DEAFplus
article imprimé Add. & Corr.
rédaction: Frankwalt Möhren
houp interj.
[ÉtymologieInterj. comparable à → hou2, se terminant en une occlusive bilabiale qui en augmente l’articulation énergique. Elle provient sans doute d’une interj. primaire indo-eur. HŬP, servant à attirer l’attention, à appeler qn, qui s’est maintenue avec la voyelle vélaire (d’où le présent houp, dér. mfr. houpper) et qui a aussi suivi l’évolution phonétique à [hyp], v. → huper (la paire → hou1 et hu est dans le même cas). Le TLF 9,912a joint frm. hop et houp, ce qui serait à analyser de nouveau, cp. FEW 4,466b hopp- [“sauter”, “faire sauter” etc., apparemment pas attesté à date ancienne] et hup-.
Rem.: Le few 4,515a hup- suit Gdf 4,529c, article huper, en classant Froissart houpper v.n. “pousser un long cri” en tête de son groupement ‘2.’ (ensuite “solliciter vivement” 1442); il est suivi à son tour par Meier VRo 43,159. Le contexte semble exclure cette interprétation: lorsque Sarrazins curent par la mer, ce n’est autre chose fors en houpant et larchineusement (ms. Gdf houppant et en larchinne), ne ils ne scevent (var. n’osent) attendre les crestiens se ils ne sont grandement au dessus d’euls, car une gallee armee de Chrestiens en desconfiroit quatre de Sarrazins (FroissChronK 14,240); les Sarrazins, couards, naviguent sans se faire remarquer (en larchinne, “verstohlen, heimlich” TL 5,193,14, larchineusement “diebisch, verstohlen”, ib. 193: seule déf.) et certainement sans crier. Le mot se définit prob. mieux “naviguer en passant de port en port, en évitant la haute mer” et se place alors sous → hoper(1).
]
  • ⁠interj. servant à marquer le début d’une action ou à l’initier⁠ (mil. 14es.; 1652; frm., chanson BullSATF 34,55 [(sujet de la chanson: la chasse au faucon) Alons y… Ho! or tout coi! Ho! je les voi. Ho! jetés, jetés, jetés, Ou vous les perdés. Huo, huo, houp!… Hau, hahau, hahau! Hou, hau, hahau, hahau! Il va a change… Hau, hahau], cp. AbeeleFauc p. 52; tlf 9,912b(2); few 4,515b [frm.; dérivés mfr. et frm.(3)])
(1) La var. happant témoigne d’une autre interprétation par ce scribe: ‘les Sarrazins ravissent et volent’.
(2) Houp, 1652, L.Richter, MatHistVoc2 7, sens peu clair: Cerbere…, en faisant houp, Fit trois abois en un coup.
(3) «Aflandr. houpilleur “chasseur de renard” (15.jh…)» est à corr. et à transférer dans l’article vulpecula. v. deaf g 1078,39, Addendum.