DEAFplus
article imprimé Add. & Corr.
rédaction: Frankwalt Möhren
haraz1 m.
[ÉtymologieMême mot que mlt. HARACIUM “grex equorum” (dès 1139, DC 4,165c(1); LathamDict 1134c; Delisle 227n35 ms 13es.). C’est un dérivé en -ĀCIU, suffixe à valeur collective qui se rencontre dans des désignations d’outils, de groupements, etc., cp. plumacium “coussin” (FEW 9,91 n.11), borraz “tissu fait de bourre”, femeraz “fumier” (Gdf 4,180c), etc. (suffixe encore mal étudié, v. MLFFrGr II2 172; Nyrop 3, § 178; Bald; etc.(2)). La variante à -as reflète le développement secondaire de [ts] à [s] (déb. 13es.): les att. en sont plus récentes (FEW -as seulement, malgré BW1-5: cela fausse le point de départ pour une explication étymologique(3)). Le radical semble devoir s’identifier avec lt. HARA f. “parc, enclos (pour des animaux domestiques, spécialement pour des porcs)” (ThesLL 63,2525), mot encore vivant au Moyen Âge (v. LathamDict: 12es; DC 4,165c doc. Rodez 1301, … in… locis & haris & rebus a dictis locis, territoriis, pertnenciis, Hist. d’Auv., éd. Baluze 1708, 2,556, prob. “enclos”, DC: “haras”; hara : porcherie 15es.; hara cunicularia 1467; cf. it. hara “porcile” [Arioste éd. Segre 43,58,6 [concerne Circé], TomBel 1,555b]). Cet étymon avait été rejeté par Diez qui ne pouvait concilier l’idée d’un réduit, d’une loge (maçonnée) à porcs (= all. Koben) avec celle d’un troupeau reproducteur de chevaux: il lui manquait des informations encyclopédiques et les données fournies par DC. La dérivation en -āciu a p.-ê. été inspirée par equicium “grex equorum” (DC 3,283b; equitium DC 3,284b), parallèle qui a pu entraîner en même temps la restriction du sens (“enclos” > “enclos à chevaux”)(4). Le FEW propose une étymologie reposant sur des arguments fragiles (16,174a): l’étymon du radical, anord. HÂRR “qui a des cheveux gris”, y est avancé avec hésitation [le sens de hârr est plutôt “gris (par l’âge); digne”, v. Jóhannesson 197; jamais dit de poils d’animaux]; la comparaison avec gris n’est pas valable, v. DEAF G 1418,18; etc.; les groupements de mots par types numérotés, 1. haras “haras”, 2. haridelle “mauvais cheval”, 3. harin “mauvais petit cheval”, 4. harou “vieux cheval”, 5. harouque “vieille jument étique”, 6. harique “haridelle”, 7. harote “mauvais cheval”, y sont commentés sur la base de la géographie linguistique: groupe 7, attesté à l’écart (wall., lorr.) des autres (surtout norm. et Centre), ne dériverait p.-ê. pas du même étymon (difficile à admettre: 2 et 7 forment un groupe); le groupe 1 ’élevage de chevaux’ à côté des groupes 2 à 7 ’mauvais cheval’ suggérerait une origine commune (!); les suffixes resteraient inexpliqués. En effet, si -az est correctement identifié avec -āciu, une dérivation partant d’un adj. de couleur est difficile. De plus, il semble que Wartburg n’a plus su retrouver la trace de l’att. de [*]harace “cheval bai” donnée par Bloch dans BW1[-5] sub haridelle (l’att. vient de Millet: erreur basée sur Gdf: GlGlasg err., v. ci-dessous). Le h- de haras et aussi des autres mots groupés par le FEW est bien un h- anti-hiatique, mais il n’est pas stable (att. lt. et fr. avec a-) et ne saurait décider de l’étymologie (prémisse: h aspiré = étym. germ.). Ainsi serait-il p.ex. indiqué de placer fr. haridelle (dep. 16es.) sous lt. ARĬDUS, FEW 25,217a (cp. ib. n.1 et 10; ZrP 26,329; nous n’entamons pas ici la discussion des autres groupes, tous récents; cf. Gam2 sub haridelle). Deux autres étymologies n’ont pas eu de suite: ar. FARAS (Diez 611; REW Index) qui apparaît ’déjà dep. le 9es.’ en Espagne (FEW 19,43b) n’y est en réalité pratiquement pas attesté(5); le mot ar. vit en afr. sous la forme alferrant, v. FEW 19,43b; forme et sens sont incompatibles avec haraz. – >Gam2 516b propose anord. hross “cheval” > *haros [mais hr- n’aboutit pas à har-] > haraz par identification de la désinence avec -āciu collectif: trop d’obstacles. Du fr.: mangl. haras, dep. 1303 (OED H 81a; MED 4,477b: harrys ca. 1475, antérieur: haris BibbO 227 glos. angl. ms. 1em. 15es.). Le FEW place sous ratio ( 10,111b) mfr. frm. race “famille, lignée; race animale et humaine” (dep. 15es.) qui est un emprunt à l’it. razza. Dans des commentaires exceptionnellement longs Wartburg justifie le rattachement étymologique, aussi contre Contini qui avait proposé comme étymon haraz (v. n. 51; 52). Sabatini StFI 20 (1962) 365-382 prouve par d’amples séries d’attestations et par une argumentation convaincante le cheminement suivant: afr. haraz m. > Italie mérid. (? dès 2em. 11es.: Normands, ou avec les Angevins seulement): mlt. aratia f. “haras” (doc. 1267 pro araciis et marescalis; etc., cf. Battaglia: 1em. 14es.(6) avec un développement de sens vers origine de qualité (dit de chevaux) (doc. de Ferrante I. de Aragon, 1492, cf. Battaglia: déb. 15es.); le changement de genre peut s’expliquer par une déglutination de l’article ou par le pluriel haracia(7): cela est à étayer, mais il existe aussi en it. raz(z)o “race, descendance” (tanto è di buono razo Nostro spazzar camin, Florence 15es., StFI 20,377; Battaglia 15,592b: 1em. 14es.) et arazzo “haras” (Lucannia av. 1475?, ib. 379; dès 1313, v. ici n. 6), aussi razzu “race” (RohlfsCal); le sens de “race, descendance” date du 15es. (v. Battaglia 15,587a)(8).
Rem.: Certains dictionnaires (Gdf, d’où FEW; Stone) distinguent deux sens principaux de haraz, celui de “troupe…” et celui d’“établissement où l’on tient réuni…”. Les contextes afr. ne permettent pas cette distinction nette, l’établir serait forcé (TL, MED: un sens unique). AlexParlF (ms. 1280) fait p.-ê. exception: En un haras le roi fu poulenés trové, Illuec fu d’un luiton en une ive engenré; Ja hom ne l’atendist s’il fust descaïné (la datation ’ca. 1180’ du FEW est à corriger: AlexPar ne contient pas la laisse). – Dans GlGlasgM2 159b Meyer lit Equus spadix : [cheval harace]. Gdf adj. ’hap. 13es.’; TL 4,898 recontruit un mot titre [*]haracié et en fait un p.p. adj.: «cheval haracé (wohl irrtümliche Übersetzung)» (mentionne Gdf); Millet 48 définit “[cheval] bai - brun”, d’où BW1-5 “cheval bai”; Stone 350b y voit un substantif et définit “gelding” (?). Toutes ces suppositions sont erronées: la glose est à placer un ligne plus bas à côté de equitia; harace est une var. agn. de haraz; le sens est “haras”; le sens de “hongre” serait incompatible avec le sens de la famille.
