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rédaction: Stephen Dörr
mfr. hoder v.
[ÉtymologieEtymologie inconnue. Le FEW 16,217a résume un article “Französisch und Fränkisch” signé par Frings et Wartburg, Zrp 67,172, où est proposé comme étymon abfrq. *HODDŌN “tourmenter”. Ils appuient cet étymon par flamand hodde “étoffe déchirée” (G. Gezeles Loquela 197, à vérifier, le mot manque dans VerVer et Woordenboek) et par la famille de rhénan huddel “lambeau”, Rheinisches Wörterbuch 3,881, où se trouve entre autres huddeln “fatiguer”, ib. 3,885. Cette proposition n’est pas convaincante pour des raisons sémantiques. Même en constatant l’existence d’un huddeln “fatiguer”, probablement secondaire, il faut tenir compte du fait que le noyau sémantique de huddel et de sa famille tourne autour de “lambeau, étoffe déchirée, personne malpropre, etc.” ce qui n’appuie point afr. hoder “fatiguer”. Frings et Wartburg justifient ainsi leur étymologie: «Der reiche Bedeutungsgehalt ist nur am altfränkischen Niederrhein gewahrt; die südlichen Niederlande haben sich nach der Seite ‘zerfetzen‘, die nordfranzösischen Mundarten nach der Seite ‘ermüden’ festgelegt» ZrP 67,172). La valeur du h- est obscure.
Rem.: Gdf 4,482c donne sous hoder une att. tirée de BethDucsM 52 qu’il définit “ravager”. Voici le contexte: Il se parti de son pere, si ala sour Bourgoigne a grans effors, et destruisist le conté, et assist et prist le castiel de la Mirmande. D’illuec s’en ala asseoir Chalon, la tierre oudant (pic. ca. 1225; var. ms. 13es. ardant). Il nous semble impossible d’interpréter ouder comme une var. de hoder: le sens (“ravager” est possible mais non établi) et la graphie n’existent pas dans notre famille. En outre, l’att. antidaterait le mot de 150 ans. L’étymologie de ouder est inconnue(1). – Cf. → hode.
]
(⁠mfr. hoder 1373 FroissBuisF 4223; FroissChronAmD § 580,80; FroissChron3D § 15,43; § 50,33; § 105,13; etc., houder DeschQ 8,72,33)
  • ⁠v.a. “causer de la fatigue à qn.” (13731663, FroissBuisF 4223 [Dist Francise: Par saint Remi, Il y a plus d’an et demi Que je li ai ensi monstré! Mais chil varlet sont si entré En s’amour, ossi en sa grasce Que, pour voir, on l’en hode et lasse, Et en est ses cuers tous ireus Quant on parolle riens contre euls]; FroissChronAmD § 580,80 [Li autre bataille qui cheminerent plus avant, se tinrent tout le jour sour les camps et au viespre il s’en revenoient tout hodet et tout lasset]; FroissChron3D § 15,43; § 50,33; § 105,13; , TL 4,1124; GdfC 4,482c; Few 16,216b)
  • ⁠v. pron. “se fatiguer” (ca. 1402; ca. 1406; 1535, FroissChron3D § 237,114 [Dont fu dit et devie entre les Escos: Or les laisons en ce parti ou il sont; il n’osent traire avant, car il ne se sentent pas fort assés. Il se taneront et hoderont, et ja sus le soir, nous les irons combatre, se il nous vient bien a point]; CentNouvS 99,137, Hu 4,490b; Gdf 4,482c; Few 16,216b(2))
(1) D’ailleurs, pas de traces de ce mot dans le FEW.
(2) Ignore la 1ère att. dans FroissChron3 fournie par Gdf.