DEAFplus
article imprimé Add. & Corr.
rédaction: Thomas Städtler
hochier v.
[ÉtymologieDe l’abfrq. *HOTTISŌN “secouer”, dérivé itératif en -isōn de l’abfrq. *HOTTŌN “id.”, le premier étant appuyé par mnéerl. hutsen, hutselen “secouer” (VerVer 3,747; 748) et mha. hotzen “id.” (Lexer 1,1346), le second par mnéerl. mha. HOTTEN hotten (VerVer 3,613; Lexer 1,1345). – FEW 16,233a. Le FEW 4,450ss. donne sous l’onomatopée hok- plusieurs mots qui, à notre avis, n’y sont pas à leur bonne place. Quelques-uns sont à rattacher à la famille de → hoc, d’autres ont été rangés ici. C’est notamment la désignation de la composition à plusieurs voix, caractérisée par l’effet de vivacité qu’elle produit (cf. hochet 1° ci-dessous) qui nous semble bien motivée dans le champ sémantique de ‘secouer’(1).
Rem.: Une des att. les plus anciennes de hoquier semble se trouver dans TristBérB 1543 Le chief hoque, la queue crole. Ce vers est cependant le résultat d’une conjecture (= TristBérB 1543 Le chief, la queue hoque et [c]role; TristBérP 1517 Le chief dresse, la queue crolle), le ms. unique porte Le chief la querre la que role. Comme cette leçon ne donne pas de sens, une correction s’impose, mais nous ne retenons pas cette attestation. – A noter le nom de personne Margrie Hochekeue (1295 - 1302 ImpArtB 630), le nom commun prob. correspondant n’étant attesté, sous la forme de hoche-queue, que dep. Est 1549 (FEW 21,529b).
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(hochier 1155 BrutA 10584 [impérat. 5 hochez]; PercB 7221 [ind. prés. 3 hoche]; AliscRé 2899; RenR 3386; BodelNicH 800 [fut. 4 hocherons]; 1116 [fut. 5 hocherés]; 1119 [part. prés. hochant]; ContPerc1TR 11607 [p.p. f.sg. hochie]; HistAncJ 89,29 [inf. hocher]; 89,30 [ind. imparf. hochot]; Bueve1S 7308; Bueve3s 8996; Handbatp 244; AuberiT 167,16; 230,11 [p.p. sg.m. hochié]; etc.etc,, ⁠pic. hocier ContPerc1 LR 5689 [p.p. f.sg. hocie]; NoomenFabl no 49,91 [= BodelFablN II 91 (Le vilain de Bailluel)]; PercDidER 1734; AnsCartA 2606; SongeEnfm 556 [ind. imparf. 6 hoçoient]; 564 [p.p. f.pl. hocies]; DurmG 1545; CoincyChristO 1780; FergF 584 [p. prés. hocent]; 4178; RigomerF 6741; NoomenFabl no 10 A 441; etc.etc., ⁠s.l. hoschier ContPerc1 ER 15661 [p.p. m.sg. hoschié]; AlexParA II 236var. [p.p. m.sg. hoschee], hoichier etc.etc.RoseMLec 21680; OvMorB XIII 3910 [ind. prés. 3 hoiche], hosier NoomenFabl no 49,91 var. ms. 13es., haucher OgDanE 8443, hogier RenM XI 320var. [p.p. hogié], hechier 1365 PSLorrA 108,24)
  • 1o“remuer avec force, par des mouvements réitérés, dans un sens puis dans l’autre, secouer” (dep. 1155, SongeEnfm 556; 564 [contexte allégorique]; Bueve1S 7308 [Del grant palais a monté le plancier, Dusc’a la cambre ne se vaut atargier, L’anel commenche basement a hochier, Tant qu’il esvelle le maistre canberier]; Bueve3s 8996 [même contexte]; TroT 200; 224; ViolB 678; VenusF 226c; 227a; NoomenFabl no 10,415 (Jouglet); CristalB 2159; 2165; 5051; VMortAnW 58,7; 80,7; SidracH p. 21; SoneG 14597; CoincyI11k 1882 var. ms. déb. 14es.; SEvroulS 1160 [.i. moustier i ont fondé Et penduz sains et fet clochier Si fort que nul nel pout hochier]; etc.etc., TL 4,1120; Gdf 4,482a [sans att.]; GdfC 9,761b; FEW 16,231)
