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rédaction: Albert Gier
godendac m.
[ÉtymologieEmprunté au mnéerl. GOEDENDACH “nom donné en plaisantant à une arme de guerre” VerVer 2,2025; cf. néerl. goedendag “id.” Woordenboek 5,347. Le mot néerl. signifie au sens propre “bonjour” [cp. RenNouvR 3325 Et en flamenc le salua: Goude jonkiere, goude endast]; l’arme était ainsi appelée parce qu’elle «servait, par ironie, à porter le bonjour à l’ennemi» (LarI; Valkh 150). Elle n’était employée que par les fantassins de la Flandre: «Le godendac, assez peu connu, participe de la hallebarde, du vouge et du fauchart; son fer est muni d’un tranchant terminé par un dard en manière de lance et le dos de la lance est armé d’un éperon ou crochet servant pour désarçonner les cavaliers. Le poids et la longueur du godendac fixé sur sa hampe obligeaient l’homme de pied à sortir du rang pour en faciliter l’escrime», Gay 1,783b; cf. Schultz 2,210. – Le deuxième élément du mot a été souvent rapproché, par étymologie pop., au fr. → dart “javelot” (< abfrq. *DAROTH, FEW 152,55b), cf. BarbierProc 2,184. Quelques dial. frm. ont conservé godandart et var. au sens de “scie”, cf. FEW 16,47a. – Afr. mfr. godendart a été employé surtout au pays flamand (ou dans des textes qui racontent les exploits des guerriers flamands); c’est pourquoi le mot n’a guère été emprunté par d’autres langues rom.: Pour l’aocc., il n’est attesté qu’une seule fois dans un doc. lt. (godendart Lv 4,41b); pour l’acat., cf. Spitzer ZrP 40,216n1, qui donne godendarts et guendart (déb. 15es., selon Pagès R 17,202). – FEW 16,47a; REW 3818; BarbierProc 2,182; Valkh 150.]
(godendac ca. 1307 GGuiB 2,5432; 5448 [c.r. pl. -az]; 5866 [c.r. pl. -az]; etc., godandac doc. 1347 Gdf, goudendak doc. St-Quentin 1340 FEW; [GodBouillBruxR 5938 [c.r. pl. -as]], goudendach doc. 1322 DehDoc 1,247, gudendaxhe JPreisMyrB 6,85, godendart GeoffrParChronD 2929; [doc. lt. 1357 DC; doc. 1368 ProstInv 1,837; doc. 1383 Gay [c.r. pl. -ars]; FroissChronK 3,162 [c.r. pl. -ars]], godandart doc. 1368 ProstInv 1,882; DeschQ 9,34,941; doc. 1376 DC, goudendart GrChronV 8,204 [c.r. pl. -ars]; GeoffrParChronD 1242; doc. 1344 Gdf; [DeschQ 4,330,21 [c.r. pl. -ars]], guidendart GrChronV 8,205; [Bersuire [c.r. pl. -ars, = goudendars MessnerBers 49]])
  • “sorte d’hallebarde” (v. ci-dessus)⁠ (ca. 130716es., GGuiB 2,5432/48 [A granz bastons pesanz ferrez, A un lonc fer agu devant, Vont ceuz de France recevant. Tiex bastons qu’il portent en guerre Ont nom godendac en la terre. Godendac, c’est bon jour a dire, Qui en françois le veust descrire. Cil baston sont lonc et traitiz, Pour ferir a deuz mainz faitiz. Et quant l’en en faut au descendre, Se cil qui fiert i veust entendre Et il en sache bien ouvrer, Tantost puet son cop recouvrer Et ferir, sans s’aler moquant, Du bout devant, en estoquant, Son ennemi parmi le ventre. Et li fers est aguz qui entre Legierement de plaine assiete, Par touz les lieuz ou l’on en giete, S’armeures ne le detiennent. Cil qui ces granz godendaz tiennent, Qu’il ont a deux poinz empoigniez, Sont un poi des rens esloingniez]; 5552; 5866; etc.; GrChronV 8,204; 205 [aus lanches agües bien amourees que l’en appelle bouteshaches et guidendars, les chevaliers des chevaux faisoient trebuchier]; GeoffrParChronD 1242 [Les Flamanz… Touz rengiez sus le pas esturent Par leur malice et par leur art, Chascun tenant son goudendart, Levez contre François les ferz]; 2929; doc. 1322 DehDoc 1,247 [deus goudendach, dont il i a en l’un une broke de fier, cf. Gay]; doc. St-Quentin 1340 FEW; doc. 1344 [Sauf que ledit sergent avoit vergue, .I. baston ou goudendart qui signe feist de sergent Gdf]; doc. 1347 Gdf [le même texte est cité avec la date de 1355 dans Ord 4,169, d’où Gay 1355]; [Bersuire ms. Ste-Gen. 777 fo 165vob [vérifié]; GodBouillBruxR 5938; doc. lt. 1357 [baculum ferratum, godendart Gallice nuncupatum DC]; doc. mfr. 1368 ProstInv 1,837; 1,882; DeschQ 4,330,21; 9,34,941 [D’espié, de haiche et godandart, note de l’éd.: “scie emmanchée”, mais il s’agit d’une énumération des armes employées au cours d’une chasse aux loups]; doc. 1376 [un godandart ou pique de Flandres DC]; doc. 1383 Gay; FroissChronK 3,162; JPreisMyrB 6,85 [cf. Herbillon DialBelg 8,192]], TL 4,410; Gdf 4,300a; FEW 16,47a [fin 13e-15es.; aucune attestation du 13es. n’est connue, l’erreur s’explique par le fait que Valkh 150 a mentionné GrChron avec la date erronée de 1274; il s’agit, en realité, d’une continuation postérieure (récit des événements de l’an 1302)]; Gay 1,783b; DC 4,83b)