DEAFplus
article imprimé
rédaction: Thomas Städtler
hiraut m.
[ÉtymologieDe l’abfrq. *HERIALT “noble chargé de transmettre des messages au nom du roi”, remontant à un germ. *hariwald, composé de hari “armée” et wald “qui gère” (REW 4115b; FEW 16,200a(1)). Le mot est attesté d’abord comme nom propre sous la forme Chariovalda, nom d’un duc des Bataves, chez Tacite, Annales 2,11 (ThesLLOnom 2,377), ensuite aux 8e et au 9e siècles, toujours comme nom propre, sous les formes de Hariwaldus, Heriwalt, Hariald, Ariold, etc. (FörstemannPN 779s.). C’est chez Chrétien que hiraut apparaît d’abord en fr., d’où il passe dans la plupart des autres langues rom., cp. occ. erraut, eraud (dep. 15es., Lv 3,115; Mistral 1,960a, cat. herald (dep. ca. 1400 [herau; arau], CoromCat 4,775b), esp. heraldo (dep. Nebrija [faraute], Corom2 3,343a)(2), port. arauto (dep. 15es., Mach3 1,294b), it. araldo (dep. av. 1348, CortZol 68a; Battaglia 1,607b). Sont empruntés aussi au fr. all. herold (dep. 14es., Grimm 10,1122), angl. herald (dep. ca. 1385, MED 4,655bheraud), néerl. heraut (VerVer 3,349). La forme mlt. heraldus est, de sa part, à la base de frm. heraldique (dep. 1680, FEW 16,139b). – Notons la série remarquable de changements de suffixe sur hir-aut, en partie insolites, v. ci-dessous. A expliquer le changement de la voyelle radicale dans hural et hurel. Le rôle qu’a le héraut au moyen âge est sujet à un certain développement au cours des siècles. S’il est d’abord chargé surtout de transmettre des messages, il devient, lors des tournois, «en quelque sorte un agent de publicité» (M. Stanesco, R 106,235). A un certain moment, on peut constater une baisse de prestige du héraut, dont les actions sont considérées comme étant guidées uniquement par le désir d’attirer l’attention du public, cf. *hiraudois, hiraude ci-dessous. Le héraut est responsable, d’autre part, de la préparation et de la mise en scène des tournois et autres cérémonies, et il obtient par là, à cause de sa présence constante auprès des nobles, une connaissance détaillé des blasons, ce qui mena vers la dénomination de la science héraldique. L’histoire mouvementée des hérauts et de leur office dont nous n’évoquons ici que les traits principaux, a été, à plusieurs reprises, l’objet de recherches variées, v. en dernier lieu, l’article de M. Stanesco, Le héraut d’armes et la tradition littéraire chevaleresque, R 106,233-253, avec de nombreux renvois bibliographiques. Pour la terminologie héraldique en particulier, cf. BraultBlazon, et, pour une première orientation générale, cf. l’article herold dans LexMa 4,2172. Le héraut et ses activités se trouvent également au centre d’une série d’œuvres littéraires; citons pour l’époque de l’afr. Li contes des hiraus (ca. 1280 BaudCondS 1,153 ss.), Le tournoi de Chauvency de Jacques Bretel (ca. 1285 BretTournD), Le dit des herauts de Henri de Laon (1em. 14es. HLaonL) et le traité De heraudie (mil. 14es. HeraudieD).
