DEAFplus
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rédaction: Stefanie Wolf
greve f.
[ÉtymologieD’un gaul. *GRAVA “gravier”. La discussion étymologique n’a pas encore abouti à des résultats bien étayés. Nous nous rallions à la position de M. J. Hubschmid, telle qu’il a bien voulu nous la communiquer (in litteris): Afr. greve “gravier”; “terrain plat formé de gravier” correspond à occ. grava, dep. 13es.?, Rn 3,506a, rom.alp. grava, greva, DiczRGr 7,762b; KramerGader 4,33; KramerDol 3,433; vénit. grava, Battaglia 7,1a [att. mod.], mlt. grava, dep. 876, Niermeyer 474b; DC 4,111a; LathamDict 4,1107a. S’ajoutent dans le domaine peuplé jadis par les Celtes, cat. grava, dep. fin 13es., CoromCat 4,631a (prob. > esp. grava “guijo”, dep. 1786, Terreros Dicc., > galic.mod. grava Rodríguez González et port. (Baixo-Alent.) gravilha, M. J. Delgado, A ling. pop. do Baixo-Alentejo, Beja 1951, cf. encore montañés graviero “lugar de pronunciada pendiente en los montes por donde se deslizan eludes de piedra” García-Lomas 160; Rev. de Santander 5,201, arag. gravera “sito en donde se saca la grava” Pardo Asso, asturien gravera “canchal de piedra menuda”, García Oliveros). Pour juger de l’origine de ces mots on doit considérer aussi les att. localisées en dehors de la Gaule; it. Marche grava 1496 “Flußkies” (Stat. Ascoli Piceno 400), gravaria 1567 “Schuttrüfe, Murgang” (Stat. Belforte 73ro), Umbria gravarium 1461, aujourd’hui ravaro “scorrimento di detriti e ghiaie nei monti” (Stat. Vissi XVII,101,103), Abruzzo gravàra et sim., Hubschmid ZrP 66,58, ainsi que Lucca graviccia “grandine” Nieri, Voc. Lucchese, Lucca. 1902, 91b (au propre “petit caillou”). Il est impossible de séprare ces att. des noms de fleuves que Bertoldi StEtr 7,289 cite d’après Pieri, Toponomastica della valle dell’Arno, Roma 1919, 34: Vogognano (au nord d’Arezzo) Graven(n)a, Valdalena (au nord-est de Florence) Gravina (dep. 1058) et Pian di Scò (au nord-ouest d’Arezzo) Gravanella et de corse Fiume di Gravone qui se jette dans la Méditerranée près d’Ajaccio, Gravona, Falcucci 437; les cours d’eau sont couramment dénommés d’après la nature de leur lit, ici un lit à gravier, cf. le torrent de la Grave, dép. du Var, et Gravelle, ruisseau, Sarthe. S’y ajoutent des noms de lieux, lt. Graviscae dans les bouches de la Marta et du Mignone (au nord de Civitavecchia), Georges 1,2974, et illyr. *Gravusio- (pour le suffixe, cf. Krahe, Die alten balkanillyr. geograph. Namen, Heidelberg 1925,67), d’où adalm. Gravos 1302, Monum. spect. hist. Slavorum merid., Zagreb (1897), 29,21, près de Dubrovnik, latinisé de Gravoso 1255, etc., Cod. dipl. regni Croatiae, Dalmatiae et Slavoniae, Zagreb (1906), 4,610; 1286, 6,559; etc., de Gravosio 1265, etc., ib. 5,353; 1290, 6,699, de Gravoxio, Gravossio 1364, Monum. 28 (1896), 11, 14, 43, serbo-cr. Gruž (Skok ZONF 4,208-209; Slavia 10,477); Gravoxia 1312, Monum. 10 (1879), 298, it. Gravosa 1378, ib. 14 (1883), 234 et 1555 [un luoco detto Gravosa quasi glareosa, perchè è luoco pieno de giara sopra il mare], ib.11 (1880), 73. Ces attestations prouvent que *GRAVA était également un mot illyrien. Les att. correspondant à gaul. *grava en Italie centrale et en Corse n’appuient pas une origine pré-indo-eur., méditerranéenne, supposée par les chercheurs italiens et par le FEW 4,259a, car il est impossible de séparer ces mots, même si le développement phonétique est difficile, des formes celt. au sens de “gravier”; “terrain plat formé de gravier”: cymr. gro, acorn. grou, mcorn. grow, mbret. grouanenn, bret.mod. gro(a), groan, gouan, groioù, GlPCymr G 1533a; Hemon, Dict. hist. du Breton 11,1078; Pokorny 460. Mais il est insuffisant de se contenter des correspondances en celtique insulaire; il faut également prendre en considération des correspondances dans d’autres langues indo-eur. et voir ensuite, si ces formes, prétendues ‘méditerranéennes’ ou ‘pré-indo-eur.’, ne s’expliquent pas aussi bien par l’indo-eur. Il s’agit ici d’un problème général, dont la résolution est illustrée par notre famille. Comme le souligne CoromCat 4,631, plusieurs mots non seulement du brittonique, mais aussi du germanique, du balte et des langues slaves (qu’on peut ramener à une racine verbale *ghrēu- / ghrǝu- / ghrū-, Pokorny 460-461) montrent en effet une parenté avec gaul. *grava: mha. grien “Kiessand, sandiges Ufer”, Lexer 1,1080; asax. griot “Kies, Sand, Ufer”, HolthausenAsächs 237; mha. gruz “Korn, von Sand od. Getreide”, Lexer 1,1109; etc., lette grava “Schlucht, schroffes Tal”, Fraenkel, Lit. Etym. Wb., Heidelberg 1962, 171 sub griūti “verfallen, einstürzen” (pour des parallèles sémant. v. Hubschmid ZrP 66,47-49), lit. grùzdas “Schutt, Geröll” Fraenkel 173 sub grūsti “stampfen, stoßen”, grážas “Sand, Kiessand” Fraenkel 164; slovène grúša “grober Sand, Schotter”, Pleteršnik, Slovensko-Nemški Slovar, Ljubljana 1894, 1,258b et gríža “Schutthalde; Steingeröll; steinige Gegend”; serbo-cr. “Feld, Stein, der vom Wasser angenagt ist”, Schütz, Geograph. Terminologie