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article imprimé Add. & Corr.
rédaction: Frankwalt Möhren
huan m.
[ÉtymologieDésignation d’oiseau nocturne issue peut-être d’un croisement des descendants de gaul. CAVANNUS “espèce d’oiseau nocturne de la famille des Strigidés (hibou?)” (Gallia lugd. 5es., AndréOis 51; > afr. fin 11es. Raschid2 600 chavan(1), etc., few 21,548b), lui-même d’origine onomatopéique, avec la représentatin du cri de certains Strigidés, l’onomat. u vélaire, palatalisé à partir du 8es. seulement), v. → hu et few 4,502b. Le mlt. connaît bien huanus, mais uniquement dans l’original lat. de ChaceOis, v. ci-dessous sub hua. Les désignations des Strigidés sont fréquemment basées sur le u vélaire (lt. būbo, all. Uhu, germ. *uwwilõn > all. Eule, angl. owl, etc.; → hibou, fr. houhou 1582 et dial,, v. Few 4,503a; etc.), vocalisme qui peut être maintenu [cp. Bibb ci-dessous] ou développé. Les étapes des évolutions phonétiques (c-/ch-/av/aw/o/ou-an/-ant; Few cavannus(2)) et les moments de l’intervention de hu vélaire/ hu palatal et des dérivations sont difficiles à établir. S’ajoute le problème de l’identification flottante des désignations avec les oiseaux nocturnes différents, compliqué encore par le transfert sur le milan (dont le cri peut ressembler au ‘kouïtt’ de la chouette qui chasse - autrement elle fait ‘houhouhouuu’, cp. TLF 9,946b). La distribution des matériaux sous les lemmes cavannus et - du few en est le reflet. On ne voit d’ailleurs pas d’où vient l’assurance d’auteurs de glossaires ou de dictionnaires qui assignent aux différents termes des déf. précises (TristThomB “chat-huan”, MarieFabW “Eule” = “hibou”, ChardryDormM “kite” = “faucon”/ “milan”, etc.). [Cp. dans la 2emoitié du 14es. bubo : chahuant ou un oisel, AalmaR 1059.] - Nous groupons ici de façon pragmatique toutes les désignations qui paraissent étymologiquement liées tout en présentant une variatin de la finale: huan, de loin le mieux attestée; huant, pourvu d’un t résultant prob. de l’interprétation de cha(t)-huant comme *“chat qui hue” (v. huer 3ohu), huant étant alors le participe présentant; hua, sans nasale (remotivation en partant du cri ou formation indépendante à partir de hu et réservée d’abord pour désigner le milan?); huat difficile à interpréter (mss. tardifs). Nous sommes conscient du fait que cette distinction est arbitraire dans certains cas (p. ex. huans c.s. = huan-s ou huant-s?).
Rem.: F. Olef ZfSL 89,328-331 veut rattacher ces désignations d’oiseaux à lt. VOX et sa famille, en partie avec des arguments surprenants(3). Elle ignore complètement les faits réunis dans AndréOis qui démontrent que le plus grand groupement étym. de noms d’oiseaux est formé par des créations onomatopéiques [p. 11]. Cf. aussi Pokorny 1103; 1105; Nyrop 3,§21. Sous cet aspect on peut aussi étymologiser plusieurs mots qui se trouvent parmi les matériaux d’origine inconnue, FEW 21,238-240. – L’origine onomatopéique est sans doute la raison du double sens de pratiquement chaque membre de la famille: “hibou ou sim.” et “milan”. – Pfister MélHubschmid 670,4., se réfère à Dauzat (afr. hu/ hui “cri”), Longnon (heu mis en rapport avec huant “hulotte”) et Gam2 (fr. hibou: onomat., éventuellement développant frq. hûwo “hibou”) pour identifier les noms de lieux Chantehui (doc. Meurthe-et-M. 1156/57 [l. 1156 et 1157] DictTop) et Canteheu (doc. Meurthe-et-M. 1182 DictTop) avec mfr. huiboust (Palsgr 1530 fovii vo, v. → hibou deaf h 460), fr. hibou (dep. 1535, Tlf). L’idée serait à étayer(4). – Les Strigidés sont dits porter malheur depuis les Anciens (cf. BächtoldSt 8,995). Nous en avons relevé les occurrences parmi les contextes ci-dessous.