Rem.: Afr. heraude f. désigne une “femme qui se comporte de la façon d’un héraut” (v. ci-dessous), mais le mot se trouve aussi dans RicheutM 117 (=Méon 1,41) Faites heraudes Don les ymages soient chaudes Et refroidies, défini au glossaire “casaque, souquenille, mauvais habits”. De là, le mot et la déf. sont passés dans Gdf 4,450a, la déf. étant augmentée de “haillon”. Dans le FEW, on trouve le même heraude “mauvais vêtement, souquenille” sous *HERIWALD (16,199b) et avec la déf. “souillon” dans les addenda sous *HARJA(16,754a). Or les éditeurs de Richeut depuis Méon, ainsi que TL 4,1103,29 [sous hiraudie], corrigent unanimement heraude (RicheutV lit herande) en cheraude “sorcellerie”, correction qui donne un sens au passage en question, v. → charaude. Les données de Gdf et du FEW sont à supprimer. – DC 4,208c cite sous hiraudus une att. de heraudie, tirée de ConsBoèceRen, qui est défini «“perplexitas, sollicitudo” vel “calamitas mœror” ?». Cette att. est reprise dans Gdf 4,450c qui définit par «fig. “embarras, sujet d’inquiétude”». Le contexte se lit comme suit : Il advient bien aucune fie C’on ne peut pas tout refugir, Ains remaint une heraudie, Dont grant mal ne peut pas venir. Li mauvais felon plain d’envie Vertu peut en ce recueillir (Ars. 2670 fo 5voa). Les déf. de DC et de Gdf ne s’imposent pas, l’att. semble plutôt à être rattachée à “ensemble, classe des hérauts”, v. hiraudie 1° ci-dessous.
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(hiraut ca. 1177 LancF 5557; 5577 [c.s. sg. -auz]; 5981 [c.s. sg. -auz]; ElesB 56; PercDideR 1623 [c.s. pl. -alt]; 1712 [id.]; MeraugisF 216; CoincyI19k 542 [c.r. pl. -aus]; ComtePoitK 1368 [c.r. pl. -aus]; GuillMarM 977 [c.s. pl. -auz]; 3486 [c.s. sg. -auz]; ViolB 5974 [c.s. sg. -aus]; BeaumManS 2911; TournAntW 2085; 2226; 2296; etc.; GilChinP 699 [c.r. pl. -aus]; 4454; 4610; etc.; etc.etc., hyraut GuillDoleL 2183 [c.r. pl. -aus]; 2636; GilChinP 4826 [c.r. pl. -aus]; LancF 5577 var. ms. 13es. [c.s. sg. -auz]; BretTournD 675 [c.s. sg. -aus]; 798; 812 [c.s. pl. -aus]; etc.; JJourB 2580 [c.r. pl. -aus]; LancF 5577 var. ms. fin 13es. [c.s. sg. -auls]; HLaonL 6 [c.s. sg. -aus]; [BaudSebB XIX 842 [c.s. sg. -aus]], heraut PercDidDR 1424; HervisH 2753 [c.s. sg. -aus]; TournAntW 2284; MeraugisF 216 var. ms. ca. 1300 [c.r. sg. -auts]; MaillartR 2854; 2861; TristNantS 5286 [c.r. pl. -aulx]; 5291 [c.s. pl. -ault]; 10003 [c.r. pl. -aux]; etc.; [GesteMonglHernD 209 [c.s. sg. -ault]; GesteMonglGirD 5 [c.s. pl. -aulx]; DeschQ 7,201 [c.s. sg. -ault]; ]etc.etc., hairaut HervisH 2749 [c.s. sg. -aus]; TristNantS 20683 [c.r. pl. -aulx], haraut chanson BullSATF 10,77 [plusieurs att., dont c.s. sg. -aus]; 78; 79, herraut FoukeH 9,35 [c.r. pl. -autz], erraut PercDiddR 1355)
  • “officier public dont le rôle est de faire connaître les participants d’un tournoi, de régler les tournois, les jeux et les cérémonies, de transmettre des messages, de s’occuper des blasons, etc., héraut” [v. le commentaire ci-dessus]⁠ (dep. ca. 1177, LancF 5577 [‘Sire, je vos ai mout prisié’, Fait li hirauz (var. ms. 13es. hyrauz; ms. 13es. hirarz; ms. fin 13es. hyrauls; ms. déb. 13es. ribaux),‘toz jors et pris, Ne ja tant con je soie vis Ne ferai rien por nul avoir, Don mal gré me