  • ⁠v.abs. “id.” (ca. 1275ca. 1393, RoseMLec 21680 [Par les rains saisi le rosier, Qui plus sunt franc que nul osier; Et quant a .ii. mains m’i poi joindre, Tretout soavet, san moi poindre, Le bouton pros a elloichier, Qu’anviz l’eüsse san hoichier]; FauvelChaillL 714; OvMorB I 3184 [(il est question de Daphné) Qui veult estre vierge parfaite, Et lors sera elle arbre faite, Que nulz venz ne puet eslocier, Car si con li vens, pour hocier, Ne puet le fort arbre mouvoir, Ne doit flescir ne esmouvoir Vierge cuer en nulle maniere], TL 4,1123)
  • ⁠v.a. hochier la teste/le chief “secouer la tête (de haut en bas, ou de droite à gauche) pour exprimer son accord ou son refus” (dep. 3et. 12es., AliscRé 2899 [Lors commença les elz a rooillier, Les denz a croistre et la teste a hochier]; AnsCartA 2606 [les dens croistre et la teste hocier]; CoincyChristO 1780; Handbatp 244; AuberiT 167,16; 230,11; GaydonG 3055; 9812 [Karles l’entent, le chief prinst a hocier]; GaufrG 6644; NicBozElisKl 303 [E lu de (“au lieu de”) parole, hocha sa teste. La dame vit par cele geste Ke la parole out perdu]; LicorneG 4844; Apol3L 118,29; etc.etc., TL 4,1120 [plusieurs att. sous la déf. générale]; GdfC 9,761b; Stone 355a; FEW 16,232a)
  • hochier les dez “jeter les dés” (11551380, BrutA 10584 [Buen espeir ad ki les dez tient; Quant sis compainz les ad, si crient. Assez suvent noisent et crïent, Li un as altres suvent dïent: ‘Vus me boisiez, defors getez, Crollez la main, hochez les dez!’]; BodelNicH 1116; NoomenFabl no 45,141 (Le prestre et les deus ribaus); [doc. 1380 DC], TL 4,1122; DC 4,211b)
  • hochier (en parlant des dés) v.abs. “jeter les dés” (ca. 1195; fin 13es., BodelNicH 1119 [‘Cliquet, or me tiens tu trop court: Lais me viaus geter, se tu dois.’ – ‘Gietes, en hochant, devant les dois.’]; MercierM 128 [J’ai dez du plus, j’ai dez du mains, De Paris, de Chartres, de Rains. Si en ai .ii., ce n’est pas gas, Qui au hocier chieent sor as], TL 4,1122; Gdf 4,482b; FEW 16,231b)
  • hochier as crois “jouer avec des pièces de monnaie, jouer à pile ou face” (ca. 1195; 1371, BodelNicH 800 [hocherons as crois? – Mais a le mine, entre nous trois, Seur che gaaing, a bonne estraine]; [doc. 1371 Gdf], TL 4,1122 [sub emploi absolu]; Gdf 4,482a; DC 4,211b)
  • hochier v.a. “retourner (de la viande) (dans une marinade, dans de la graisse, etc.)” (av. 1200, ContPerc1TR 11607 [Sire, fait Keus, par saint Martin, J’amaisse mix a le matin Une haste hochie en cras Que je vostre joste ne faz, = ContPerc1ER 15661 Un haste hochié an lart graz; ContPerc1AR 5679 Un haste hochié a l’egrest; ContPerc1LR 5689 Une haste hocie en gras])