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(huan TristThomB 879; 906; 917; huntteach 1,23; mariefabw 79,3; 79,8; 79,15; enfgodm 265; chardrydormm 115; fetromf1 501,24; simcrespyw 104; 120; glglasgh 419b; JGarl HuntTeach 2,140; Graec HuntTeach 2,30; fable R 14,394; BerteH 706; BlasmeAp 47; PirBi 647var.; GlDouceH2 426b; Graec ms. fin 13es. HuntTeach 2,27; HuntTeach 1,158; etc.etc.TristThomB 917, huhan 1em. 12es. PSCambrM 101,6; GLHarlm 67; Graec ms. 2em. 13es. HuntTeach 2,30; Narb ms. BN fr.24369-70 fo 69voa; [ModusT 125,93; 125,96; 125,103; 134,42], huhen ModusT 125,90; 125,92; 125,99; 132,13, huen GlParR 936; [déb. 15es. Best. Zrp 108,486], uhan ChaceOisIM I 27,3)
  • 1o“oiseau de proie nocturne de la famille des Strigidés, chat-huant ou chevêche ou effraie ou autre” (1em. 12es.av. 1444, PSCambrM 101,6; TristThomB 879 [… sa mort signifit. Assez est huan u fresaie (prob. “effraie”) Ki chante dunt altre s’esmaie]; 906; 917; huntteach 1,23 [noctiocorax, stric : ule (= angl. owl), i[d est] huan]; mariefabw 79,3 (fable ‘De accipitre et noctua’: ostur et huan); 79,8; 79,15; enfgodm 265; chardrydormm 115; GLHarlm 67; fetromf1 501,24 [chantoit come huans et come cevete]; simcrespyw 104 (le huan et le crapaut portent malheur); 120; glglasgh 419b [bubo : huan]; JGarl HuntTeach 2,140 [bubonem : huan]; Graec HuntTeach 2,30 [bubo : huan]; fable R 14,394; BerteH 706; BlasmeAp 47; PirBi 647var.; GlDouceH2 426b [id.]; Graec HuntTeach 2,27 [id.]; HuntTeach 1,158 [ms. fin 13es. (?) id.]; StengelDigby 24,58; 24,59; 24,64; Recette médic. HuntMed p. 290,210 [Fetes lui (au malade) manger .ii. ou .iii. huans blancs]; GraecEH fo 20vo [id.]; RenM VII 813var.; VII 819var.; NicBozMors 23 (huan et ostur, fable, cp. MarieFab); NominaleS 787 [huan : houle (= angl. owl); = BibbR 714 houswan ci-dessous]; ChaceOisIM I 27,3 [de putes choettes et de notues et .i. oisés qui est apeleiz ‘uhan’; = lt. bubonum et noctuarum… quadam ave que dicitur uhan; miniatures: [bubo], noctua et ulxia “effraie”]; [PelAmeS 1972 [dans une image: le Seigneur… desnichoit Li huas (var. huat, hua imprimé huyau, v. *huyan ci-dessous) d’enfer… sauver Et du huat (var. hua, huan, sathan, imprimé huyau) d’enfer garder]; ]GlParR 936; PhilomB 22var.; [déb. 15es. Best. Zrp 108,486; LeVerM 534a,19; av. 1444 ProvM 2439var.], TL 4,1200; gdf 4,517b; stone 357a [avec graphie sans att.]; Few 4,502b [les ‘deux’ renvois à ‘Z’ et à ‘R’ ne concernent qu’une seule att.: GlHarl]; comm. T. Matsumura)
  • ⁠id. (sans doute empaillé), utilisé comme appeau(5) (3eq. 14es., ModusT 125,90 [(on tend des filets pour attraper des alouettes, etc.) et metés un huhen blanc en milieu de vos deus rois… et se vous veés les aloes, mouvés vostre huhen]; etc. spéc. 134,43 [avec miniature: chouette ou plutôt effraie, sans aigrettes, sur une verge], TL 4,1201,49 [semble penser à un oiseau vivant]; gdf 4,517b)
  • 2o“oiseau de la famille des Aquilidés, prob. milan royal ou noir” (4eq. 12es.; déb. 14es., RenM VII 765 (branche où Hubert, le milan, appelé H. l’escofle ou li huart ou li huans ou, à la rime, li huas, joue un rôle important); VII 813; VII 815; VII 839; Narb ms. BN fr.24369-70 fo 69voa [Lances ont fors, as gonfanos pendans; Leur chevaus vont plus tost que li huhans(6)], TL 4,1200; gdf 4,517b [huan GlLille éd. Scheler err.: l. huant; ‘Aimerie’ = Narb]; Few 4,502b [15es. - Cotgr 1611])
agn. houan m.
[ÉtymologieProb. forme collatérale de huan, avec reconstitution de la vélarité de la voyelle initiale selon le cri de l’animal. Cette réfection est plausible en contexte agn., où la lettre u représente [u] et [y] et où elle doit être interprétée selon l’étymologie.]
