS 2,390,3351; ]ChevVivT 579 [(Je t’ocirai) de mon brant a grant glage]; [ThebesC 2,87,9464], TL 4,357; FEW 4,144b [cp. aocc. morir a glazi Lv 4,133b, mort de glazi “gewaltsamer Tod” Lv 4,134b, it. morire a ghiado “morire di coltello, di pugnale” 14e-16es., BattAl 3,1798a; Battaglia 6,734])
  • 6o“calamité, épidémie” [Certains contextes plutôt 5o?]⁠ (1214fin 14es., AngVieGregM 710 [En icel tens sorvindrent glaives Tant durs, tant mortaus, tant grejous, Par tote Romanie estrous Qe nis en Rome la cité De la gent une infinité Mourirent de la pestilence]; 928; 970; RoseLLec 1577 [Maint vaillant home a mis a glaive Cil miroërs]; [Ilvonen 157,87 (Pater noster en quatrains)], TL 4,358; Gdf 4,286c; Stone 337a; FEW 4,185a)
  • (morir) a glaive “de façon misérable” (ca. 1160ca. 1295, ThebesC 5000; BenDucF 1061; AmbroiseP 4306 [a glaive de faim mureient, cp. mfr. ca. 1430 MistFilleL 270 a glayve de fain “mourant de faim”, G.Roques ZrP 95,185]; AmAmD 2183 [Que je n’i muire a dolor et a glaive (d’un malade)]; Pères32M 272; MenReimsW 158 [cil de Damiete estoient a grant meschief, et avoient une grant maladie en leur boche qui leur toloit le boivre et le mangier, et mouroient a glaive (var. ms. 16es. de mort subbite)]; JMeunTestM 644 [Et scevent ceulx qui ont dedens Acre estoié, Qui par ceste gent furent mis a glaive et noié], TL 4,358; Gdf 4,386c; cf. St-Omer 1790 mourir à glave “en masse (en temps d’épidémie)”, pic. St-Pol “id.” FEW 4,145a; REW 3773))
  • 7oglaive “chagrin, affliction” (ca. 11702et. 13es., BenTroieC 21737 [v. la var. geu, → giel]; 26520 [Que me vausist vivre en dolor N’en mortel glaive ne en plor?]; BenDucF 4257; 4830; MahieuW 2,2,7 [Douche dame, frois glaives vous ataigne; Ke si parfont me faites soupirer], TL 4,358)
  • 8o“espadon (sorte de poisson)” [Lt. gladius “id.” Pline, ThesLL 62,2014.]⁠ (ca. 1265, BrunLatC 1,130,6 [Glaive est un poisson ki a le bek autresi come une espee, dont il pertuise les nefs et les fait fondre], TL 4,359)
mfr. glavion m.
[ÉtymologieGdf 4,287b enregistre mfr. glanion “sorte de plante”, avec deux attestations, tirées d’une même source; dans les deux cas, il s’agit d’une plante qui croît dans les fossés (v. ci-dessous et la deuxième attestation, doc. 1419: saquier hors des fosses, cruaux et glanions. Il est certain qu’il faut lire glavion, cf. Gondc. [glavion] “sparganium, esp. de roseau plat”, FEW 4,145a.]
  • “glaïeul ou iris ou sorte de roseau” (?)⁠ (1372, doc. Lille 1372 [oster glanions (l. glavions) et roziaus des fosses Gdf], Gdf 4,287b)
mfr. glaveler v.n.
  • “lutter avec le glaive (2em. 14es., AalmaR 4906 [gladio, dias : glaveler, occir ou combattre par glaive])
mfr. gladier v.a.
  • “percer d’un glaive (15es., De vita Christi [Adont Saint Jehan moult esbahy, et ains comme perchié et gladyé parmi le coeur, se enclina devers nostre Seigneur Gdf], Gdf 4,285a)
englaiver v.a.
(anglaiver ErecF)
  • “percer d’un coup de lance” (ms.13es., ErecF 3781 (= ErecR 3767) [Anbedui jusque as antrailles Se sont des gleives anferré, var. Sont anglaivé et anferré], FEW 4,145a)
deglaiver v.a.