des Serbokroat., Berlin 1957, 91. Sont aussi à placer ici le veux slave gruda “Erdscholle” et le serbo-cr. gruda “Klumpen”, etc., Pokorny 461, qui par leur sens sont proches de HAlpes graouto “morceau de terre agglutiné”, “grumeau de terre”, ramené au gaul. *GRÁVITA, FEW 4,258b. Au type de Allos gréwta “caillou; morceau de terre agglutiné” de *GRÉVITA, FEW 4,258b, correspond, en ce qui concerne la voyelle, le germ. *greuta “Gestein, Sand, Kies”, Pokorny 461. Le lien entre le gaul. *GRAVA et le matériel indo-eur. exposé est donc assuré par ces correspondances sémantiques et en partie phonétiques. (Pour des raisons de géographie linguistique Pouilles grava “Schlund, Abgrund” [déjà 1341] et Calabre gravina “burrone, canale d’erosione” dont le sens sont éloignés, sont, malgré lette grava “Schlucht, schroffes Tal”, plutôt à comparer avec albanais grabë “erosione della sponda di un fiume”, etc. et sont à rattacher à got. GRABA f. “Graben”, d’origine différente, v. Hubschmid ZrP 66,58n4.) Le matériel montre que les formes de l’It. centrale et de Corse ne sont pas d’origine pré-indo-eur., ‘méditerranéenne’ (cp. KramerDol 3,434), mais ont été répandues par des immigrants indo-eur. préhist. (Pokorny: ‘Illyriens’ et ‘Vénéto-Illyriens’: plutôt: ancêtres des Vénètes, cp. Venetus lacus “partie du lac de Constance” et Veneti, peuplade de la Gallia Lugdunensis, région de Vannes; appelés ‘Véneto-Illyriens’, Hubschmid ZrP 66,40, et, mieux, ‘Paraceltes’, id. ELHisp 1,131-134; Coromines, lui, appelle leur langue ‘sorotápico’). Cas parallèles: (pré)lt. capanna “Hütte” (FEW 2,264; ELHisp 1,132-133), *balta / *palta “Sumpf” (FEW 7,522a-523b; Rev. roum. ling. 24,341-352), (pré)rom. *krīppo- “Fels” et sembl. (FEW 2,1323a; ZrP 66,44-45), *rowa / *rawi “Geröllhang”; “Böschung”; “Abgrund” (ZrP 66,47-49), (pré)lt. lāma “Morast, Sumpf” (FEW 5,133b-134a; Hubschmid Mél. G. B. Pellegrini, éd. Kramer, Hamburg 1991, 154-155). Pour des relations peu sûres entre les éléments d’origine indo-eur. et les correspondances présumées pré-indo-eur., v. Hubschmid, dans Thes. Praerom. 3, en prép. – L’étymologie proposée par MeierEtym 181ss. (< *cavula, sans déf.) est à rejeter, v. grave2, ici G 1265. – Empr. du fr. mangl. greves, pl. “the sands, the beach”, av. 1500, MED 4,365b, angl. greave “the sandy shore of a river”, OED G 391b [att. 16es., «obs.»]
Rem.: Nous rangeons les sens “gravier” et “sable” sous un même numéro (1o) parce que plusieurs contextes ne permettent pas de distinguer ces deux sens. En outre les sens 1o, 2o “terrain plat formé de gravier” et 3o “lit d’une eau” sont parfois difficiles à distinguer. Dans certains contextes, p.ex., un combat a lieu sur la greve, le gravier, la gravele, etc.; nous rangeons ces at.. sous “terrain…”, bien que “gravier” ne soit pas tout à fait exclu. – Greve est employé aussi comme toponyme (dep. ca. 1268, LMestD p. 15; Les Monstiers de Paris BarbMéon 2,291,54; RosemLangl 5049; 5280; BeaumCoutS 1067; HerberiePrF1 180 [dans un calembour, cf. note dans le gloss.; ToblerVerm 22,260 et v. greve sub → graver]; Taille1313M 1a; 33a; 41a; doc. Paris 1318 Bull. Soc. Hist. Paris 17,154 [pour amener lesdictes III poutres et LX solives de Greve al ostel madame]; GrChronV 8,p. 114; p. 253; [GrChronP 6, p. 88; p. 334 (ms. ca. 1381)], TL 4,639; GdfC 9,724b; Lac 6,425a; TLF 9,487b); l’exemple le plus fameux est la place de la Greve à Paris (appellée dep. 1806 place de l’Hôtel de Ville). – Grave “fondrière, marais” 1389 GastPhébChasseT 1,31; 45,74; 78,2 est un régionalisme gascon, désigné comme tel 45,74, v. note dans le gloss de l’ed. et les att. gasc. mod., FEW 4,254b: «bearn. grave “boue; ruisseau bourbeux; marais”. Lescun g r a ß o “trou de boue”, Barèges “marais”», cf. encore DAG A 245a, graphie antidatée. – Pour gravele “tartre” (sub 1o) les gloss. des éd. et les dict. ne distinguent souvent pas “tartre” de “lie de vin”. Dans nos att. il est évidemment question du tartre dont l’emploi était habituel en médecine (cf. LSimplMedD 1116; Enc 15,930a), en draperie pour le mordançage (cf. Pck 1,p. 171; Enc 15,930a) et en tannerie (cf. Meyers Konversationslexikon 20, 1909, 488b), cf. les contextes cités ci-dessous sub gravele 1o, engravelé 1o et gravel 1o. Une relation avec cendre clavelee / gravelee “lie de vin brûlée” est possible, cf. FEW 2,758a [avec note]; FEW 4,255b et DEAF → clavel. Cf. encore aocc. greza “tartre”, FEW 16,57b greot. – Grave “antre, repaire (d’animaux)” MarieFab est rattache par le FEW 4,254a [“terrain uni sablonneux,…” prob. d’après Gdf 4,340c] et TL 4,574 [“steinige Grube, Höhle”] à *GRAVA; mais il s’agit d’une adaptation accidentelle du mangl. GRAVE “excavation, fosse”, v. → grave2. – Anorm. graverie “esp. de corvée”, rangé par le FEW 4,255a sous *GRAVA est plutôt rattacher à la fam. de → grever, de même TL 4,579. – Nous préférons traiter (potage) gravé / grané “sorte de soupe ou bouillon” dans un article à part puisqu’un rattachement à notre fam. pose trop de problèmes, v. → gravé.