(⁠agn. houwane ms. 13es. JGarl HuntTeach 2,140, houswan BibbO 708, huwan etc.etc.BibbO 708var., huwayn ms. déb. 15es. BibbFW 54, oweyn BibbO 708var.)
  • “oiseau de proie nocturne de la famille des Strigidés, p.-ê. un hibou” (13es.déb. 15es., JGarl HuntTeach 2,140 [bubonem : houwane, ms. 13es., en var. huan, huant]; BibbO 708 [houswan ms. après 1307, glose angl. houle “owl”, var. agn. ms. ca. 1330 huwan, ms. 1em. 15es. oweyn; NominaleS 787 a huan à l’endroit correspondant]; [BibbFW 54 [Oy melour chaunte (syngeth) que huwayn en sale… That beter syngeth thanne doth the owle in halle]], FEW 21,238a [mat. d’orig. inconnue])
huanel m.
  • 1o“jeune milan royal ou noir” (4eq. 12es., RenM VII 801 [(Hubert l’escofle/ li huans/ li huas a des petits) qatre huaniay (RenHS III 751 huauas err.: l. huanas pl. de huanel; RenγF2 801 huaniax) Bien enpenez et grant et beax Qui erent fil Hubert l’escofle]; VII 819 [huanel, var. ms. mil. 13es. huhardel (éd. R 14821var. lit huardel dans le même ms.), ms. fin 13es. huacel (éd. R var. id.)], Gdf 4,517b [“dimin. de huant” ambigu]; few 4,502b [“petit d’un chat-huant” err.]; tl 4,1200)
  • 2o“oiseau de la famille des Aquilidés, prob. milan royal ou noir”
huian m.
[ÉtymologieProb. altération de huan sous l’influence de → hui/ huier.]
(huyan ca. 1300 YsIIB VI titre; [PelAmeS 1972 var. imprimé 1500 (?) huyau l. huyan?], hiwan l. hwian ProvM 2439 var. ms. 14es.)
  • 1o“oiseau de proie nocturne de la famille de Strigidés, p.-ê. une chouette” (14es.; 1500 (?), ProvM 2439 var. [Une fois en l’an vole le chouhan, var. ms. agn. 14es. hiwan, l’éd. propose la lecture hwian, var. huan]; [PelAmeS 1972 [le seigneur… descendi Pour sauver sa gent, qui du ny Ou mis estoient, desnichoit Li huas (var. huat, hua, imprimé 1500 (?) du remaniement de 1499 huyau, l. huyan?, ou à identifier avec frm. huyau “coucou” FEW 4,506b?) d’enfer et ostoit… du huat (var. hua, huau l. huan, sathan, imprimé huyau, l. huyan?) d’enfer garder]], Gdf 4,535c [“tourment?”]; manque dans GdfLex et dans FEW [rien dans le mat. d’orig. inc. sub ‘tourment’])
  • 2o“oiseau de la famille des Aquilidés, prob. milan royal ou noir” (ca. 1300, YsIIB VI titre [Comment la Raine noya la Soris et comment uns Huyans vint avolant qui venga la Soris, car il manga la Raine, l’oiseau est appelé escoufle au v. 30 et buisart au v. 38], Gdf 4,517b; tl 4,1200,41 sub huant)
huant m.
(huant ca. 1160 PirBi 647; OgDanE 2091; aspremwb 1971; JGarl HuntTeach 2,140; HerbCandS 2,347, v. 1905 ms. 1em. 14es.; [RenM VII 773var. ms. ca. 1400; GlLilleS 108 (32)], huent GlVatR 875, huhant PhilomB 22var. ms. 14es. (c.s. sg. -z))
  • 1o“oiseau de proie nocturne de la famille des Strigidés, chat-huant ou chevêche ou effraie ou autre” (ca. 116014es., PirBi 647 [vit la lune empalir, Vit le huant, vit la fresaie, Mes nis uns signe ne l’esmaie]; JGarl HuntTeach 2,140 [bubonem: huant, ms. 13e/14es.]; GlVatR 875; PhilomB 22var. ms. 14es. [mauvais signe], TL 4,1201,30 [corrige à tort huaz en huanz]; gdf 4,517b [Modus ms. 15es.: leurre]; few 4,502b [dial. mod. seulement; v. aussi norm. ca. 1750 DuPineauC])
  • 2o“oiseau de la famille des Aquilidés, prob. milan royal ou noir” (1ert. 13es.15es., OgDanE 2091 [(trente chevaliers peu utiles comparés à)  .xxx. huant caitif Qui une pie ne porent envaïr; “milan” plus prob. que “hibou” ou sim.]; aspremwb 1971 [(sur une montagne il y a des oiseaux:) Duc et voltoir et gir esmerillon; Aigles, biecües et li escorpion, Et li huant et li alerïon, “milan” plus prob.; BichonAni 391, sans déf., pense sans doute au chat-huant]; HerbCandS 2,347 v. 1905 [huaut l. huant; gloss. “Kauz” déjà corrigé par TL]; [RenM VII 773var. [huanz = Hubert l’escoufle]; GlLilleS 108 (32) [milvus : huant vel escoufle]], gdf 4,517b; TL 4,1200)
hua1 m.