(deglaiver ca. 1140 GaimarB 2994; OgDanE 4286; GuillTyrP 2,97; Psautier Maz. Gdf, desglaiver doc.1481 Gdf, deglaver GilMuisK 2,221, deglavier OvMorB XIII 3784, deglagier EdmK 2148; 2350, deglager HerbCandS 2,398,3650)
  • “faire périr par le glaive (ca. 11401481, GaimarB 2994; EdmK 2148; 2350 [Kanqu’il troverent, detrenchierent E occistrent e deglagierent]; OgDanE 4286; GuillTyrP 16,7; Psautier Maz. 258 Gdf; OvMorB XIII 3784; HerbCandS 2,398,3650 ms. 1em. 14es., TL 2,1304; Gdf 2,473a; Stone 150a; FEW 4,144b; 4,145a)
  • ⁠sens fig. “attaquer” (ca. 1350, GilMuisK 2,221 [Je serai de trestoutes (femmes) laidement deglavés (pour avoir dit la vérité sur elles)], TL 2,1304)
deglaviier v.a.
[ÉtymologieCp. lt.cl. digladiari “depugnare” ThesLL 51,1131, mlt. degladiare, di- “to cut, pierce” 1252, Latham 146b; BlaiseMAge 306b, aocc. deglaiar, desglaziar “tuer avec le glaive, égorger” Rn 3,475a; Lv 2,51a; 143b.]
(deglaviier 1ert. 13es. SermMaurR 59,43, deglavïer RoseMLec 11821; OvMorB XIII 1819; XIII 3563; RenContrR 40891)
  • “faire périr par le glaive (1ert. 13es.ca. 1342, SermMaurR 59,43 [la gloriose compaignie de martyrs, dont li un furent decolé por Deu… li autre par divers tormens ocis et deglaviié]; RoseMLec 11821 [les feron deglavïer Ou par autre mort devier]; OvMorB XIII 1819 [deglaïver l. deglavïer] [Ne cuidoie que nulz meïst Main en toi por deglaïver (l. deglavïer; var. ms. 1em. 14es. degravïer [avec influence de lt. gravis?])]; XIII 3563 [deglaïver l. deglavïer]; RenContrR 40891, TL 2,1304; Gdf 2,473b; FEW 4,145a [14e-15es.])
deglaveïz m.
(deglaveïz Brut ms.13es., deglageïz Brut ms. de base)
  • “massacre” (1155, BrutA 8514 [Dunc veïssiez grant tueïz E merveillus deglageïz (var. ms. 13es. deglaveis, var. ms. fin 13es. doelageiz; var. mss. 13es. detrancheiz; var. ms. 14es. deglateiz; var. ms. 2em. 13es. compleiz) Ventres percier, piz enfundrer…], Gdf 2,473a; FEW 4,145a; TL 2,1304; KellerWace 276b)
eglavier v.a.
[ÉtymologiePour le changement de liquides précédées de consonne (*eglavier > *egravier, d’ou egrabier) en judéofr., surtout dans GlBodl1466N, cf. LevyContr 664. Cp. aocc. esglayar, esglaziar “tuer avec une arme; effrayer, affliger, tourmenter”, Rn 3,427b, Lv 3,228b.]
  • “faire périr par le glaive (judéofr. 13es., GlBodl1466N 335 [egrabia : disgladiavit], FEW 4,145a; LevyRech 347; LevyContr 347 [LevyTrés 88a, en enregistrant le mot, ne renvoie au’au FEW])
[sorglagier v.a. , dans une seule attestation: EructavitJ 594 [Mout sont la menue janz lié Quant lot princes a d’aus pitié. Mout les refait et asogage Ce que lor sire les soglage, var. ms. déb. 14es. sorglaige Gdf], d’où sorglaigier Gdf 7,482b, FEW 4,144b. Le sens d’“accabler”, donné par les dictionnaires (cf. FEW 4,146an4), ne convient pas; il faut plutôt comprendre “soutenir, aider”, v. F. Lecoy R 86,271. La plupart des mss. donnent soulage (4 mss. 13es., un ms. 15es.), assouage (ms. 14es.), asoulage (ms. fin 13es.). Prob. faut-il lire soulage, du v. solagier (cf. FEW 12,341b), et comprendre les var. soglage et sorglaige (si cette dernière a été lue correctement par Gdf) comme erreurs de copistes.]