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(greve ca. 1139 GaimarB 4697; 4711; SThomGuernW1 2091; AiquinJ 44; LapidcP 198; AimeriD 182; ViolB 2741; RivièrePast 67,9; GGuiB 2,1131; WatrS 8,50; [doc. 1377 ProstInv 1,3198], gresve AiquinJ 1338, greive ChronSMichelB 440; 3851; 3856; HaustRég 1,p. 301 [grenie l. greive, cf. gloss. de l’éd.], grieve doc. 1287 LongnonDoc 3,681 [2 att.]; GaimarB 4717var., grave RotParl1M 2,415 [annis incertis Reg. Edw. III, 4 att.]; [FroissChronB 2,p. 394], grevei ChronSMichelB 2985)
  • 1o“ensemble des cailloux plus ou moins fins, gravier”; aussi “sable” (1287Rich 1759, doc. 1287 LongnonDoc 3,681 [2 att.]; HaustRég 1,p. 301 [Et tout li sorplus dudit preit de Graveroule est et estre deverat et doit à tousjours maix commons asemences sens enclore et sens grenie (l. greive), terre ne wasson prendre et sens beistez ne pasturagez ens faire qui damage puist porter]; [doc. 1377 ProstInv 1,3198; doc. 1390 Gdf; ; doc. 1409 / 1410 ChRethel 2,596,30; doc. 1463 Fagniez 2,259], Gdf 4,340c; Li 2,1933a; Hu 4,364b; Jal2 818a; FEW 4,254b)
  • ⁠dans une image: semer sor / en greve “faire un travail inutile, infécond” [cf. gravele, ci-dessous et → sable]⁠ (ca. 12283et. 13es., ViolB 2741; [ComtePoit dans PamphGalM n.p. 185, non identifié; les éd. Mich, K et M donnent pierre]; SRemiB 14 [Richiers qui soloit semer Sor greve en rivage de mer, En terre qui fruit ne puet rendre], TL 4,639 [Notr. et Extr. XXXVI l. XXXV])
  • 2o“terrain plat formé de sables, graviers” (situé parfois au bord d’une eau)⁠ (dep. ca. 1139, GaimarB 4697; 4711; ChronSMichelB 440 [Des Avrenches de si qu’al Mont Aveit seit miles a roont De pleine terre et de boschasge Qui ore est tot greive et rivage]; 2985; 3851; 3856; SThomGuernW1 2091; AiquinJ 44; 1338 [Parmy la gresve (les Bretons) se sont acheminé, La mer retrait et vait a son chevé]; AimeriD 182; RivièrePast 67,9 [= RomPast 59,9]; GGuiB 2,1131; RotParl1M 2,415 [il avoit une grave de vi acres, ib. 4 att.]; [FroissChronB 2,p. 394 [il y a tres mauvais pays a chevaucher pour les graves, l’éd. Mirot donne gave “torrent”, prob. emprunté au gasc. (var. glaize, glaire), l’éd. K XI 72 donne glaire “terrain couvert de gravier” (var. glaise, grave), v. Dufour FM 49,251; TLF 9,133b gave1; DAG A 217 et DEAF G 797 glaire2]], TL 4,638 [BaudCondS 224,570 est à ranger sous → grever; MousketR 10599 est à ranger sous grieve sub → grief]; Gdf 4,340c [les att. tirées de Marie de France sont à rattacher à → grave2]; GdfC 9,724a; Lac 6,425a [MousketR rangé ici par erreur, cf. TL]; Stone 342b; Hu 4,364b; Jal2 818a; Li 2,1933a; FEW 4,254a [Marie est à ranger sous → grave2])
  • 3o“lit d’une eau” [cf. FEW 4,254a «apr. gravos pl. “lit pierreux du Var” (AlpesM., MeyerDoc), Barc. grava “lit pierreux d’un torrent”»]⁠ (déb. 13es.; 1320, LapidcP 198 [(L’Alectoire) est samblant a la greve de fontaine qui bien resplant; corr. Bertoni ZrP 37,97 greve l. troeue est superflue]; WatrS 8,50 [(La fontaine d’amours) Toute estoit d’or entregetée Et la greve au fons argentée], Ziltener 944; TL 4,639 [sous “kiesiger Boden, kiesiges Ufer”])
gravier m.
(gravier 1155 BrutA 9454; 13180; EneasS1 289; 3167; 5717; ChronSMichelB 2955; HornP 122; 188; 3256; etc.; ; BenTroieC 991; 2521; 7805; etc.; ; SThomGuernW1 2086; 4654; BenDucF 33452; SGrega1S 994; 1403; RoisC I 13,5; CligesF 1267; etc.etc.HornP 4428, graver SGillesP 931; HornP 646; SThomGuernH 2036; 4564 [= éd. W1 2086; 4654 gravier]; ChGuillI 855; 925; 1097; etc.; ; ThomKentF 2967; PrêtreJeand/yG 375; 440 [d gravir]; 445; WaldefH 2242; BenTroieC 991var.; EdConfCambrW 4530; BueveAgnS 1079 ms. D [manque B]; GirVianeE 2769 var.; SimPouilleaB 1303; AlexParA II 654var., graveir EdmK 3993, gravir PrêtreJeandG 440, grevier doc. fin 13es. MélKuen 163; doc. 1308 DC [2 att.]; , grever GirVianeE 2969var.; [AttilaS XII 2032], cravier FergF 2291 [corr. en gr- inutile])