  • hochier les pendanz dans une image “faire l’amour (en parlant d’un homme)” (1em. 13es., CouplMarL XV 115 [Que ai je dit de mes enfanz? Tex les norrist petiz et granz Qui ainz n’i hocha les pandanz, gloss. “ériger (sens obscène)”], TL 4,1122)
  • ⁠v.abs. hochier dans une image “id.” [cp. sous hochement ci-dessous]⁠ (mil. 13es.1606, JeuxPartL LXXIV 38 [Li amours naist du cuer, c’est ses drois lieus, Ele ne vient pas des rains; nekedent Fait uns vieus tors mieus une vake prains C’uns veelés ki hoche et n’en kiet grains]; [DeschQ 5,78 [Trop mieulx hochoit ou temps de mon mari Et plus souvent Giraudon qu’il ne fait (c’est la femme qui se plaint)]], TL 4,1122; DC 4,211b; Gdf 4,482b; FEW 16,232a(2))
  • ⁠p.p. hochié [en parlant d’un récipient de mesure de capacité qui devait être secoué pour être bien rempli, cp. all. ein gerüttelt Mass (1291; 1295, JuréSOuenD 709 [Il est a savoir que chascune masure vilaine de Quievreville doit demie mine de fourment d’oublees, hochié le boissel, quant l’en l’a mesuré a la mesure de Quievreville marchaande]; 711 [ij boisseaux de forment d’oublees hoché]; 713; BibleGuiart Gdf, Gdf 4,482b)
  • ⁠p.p. hochié [en parlant d’une étoffe; Gdf définit “foulé”, le contexte restreint ne permet pas de préciser davantage⁠ (doc. 1321 [Que nul ne puisse achater ne vendre laines teintes, paumelees ne ensainees ne hochees Gdf], Gdf 4,482b)
  • ⁠v.pron. “se remuer” (ca. 1307; ca. 1320, GGuiB 1,5550 [Devant leur tentes les atendent; Un seul d’eus de la ne se hoche]; 2,6887; 2,8918 [Flamens qui resont d’autre part Venuz si tres soudainement, Croissent desmesureement; Mes onc la nuit ne se hochierent]; OvMorB IV 4946 [Sueffrent toutes temptacions, Toutes griez tribulations Sans eulz esmouvoir ne hochier], TL 4,1123; Gdf 4,482a)
  • 2o⁠v.n. “être secoué, trembler” (ca. 118014es., PercB 7221 [Ou weille ou non, le pas le maine, Car s’il des esperons le bat, En .i. trop dur chemin l’embat, Si li hoche si la coraille Qu’il ne puet soffrir que il aille Plus que le pas en nule fin]; RenR 3386 [Les gelines sentent hochier Le fuerre (sur lequel Renart est monté), si s’en tressaillirent Et en un anglet se tapirent]; NoomenFabl no 49,91 (Le vilain de Bailleul); PercDidER 1734; HistAncJ 89,29; 89,30 [Ains hochot et crolloit adés de toz ses membres, si com li palesineus font encore]; DurmG 1545; FergF 584; 4178; OgDanE 8443; HuonRegrL 246,4; RigomerF 6741; OvMorB XIII 3910; AcartH 268; [TombChartrXXVIK 111; etc.etc.], TL 4,1123; FEW 16,231b)
  • ⁠inf. substantivé “action de trembler” [en parlant d’un mauvais cavalier]⁠ (2eq. 13es., PlaitRenL 20 [onques nule beste ne poez chevauchier Qui puisse desoz vous amender ne frouchier: C’est tout par vostre crolle et par vostre hochier])
hoqueter1 v.a.
