DEAFplus
article imprimé Add. & Corr.
rédaction: Frankwalt Möhren
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hanter v.
“visiter / aller (d’une manière habituelle)”. Étymologie discutée depuis un siècle et demi. GreiveH 112-136 présente et discute les propositions. Elles se divisent en deux groupes: depuis Diez (Diez5 611), en passant par REW1 4095 et jusqu’à Wartburg (FEW 16,190a), on adhère à l’étymon anord. HEIMTA “ramener à la maison, chez soi”; une raison d’ordre sémantique fait que Gam2 préfère frq. *HAIMITHÔN “héberger”(1): il est suivi entre autres par REW3 3993a. Le second étymon, lt. vulg. *ambitare, a été proposé par SchelerEt2 235a en 187 (Scheler n’a pas été mentionné par la lexicographie sauf par GreiveH [1970])(2) Cet étymon a son importance dans la discussion de l’origine d’occ. annar (FEW 24,401b [Smiřický]: *AMBITARE > AMBITUS; mieux: itératif de ambīre), d’esp. port. andar (Corom2 1,256b: AMBULARE; ib. 257a ad *AMBITARE) et d’it. andare (LEI 2,744-750: ambulare(3)) Le LEI réfute *ambitare comme hypothétique (748,19; 26; 32; 749,8) et comme non satisfaisant pour l’explication d’une bonne partie des matériaux réunis sous ambulare. Ni le FEW 24 ni le LEI ne parlent de l’afr. (h)anter qu’ils savent placé sous l’étymon germanique. – Si l’on veut réunir phonétiquement (h)anter, annar, andar et andare sur la base de *ambitare, il faut se rappeler le phénomène complexe de la syncope, v. StrakaSons (p.ex. 227) et GreiveH 114, et la possibilité d’un h aspiré non germanique. Quant à la sémantique, cette base est entièrement satisfaisante, surtout en comparant les groupements possibles avec ambīre, *ambitago, ambitio, ambitiosus, ambĭtus, pour ne citer que les articles en question du FEW et du LEI. Normalement la reconstruction d’un étymon n’est pas une objection en soi, mais dans le présent cas il semble que les étymologues attendent des preuves positives. C’est le philologue classique H. Petersmann qui a retrouvé et identifié pour la philologie romane deux attestations de lt.tardif ambitare aller ici et là cherchant à convaincre sous la forme du grec άμβιτεύειν (à deux époques et dans deux genres litt. différents)(4), v. son article à paraître. Pour le milieu conditionnant l’emploi de latinismes dans des textes grecs v. H.Petersmann, "Vulgärlateinisches aus Byzanz", Zum Umgang mit fremden Sprachen in der griech.-röm. Antike. Koll. Saarbrücken 1989, éd. C.W. Müller et al., Stuttgart 1992, 219-231 (la présence du latin à Byzance est normale, où une partie de la plèbe est latinophone; Maurikios p.ex. est plein de latinismes [227]); cp. aussi BerschinGrLt et KahaneByz. → anter.
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behanter v.
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(1) Gam1 aangl. hâmettan “id.”
(2) Stimm AnS 208 (1972) 146 «kann eine durchaus akzeptable Lösung darstellen». MeierAnst 107n1 *ambĭtĭtare.
(3) Cf. ib. 748n69, citation de Cornu R 16 (1887) 560: «toute étymologie… qui ne réussira pas à établir une même base pour andare, andar, annar et aller doit être considérée comme manquée». – [MélGuiraud2 16: amare < *amĭtare < hanter avec h 'expressif', évidemment à rejeter.]
(4) Att. en principe accessibles par des glossaires depuis deux resp. sept décennies.