  • 1o“ensemble des cailloux plus ou moins fins, gravier”; aussi “sable” (dep. ca. 1170, HornP 4428 [sun destrier Ki le peil aveit blanc comme neif sur gravier]; RoisC p. 23 [li Philistien s’asemblerent a bataille encuntre la gent Deu a trente milie curres e set milie chevaliers e a gelde senz numbre, cume li graviers Ki est al rivage de mer]; PrêtreJeand/yG 375; 440; 445; AlexParA II var. t. 5 β 129,9; [frpr. doc. 1392 (n.st.) Doc. ling. de la France, sér. frpr. 2, chap. 41b,2; 2, chap. 41b,7 [2 att.]; etc.; ; doc. 1397 / 1408 Salmon 371 [d’après Nizier de Puitspelu (pseudonyme pour Clair Tisseur, Dict. pat. lyon., 1890, = no 2.3.7.2.1 Wartburg, Keller, Geuljans, Bibl. dict. patois, 1969, à vérifier]; ]s.l. Alain Chartier, Livre des 4 dames, éd. J. C. Laidlaw 200,85 (= BartschChrest 90b,85), TL 4,579 [range les att. pour “gravier”, “terrain plat formé de sables, graviers” et “lit d’une eaue” sous une déf. globale “Sand am Meer, Strand; Kies; Kiesplatz”]; GdfC 9,720c [sous la déf. “gros sable mêlé de petits cailloux; par extens., anc., lieu couvert de sable, plaine, grève, en général” pas d’att. pour “gravier / sable”]; 9,721apain de gravier, pain fait de farine mélangée de sable» est à supprimer; guervier l. guerniergrenier]; G. Salmon, Le lexique de la constr., Loire, Rhône, Ain, Isère, thèse, Strasbourg 1974, 371; Stone 340b; FEW 4,254b [Bueve3S est à ranger sous 2o ou 3o, v. “cours d’eau…” sous 3o])
  • 2o“terrain plat formé de sables, graviers” (situé parfois au bord d’une eaue)⁠ (1155Mon 1636, BrutA 9454 [Escot en l’eve s’enbatirent, Par les illes se departirent… A vinz, a cenz e a milliers. Chaeient morz par les graviers]; 13180; EneasS1 289; 3167; 5717; SGillesP 931; ChronSMichelB 2955; HornP 122; 188; 646; 3256 [Taunt i lessent des freiz e des morz el gravier]; BenTroieC 991; 2521; 7805; etc.; ; SThomGuernW1 2086; 4654; SGrega1S 994; 1403; CligesF 1267; FlorebP 1815; 1856; 1865; etc.etc.[AttilaS XII 2032], TL 4,579 [v. le commentaire ci-dessus]; GdfC 9,720c; Stone 340b [distingue “beach” et “ground”]; DCCarp 225a [Gérard de Vienne, vers 3469 = GirVianeE 2969?]; LarLFr 3,2302a [“gravier” pour SThomGuern err., à ranger ici]; TLF 9,456a [“gros sable” pour Brut err., à ranger ici]; Jal2 811b; Foerster 136a [E 1267 l. C 1267; déf. “Sand, Kies” err.]; FEW 4,229b granum [AyeB 2813 granier adj. l. gravier s.m., corr. déjà TL d’après AyeG 2870]; 4,254b [EnfGuillH est à ranger sous “cours d’eau…”]; [Mon 1636 vérif. B. von Gemmingen])
  • 3o“lit d’une eau” (ca. 11742em. 13es., BenDucF 33452; LancF 7015 [une clere fontenele Qui de corre est assez isnele. Li graviers est et biaus et janz Et clers con se ce fust arjanz]; FlorebP 1402 [Lor engre sachent du gravier]; SaisnlB 1480 [Rune (nom d’une rivière) seroit si basse c’on verroit le gravier; gloss.: “fond de la rivière (couvert de gravier)”]; SaisnaB 4280; RenMontdT 3130; AnticlC 86, Ziltener 1295; Foerster 136 [sous “Sand, Kies”]; TL 4,580 [v. ci-dessus])
  • “cours d’eau peu profond” (ca. 12001em. 15es., MortAymC 2289 [plus sains que poissons el gravier]; Bueve2S 2604; Bueve3S 3123 [ou 2o?]; 4205; EnfGuillH 596; HuonR 3316; doc. 1308 DC; ; [RenMontrV 4530], TL 4,580; Gdf 4,354a; Lac 6,425b [corr. grenier pour grevier err.]; DC 4,108a; FEW 4,254b [Bueve3S sous la déf. “sable à gros grains…; gros sable”])
  • “petit poisson d’eau douce, prob. vairon” [cf. LarI 4,939b; 7,1204a; Lar 20e6,892b; Lar 1960 10,643b et RlFn 3,152]⁠ (fin 13es.; doc. fin 13es.; 2em. 14es., doc. fin 13es. MélKuen 163; [AalmaR 4605 [fundulus,-li : un petit poisson qui se tient et se ahert au fons, gravier, goujon]], cp. FEW 4,260a *gravantus (gall. “ein fisch”))
graviere f.
[ÉtymologieLapidclS; MirAgn2K et Cont. Brut, tirés de textes agn. et rangés ici, pourraient être aussi des formes m. hypercorrectes.]
(graviere CptRoyF 17935; [doc. 1385 Gdf; GastPhébChasseT 27,12], gravere MirAgn2K 5,87; Cont. Brut MichelChron 1,76; PartonG 5833var.; CptRoyF 17941, gravire 1em. 13es. LapidclS 152; 543; 604,, ⁠agn. graver f.⁠ JugAmBlM 45)
  • 1o“ensemble des cailloux plus ou moins fins, gravier”, aussi “sable” (1em. 13es., LapidclS 152 [En Libye en unt une manire (de saphir) Que il trovent en la gravire]; 543; 604, ensuite 1erq. 16es., v. Gdf 4,342a et Hu 4,365b)
  • 2o“terrain plat formé de sables, graviers” (situé parfois au bord d’une eau)⁠ (ca. 12401389, MirAgn2K 5,87; Cont. Brut MichelChron 1,76 [Par centaines e par millieres Furent morz as graveres]; PartonG 5833var. ms. 13es.; CptRoyF 17935; 17941; [doc. 1385 Gdf; GastPhébChasseT 27,12], TL 4,581; Gdf 4,342b; Stone 340b [-ere tiré de MirAgn2K 5,87, aimable renseign. W.R.]; FEW 4,255a, cp. fr.mod. gravière “lieu d’où l’on extrait du gravier”, dep. 1876, Lis 179c; DG 2,1193a; LarLFr 3,2302a; TLF 9,456a; FEW 4,255a)
  • 3o“lit d’une eau” (2em. 13es., JugAmBlM 45 [Une fountaigne que i sourdoit… En la gravele of grant lusour… Amatistre e aymale, Saphir ewage e orientale Gisoient par tot en la graver])
gravoi m.