(⁠pic. hoketer 1ert. 13es. Bueve1S 3986)
  • “remuer avec intensité, par des mouvements fréquents réitérés, dans un sens puis dans l’autre” (1ert. 13es.; 14101579, Bueve1S 3986 [Qui l’i (Açopart, le géant monstrueux) veïst son grant poil hoketer Et bauloier, al vent recercheler Et puis ses cornes encontre mont lever, La bouche ovrir et les grans dens mostrer, De molt fier home li peüst ramenbrer, gloss. “sich im Winde bewegen”], TL 4,1120; Gdf 4,496c; FEW 4,450a(3); DC 4,231c [hoquetus2 att. 15es.])
hocheor m.
(hocheor doc. 1297 Gdf, hocheeur 1292 Taille1292G 174a)
  • “celui qui secoue” comme nom de personne, p.-ê. désignation d’une profession⁠ (1292; 1297, Taille1292G 174a [Guillaume le hocheeur]; doc. 1297 Gdf [Nicole le hocheor], Gdf 4,481c [cite encore 1549 hocqueur le laine]; TL 4,1119 [renvoi]; FEW 16,232a)
hochos adj.
(houchous doc. 13es. Gdf, houchus ib.)
  • “qui est tassé de sorte qu’on n’y peut rien ajouter (en parlant d’une mesure” (doc. 13es. Gdf [La mesure houchouse, houchuse], Gdf 4,482b; TL 4,1124 [renvoi à Gdf]; FEW 16,232b)
hochu adj.
  • “qui est tassé de sorte qu’on n’y peut rien ajouter (en parlant d’une mesure)” (doc. 13es. [.i. buss. fr. hochu Gdf], Gdf 4,482b; TL 4,1124; [renvoi à Gdf]; FEW 16,232b)
mfr. hochement m.
[ÉtymologieFevresS p. 110 donne huchement “shaking” que nous n’avons pas pu contrôler.]
  • hochement de teste (dep. 1365, PSLorrA 43,14 [Tu nous ais mis en proverbes et en semblence a toutes gens, et en hochement et crollement de teste en touz pueples], GdfC 9,761a; FEW 16,232a)
  • hochement “acte sexuel” [cp. sous hochier 1o ci-dessus]⁠ (2em. 15es. [?, imprimé mil. 16es.], TissierFarces XXXIV 236 [(Frère Guillebert) (G. a peur d’être découvert dans le lit de la femme mariée) Le dyable ait part au hochement Et a toute la cauqueson, gloss. “mouvement du membre viril dans l’acte charnel” et note de l’éd.], Gdf 4,481c; FEW 16,232a)
hochet m.
(hochet doc. Liège 1331 [pl. -ez]; [1391 CptRoy LabordeGl 341], hoquet fin 13es. JEscG 33,5; Fauvel2L 1347; AnticlLudR 1378 [pl. -és]; GuillMachC 1,8,127 [pl. -és]; poésie GuillMach Gdf; [GaceBuigneB 8082; 8300 [pl. -és]; 9202 [pl. -és]; etc.9202 [pl. -és]], hoket EstampiesS VI 47, ⁠mfr. ocquet GaceBuigne[B 8300] var. Lac 8,75b; 10528var.)
