DEAFplus
article imprimé Add. & Corr.
rédaction: Stephen Dörr
homlon m.
[ÉtymologieDe l’abfrq. *HUMILO “houblon” qui est appuyé par mnéerl. hommel “id.”, VerVer 4,538, par anord. humli DeVriesAnord 266b, par aouestnord. humli HolthausenAnor 132a et par aangl. hymele HolthausenAengl 184, BosTol 581b. Cf. aussi les attestations mlt. citées par Steiger, Festschrift Tschudi 91-92 (du 8e au 11es.). Le mot et la chose sont apparemment venus de l’Asie centrale, cf. l’article magistral de Steiger, Festschrift Tschudi (1954), 87-106(1).
Rem.: Nous n’osons pas identifier la forme humele, relevée dans FevresS comme de l’afr. L’éd. la considère comme germ., mais en aha. et en mha., il n’y a aucune trace d’un tel mot. Des formes comparables existent en aangl. (hymele, v. ci-dessus), en mangl. (hymele MED 4,782b) et en mlt. (humulus 10es. LathamDict 1,1184b). –- L’éytmologie de fr. houblon est très discutée. TL 4,1119 (hoblon) en fournit la 1ère att.: doc. 1444, RoisinB 206 (une autre att. de 1444 dans GdfC 9,770b). Le FEW 16,226b considère houbelon et houblon comme dérivés de hoppe “sorte de bière” (< mnéerl. HOPPE “houblon, bière houblonnée”) en mettant en jeu une influence des représentants de *humilo («[-elon] vielleicht übernommen von den vertretern von *humilo»). C’est en gros l’étymologie qui se trouve déjà chez Diez 617. – Steiger, Festschrift Tschudi 103ss., avait développé une autre thèse: il considère houblon comme résultat de l’évolution hum(o)lone > *homlon > houblon par dissimilation des voyelles nasales. Cette thèse a été rejetée par le FEW 16,226bn5, la forme *homblon n’étant nullement attesté(2). Mais cet argument est bien faible, parce que l’introduction d’un son de passage est régulière et parce qu’on trouve bien mlt. humblonis, 10es., LathamDict 1184b, et homblet, cité par le FEW 16,265a sous *humilo(3). –- Gam2 528 rejette la thèse du FEW et propose, suivant en gros Steiger, l’évolution suivante: homlon > *homblon > *houmblon > houblon (par dissimilation)(4). C’est cette proportion qui est à retenir. Pour les évolutions phonétiques cf. Rheinfelderl § 113ss. (-ŭ- > -o- > -ou- au 12e / 13es.), § 614 (son de passage homorganique) et § 581 (pour *homblon > *hoblon; son exemple compain, copain). – Cf. hopembier.
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(homlon fin 11es. GlGerschB 44; RaschiD2 583; MachsorS 167, homelon GlAruchP1 102 ms. 14es., humelun GlGuillI 127, humerlun GlGuillI 564)
  • “plante grimpante, vivace, à tige volubile plantée surtout en vue de la production de bière, houblon” (11es.14es., GlGerschB 44; RaschiD2 583; MachsorS 167; GlGuillI 127 [ce est humelun que om met en cervoise]; 564; GlAruchP1 102, TL 4,1133; FEW 16,265a)
(1) Les relations entre les mots germaniques ne sont pas encore éclaircies, cf. les commentaires d’ordre étymologique des dictionnaires cités, p. ex. DeVriesAnord 266b: humli du mlt. humulus ou emprunt du fr. par des moines au 12es.
(2) Sans astérisque chez Steiger et dans Gam2 528a bien que la forme ne soit pas attestée. M. Pfister, RLiR 37,146, donne homblon tiré de Raschi. Mais chez Raschi, il n’y a aucune trace de cette forme à -b-.
(3) Cf. aussi les toponymes Homblieres doc. 1258 DocHainR 62A,1; 64,1, Hombloniere GdfC 9,770b, Hombleux, Steiger, Festschrift Tschudi, 102.
(4) Repris deux fois par M. Pfister dans ZrP 88 (1972) 188 et dans RLiR 37 (1973) 146; aussi dans VRo 73 (1973) 235.