[Étymologie-oi < -ETUM; -ois < -ENSIS ou -ISK peu prob. (cf. Nyrop 3, § 279-280, 351), plutôt attraction, cf. chaumoi / -ois “friche”, TL 2,332; sablonoi / -ois “terrain sablonneux”, TL 9,15 où prob. également -etum. Une réfection de -oi en partant de -ois, considéré comme pl., proposée ici G 17 pour gaboi, -ois, est moins prob.]
(gravei ca. 1170 BenTroieC 7780; 20450 [gloss. 7741 err.], gravoi AimonFlH 2666; 4426; 11948; MelionT 441; AubS 1337; [doc. 1356 (a.st.) Ord 3,96], gravoy HuonAuvbS6 8320, gravois SaisnaB 1372; HerbCandS 10836; 14548; doc. 1326 Bull. Soc. Hist. Paris 17,142n4; doc. 1342 Arch. hospit. Paris Gdf [= ?]; cart. Paris 14es. Guérard, Cart. N.D. de Paris 3, p. 93 [v. Stein 2900 et 2951; dat. 1293, BambeckBoden p. 4, err.]; [doc. 1351 Ord 2,379; AttilaS I 831; XII 2665; XIII 624], grevos AttilaS II 947; VI 734)
  • 1o“ensemble des cailloux plus ou moins fins, gravier”; aussi “sable” ([déb. 13es.; 2em. 13es.]; 14es.Mon 1636, HerbCandS 14548 [la riviere, qui court sus le gravois, ou “lit d’une eau”?]; AubS 1337 [gloss. “lit d’un ruisseau, gravillons”; Roques ZrP 92,430 “gravier”]; cart. Paris 14es. Guérard, Cart. N.D. de Paris 3, p. 93 [la voie par ou s’en vet aus mares, pour metre et herbergier le gravois de la voierie dudit evesque], TL 4,582; GdfC 9,720b; Hu 4,365b; Li 2,1925c; FEW 4,255a [sous “gros sable” aussi att. pour “terrain…”, dernière att., Widerh. 1675, à vérifier, bien attesté dans les dict. jusques à Mon 1636, indication aimable de Mme von Gemmingen, Düsseldorf; aussi att. dial.mod])
  • “débris de construction” (dep. 1326, doc. 1326 Bull. Soc. Hist. Paris 17,142n4; doc. 1342 Arch. hospit. Paris Gdf [= ?]; [doc. 1351 Ord 2,379; 3,96 [que toutes manieres de boës, gravoiz, terraulx, nettoieures & autres choses feussent ostées & mises hors de voieries & chantiers]], GdfC 9,720b; Li 2,1925c; DC 2,286b chanterium; TLF 9,451a [vx.; - Ac 1878]; Rob 1986 4,1036b [«langue technique»]; FEW 4,255a [Rich 1680 - Ac 1835])
  • 2o“terrain plat formé de sables, graviers” (situé parfois au bord d’une eau)⁠ (ca. 117416es., BenTroieC 7780; 20450; AimonFlH 2666; 4426 [Au port fut venue la neif… Les somiers et tot le hernois En ont fors jetié el gravoi]; 11948; SaisnaB 1372; HerbCandS 10836 [fu la bataille soz Candïe el gravois]; MelionT 441; HuonAuvbS6 8320; [AttilaS I 831; II 947; VI 734; etc.XII 2665], TL 4,582; Gdf 4,342b; Hu 4,366a [sous “gravier, sable”]; FEW 4,255a [sous “gros sable”; Z 7 l. Z 6; aussi att. dial.mod.])
mfr. gravoirs m.pl.
  • “débris de construction” (1351, doc. 1351 Ord 2,379 [si-tost comme il commencera a mettre lesdits terreaux, pierres, merrein, gravoirs & autres choses sur ladite Voirie, il ait tombereaux, hotteurs & porteurs tout prests pour porter lesdits gravoirs, pierres, merrein, ou autres choses aux lieux accoustumez… & mis hors du dit hostel dont il seront issus]; 2,380, Gdf 4,342b, cp. gravoir “a heape of gravell”, gravouer “gravell; sand mixed with small stones”, Cotgr 1611, FEW 4,255a)
gravele f.
(gravele fin 11es. GlGerschB 40; RaschiD2 565; LapidffS 170; 530; 906; PsCambrM 77,28 [= PsOxfM 77,31]; PhThBestWa 1931; SGillesP 1471; FloreaK 2062; CommPsia1G XII p. 240,1; GuillAnglW 1769; BenDucF 3546; etc.etc.FloreaP 1823, gravelle EstFougL 495; JobGregF 300,35; Athis DC; DolopB 9232; BalJosAnS 7010; Simon d’Authie ZrP 67,94 [= ChansBern389B 182,1; = ChansSatBachJ 24,2 gravele]; MoniotArrD V 42; Bueve3S 1668; OvArtPrR 619; SJeanEvW 629; 640; 642; etc.etc.[av. 1402 Guillaume de Tignonville RF 33,895], gravelhe 15es. MédNamH 332, graveile GuillAnglH 1767; RoselLec 121; 1524, graviele SGraalIIIJosH 2, p. 28; FergF 3698 [gravele éd. M prob.corr.]; ChevIIEspI 6324; PrêtreJeanPrmJ p. 457; MousketR 20754; JacVitryB 84,10; 86,45; AlexParA II 1461 interpol. [Fuerre de Gadres] var. mss. 2em. 13es.; IntrAstr BN fr.613 fo 94vo chap. XXIII 2eq. 14es.; AdHaleChansN 10,III,1; JCondS 2, p. 4,103; GlTrierH 93, gravielle SoneG 7280; [2em. 14es. SJeanEv[W 629] var. Gdf], gravale BibleEntS 223; RobBloisDidF 1314; LapidPhilZ I 8, gravalle BibleMacéS 1442 [granalle à corr.]; [1439 RecMédWarB BII], grevelle SGraalIIIJos[H 2, p. 28] var. ms. Gdf; [ca. 1370 AttilaS XI 82; AdAiglesB 19,4 ms. 15es.], ⁠surtout agn. gravel SidracH p. 189 [la gravel]; HuntMed 5,93 [la gravel, 2 att.]; Traité de géomancie R 32,96 [garvel corrigé en gravel; gravel])