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(haraz [textes norm. et agn.] ca. 1160 EneasS1 3937; AdgarK 39,82; ChastPereaH 826; GlHarlM 32; BestGuillR 1850-1864; FetRomF1 726,24; YderA 1375(9); BesantR 1002; AlNeckCorrH 237; AlNeckUtensH no 160 p. 253; HuntTeach 1,160; 227 ms. 2em. 13es.; 229; 2,27 ms. 2em. 13es.; 82 ms. 13/14es.; 109 ms. 14es.; 146 ms. 13es.; doc. Paris 1279 ms. 14es. BEC 3es., 5,180; BrittN 2,68var.; [ChronGuesclF 575 ms. déb. 15es.], ⁠agn. harascz pl.⁠ BrittN 2,68 ms. ca. 1300, harraz ms. mil. 13es. AlNeckCorrH 237, harraç HuntTeach 2,104, ⁠lorr. harat doc. 1266 DocHMarneG 211,6, ⁠s.l. haras AlNeckUtensH p. 253 ms. agn. 1em. 13es. [aussi HuntTeach 2,89 ms. 13es. et 2,115 ms. 13es.]; HuntTeach 2,39 ms. 1em. 13es.; 77 ms. fin 13es.; VMortAnW 159,12; AlexParlF ms. 1280 1262; 1268; FetRomF var. BN fr. 23083 StFI 17,322; BrittN 2,68var.; GlDouceH2 409; doc. 1324/1325 CptRoyM av. 8079; 8083; av. 8094 [fait norm.], ⁠agn. harras AlNeckUtensH ms. 13es. HuntTeach 2,118; BibbR 227; BestGuillR 1850 leçon éd. Cahier à vérif., hars AdParv HuntTeach 2,39 ms. 13es., haralz doc. 1305 LettrEdwpwJ 158, harace AlNeckUtensH 77; GlGlasgH 418a, harases AdParv HuntTeach 2,38 ms. fin 13es., harasse NominaleS 770, ⁠agn. francoit. araz JGarl HuntTeach 1,227a ms. 2em. 13es.; MPolRustRo 75,13 [ou raz?], ⁠agn. aras AlNeckUtensH 160 ms. 13es. HuntTeach 2,95; ib. autre copie 13es. ib. 2,107; JGarl ms. 14es. HuntTeach 2,156, arasse AlNeckUtensH 160 ms. fin 13es. HuntTeach 2,77)
  • “troupeau (d’étalons et) de juments et de poulains réunis dans un lieu en vue de l’élévage” (dep. ca. 1160, EneasS1 3937 [poltrels orent… d’un merveillos haraz de mer (il y est question de Neptune)]; AdgarK 39,82 [cheval… De nuvel l’ai pris del haraz: Crüels est e mut orguillus E nient dantez e fut wischus]; ChastPereaH 826 [chevaus De buen haraz; = éd. M 818; var. De f. moult joliz et biaus]; GlHarlM 32; FetRomF1 726,24 (= HenryChrest no 174,57); YderA 1375 [Or purroit comencer ha(b)raz (avec cinq destriers de prix gagnés sur l’adversaire)]; BesantR 1002 [les poleins de son haraz Emblez]; AlNeckCorrH 237; AlNeckUtensH no 160 [(ms. R) equitio : haras, equum admissarium : estalun, juventas : genices; var. ib. et HuntTeach 2,77]; etc.etc. (v. les références près des variantes graphiques: nombre de gloses agn.); doc. Paris 1279 ms. 14es. BEC 3es., 5,180; AlexParlF 1262; 1268; BibbR 227 [Ore le fraunceis des bestes… chescune asemblé…: Harras dist hom des poleins, … Soundre des porckes, … Route de beofs]; BrittN 2,68 [pasture… as beofs et as vaches et a genices et as harascz des jumentz et des poleyns en boys ou en parcs ou en cloistures ou aylours]; MPolRustRo 75,13 [le grant kaan… aun araz (una / uni? raz?) de chevaus blance et de jumentes blances come noif; it. àe une generazione di cavagli…]; doc. 1305 LettrEdwpwJ 158 [deux beles gements de nostre dit haralz ove lur poleins queles portent ore e les autres queles suyent; haralz]; NominaleS 770; doc. 1324/1325 CptRoyM av. 8079(10); 8083; av. 8094, TL 4,899(11); Gdf 4,417a; 9,746a; Stone 350b; Li 2,1980a; OED H 81a [Britt]; MED 4,477b [BibbF]; FEW 16,173b; 16,754a)
  • ⁠id., au fig. “groupement d’hommes (péj.)” (art. 1266, VMortAnW 159,12 [Or a Gonbers orde maisnie; Quant il les prist, ne cuida mie Faire ekievins de tel haras], TL 4,900,9)
  • poiloin de harat “poulain destiné à l’élévage” (1266, doc. 1266 DocHMarneG 211,6 [la quele vandue est faite… por -III.c et .LX. livres de tornois et .I. poiloin de harat de la dite maison d’Auberrive (un couvent); le regeste de l’éd. nomme un ’un poulain de leur haras’: à corr., cp. doc. anglolt. 1303 de duobus jumentis quatuordecim pullanis de haras in parco, MED 4,777b], MED 4,4777b)
  • “troupeau (dans l’exemple d’ânes sauvages) où les bêtes se reproduisent” (1211, BestGuillR 1850ss. [De l’asne salvage dirrom… Es valees e es montaignes Sont les haraz a granz compaignes. En chescun haraz finement N’a fors un madle sulement; (aux jaunes mâles il retranche les organes génitaux pour prévenir à ce) Que le haraz saillir peüst], TL 4,899,48)
harecier m.