doiiez savoir’]; 5981; GuillDoleL 2183; 2636; ElesB 56 [Li chevalier, a droit esgart, Cil qui n’ont de lor non regart, Ne connoissent, si est granz deus. Eus ne lor non, ne lor eus. – Ques connoist donc ? – Li conteor, Li hiraut, li vïeleor; De ceus dist Raouls de Houdanc Qu’il sont apelé marestanc De chevalerie esprouver]; MeraugisF 216 [.I. hiraut qui tenoit un dart En sa main… Sa lecherie ert de lancier La ou li tornois assembloit]; PercDideR 1623 [dans la description d’un tournoi, = dR 1355]; 1712 [id., = dR 1424]; HervisH 2753; CoincyI19k 542 [dans une énumération des professions jugées négatives]; ComtePoitK 1368; GuillMarM 977 [Hirauz, de armes releveor, Menesterel avanceor Qui les beaus cops veient & dient, Aprés lui s’arotent & crient: ‘Or ça! Tuit a[l] bon chevalier!’, avec note au gloss. t. 2, p. 379a: «On pourrait aussi ponctuer Hirauz de armes, releveor, ce dernier mot restant sans dépendance»]; ViolB 5974; BeaumManS 2911; TournAntW 2085; 2226; 2284; etc.; GilChinP 699; 4454; 4610; etc.; ClarisA 23489; HemH 48; 119; 1754; 2170; etc.; AdHalesSicC 221; BretTournD 284; 675; 798; etc.; JJourB 2580; SoneG 1388 [Sones, qui se sent atouré Lors a .i. Hiraut apielé Qui les escus connisteras]; 1721; etc.etc., TL 4,1103; Lac 7,47b [hiraux “gens vêtus de hiraudie, déguenillés”(3)]; Gdf 4,477b [reprend l’entrée de Lac]; GdfC 9,753b; DC 4,185c [heraldus(4)]; 208c [hiraudus]; Stone 353b; FEW 16,199a)
  • hiraut d’armes “id.”⁠ (dep. ca. 1177, LancF 5557 [La ou il (Lancelot) jut si povremant, A tant ez vos un garnemant. Un hiraut d’armes an chemise, Qui an la taverne avoit mise Sa cote avuec sa chauceüre Et vint nus piez grant aleüre]; HervisH 2749; GuillMarM 3486 [Lors commensa un[s] chantereals Qui ert hirauz d’armes nov[e]als, E chanta novele chanson], FEW 16,199a)
  • hiraut “id”. employé au fig.⁠ (2em. 13es., chanson BullSATF 10,77 [(en parlant de saint Jean Baptiste) Cis haraus levait mout matin, Con torterelle s’aisoutit… Fransois est li secons haraus Qui tint lou sentier regiaul. Au premier pas i fist teil saut Ke nuns morteis ne pout plus haut], TL 4,1106)
  • hiraut “employé dans un nom propre” (1297, Taille1297M 387 [Thomas Heraut, poulaillier])
hira m.
[ÉtymologieForme inexpliquée]
(hira ca. 1177 LancF 5592; HervisH 2775 [c.r. sg. -az!]; YvainF 2204 var. mss. 1em. 13es. – fin 13es.; LancF 5557 var. mss. 13es. [c.s. sg. -az]; 5981var. [id.], hyra GilChinP 4614 [c.s. pl. -as]; LancF 5592 var. mss. 13es. – fin 13es., hera ca. 1177 YvainF 2204, ira YvainF 2204 var. ms. 13es.)
  • “officier public dont le rôle est de faire connaître les participants d’un tournoi, de régler les tournois, les jeux et les cérémonies, de transmettre des messages, de s’occuper des blasons, etc., héraut” [v. le commentaire ci-dessus]⁠ (ca. 11772eq. 13es., LancF 5592 [Et sachiez que dit (le héraut) fu lors primes: ‘Or est venuz qui aunera !’ Nostre mestre an fu li hira (var. mss. 13es.- fin 13es. hyra) Qui a dire le nos aprist; il premieremant le dist]; YvainF 2204; HervisH 2775 [Atant ez le hiraz qui [a] crier se prist]; GilChinP 4614 [Li hiraut et li menestreil Aprez iaus font joie mout grant, Canchonetes et sons notant. Mout i donent roncis et dras, Lié s’en departent li hyras], TL 4,1106)
hirart m.