  • 1o“ensemble des cailloux plus ou moins fins, gravier”; aussi “sable” (1ert. 12es.Trév 1771 [«vieux»], LapidffS 170 [Saphirs… est truvee en la gravele De Libe]; 530; PsCambrM 77,28 [= PsOxfM 77,31]; FloreaP 1823 [cf. 3o ci-dessous]; CommPsia1G XII p. 240,1 [li numbres des filz Israel fust si cum la gravele de meir]; ErecR 6700 [= ErecF 6762 var. mss. 13es.]; ThomKentF 1431; ModvB2 6962; PrêtreJeanyG 946; ChevCygneNaissM 135 [ou 3o?]; 138 [ou 3o?]; 140; MarieEspO 1414; ChastPerebH 1751; ChardryPletM 60; 1192 [tutes femmes passa ele (l’épouse du vieillard), Si cum saphir fet la gravele]; etc.etc.[AdAiglesB 19,4 ms. 15es.], TL 4,575 [sous gravel m.]; 4,575 [sous la déf. “Kies” aussi des att. pour 2o et 3o]; Gdf 4,340c [déf. globale “sable, gravier, lieu sablonneux, graveleux, grève” concernant att. 1o, 2o et 3o]; Stone 340b; LevyContr 499 “étendue de gravier, lieu sablonneux” pour GlBNhébr302L; GlParmePale; GlBNhébr301; GlLeipzig; FevresS; GlBNhébr1243, plutôt “gravier”, v. les passages de la Bible correspondants et Gesenius 307b]; FEW 4,255a [sous “sable, gravier, grève” aussi att. pour 2o et 3o], survit dans des dial.mod., FEW)
  • ⁠dans une image: semer gravele, semer sor / en gravele “faire un travail inutile, infécond” [cf. greve ci-dessus et → sable, cf. note dans PamphGalM p. 185]⁠ (1ert. 13es.déb. 14es., Simon d’Authie ZrP 67,94; MoniotArrD V 42; ViolB 227 [Ensi sont li amant dechut, Qui aimment s’il ne sont amé. Cil ont en gravele semé, Ou semenche ne puet reprendre]; SAubH 635 [Tuit cist ke ci vei, pur nent travaillerunt, Gravele semmez, de glace fates pund; corr. TL [En] gravele… superflue]; CourtDonneurS 7 [Mais ki le bien dire commenche E dont le laist, ch’est li semenche ki est semee sur gravele: semés li e boine e novele, Ja .i. grain ne recuellerés!]; PamphGalM 1988, TL 4,577; Gdf 4,341a)
  • science de gravel “art de deviner l’avenir par les lignes ou les figures que produit une poignée de terre jetée sur une table, ou par des signes tracés au hasard” (14es., Traité de géomancie, ms. agn. Meyer R 32,96 [L’art de calculacione, C’est art est appelé… en autre manere la file de astronomie, et en autre manere science de garvel (l. gravel corr. déjà éd. et TL)… dount que jettereyns (l. donques jetterent corr. déjà éd. et TL) lur questions en nette gravel], TL 4,575 [sous gravel m.]; Stone 340b)
  • “caillou de petite ou moyenne dimension”, ou “grain de sable”?⁠ (ca. 1130; déb. 13es.; av. 1402, PhThBestWa 1931 [Li Cetus diable est E la mer cist munz est, E les graveles sunt Les richeises del munt]; BalJosChardK 1991; [av. 1402 Guillaume de Tignonville RF 33,895 [la pluye est perdue qui chiet sus gravelles]], TL 4,576 [sous le sens collectif]; Stone 340b; FEW 4,255b, ensuite Goub 1555 et att. bourg.mod., FEW)
  • ⁠coll. “concrétions qui se forment dans les reins” (dep. 1ert. 12es., LapidffS 906 [Gegolite, se est dunee En eiue a une destempree, La piere, se il l’a el cors, O la gravele, la gete fors]; HuntMed 9,24; 4,1285; 4,1290; rec. méd. Dublin Trinity Coll. D.1.25. (370) éd. Colker dans le catalogue 1, p. 790; Traité de géomancie R 32,96; HuntMed 5,93 [4 att.]; rec. méd. Meyer R 44, p. 174; ProprChosS 1,26,11; [DialFrFlamG 1, p. 37; 2eq. 15es. MistHag6S 2641; RecMédWarB B 2; LettrHippoTv/t p. 259; 15es. MédNamH 332], TL 4,577; GdfC 9,720c [16es.]; Stone 340b; Li 2,1924b [16es.]; FEW 4,255b)
  • gravele de vin, gravele “dépôt qui se forme dans les récipients contenant du vin ayant une ressemblance avec du gravier” [sens à vie douteuse, cf. le commentaire général ci-dessus et les dicts. cités ci-dessous]⁠ (dep. ca. 1250?, HuntMed 9,24; LSimplMedD 1116 [Tartharum est chauz et ses. C’est gravelle de tonnel; = GrantHerbC 474]; LMestD p. 294 [Charetée d’arrement ou de gravele]; AntidNicD 38; HuntMed 6,242; ChirPoutrS 24ro7; 24ro9; 27ro14; etc.; ; [H. Dubois, Les foires de Chalon, 1976,144 [nomme plusieurs att. 2em. 14es., à vérifier]], Gdf 4,341a [“terre argileuse” d’après F. Bourquelot, Et. foires de Champ. 1,292 peu clair, att. dans Caillot à identifier; att. 1363 est à ranger sous “sable, gravier, …”]; GdfC 9,720c [“tartre de lie de vin desséchée”]; DG 2,1192b [“tartre, lie de vin desséchée…”]; Gay 1,794a [“lie de vin séchée, tartre”]; Trév 1771 [«C’est aussi une espèce de tartre qui se fait à Paris & à Lyon»]; FEW 4,255b [«mfr. nfr. “lie de vin séchée, tartre” (seit 1389…»; encore dial.mod.], comme terme particulier des cloutiers et des teinturiers Enc et Moz 1842)