  • 1o“composition à deux voix qui chantent, parfois alternativement, des sons ou des suites de sons rapides, produisant ainsi un effet de vivacité” (fin 13es.16es., JEscG 33,5 [Lors un bosquet, Clos de murs, fermant a oquet, En chantant .i. nouviau hoquet, M’alai jouer A pié sec, sanz moi embouer, Avec genz qu’on doit bien louer(4)]; Fauvel2L 1347; AnticlLudR 1378 [La sont de cant toutes mesures Et de notes toutes figures, Longhes, brieves, menres, minimes, Et les rifflans (?) semiminimes, Et toutes notes pour motés, pour rondiaux et pour hoqués]; EstampiesS VI 47; poésie GuillMach Gdf [(en parlant d’oiseaux) Chantent tuit les gueules baees, Si font maint son et maint hoquet Gdf]; [1377 GaceBuigneB 8300 [(en parlant de cors de chasse) tous ensamble cornent prise, Si y a telle melodie, En faisant hoqués par maistrie Et puis en la fin un lonc mot, Qu’il n’est nul homme, s’il les ot, Qui vousist autre paradis]; GaceBuigneB 10528; 10592; 10634], TL 4,1164; Gdf 4,495c; FEW 4,450a)
  • double hoquet “composition à trois ou quatre voix qui chantent, parfois alternativement, des sons ou des suites de sons rapides, produisant ainsi un effet de vivacité” (2et. 14es.; 1377, GuillMachC 1,8,127 [faires dis et chansonnettes Pleines d’onneur et d’amourettes, Doubles hoqués et plaisans lais, Motés, rondiaus et virelais]; [1377 GaceBuigneB 8082 [(en parlant de chiens) Les uns vont chantans le motet, Les autres font double hoquet]; GaceBuigneB 9202; 10600; 10604], TL 4,1165 [sans déf.])
  • 2o“jouet d’enfant qui consiste en un récipient creux fermé et rempli de grains qui fait du bruit quand on le secoue” (dep. 1391, CptRoy LabordeGl 341 [Pour avoir refait tout de neuf un hochet d’argent, pour jouer et esbattre madame Jehanne de France, pour ce .xxviij. s. p.], Lac 7,49b; Gdfc 9,761a; Gay 2,28a; FEW 16,232b)
  • 3o“sorte de jeu, prob. osselets”(5) (1331, doc. Liège 1331 [Item avons ordineit qu’il ne soit nulz que de ce jours en avant, qui joue ens le cloestre ou chimiteires de egliez de Liege aux deis, aux scouz, auc hochez ou autres jeu que ons appelle tremrealz DC], DC 4,211b [hochia]; Gdf 4,482a; TL 4,1119 [renvoi]; Gay 2,28b; FEW 16,232b [date le jouet (v. sous 2° ci-dessus) dep. 1331])
hochete f.
(⁠mfr.hochete GrebanJ 5491; 5495, hocete mil. 13es. ChansArtB XXI 67, ⁠mfr.hochecte GrebanJ t. 2,171 add. ms. D, houchecte GrebanJ t. 2,168 add. ms. D, housecte GrebanJ 5491var.)
  • “jouet d’enfant qui consiste en un récipient creux fermé et rempli de grains qui fait du bruit quand on le secoue” (mil. 13es.2em. 16es., ChansArtB XXI 67 [‘Fius, dist li peres, k’avés vos? Ki vos a courcié, biaus cuers dous? Je vos donrai une hocete, Fius, car mangiés ceste pumete!’]; [mil. 15es. GrebanJ 5491/95 [(les bergers discutent les cadeaux qu’ils vont présenter à l’enfant Jésu Crist) Je luy donray une hochete Si tres bien faicte que merveille, Qui dira clic cliq a l’oreille. Au moins quant le petit plourra, La hochete l’apaisera, Et se taira pour une pose]; etc.5491/95 [(les bergers discutent les cadeaux qu’ils vont présenter à l’enfant Jésu Crist) Je luy donray une hochete Si tres bien faicte que merveille, Qui dira clic cliq a l’oreille. Au moins quant le petit plourra, La hochete l’apaisera, Et se taira pour une pose]], TL 4,1119; Gdf 4,482a; FEW 16,232b)
hoqueterie f.
  • “composition à deux voix qui chantent, parfois alternativement, des sons ou des suites de sons rapides, produisant ainsi un effet de vivacité” (1em. 14es., JubNRec 2,201 [(Du roy Arthus et de saint Loÿs) De saint Loÿs dire vous vueil, Duquel n’eut boben ne orgueil Ne vanité de chançonnetes, Si com est en nos pucelettes Et en nos jolis damoysiaus Qui miex sont nommé davoudiaus. Leur chançons sont hoqueterie, Trop miex resamblent moqueries. Quant saint Loïs chanter vouloit, De Dieu ou de sa mere chantoit; Ne fust chançon nule chantee Du siecle], TL 4,1166)
hoqueter2 v.n.