[ÉtymologieDérivé en -ĀRIUS.]
(harecier GlParR 5133, ⁠norm. harechier doc. 1324 doc. 1324 CptRoyM 8088; 8102)
  • “celui qui tient un haras” (norm. 1324; [1325]; mil. 14es., doc. 1324 CptRoyM 8088 [(compte royal d’un petit haras (v.n. 10) en Norm.) pour Pierron le harechier (éd. P. le H.), 26 s.]; doc. s.d., prob. 1325 ib. 8102 [(compte concernant le même haras) Pour conduire et mener lesdis poulains de la Feullie au sejour du roy, par le harechier (éd. le H.)(12)]; GlParR 5133 [mango (cf. DC 5,218c mango 5) : harecier (“celui qui dresse des chevaux”?)], Gdf 4,422a [“marchand de mauvaise foi”; manque dans le FEW(13)]; TL 4,898 [“Roßhalter, Roßhändlerin”])
haraschiee f.
[ÉtymologieDér. en -ĀTA / -ée.]
  • “quantité de chevaux équivalent à un troupeau d’élévage moyen” (agn. ca. 1200, CroisBaudriM V 23 p. 39 [(les ennemis) ont tant nostre Franceis hastee Que a l’ateindre en ont mort dedenz une valee Et de lur chevals pris tute une haraschiee: Trente, ce dit li livres qui ad l’ovre contee], TL 4,898 [“Gestüt” err.])
[mfr. harans s. relevé par Gdf 4,417b comme «mot douteux, signifiant troupeau de cochons, selon Ducange». Manque dans GdfLex et, par conséquent, dans le FEW. DC 4,165c localise harans dans un doc. de 1358 dans la ‘Bibl. roy.’ (auj. BN): informations insuffisantes; sans contexte. Forme, dérivation et sens douteux.]
(1) Dans Vincent de Beauvais, Spec. hist. l. xxx, ch. 143, impr. Douai 1624, le sens n’est pas “troupeau” mais “enclos (à chevaux)”: en Turquie un Admiraldus «ponebat ad praesepe suum hordeaceum 10. millia arietum, exceptis aliis qui erant in pascuis. Idem quoque 10. millia equorum ad pręsepe suum hordeaceum, praeter illos qui erant in pascuis & in haracijs». — Niermeyer 480b extrait de DC une att. au hasard, comme il en a l’habitude. Son entrée se lit «haracium (vascon. [!] < arab.: “haras-stud”. Gregor. Turon. Hist. Franc. lib. 8 c.40». Les Historiae datent d’avant la mort de Grégoire en 594. Qu’elles contiennent un mot dit arabe peut surprendre (Mahomet étant alors dans son cinquième lustre). Niermeyer a prob. retenu cette att. de DC parce qu’elle lui paraissait la plus ancienne. Mais encore faut il lire DC correctement: haracia appartient à la métalangue de DC; l’att. est donnée par intérêt onomasiologique et encyclopédique: Greg. Tur. Hist. VIII 40 contient iumentorum fiscalium costodes “gardiens de l’écurie royale (ou seigneuriale)” (éd. Krusch/Buchner 2,216,19). (Cp. le cas de griseus, → gris, DEAF G 1415,13.)