  • 2o“terrain plat formé de sables, graviers” (situé parfois au bord d’une eau)⁠ ([11es.; fin 11es.]; fin 12es.ca. 1370, GlGerschB 40 [le texte du Talmud ne permet pas un rattachement sûr à ce sens, v. ci-dessous]; RaschiD2 565 [mêmes passages du Talmud que GlGerschB; le mot hébr. glosé signifie “marais”, LevyTal 4,471]; Saisna / LB 2427 / 2174; JobGregF 300,35; Athis DC; ChGuillS 230; 1118 [Cil s’en eissirent el sable, en la gravele, ms. en la sable gravele, corr. de l’éd. raisonnable]; YonM 3614; DoonNantM 174 [Au port sor Barbefloe, sor mer, en la gravele, Le conte Richar troeve]; MirAgn2FemK 43; MousketR 20754; JacVitryB 86,45; [etc.etc.; [1439 RecMédWarB BII; ca. 1370 AttilaS VI 424; XIV 983; XVI 3825], TL 4,575 [sous “Kies”]; 4,577 [“Platz zum Kampfe”]; Gdf 4,341a [v. le comm. sous 1o ci-dessus]; Lac 6,420b [sous “sable”]; Stone 340b [“shingle bank, shore”; “arena”]; LevyContr 499 [pour GlParmePale et ‘t’ Idc 5,11, v. graveyer]; DC 4,107c; FEW 4,255a [v. le comm. sous 1o ci-dessus])
  • 3o“lit d’une eau” (ca. 11601515, SGillesP 1471; FloreaK 2062 [la fontenele, Dont de fin or est la gravele, = FlorebP 1823 la fontenele D’esmeraudes et de gravele “gravier”]; GuillAnglW 1769 [li ruissiax Couroit tos par fine gravele, Qui estoit plus luisans et bele Que n’est fins argens esmerés]; BenDucF 3546; EstFougL 495; AlexParA III 3330; GuingT 426; poème dans CoucyChansL 29,6; EscoufleS 4389; DolopB 9232; etc.etc.[2em. 14es. SJeanEv[W 629] var. Gdf], TL 4,575 [sous “Kies”]; Gdf 4,340c [v. le comm. sous 1o ci-dessus]; Lac 6,420b [sous “sable”]; FEW 4,255a [v. le comm. sous 1o ci-dessus])
  • “petit poisson d’eau douce, vairon?” (doc. 1331 (?), J. François, N. Tabouillot: Hist. gén. de Metz 4, p. 67 [Et cilz qui pesseront az petitez nesses de jons, n’i puent panre barbebes, ne roces, ne graveles, ne chaudreles, ains les doient regeteir en la rivière, a fait qu’il les panront], TL 4,577 [renvoi]; Gdf 4,341a; FEW 4,256b [avec note], survit en lorr.mod., FEW)
engravelé p.p. pris comme adj.
  • 1o⁠prob. “qui est traité avec du tartre” [v. sous gravele 1o et le comm. gén. ci-dessus]⁠ (fin 13es.?fin 13es., CoutEauB p. 278 [(titre) De ce qui apartient a la ferme de peaus engravelées]; p. 282 [A la ferme de peaus engravelées apartienent le cuir tané tant seulement], Gdf 3,178c [“?”])
  • 2o⁠prob. “qui est parsemé d’éléments de décoration en forme de gravier” (terme de blason)⁠ (mil. 14es., HeraudieD 132 [Fes (“bande”) engrelee et fes engravelee])
gravel m.
(gravel 4eq. 12es. ThomKentF 2789; ContPerc1eR 3005; ChevCygneNaissM 2111; AuberiT 159,22; BibleEntS 383; GraeceH fo 22ro; NicBozMorS p. 22 [ou gravele f.?], gravelh 15es. MédNamH 272)
  • 1o“ensemble des cailloux plus ou moins fins, gravier”; ou “sable”?⁠ (déb. 14es., NicBozMorS p. 22 [Ore bestorne le siecle tant qe saphir tourne en moustard e gravel tourne en rubie, qar les gentilez devinrent failliz e les rubie, qar les gentilez devinrent failliz e les pesauntz devi[e]nent gentilez], cp. Hu 4,364b gravail “gravier”; FEW 4,255b [aocc. gravel m. “gravier”])
  • “dépôt qui se forme dans les récipients contenant du vin ayant une ressemblance avec du gravier” (15es., MédNamH 272 [por osteir lentilhez de visage, R. gravelh de vinc blanc, ranchinne de serpentinne,… le distilleis comme eawe frotteis vostre visage sovent])
  • 2o“terrain plat formé de sables, graviers” (situé parfois au bord d’une eau)⁠ (4eq. 12es.; ca. 1200; [fin 13es.], ThomKentF 2789 [Quant il (le roy fatigué) vint al gravel si ly covint palmer]; ChevCygneNaissM 2111; GraeceH fo 22ro [harena : gravel, ou 1o?])
  • 3o“lit d’une eau” (ca. 1200; 2et. 13es., ContPerc1eR 3005 [la clere fonteine D’amors, qui d’or a le gravel]; AuberiT 159,22; BibleEntS 383, TL 4,575 [“Kies”]; Gdf 4,340c [“gravier”])
gravelos adj.
(graveleus ArtusS 177,31; 314,25; MahArE p. 3,30; ChronSDenisP 4,48; JMoteRegrS 1448; RenContrR 14169; [fin 15es. ChaceOisi2H 36,8var.], gravelleus ca. 1370 (ms. déb. 15es.) GuiChaul ms. Montpellier Ec. de Méd. 184 fo 34a, graveleux 2em. 14es. DeschQ 7,180,150, gravelleux BiblePar Gdf, gravelos CesTuimAlC 5718, gravelous CesTuimPrS 152,21 [-sse, f.]; VégèceRich Stone, graveloux 15es.? Gl. BN lat. 7684 Gdf, gravillous ca. 1200 ChevCygneNaissM 137; 139, gravelis CesTuimAlC 5645)
  • 1o“qui contient, qui est parsemé de gravier” (de la terre, du chemin, etc.)⁠ (dep. ca. 1200, ChevCygneNaissM 137; 139; CesTuimAlC 5718 [= CesTuimPrS 152,21]; ArtusS 177,31 [li guez estoit biaus & clers & graveleus]; 314,25; MahArE p. 3,30 [ces qualités et proprietés a[s] parties des terres, c’est assavoir que l’unne est plaine de souffre et l’aultre d’alun, l’autre de mineres, l’autre graveleuse]; VégèceRich Stone; ChronSDenisP 4,48 [regions graveleuses, = ChronSDenisV 6, p. 157 regions arenoses]; RenContrR 14169; [15es.? Gl. BN lat. 7684 Gdf], TL 4,577; GdfC 9,720b; Stone 340b; Li 2,1924b [16es.]; Hu 4,365a; FEW 4,255b [«seit 14.jh.»])
