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article imprimé Add. & Corr.
rédaction: Frankwalt Möhren
ho1 interj.
[ÉtymologieIl faut distinguer ho1, interj. servant à arrêter une bête et sim., de → ho2, interj. qui ouvre un discours direct. L’origine de ho1 ne peut être retracée par manque de témoignanges en lt. ou mlt. Sur le plan indo-eur., il n’est autre que l’interj. primaire HO (v. Schwentner 19). D’autres langues conaissent le même ho sans que l’on puisse établir les interdépendances (cf. roum. ho exclamation pour arrêter les bêtes, TiktinMir 2,303a; anord. hóa “crier pour mener les bêtes”, < *ho, DeVriesAnord, néerl. ho, Woordenboek 6,774; mangl. ho, MED 4,821b). Le Few 4,441b ne se prononce pas sur l’étymologie; il confond tous les ho (d’où aussi le rattachement de frm. hôler “crier (du hibou)”, etc.). – Cp. → hoi, hau, hou2, o(1), ta.]
  • ⁠interj. prononcée pour arrêter une bête de selle p.ex. et aussi l’action d’hommes⁠ (ca. 11951486(2), BodelFabl NoomenFabl no 50,192 [(le cheval en difficultés) areste sanz dire ho!(3): D’angoisse li batent li flanc]; BodelNicH4 623 [Li Tavreniers (arrête une bagarre:) Ho, ho! segneur, che n’a mestier]; CoincyII20H 156 [(aux bœufs dit) ‘hez’ ou ‘ho’; cf. éd. K 153var. et 158 avec var.]; CoincyII34L 2244 [mes chiés (‘ma tête’) m’a… dit: ho!; = éd. K 2240]; NoomenFabl no 29,12 (Du vallet aux douze femmes); AnticlC 2941 [les deus dames qui sus (le chariot) sont Crient ho, ho! por arester]; BerteH 834 [D’aler ou biens m’aviengne puis je bien dire ho, ‘avant d’aller là où du bien m’arriverait, je peux bien me dire halte!’]; AdHaleFeuillD2 363; 927; Adhalerobd 462; 499; 730; Rues de Paris BarbMéon 2,269,450 [o carefour… Li un dit ho, l’autre hari]; MirNDPersP 3,361; 7,306; 8,149; chans. mil 14es. (v. DEAF H 281,8), TL 4,1113 [sépare ho de dire ho: peu convainquant]; Lac 7,48b; gdf 4,479b; dc 4,211a [1408: ho, ho, ho = cessate, cessate, cessate]; Espe 20; DiStefLoc 437a [err.]; FEW 4,441b [err.])
  • ⁠subst. “le cri de halte”, au fig.⁠ (1332; fin 14es., PelVieS 3974 [(Grace Dieu loue l’Acteur qui acceote la soumission pieuse) en bonne foi te lo Que le pourpoint sans point de ho (var. hos) Tu portes]; [FroissK 13,219 [(Anglais et Exossais se batten avec acharnement) et n’y a point de ho]], Lac 7,48b; TL 4,1114 [traduit le contexte]; Hassell H31 [sans ho n’est pas un prov.; Froiss n’a pas sans ho]; DiStefLoc 437a [Froiss: 1 renvoi err.])
  • ne pooir ne ho ne jo [Expression basée sur un hendiadyin en principe antonymique dont le second élément devrait avoir la fonction de hue!, mais jo n’est pas attesté isolément.] “continuer d’être (dans une position, dans un état) contre sa volonté” (au propre et au figuré)⁠ (fin 12es.; 13es.; 16es., Jean Bodel NoomenFabl no 50,191 [(le cheval Baillet doit tirer un autre cheval hors d’une porte, mais il échoue:) Mes Baillés a fete la siue, Qu’il ne puet mes ne ho ne jo, Ainz areste]; Du valet aux douze femmes NoomenFabl no 29,11 [Une (femme) m’en a si confondu Que je ne puis ne ho ne jo; ms. A, les 3 autres coïncident]; [MontRoth 4,17 [ne puis Ho ne jo]], gdf 4,479c; TL 4,1113,51; DiStefLoc 437a)
ho la interj.
[ÉtymologieA l’origine prob. expression composée de ho! et de l’adverbe locatif la (v. TL 5,11-13), devenu un composé(4).]
  • ⁠interj. qui sert à arrêter et à interpeller⁠ (dep. ca. 1307, ChronPLangW2 2,352 [(plainte contre Rome)… Par fare et par defare Rome nous derit. Hola, de choses par de cea dayller nous suffist. Resoun nous rechace revertir a la gest, Treter ové les Escoz de peez]; GilMuisK 1,381,7 (arrête une action); 2,103,5 (interpellation); BaudeSebB XVI 94 [(qn parle) Hola, ce dist li albes, plus ne m’en dites mie], TL 4,1114; Espe 40; Gdf 4,485c [16es., s.m.]; 9,762b [16es.]; Hu 4,491a; DistefLoc 437b; FEW 4,441b)
(1) La seule att. de o au sens de “halte!” vient de HuonABC: c’est sans doute l’ordre alphabétique qui est responsable de la modification. V. TL 6,918,40. – Ni FEW 4,441b ni 7,260 enregistre occ. ho et ho las, 1464 (ou peu après), Helias de Solier, Joyas (Jeanroy, 1914) 38,5 et 39,5.
(2) Mfr. 1468 JBueilJouvL 1,193 Il fault faireung coup (militaire), aprez, ho! (signale qu’il faut s’arrêter là); 1486 Jean Michel Myst. éd. Jodogne 24943 (< GrebanP 22860 ho, arrêtant une volée de coups; = GrebanJ 22819 hau; att. comm. par T. Matsumura). Av. 1544 BPériers Nouv. XLI 169 hau dya (pour diriger les bêtes) se trouve à côté de ho (interpellation); aussi Et, hau, mon ami (LXIX 245), pour interpeller qn: identique à notre ho? Survit dans des dialectes, v. FEW.
(3) Il faut comprendre ’sans que l’on ait crié ho!’.
(4) Nous maintenons la transcription des éditions. - TilNEtym 162 haullau, ca. 1485 Brézé, est un terme cynégétique qui est à distinguer de ho la.