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rédaction: Albert Gier
glapir v.
[ÉtymologieLe verbe glapir, qui a supplanté → glatir en frm., n’est que rarement attesté en afr., la plupart des exemples proviennent de sources judéofr. Il semble que glapir n’est qu’une var. de glatir (< lt. GLATTIRE) qui s’est développée p.-ê. sous l’influence de japper “aboyer”, cf. REW 3781; FEW 4,150b; on peut supposer aussi une influence de la racine onomatopéique KLAPP, v. FEW 2,732b: mfr. claper “clabauder” Bouchet, Créq. clapender “japper”, Boul. clapiter “aboyer sans repos”, béarn. clapitá “aboyer”; mfr. nfr. clabauder “aboyer fortement, mal à propos” dep. Th 1564, FEW 2,733b. Une telle influence paraît particulièrement probable pour le verbe glaper, avec changement de suffixe. – Braune ZrP 20,359-365 voulait expliquer glapir par un verbe germ. *GLAPJAN “aboyer”, dér. de la racine onomatopéique klap, glap, mais v. FEW 4,150b. Selon Brosman RoN 6,82-85, la base de glapir serait un verbe germ. *KLAPPJAN apparenté à aha. klaphôn, mha. klapfen / klepfen; mais Brosman concède qu’on croisement galtir x japper est aussi possible (cp. l’att. d’AimeriD sub glatir1 2o). Il estime d’ailleurs que lt. GLATTIRE et germ. *KLAPPJAN ont p.-ê. une même origine onomatopéique et il lui semble possible «that both borrowing and blending took place and that it was the borrowing of *klappjan rather than the influence of japper which was responsible for the attraction of glatir to the p-forms», p. 85; il est difficile, à l’état actuel, de trancher la question. – Cf. cat. aglapir 14es., glapir “aboyer” 19es. AlcM 1,286b; alomb. ghiapar “aboyer” AGl 12,406. – FEW 4,150b; REW 3781.]
  • “pousser des cris, glapir (dit des animaux)” (ms. 2em. 13es.; 2em. 14es., Perl1N 1531 [Ainsi com il chevauchoit pensis, il ot devant lui en la forest venir  .i. brachet glatissant, var. ms. 2em. 13es. il ot un brachet glapir]; [AalmaR 1499 [catilio. as : gloutir ou glapir, cp. DC 2,230a catillare “deglutire, vel sonare ut catalus”]], GdfC 9,701c; FEW 4,150a [“faire entendre un cri aigu et précipité (de certains animaux, surtout du renard”, dep. ca. 1200])
  • “pousser des cris, hurler (dit des hommes)” (fin 11es.14es., RaschiD1 REJ 54,1907,20; HerbCandS 3110 [Qui donc oïst ces olifanz bondir Et les compaignes des Sarrazins glapir, var. mss. 13es. glatir; v. gloss.]; GlBâleAIII39B 896 [glose “tu pousseras ton cri (de guerre)”]; GlParmePal2924 LevyTrés; [GlBNhébr1243 LevyTrés], TL 4,362; LevyTrés 123b [déf. “pousser un cri, hurler”, sans qu’il soit précise qu’il s’agit d’hommes ou de bêtes, mais le contexte biblique auquel se réfère la glose (II Sm 5,24) prouve qu’il doit être question d’hommes]; cf. FEW 4,150a mfr. nfr. glapir “pousser des cris, parler sur un ton élevé et perçant” dep. Chol])
glaper v.a.
  • “poursuivre en aboyant (le gibier), dit des chiens” (ca. 1300, YsLyonB VI 18 [li Cers… Il estoit des chiens eschapey, Qui tout lo jour l’orent glapey; = YsLyonF 298; glaooer, claper “frapper” dans WatrS que Foerster cite dans la note concernant ce vers, appartiennent plutôt à la racine onomatopéique KLAPP (v. le commentaire ci-dessus) et sont à ajouter FEW 2,732a; cf. TL 2,461], TL 4,362)
glapissement m.
(glapisemant RaschiD1)
  • “cri des blessés” (judéofr. fin 11es., RaschiD1 REJ 54, 1907, 229 [glapisemant, rend “cri des blessés”], LevyTrés 123b; [cf. mfr. nfr. glapissement “cri de l’animal qui glapit” dep. Est 1538, nfr. glapissement “cris, voix, élevés et perçants” dep. Fur 1690, FEW 4,150b])