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haigne1 f.
[ÉtymologieEtym. inconnue(1). Les confusions avec des formes similaires appartenant à lt. acinus (afr. esne) et à lt. ĭnguĕn (afr. aine, mfr. haigne) ont été élucidées dans MélHubschmid 693s. [Möhren; cf. IpH 3048n] et ZrP 111,51-55 [Baldinger / Möhren]. Le sens de haigne, “sorte de bateau”, partiellement méconnu par la lexicographie, est assuré par chaque texte isolément (Alisc: var. barge et contexte: Luque la maudite: contexte large; CptRoyF: le transport de tonneuax de vin sur la nef qui affonda du compte n° 24711 est identique à celui sur la haingne qui brisa du n° 24902, et contextes) et par la somme de toutes les attestations (très espacées dans le temps). La haigne est de taille moyenne: elle peut charger p.ex. 25 tonneuax de vin (CptRoyF 24711) et assure le transport sur les fleuves et dans la Manche (Alisc; CptRoyF; doc. Chichester(2)). Prob. mot régional.]
(haigne fin 12es. AliscW 581; 1391; Luque la maudite R 12,226; doc. 1296 CptRoyF 24901, haingne doc. 1296 CptRoyF 24691; 24692; 24694; 24902; 24964; 24966; 24967, hagne AliscmH 1558 (ms. h(er)agne), agn. doc. lt.hayne doc. Chichester 1490-92 London PRO E122/35/8; E122/35/9; 1497-99 E122/35/11; E122/35/12; 1499-1501 E122/35/14, heyne Chichester 1485-87 London PRO E122/35/5; 1489-91 E122/35/6; 1490-92 E122/35/8; E122/35/9; 1497-99 E122/35/11; E122/35/12)
- ◆“sorte de bateau de transport en usage dans la Manche et sur les fleuves qui y débouchent” (pic. norm. agn. fin 12es. – 1499-1501, AliscW 581 [en la mer n’ai prest calant ne haigne; var. barge, cegne (= signe?); ⟨: montaigne, Espaigne, ensegne etc.⟩; = éd. Ré 645]; 1391 (= Ré 1747; mH 1558 h(er)agne = W var. bangne: err?); doc. 1296 CptRoyF (Compotus… pro armata maris [Guerre d’Aquitaine]) 24691 [Pour 422 tonneaus de vin et 2 queues, pris a Roen…, pour les deschargier et mettre en celiers et pour oster les hors des celiers et rechargier en haingnes, pour mener a Herfleu (= Harfleur près du Havre)(3)]; 24692 [pour achanteler ces vins es haingnes et pour le merrien et pour les jornees des cherpentiers en taache]; 24901; 24694; 24902; 24964; 24966; 24967; Luque la maudite 124 ms. ca. 1300 R 12,226 (lieu du récit: Rouen); doc. lt. Chichester (registre de port) 1485-87 London PRO E122/35/5 [uno heyne de Coleyn…, uno heyne de Wynchelsey…, de ?Breyport…, uno heyne de Coleyn unde ?Quillars shepwreight est m[agister] exivit xxijdo die Marcij… ed Abevile…, de Boleyn]; ib. 1489-91 E122/35/6 [uno heyne de Caleyse…]; ib. 1490-92 E122/35/8; 9; ib. 1497-99 E122/35/11; 12; ib. 1499-1501 E122/35/14(4), Gdf 3,502c [sub esne]; TL 4,823; Jal2 893b; FEW 222,73a; 23,89b)
(1)
Sans rapport avec mnéerl. hoede, hoei, VerVer 3,460 et mangl. hoy(e) “petit bateau de charge”, MED 4,828a. Cp. toutefois hoy et hoye à côté de hayne et heyne dans les doc. lt. Chichester 1490-92 London PRO E122/35/8; 9; 1497-99 PRO E122/35/11.
(2)
Jal2 893b «en usage sur les côtes normandes et picardes pour le trafic avec l’Angleterre» trop restreint. - Jal2 enregistre un frm. hennequin “t. de batellerie, embarcation des affluents de la basse-Loire” sur la foie d’une notice de ca. 1933 ad Jal1 (cp. Jal2 p. XXX); n’est pas dans le FEW.
(3)
Gloss. ‘lire baingnes “voitures”’ sans fondement.
(4)
Ces doc. lt. contenant des termes techniques en partie non latinisés ont été examinés et partiellement transcrits par Lisa Jefferson (AND) - nous l’en remercions vivement. - Le mot ne semble pas avoir été relevé dans BernardNav (doc. comparables).