(hirart 13es. LancF 5577var. [c.s. sg. -arz]; [JPreisMyrG 5707 [c.s. pl. -ars]])
  • “officier public dont le rôle est de faire connaître les participants d’un tournoi, de régler les tournois, les jeux et les cérémonies, de transmettre des messages, de s’occuper des blasons, etc., héraut” [v. le commentaire ci-dessus]⁠ (13es.; fin 14es., LancF 5577var. var. ms. 13es. [v. le contexte sous hiraut ci-dessus]; [JPreisMyrG 5707 [Ilz sont rengeiz aux champs et chis hirars ont crieit: ‘Aux harnoiz!’]])
hirois m.
  • “officier public dont le rôle est de faire connaître les participants d’un tournoi, de régler les tournois, les jeux et les cérémonies, de transmettre des messages, de s’occuper des blasons, etc., héraut” [v. le commentaire ci-dessus]⁠ (1erq. 13es., HervisH 2531 [Un pou après la tierce, devant meidi passé, Li hirois (var. hiraut) vont criant contreval la cité: ‘Or tost laissiez, barons, issiz sanz arrester !’])
hireut m.
(hireut ca. 1209 GuillDoleL 2877 [c.r. pl. - eus])
  • “officier public dont le rôle est de faire connaître les participants d’un tournoi, de régler les tournois, les jeux et les cérémonies, de transmettre des messages, de s’occuper des blasons, etc., héraut” (ca. 1209, GuillDoleL 2877 [Cil ne raporta se bien non, Qu’il ot tot doné as hireus – Il estoit toz desarmez lués –, Et ses armes et ses chevaus])
hural m.
  • “officier public dont le rôle est de faire connaître les participants d’un tournoi, de régler les tournois, les jeux et les cérémonies, de transmettre des messages, de s’occuper des blasons, etc., héraut” (1325, GuerreMetzB 120a [Il n’est huralz ne menestrés Qui bien sceüst conter et dire, Ne lais ne clerc tant soit lettreis Qui racontaist le grant martire Que cils de l’ost par le Vaulz firent], FEW 16,199a)
hurel m.
[ÉtymologieFEW 4,516b et TL 4,1234 rattachent le mot à la famille de *HURA et définissent “homme aux cheveux hérissés” et “Mensch mit gesträubtem Haar, Strubelkopf” (Gdf 4,530c “bouffon ?” sans fondement). TL base son opinion sur le fait que l’auteur, Jacques Bretel, emploie toujours ailleurs la forme hiraut. Mais dans le contexte, la présence d’un héraut est beaucoup plus adéquate que celle d’un homme aux cheveux hérissés. Pour la forme, cp. hural ci-dessus, pour lequel le sens ne fait aucun doute.]
  • “officier public dont le rôle est de faire connaître les participants d’un tournoi, de régler les tournois, les jeux et les cérémonies, de transmettre des messages, de s’occuper des blasons, etc., héraut” (lorr. 1285, BretTournD 1511 [Et demandai a un hurel Que on apelle Wauterel: ‘Diva, Wautier, qui est ce cil ?’ ‘Par foi, fait il, li plus gentil De la roiauté d’Alemaigne; Ne cuit que tex en i remaigne. C’est Wallerans de Fauquemont], TL 4,1234; Gdf 4,530c; FEW 4,516c)
  • ⁠employé dans des noms de personne [ou à rattacher à → hure]⁠ (1210; 1220, NecrArrB 14c [Hurel Wautier & Maroie]; 21a [Hurel], cp. Gdf 4,530c [Nom propre, Hurel. (Sartilly, Avranchais)])
hiraucel m.
