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rédaction: Sabine Tittel
herle f.
[ÉtymologieDésignation d’un oiseau considérée jusqu’ici comme d’origine inconnue. Dès l’époque de l’afr. le mot semble désigner un oiseau palmipède de la famille des canards, plus petit que les canards communs, qui se nourrit de poissons (cf. la traduction angl. sheldedrake dans BibbR 718). Rolland (RlFn 2,403s.) cite herle / harle avec variantes comme désignant les trois sous-espèces de l’oiseau, Mergus merganser, le plus grand, Mergus serrator, plus petit, et Mergus albellus, le plus petit. Compte tenu des caractéristiques de l’oiseau, notamment de celle de Mergus albellus, la petite taille et la plumage aux couleurs grises, noire brune et blanche des trois sous-espèces, il semble permis de rapprocher herle d’une désignation du hochequeue, anord. *ERLA f. Celui-ci est appuyé par anord. ertla, norv. erle, isl. erla / ertla et sim., qui sont des dérivés diminutifs (< *artila, cf. Jóhannesson 70; DeVriesAnord2 105b) de l’anord. arta “sarcelle” (cf. asuéd. ärta, suéd. årta(1))
Rem.: En agn., herle était sans doute toujours féminin, l’étymon supposé est féminin, mais mfr. harle est masculin (cf. Belon 1555). – Bibbf et Nominale sont en fait des versions de Bibb qui en reprennent le mot. – Si l’étymologie proposée de herle est correcte, l’initiale est un h anti-hiatique.
]
(herle ca. 1290 BibbR 718; NominaleS 164; [LettrOxfL 341,27], herele BibbfW 54,24)
  • “oiseau palmipède de la famille des canards, vivant dans des régions froides, dont le mâle a une huppe” (agn. ca. 1290 [att. repris déb. 14es. et déb. 15es.]; ca. 1400; fr. dep. Belon 1555, BibbR 718 [En branche set le menue merle; En mareis demert la herle ⟨: sheldedrake]; NominaleS 164 [herle, angl. shelledrake]; [ca. 1400 LettrOxfL 341,27 [herles]; BibbfW 54,24], TL 4,1087; GdfC 9,747b; Stone 354b; OED S-SH 671b; Gam2 518b; RlFn 2,403s.; FEW 21,246a)
(1) Aangl. earte (DeVriesAnord2 15a; 105b) est douteux: il manque dans BosTolSuppl et MED. Toutes ces formes remontent à un étymon indo-eur. arōd-, arəd “eine Wasservogel” (cf. Pokorny 1,68; DeVriesAnord2 15a; 105b; HolthausenAnor 52b; Jóhannesson 70; WaldeHofm 1,64), racine qui coiffe aussi lt. ardea “héron” et gr. έρωδιός, ῥωδιός “id.” (cf. Pokorny 1,68; WaldeHofm 1,64; Jóhannesson 70)