(hoqueter ca. 1280 AdHaleB 202,3,5; 202,3,19; GGuiB 2,10640; [GaceBuigneB 2,10640], oqueter YsLyonF 2439)
  • “chanter un hoquet (v. hoquet 1° ci-dessus)” (ca. 12801377, AdHaleB 202,3,5 [Quant il hoquetent Plus tost clapetent Que fretel Li damoisel Mais qu’il aient avant baisié saint Tortuel, = RaynMotets 1,216; StimmingMot 10,5; HenryChrest 127,5]; 202,3,19 [Et quant il font le molin Ensanle tout quatre Et au plastre batre En hoquetant Sont si deduisant, Si gai, so goiant]; YsLyonF 2439 [(l’autour parle au rossignol) Tes chans, dit il, ne me puet plaire, Quant tu ne sez .i. beal point faire. Ne sez comant ves oquetant: Je croi, j’en feroi bien autant(6)]; GGuiB 2,10640 [Granz est li bruiz quant l’ost s’aroute… Clers chantent motez, bidauz dancent, Vieilles plaident, charrebiers tancent; Gennes fames janglent et rïent, Serjanz hoquetent, herauz criïent(7)]; [1377 GaceBuigneB 10548], TL 4,1165; Gdf 4,496c; FEW 4,450a)
hoquetement m.
  • “action de secouer” (1ert. 14es., LicorneG 3912 [Je ne sai quel dyable ce sont Ne que dessus cel arbre font. Esgar! il geuent dou boucler, Trestout cel arbre font tourner Par leur mescheant hoquetement, éd. meschëant hoquetement. Le ms. donne pourtant hoq̃temēt(8), à resoudre hoquetement. Cette leçon est appuyée par le fait que mescheant compte toujours pour deux syllabes dans le texte, cf. vv. 4731; 4872; 4874; etc.], TL 4,1119 [*hoquement comme seule att. d’une entrée [*]hochement]; Gdf 4,496b; FEW 4,450a)
hochepot m.
[ÉtymologieComposé du type verbe + complément (cf. BorkKomp § 339ss.) avec → pot.]
(hochepot ca. 1214 SongeEnfM 524; VianVals 23; BrittN 1,305; 1,387; 2,74; 2,79; YearbEdwiH 30/31,373 [anno 1303]; [MenagB 216,3; SottiesP 1,209,142], ⁠mfr. hoichepoult ViandTaillMs 23, ⁠agn. hogepot YearbEdwiH 21/22,401 [anno 1294](9), hoggepot doc. ca. 1433 ThorneRead app. X 61)
  • 1o“sorte de ragout” (dep. ca. 1314, SongeEnfM 524 [Et aprés me dist de Gormont Uns d’aus, qui tere ne se pot, C’on en feroit un hochepot]; VianVals 23 [Hochepot de poullaile. Metez par membres surfrire en saing de lart; prenez ung pou de pain brullé et des foyes, deffais de vin et du boillon de beuf, metez bouillir vostre grain; affinez gingembre, canelle, grene de paradis deffait de verjus; et doit e[s]zre noiret et cler, de même ViandTaillM etc.]; [MenagB 216,3; SottiesP 1,209,142 [employé au fig.]], TL 4,1119; GdfC 9,761a; FEW 16,233a)
  • 2o⁠terme du droit anglais “obligation de rapporter après la mort des parents et pour avoir part à la succession, des propriétés en commun qu’on a reçues de leur vivant” (agn. 12922em. 15es., BrittN 1,305; 1,387; 2,74 [Touz heritages ne cheent mie uniement en divisioun ne en hochepot, a partir entre parceners]; 2,79 [… ces qe avaunt ly fust doné en mariage, et cel chete en hochepot ovek le remenaunt del heritage]; YearbEdwiH 21/22,401 [anno 1294]; 30/31,373 [anno 1303] [bien savomz qe touz les tenemenz qe sunt donez a la une parcenere avant la mort le comun aucestre cherront en hochepot ovesqe les altres tenemenz…]; [doc. ca. 1433 ThorneRead app. X 61], Gdf 4,481c; Stone 355a; MED 4,822b; FEW 16,233a)
hochebride m.
