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article imprimé Add. & Corr.
rédaction: Stephen Dörr
guipillon m.
[ÉtymologieLes désignations de l’aspersoir sont mal représentées dans la lexicographie de l’afr. (cp. aspergeoir, asperseur, espergeoir, getoir; AalmaR 657 aspersorium : espargoier conme pour eaue benoite). Nos att. suggèrent une localisation en norm. et agn., mais cette observation est p.-ê. trompeuse, car nous les avons relevées dans des glossaires, type de source surreprésenté en norm. et agn. Il est difficile d’en tirer profit pour la question de l’étymologie. Selon le FEW 17,600a, le mot provient de l’abfrq. *WISP “bouchon de paille”, appuyé par mnéerl. wisp “id.” VerVer 9,2698, mangl. wisp Stratmann 567b (cf. aussi angl. wisp OED Wh 199a), norv. visp “fouet (cuis.)” FalkTorpNorw 1388. Le suffixe -illon est une forme élargie de -on et a une valeur diminutive, cf. Nyrop 3 § 409,410. Bien que cet étymon convienne au plan sémantique et phonétique, l’étymologie a été contestée par G. Roques dans RoquesRég 232-234. Compte tenu que la plupart des plus anciennes attestations sont à localiser en Normandie ou en Angleterre, il postule une origine normande et propose (suivant Thomas) comme étymon anord. VIPPA (sobriquet) qui se rattache à une famille signifiant “se balancer”, DeVriesAnord 667. A VIPPA se serait joint le suffixe -eillon à valeur prob. diminutive ou affective; guippon serait un dér. régressif de guipillon. En dehors des problèmes sémantiques, cette étymologie n’explique pas le -s- que montrent neuf des dix plus anciennes att. (TLF 9,357a: «les formes anc. sont régulièrement sans -s-», à corriger). Ces attestations sont toutes d’origine agn., fait qui concorde avec la constatation de Rheinfelderl § 557: -s- devant consonne sourde s’amuït en France au 13es., pendant que les mots qui sont passés en Angleterre ont gardé les -s- (la première att. du mot, guipellon ChronSMichelB 959, provient d’un ms. continental de ca. 1280).]
(guipillon GlParR 460; [doc. 1373 ProstInv I 1815; JGoul Gdf; doc. 1377 ProstInv I 3142], guippillon doc. 1379 RoquesRég 233, ⁠nord-ouest guipellon 3eq. 12es. ChronSMichelB 959, ⁠agn. guispeillon ProvRawlc2S 150, guipellion doc. ca. 1366 InvAnjL 4, ghipillon doc. 1389 ProstInv II 3302, ⁠norm. jupellons ChronSOuenM 91, ⁠agn. norm. wispiloun JGarl HuntTeach 138; GlVatR 436, ⁠agn. wispilun JGarl HuntTeach 138; JGarlUnH2 169, wispilum JGarl HuntTeach 138, wispiliun JGarlUnH 168; RecMédQuifH 73, wispelon HuntMed 290,209, wispeilon JGarl Gdf, wyspilion doc. 1327 RoquesRég 232, wisspiliun AlNeckUtensH2 118, ⁠norm. vipellon doc. 1375 Gdf, ⁠rég. vipellion GlVatR 588, ⁠agn. vispilun JGarl HuntTeach 151)
  • “tige garnie de touffes de poil, ou boule de métal creuse et percée de trous, montée au bout d’un manche, dont on se sert, dans les cérémonies de l’eglise catholique, pour asperger d’eau bénite, goupillon” (dep. 3eq. 12es., ChronSMichelB 959 [Saint Autbert out idonques pris Les encensiers, et l’encens mis. Le guipellon avant porta Quë en l’orzuel primes molla. Les reliques ad arousees Et en emprés bien encensees]; ProvRawlc2S 150; AlNeckUtensH2 118; JGarl HuntTeach 138; 151; JGarl Gdf; JGarlUnH 168; JGarlUnH2 169; RecMédQuifH 73; HuntMed 290,209; GlVatR 436; 588; doc. 1327 RoquesRég 232; GlParR 460; [ChronSOuenM 91; doc. ca. 1366 InvAnjL 4; doc. 1373 ProstInv I 1815; JGoul Gdf; doc. 1375 Gdf; doc. 1377 ProstInv I 3142; doc. 1379 RoquesRég 233; doc. 1389 ProstInv II 3302], RoquesRég 232; TL 4,794; GdfC 9,737c; Stone 346b; 875a; FEW 17,599b)
guippon m.
  • “tige garnie de touffes de poil, ou boule de métal creuse et percée de trous, montée au bout d’un manche, dont on se sert, dans les cérémonies de l’église catholique, pour asperger d’eau bénite, goupillon” (doc. 1342; doc. 1356, BordierHosp 2,125 [Pour quatre guippons a yaue benoite, .xxvj. d.]; [2,125 [Pour deux guippons a yaue benoite, .xvj. d.]], Gdf 4,397c; TL 4,794; FEW 17,599b)
eswispilon m.
guipponer v.tr.