DEAFplus
article imprimé Add. & Corr.
rédaction: Frankwalt Möhren
holete f.
[ÉtymologieEtymologie inconnue. Le few 16,223a fait dériver un groupe hétérogène de mots du mnéerl. HOLLEN, défini “ungestüm rennen”; il ne mentionne pas que le verbe mnéerl. ne s’emploie que pour des chevaux qui s’emballent (textes de 1484, puis 1642, VerVer 3,536; orig. inc.). Dans cet article, l’afr. n’est touché que par houler “jeter brutalement” et houlete “bâton de berger…”. Wartburg pense que houlete dérive de houler et allègue BonBerg (v. ci-dessous). Cela est possible, mais les autres désignations de la houlette dérivent toutes de désignations d’outils(1) et houler pourrait dériver de la racine de houlette (comme maque > maquier). La dérivation en -ette (< lt. -ITTU) est plausible, l’élément distinctif de la houlette étant la petite pelle creuse au bout du bâton, et le suffixe diminutif étant employé aussi dans des désignations d’outils. V. mlfrgr II2 § 69; sammetsuff 131n10. [Du coup, il serait tenant de voir en *holete un dér. de lt. ŌLLA “pot” (few 7,350a: mfr. frm. (h)ollette “petite pot” etc., depuis ca. 1510), cp. louchet, cité ici en note 1, mais cette idée est à étayer.] Cp. mlt. holeta, doc. Paris 1351, Dc 4,213b.
Rem.: Le few 16,223a enregistre un mfr. houle “houlette”, ‘hap.’, d’après Gdf 4,509a, Pastoralet (= éd. B 3032, T. Matsumura, qui rajoute les renvois aux v. 2459; 2543; 2920; 2977; 2983; etc.: sert d’arme chez les bergers). Cette forme tardive est prob. un dér. dénonminal de holete.
]
(holete ms. 1394 froisspoesm 157,40; 163,25, holette Froisss 2,313,40; 2,319,25; 2,336,70 (= Froisspoesm 180,70), houlete ca. 1285 adhalerobv 24; stimmingmot 34b,12 p. 49; RivièrePast 2,LXII,74; Nyströmmen III 15, houlette doc. 1393 Gdf 5,39b; BonBergL 44 etc. impr. Vostre déb. 16es. p. 31; etc.)
  • “bâton de berger, muni à son extrémité d’une petite lame similaire à une pelle et comportant une partie concave en forme de gouttière, servant à lever des mottes de terre et à les lancer vers le moutons pour les diriger, houlette” (dep. ca. 1285, adhalerobv 24 [(le berger Robinet) Donné m’a ceste panetiere, Ceste houlete et cest coutel; Adhalelexm “houlette (de bergère)” peu sensé(2)]; stimmingmot 34b,12 p. 49 ms. déb. 14es. [(le berger) Fretel, Coutel Out et baston, Houlete (var, Sounete; RaynMotets 1,219,32 id.) avoit et flageulet]; RivièrePast 2,LXII,74 [Dreus a pris sa macete (var. ms. déb. 14es. houlete), Si fiert a la musete]; Nyströmmen III 15 [ms. houte; corr. justifiée], TL 4,1131 [cite les contextes de bonbergl qui décrivent forme et usage de la houlette. v. impr. Vostre p. 31; etc.]; gdfc 9,770c; gdf 5,39b sub louchet; li 12,2055b; bartschchrest 94,56; few 16,222b)
holer v.a.
(houler 1em. 13es. AucS9 30,2; [modust 95,42 ms. 15es.; bonbergl 77], holler jpreisliegeb 20265)
  • 1o“jeter brutalement (qch. ou qn)” (1em. 13es.déb. 16es., AucS9 30,2 [(en colère) il prist tox les dras qui sor lui estoient, si les houla aval le canbre, ms. fin 13es.; éd. R “lancer”]; [jpreisliegeb 20265 [a terre le holle, ‘il désarçonne le chevalier’; Schelerjpreis “frapper, pousser” err.]; modust 95,42 ms. 15es.; bonbergl 77 [houlette… pour coper et houler la terre legiere sur les brebis, impr. Vostre déb. 16es. p. 56]], gdf 4,509a; tl 4,1130; few 16,222a(3))
  • 2o“”
mfr. holle f.
[ÉtymologieProb. dérivé déverbal de *holer. Pour doner (des coups etc. à un adversaire) v. tl 2,2014,42.]
  • “attaque brusque qui vise à faire tomber qn” (ca. 1380, jpreisliègeb 37522 [A pou que ne toy donne une teil apitolle Que…; Une hameide prent qui astoit de beolle, Vers Baldwin s’en vat pour donneir une holle - De Baldwin fausat, si conseut Gorsolle; éd.: “raclée?”]; SchelerJPreis 176 [“coup”], TL 4,1130 [*]hole [renvoie à AucS9 qui cite JPreis])
(1) Par exemple hoc “crochet” > “houlette” (15es., Gdf 4,481b); hoquet “bâton avec crochet” > “houlette” (1404; 1410; Pastoralet, gdf 4,496b); louchet “sorte de bêche” > “houlette” (dès 1393, Gdf 5,39b; non mis en relief dans FEW 16,483b); maçue “massue” < “houlette” (13es., Gdf 5,196c(; maçuete (afr., Gdf 5,61c); maque “masse d’armes” < “houlette” (1443, Gdf 5,158c), d’où maquier “lancer (des mottes de terre vers le moutons” (1443, Gdf 5,159b).
(2) Verelst Mélménard 1453-1460 veut comprendre houlete comme la désignation d’un pot (< lt. ōlla), sans pouvoir convaincre: la panetiere n’est pas un ‘ustensile d’usage domestique’ ‘servant au ménage’ [p. 1454]; houlette “petit pot” manque d’astérisque (dial. mod. seulement), tout comme olette [p. 1455], le mot n’est attesté qu’à partir du 16es.; la seconde att. tirée de Froiss [p. 1459] est la même que la première; les deux commentaires à ces att. se contredisent.
(3) Reprend de Gdf “manier la houlette” (hap. 15es.). Gdf en avait fait une entrée à part (houler2). Il s’agit sans doute d’un v.abs. au sens de “jeter brutalement (de la terre, au moyen de la houlette)”: (la bonne et belle bergère) Bien scet houler en la saulchoie… Et tache aignaux de noire croie (ca. 1425 pastoraletb 613). – Gdf classe sous houler1 aussi frm. holer “poursuivre avec des cris”, Salnove Vénerie éd. 1665 (semble manquer dans le FEW). Il semble également possible de définir “jeter brutalement (de la terre, au moyen de la houlette) sur (qn.)” (relu dans l’éd. 1672, 2,72). – Gdf ib. *hourer “poursuivre” (consthamel) est à supprimer: concerne → houre interj.