[ÉtymologieComposé du type verbe + complément (cf. BorkKomp § 339ss.) avec → bride, cp. PelVieS 5665 hochier sa bride en parlant d’un homme mécontent.]
(hochebride 1erq. 14es. Advndm 2968; Sjeanbaptoct1g 5328, hocebride Sjeanbaptoct1g 3881)
  • “celui qui est impétueux” (1erq. 14es.; 1322; 1594, Advndm 2968; Sjeanbaptoct1g 3881 [o, tres desloyal homicide! Herodes, cuvert hocebride, Sans foy, sans bien et sans mesure, Ardant en pechié de luxure]; 5328, Gdf 4,481c; FEW 16,233a [16es.])
dehochier v.a.
  • “remuer avec force, par des mouvements réitérés, dans un sens puis dans l’autre, secouer” (2eq. 13es.1em. 15es., PlaitRenL 30 [(en s’adressant à un vieux cheval) Ce est redoterie qui ainsi vous dehoche, Et les jambes devant vous ploient comme croche]; BibleGuiart Gdf; [RenMontrv 3538 [Et quant le bon cheval vist qu’on le desloia, Il dehoche la queue et la teste leva]], TL 2,1314; Gdf 2,477c(10); FEW 16,232b)
rehochier v.a.
  • “secouer de nouveau” (13es.; Cotgr 1611, CoincyI19K 462 [Cil qui estoit li maistres d’aus Vers l’userier tout corant vint. Son croc ardant, qu’a son col tint, A l’userier fiche el gavai… Lors rehauce (var. ms. 13es. rehoche) son croc de fer, Qui olus est chaus que fers en forge, Sel refiert si parmi la gorge Que l’ame en fait afforce issir], FEW 16,232b [Cotgr])
(1) Citons comme témoignage contemporain du moyen âge l’avis de Jean de Grocheo: «Cantus autem iste [sc. hoquetus] cholericis et iuvenibus appetibilis est propter sui mobilitatem et velocitatem. Simile enim sibi simile quaerit et in suo simili delectatur» (cité d’après H. Möller/R. Stephan (eds.). Die Musik des Mittelalters, Laaber 1991, p. 431 n.46).
(2) Cp. encore hocher le prunier “id.” ca. 1430 MistFilleL 118 et hoche-prune comme nom du membre viril 3et. 15es. CoquillartF E 849; de même DiStefLoc 437.
(3) Donne sous hok- pour la seule att. de Bueve “flotter au vent” d’après le gloss., et “secouer, ébranler” d’après Gdf.
(4) Comme l’auteur dit qu’il est seul, il faut comprendre qu’il chante une des voix d’un hoquet.
(5) Le caractère de ce jeu ne se déduit pas du contexte.
(6) C’est pour cette att. que LarLFr 3,2453c donne la déf. “secouer, ébranler”: err.
(7) C’est pour cette att. que Gdf 4,496c et, dans la suite, FEW 4,450a donnent la déf. “frapper avec des mouvements saccadés”: à corr.
(8) Aimablement vérifié sur le ms. par Magali Grandval.
(9) Stone 355a donne cette graphie sans attestation; relevée par David Trotter dans le fichier Collas àl’instigation de Takeshi Matsumura.
(10) Définit “faire ploier, courber”, prob. en rapprochant le mot → hoc, cf. Few 16,233b n4.