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rédaction: Thomas Städtler
guimauve f.
[ÉtymologieMot composé du lt. HĬBĪSCUM, -I “guimauve” (ThesLL 63,2690) et du lt. MALVA, -AE “mauve” (ThesLL 8,207), FEW 4,422b. La syllabe initiale de hĭbīscum est faible en lt. (plusieurs var. en iv-, ev-, eb-), et c’est déjà chez Dioscoride que l’on lit: altea, quem multi viscum dicunt (ThesLL 63,2691). Cette dernière forme, sans doute à i long, doit être à la base des formes fr. en gui-, wi-, vi-, ces initiales pouvant remonter à une même origine, cf. les explications données ici sub → guai. La voyelle lt. accentuée, -ī-, qui s’est maintenue en fr., a dû influencer celle de → gui (> lt. VĬSCUM) qui aurait dû donner normalement *veis (cp. les ex. dans FouchéPhon 269), de sorte que, dès le 4es., les résultats *wiis respectivement *viis étaient identiques. Ceci a pu favoriser la combinaison avec malva pour préciser la désignation de la guimauve par rapport au gui (et aux autres malvacées), v. la rem. sub gui.
Rem.: On trouve dans le Capitulare de Villis (mlt. fin 8es., ms. 2eq. 9es.) fo 16rob mismalva qui est très prob. à lire vismalva avec ajout d’une main postérieure ibischa idest alteas. – Les formes fr. en bis- sont prob. reprises des formes correspondantes du mlt., cp. p.ex. maior malva bismalva dicitur et viscus idem dicitur (Matthaeus Platerius [† 1165] dans MltWb 1,516 sub althaea) ou alphaea : bismalva, enfeos, eviscus, malvaviscus, hibiscus idem (13es., Alphita ib., cf. aussi MltWb 1,1489 sub bismalva). Ces formes reflètent p.-ê. l’évolution lt. vulg. et tard. de v- à b- (plus prob. que l’aphérèse ou qu’une contamination avec lt. bis “deux fois”). – Hibīscum continue à vivre dans qqs dial. it., cf. FEW 4,423a, et dans all. eibisch “guimauve” (mha. îbesche, Grimm2 7,316). V. → malvaviscle.
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(guimauve LSimplMedD 674; 678; AntidNicD § 29, guimave GlGlasgM2 157b, gumalve ChirRogH III 6, geuimalve ChirRogH II 11, gwymalve recette HuntMed p. 271 no 20, wimauve Physique rimee 1579 HuntMed p. 198; RecCosmCamG2 57; 162; ChirPoutrS fo 7ro5; GlGuillI 534; HuntPl p. 18; p. 52, wymauve GlDouceH 626; HuntPl p. 18; p. 168, wimalve LettrHippoαT 212; RecMédNovCirhH 170, wymalve LettrHippocH 3; HuntPl p. 52, wymave HuntPl p. 18 [3 att. mss. ca. 1300-1erq. 14es.]; p. 52 [ms. 14es.], wimaule MédLiégH 848; 1200; 1201, widmalve 12es. GlToursD 327, wilmalve RecMédQuifH 367, vimauve RecMédQuifH 331, vymauve RecMédNovCirhH 1374, vymave LettrHippodT 12, ⁠mfr. vismauve Brun de Longbore Gdf, vismalve Brun de Longbore Gdf; LSecrNatD 329,17, vixmalve LSecrNatD 349,27, viemauve RecCosmCamH 75, vygmave GlGuillI 335, ymalve GlPlantHarlW 140a, uimalve RecMédGardH 138, bismauve LSimplMedD 674, bismalve HuntPl p. 18 [ms. fin 14es.])
  • “plante herbacée de la famille des malvacées, proche de la mauve ordinaire, mais dont la tige est plus longue, et les feuilles plus petites et cotonneuses, guimauve (Althaea officinalis)” (dep. 12es., GlToursD 327; 331; ChirRogH II 11; III 6 [Si dolur u emflure u duresce se prent as nerfs dunt il soient contrait, sis devez oindre de diautee que si est fait. Pernez les racines de la gumalve livres dous, de fenugrec e de lin uelement livre une, squille livre demie… (longue recette)]; RecCosmCamG2 57 [Om doit fouïr a une besche La racine de la lovasche Et de wimauve (var. [ms.?] viemauve Li 1,1960a) ensement. E de fenoil tot iguellement]; 162; Physique rimee 1579 HuntMed p. 198; LettrHippoαT 212; LettrHippodT 12; RecMédNovCirhH 170; LSimplMedD 674 [Mauve… la sauvage que l’en claime guimauve et bismauve. ceste croist plus haut des autres et a plus autes folles, et est ausi comme uns boissons, et est mains froide, et a plus glumouse humor]; 678; GlGlasgM2 157b; GlPlantHarlW 140a; MédLiégH 848; 1200; 1201; recette HuntMed p. 271 no 20; etc.etc.[HuntPl p. 18], TL 4,784; GdfC 9,737b; Stone 346b; 869a; 872a; Li 1,1960; FEW 4,422b)