  • “jeune ou petit héraut” (1226, GuillMarM 3497 [Uns escuiers li amena Son cheval, e il acena Le hiraucel; cil s’aperçut, Après lui son poeir corrut]; 3508 [Puis fist le hiraucel monter, E cil, sanz plus dire parole, Se fiert o tot en la karole E dist a toz: ‘Vez quel cheval ! Cest me dona le Mareschal.’], TL 4,1101; FEW 16,199b)
hirebel m.
(hirebiel prob. 1228 ViolB 5865)
  • “officier public dont le rôle est de faire connaître les participants d’un tournoi, de régler les tournois, les jeux et les cérémonies, de transmettre des messages, de s’occuper des blasons, etc., héraut” (prob. 1228, ViolB 5865 [Chascuns s’atourne et appareille Au miex qu’il sot et au plus biel. Garchon d’armes et hirebiel (var. G. escuier damoisel) Ne sont pas del tout a sejour; l’endemain a prime de jour Vont huçant, chou est lor mestiers], TL 4,1106; Gdf 4,477c; FEW 16,199b)
hiraudois m.
(hyraudois 1er t. 14es. JCondS 3,218,24)
  • “Façon propre à un héraut de se comporter [i.e. ici d’essayer d’attirer l’attention publique, de se produire]” [v. le commentaire ci-dessus]⁠ (hain. 1ert. 14es., JCondS 3,218,24 (le dit du singe) [Les jones gens qui ore vienent Desguiseement se maintienent; Chascuns se despointe et deffait Et le hyraudois contrefait, Et si ne cesse d’aviser Comment il se puist desgiser, avec note p. 382], TL 4,1103 [“Tracht (Auftreten, Gebaren) der Herolde”]; Gdf 4,477b [“manières débraillées des hérauts”]; FEW 16,199a [id.; «13.jh.» à corr.])
hiraude f.
  • “femme qui se comporte de la façon d’un héraut [i.e. ici qui essaie d’attirer l’attention publique, de se donner en spectacle]” (fin. 13es., SoneG 1103 [(Yde est désolée d’avoir dupé Sone) Siparlai si comme hiraude De fole langhe et de trop baude. Moi et autrui ai tourmenté, Sour moi ai le blasme tourné], TL 4,1102 [“Heroldsweib”]; FEW 16,755a [dans les addenda “femme de héraut”])
hiraudie f.
(hiraudie déb. 13es. ChevBarAnL 558; MaugisV 920var.; NoomenFabl no 8,238; DeuxBordeors1F 32; BaudCondS 169,515; BretTournD 477; 1140; PamphGalM 1600; sermon en prose Gdf, hyraudie Pères70 129 ms. B (pic. fin 13es.); sermon lt.-fr. en prose Gdf, heraudie MaugisV 920; NoomenFabl no 8,238var.; Pères70 129 ms. A (2em. 13es.); BaudConD [S 169,515] var. Gdf; HeraudieD 1; [ConsBoèce DC, v. la remarque ci-dessus; MistHag5S 999], haraudie JeuxPartL CLXXV 6, haradie Pères70 129 ms. S (2em. 13es.))