  • “qui contient des calculs ou est affecté par des maladies produisant des calculs rénaux ou vésicaux” (de l’urine, des personnes, etc., cf. gravele 1o ci-dessus)⁠ (dep. ca. 1370 [ms. déb. 15es.], GuiChaul ms. Montpellier Ec. de Méd. 184 fo 34a [il appert que legieremant le col de la vecie peult estre estoupés et si peullent engendrer pierres pour cause de l’urine qui est gravelleuse que la vecie ressoit et soustient, indication de M. L. Jolivet, cp. l’éd. Sigurs FM 33,207], GdfC 9,720b; Li 2,1924b [16es.]; TLF 9,453b)
  • 2o⁠prob. “dont la structure rappelle le gravier” (2em. 13es.2em. 14es.; fin 15es., BiblePar [Cuer peurous en pensee de sot est comme aornement graveleus en clere paroi, ms. 2em. 13es. GdfC]; JMoteRegrS 1448 [Salemons…. Commença a faire une tour… De noire piere graveleuse]; [DeschQ 7,180,150 [du visage]; ChaceOisi2H 36,8 [en l’egestion et le glat qu’il font, celle choze noire, dure qui acoustumei d’estre en la violeste sera petite et grumelouze, var. ms. fin 15es. graveleuse]], Gdf 4,341b [“gratinique” pour JMoteRegrS]; GdfC 9,720c; LarLFr 3,2301a [“mêlé de gravier” pour JMoteRegrS]; FEW 4,255b [«“qui a l’apparence du gravier” (hap. 13.jh.)» d’après GdfC])
gravelose f.
(⁠agn. graveillouse VégèceRich Stone)
  • ⁠prob. “lieu d’où l’on extrait le gravier” (1272, VégèceRich [Por ce ke touz sont pres de graveillouses, les sacs ke il porterent void unt empli de terre, Stone], Stone 340b [“gravel-pit”])
graveliere1 f.
(gravelere 2em. 13es. GlBNhébr301 LevyRech)
  • “terrain plat formé de sables, graviers” (2em. 13es., GlBNhébr301 LevyRech [III Rg 9,13, le mot hébr. glosé est le nom d’un district en Galilée dont le sens primitif serait, selon Gesenius 392a, “pays hypothéqué”: confusion avec la fam. de → grever?; = GlBNhébr302L p. 78,51 sabloneyre et GlBâleB p. 71,1974 sablonere], LevyRech 499; TL 4,577 [renvois]; FEW 4,256a, cf. les att. dial.mod. région Rhône-Alpes “carrière de gravier”, FEW])
gravelier m.
  • ⁠prob. “marchand de gravier” (12921313, Taille1292M 51 [Richart, le gravelier, ici encore une autre att.]; 60 [2 att.]; 65 [La rue aus graveliers]; Taille1296M 72; 95 [2 att.]; Taille1297M 65; 81 [La rue au gravelier]; 82; 304 [2 att.]; 285; Taille1300 dans Taille1292M 81 note 4; Taille1313M 69; 84; 94 [2 att.]; 119 [Estienne le rous, dit gravelier], TL 4,578; DelbRec sér. anc. 1028; FEW 4,256a)
graveliere2 f.
  • ⁠prob. “marchande de gravier” (ou “femme d’un gravelier?)⁠ (1292, Taille1292G 51 [Dame Estienne, la graveliere])
gravage m.
(gravage doc. 1336 Gdf; [; ; doc. 1426 GdfC], gravaige doc. 1395 Gdf; doc. 1426 GdfC)
  • “terrain plat formé de sables, de graviers et situé au bord d’une eau” (1336Cotgr 1611, doc. 1336 [De la saisine de plusieurs veres arrivez en certaines mettes ou gravage de la mer, Gdf]; [doc. 1375 Gdf et DC; doc. 1395 Gdf; doc. 1426 [Droit d’avoir les verecs venans et arrivans en nos fieux et gravages, GdfC, même ms. que doc. 1395 et 1413]], TL 4,574 [renvois]; Gdf 4,340b; GdfC 10,830a varec; DC 4,106b; Jal2 811a [syn. de grève “rivage ou rive en pente douce”, err. pour doc. 1413 Gdf, à ranger sous “débris…”; ib. att. 1584]; FEW 4,256a)
  • “débris de naufrage que la mer jette sur la côte” (1413; 1426, doc. 1413 [Aussi m’appartient les gravages par toutes les mectes d’endroit mondit fief, Gdf]; doc. 1426 Gdf et GdfC [même ms. que doc. 1395 et 1413], Gdf 4,340b [“droit sur les varechs, etc., rejetés par la mer”]; GdfC 10,830a varec; Jal2 811a [v. ci-dessus], cf. FEW 4,256a [dial.norm.] et droit de gravage “droit sur les épaves rejetées sur les gravages”, Jal2 811a [att. 1692]; Brunot 6,470 [18es.]; FEW 4,256a [renvoi à Brunot])
engraver v.a.
  • “engager (un bateau) sur ou dans le sable” (fin 13es., SoneG 3883 [Ches ancres ont du sablon trait, Ches nes par les cordes retrait, A forche les ont engravés Et les gens dedans ramenés], TL 3,404, ensuite “(s’)engager dans le sable” (un bateau / d*un bateau, v.a.; v.n.; v.pron.) dep. 16es., GdfC 9,467c [Pasquier 16es.]; TLF 7,1125a; FEW 4,257b; cp. encore engrader v.a. et v.pron. “id.”, doc. 1279 BoüardArchAng 1,132,76; 90; 97; etc.engrader)
[graveyer v. Mot attesté seulement dans GlBNhébr301 LevyContr [Idc 5,11], 2em. 13es., et GlBNhébr302L p. 64,3; 181,62 [Idc 5,11; Ps 77,18], 1240, et défini par LevyContr “marcher sur des cailloux, ramasser des cailloux”. Correspond à GlParmePald LevyContr [Idc 5,11], 1279, et ‘t’ LevyContr [Idc 5,11], prob. 13es., gravele. Un lien avec notre famille est très probable, mais les gloses, les contextes et les sens sont peu clairs. V. LevyContr 499.]