(2) SammetSuff 18 chanevaz et sim., mais aussi une ’formation secondaire’: antrelaz! Seul utile: GamWortb 38-47.
(3) C’est la fausse date ca. 1180 pour AlexParl qui peut induire en erreur (correcte dans TLF 9,675b).
(4) Cp. → harace et cf. ib. note 3 (Vendôme haras “enclos mobile dans lequel on parque les cochons au marché”). – Une autre dénomination du haras est iverie (Gdf 4,622c: GuillTyrP I 7 p. 13 iverie = lt. equitia; IX 12 p. 312 = lt. phalanges; doc. 1337 la hyverie [h anti-hiatique]). Aussi equarium, doc. lt. norm. 1086 Delisle 226n26. La Normandie était connue pour ses haras, cf. Delisle 227n32 (n33: doc. ca. 1155 do… decimam pullorum equarum mearum silvestrium, ’sauvage’ selon Delisle, mais plutôt ’tenues en forêt’). Cet élevage est p.-ê. à l’origine du grand nombre d’att. du mot haraz en Normandie (la même remarque vaut pour equitium, etc.)
(5) L’unique att. mlt. a été publiée plusieurs fois, p.ex. Bol. Real. Ac. Hist. 38,125: Concil. Ovet., quos hispani caballos alfaraces vocant (chevaux ar.), prob. pape Jean IX. 898-900 (fichier DEM; cf. DC 3,415c); ensuite esp. alfaraz “caballo moro” (Corom2 1,150a: dep. av. 1580), comme mot étranger dans doc. ca. 1275 et chron. ca. 1289 (v. DiccHist 2,284a) et chron. 1344 (MélPiel 139); mais port. alfaráz dès 1108 selon Mach 1995 1,191a.
(6) Les leçons des divers mss. de la trad. it. de FetRom (cp. ci-dessous) ont été réunies par Contini StFI 17,323s.: arazo (ms. 1313), arazzo, raza, razza, raça, tosc. rassa. – Noter que le texte francoit. MPolRustB contient araz.
(7) Cp. haraz glosé equitia, equicio, equitium dans HuntTeach 3,276.
(8) Salvioni R 31,287 avait proposé comme étymon lt. generatio. Merk TraLiLi 71,177-188 l’appuie sans connaître la proposition de Contini (< haraz), discutée dans le FEW et étayée par Sabatini. TLF 14,221a résume le FEW (ratio) et Merk (generatio). – Le FEW sub ratio ne renvoie pas à l’att. de haras “race” (Brantôme), enregistrée sub hârr (à corr.).
(9) Ms. habraz; erreur provoquée par braz précédant.
(10) Il s’agit bien d’un doc. royal, mais il concerne un haras a la Foullie: la mention d’un prevost de Lyons (= Lyons-la-Forêt, Eure) assure pratiquement qu’il s’agit de La Feuillie (arr. Dieppe), Seine-Mar.: normand. Delisle 228 mentionne l’existence d’un grand nombre de haras dans la région de Lyons. Cf. harecier ci-dessous.
(11) TL cite RenNouvR harnas qu’il corrige en haras. C’est une erreur, l’att. concerne → herneis 2o. [Cas rare dans TL.]
(12) Ici manque une somme à payer ce qui veut dire que l’officier du haras n’était pas rémunéré pour ce service. Il ne peut pas s’agir d’un surnom.
(13) Le FEW 16,173b et 754a enregistre mfr. harassier, Amyot et Cotgr 1611, un dér. analogue, et mfr. hareour “celui qui tient un haras”, suivi de ‘hap.’, comme dér. de haras; l’att. et la définition sont tirées de Gdf 4,423b; le sens semble possible à première vue. Le FEW ne nous en explique pourtant pas la dérivation. La même att., tirée de la même source, se trouve dans DC 4,166a (avec différences graphiques, notamment harcours) et contexte plus large. DC s’interroge à juste titre s’il ne faut pas comprendre “escarmoucheur”. Le contexte large ne laisse pas de doute: ce mot n’a rien à voir avec haraz, il est à supprimer dans l’article du FEW. V. hareour sub → hara1.