  • 1o“ensemble, classe des hérauts” (1285, BretTournD 1140 [Et nonportant ne di je mie Que li rïos de hiraudie Ne pasast bien, s’i n’en fust tant; Mais ausi bien wet estre avant Uns hiraus noviaus venus Com cil qui est pour bon tenus Passé dis ans ou passé vint]; [ConsBoèce DC ?; v. la remarque ci-dessus], TL 4,1102)
  • 2o“vêtement caractéristique d’un héraut” (ca. 1280, BaudCondS 169,515 (li contes des hiraus) [Or ont cangiet tout cel abit Li mal glout, qui tempres labit ! Il ont mis jus les hiraudies Et viestent les cotes hardies Et les robes as chevaliers. Trop les ont en haus escaliers Montés et d’orguel enaigris Li chevalier, qui vair et gris Lor dounent par lor negligence], TL 4,1102)
  • “mauvais vêtement, jugé typique pour les hérauts” (déb. 13es.2eq. 15es., ChevBarAnL 558 [Et quant il voit que la famine L’assaut, qu’il ne se puet deffendre, Se li couvint sa reub vendre Et cangier, quel que nus en die, Por une povre hiraudie Qui mout estoit povre et hideuse Et a tel home trop honteuse. N’avoit mance ne manceron, N’il n’ot capel ne caperon]; MaugisV 920; JeuxPartL CLXXV 6 [Sovant me fait por s’amor rechaignier Et dexirer ma povre haraudie]; NoomenFabl no 8,238 [La bourse pleine de sens [= MontRayn 3,96] [une heraudie Qui ne valoit pas sis deniers]; Pères70 129 mss. A, B et S [att. vérifiées]; DeuxBordeors1F 32 [= MontRayn 1,2; BartschHorning 610,11]; PamphGalM 1600; sermon en prose Gdf; sermon lt.-fr. en prose Gdf; [MistHag5S 999], TL 4,1103; Gdf 4,450b; Gay 2,24b; FEW 16,199b; 16,754a [dans les addenda sous abfr. *HARJA; à supprimer)
  • 3o“science du blason, héraldique” (1285; mil. 14es, BretTournD 477 [Chascunz huia en son latin, Et je crioie: ‘Bazentin’, Que je cuida que ce fust cil. – ‘Diable vos fait si soutil’ Dist uns hiraus, ‘en hiraudie.’ – ‘Tais toi, mesias, Dex te maudie, C’est Bazentins.’]; HeraudieD 1 [De heraudie le mestier Si est les armes diviser], TL 4,1102; Stone 353a)
mfr. hirauder v.a.
(hirauder PhMézPel [C I41] var. Gdf, hyrauder PhMézPelC I41 [éd. hyrande 1. hyraudé], herauder 1364 GuillMachVoirP 2016; JDaudRem Gdf; GastPhébChasseT 30,30, heraulder DebHerP 2; 31)
  • 1o“proclamer publiquement (par un héraut)” (1378Cotgr 1611, JDaudRem [Et te loueront et te herauderont comme tres bon homme liberal Gdf]; PhMézPelC I41; DebHerP 2 [Et toutes choses faictes en grans magnificences et tendans a honneurs par vous (les hérauts) doivetn estre herauldees et publiees en divers royaumes et pays]; 31 [et pour ce, sire herault, ne arguez point des vaillances des chevaliers sus ditz, que l’on ne pourroit dire ne heraulder les vaillances et honneurs grans qu’ils feirent de leur temps], TL 4,1102; Gdf 4,450b; FEW 16,199b)
  • 2o⁠par extension “louer outre mesure” (1364; 1389, GuillMachVoirP 2016 [(dans un emploi ironique) Et quant je fui bien heraudés (Dame Honte avait reproché à l’auteur de s’engager trop dans l’amour pour son amie), Si come joué eüsse aus dés M’onneur & toute ma chevance… Envers li me vols escuser]; GastPhébChasseT 30,30 [(un bon veneur) doit petit parler et soy pou vanter et bien ouvrer subtilement…, quar un bon veneur ne doit mie herauder son mestier], TL 4,1102; Gdf 4,450b(5); FEW 16,199b [reprend “se moquer de” de Gdf])
(1) Wartburg part d’un *heriwald qui serait passé en galloroman.
(2) Esp. faraute est repris par le fr. sous la forme faraud, -de à partir de 1725, cf. TLF 8,658b.
(3) Donne une att. tirée de «III Maries, p. 467», source que nous n’avons pu identifier. Cite encore deux att. d’après DC 4,208c sous hiraudus pour lesquelles la déf. ne s’impose pas du tout.
(4) Article de plus de sept colonnes qui cite in extenso un traité Comment le Roy d’armes des François fust premierement créé, et puis nommé Monjoye, et la fasson de son noble couronnement, les sermens qu’il doit faire, ses droits aussy, et tout ce qu’il est tenu de faire.
(5) Définit “ruiner, dépouiller ?” pour l’att. de GuillMachVoir, et “se moquer de” pour celle de GastPhébChasse.