  • 1o“oiseau de proie nocturne de la famille des Strigidés, chat-huant ou chevêche ou autre” (av. 131014es., ChaceOisIM 59,31; 59,33; 59,41 [miniatures fo 63vo et 64: oiseau nocturne à aigrettes; = lat. ms. Vat. Pal. lat. fo 39vo a et b: huanus, aussi fo 37vo; PhilomB 22 [n’i ot nul signe de joie, Mes tote nuit a sa voiz roie Chanta sus la chanbre li dus Et li huaz (var. mss. 14es. et copies 15es. huas) et li cucus Et la fresaie]; [pelames 1972var.])
  • 2o“oiseau de la famille des Aquilidés, prob. milan royal ou noir” (4eq. 12es.Oud 1660, RenM VII 752var.; VII 766var.; VII 773 [huas ⟨: tua⟩ 2 mss.]; VII 773var.; OvArtPrR 2455 (l. II) [Il met exemple de l’autour et du hua, c’est l’escouffle, pour ce qu’il crient et braient quant ilz ont faim, mss. fin 14es. et 15es.]; ManVilF 17 [Li vilains… voit venir  .i. gentil home qui porte un esprivier sus son poig: Ha, fait il, cil huas mangera enquenuit une geline; remplacement de la désignation par dépréciation]; ChaceOisIM I 11,25 [sont menieres d’ailles c’on apelle ‘huas’; avec miniature: milan dévorant un serpent, fo 16ro; lat. fo 10ro]; YsIAvB XXIV 5 [l’Escoufle Que aucun appellent le Hua]; PassEntreR 2735; PelVieS 9449var. (ou 1o?); [DeschQ gloss.; AalmaR 7517; GaceBuigneB 1864 (désigne un faucon par dépréciation plaisante); RenM VII 773var.; etc.etc.(7)], Lac 7,69b [Straparola, Notti, trad. Louveau 1560]; gdf 4,517a; tl 4,1198; FEW 4,502b)
hua2 interj.
[ÉtymologieSemble combiner le cri du milan [u-i:] et son nom, hua. Le milan a une mauvaise réputation comme voleur de poulets p.ex.]
  • ⁠cri qu’on pousse à la vue d’un milan⁠ (ca. 1201; 1461, EscoufleS 4635 [(un milan vole une aumônière contenant un anneau; le propriétaire) s’en est tornés criant: Hua, leres, hua, hua! Li escouffles se remua; gloss. «nom appliqué à l’escoufle»]; [SottiesP III 377 (1,97) [Les petis enfans crient ‘Hua’ Quant ilz voyent voler une escoufle]], Gdf 4,517a [Escoufle sous s.m. “chat-huant, hibou, milan”]; Espe 24; TL 4,1198,50 [id. sous s.m. “Weih (= escoufle)”])
huacel m.
[ÉtymologieProb. dérivé de hua au moyen du suffixe diminutif lt. -CELLU, pouvant désigner des jeunes d’animaux (v. Nyrop 3,100,189; MLFrGr II2 157).]
  • “petit du milan” (fin 13es., RenR 14820 [(Li huas dit à Renart qui a mangé ses petits) mien furent li huacel, = RenM VII 819 var. ms. B, fin 13es.])
mfr. huel m.
[ÉtymologieLa reconstruction de ce dérivé probable de hua (cp. les autres dér. en -el) se fonde uniquement sur le c.s. sg. huaux. Une interprétation de cette forme comme c.s. de huan n’est pas exclue. Le diminutif peut être motivé par la chose: le scribe a pu penser à une petite variété de hibou ou chevêche, ou à un autre petit membre de la famille des Strigidés, le duc étant nommé également.]
  • “un des Strigidés (à aigrettes?), plutôt petit” (ms. 3eq. 14es., PhilomB 22 [tote nuit… Chanta… li dus Et li huaz (var. huaux) et li cucus Et la fresaie, signe de mauvais augure])
huat m.
[ÉtymologieProb. dérivé de hua au moyen du suffixe lt. -ATTU, fréquent pour former des désignations de jeunes animaux (Nyrop 3,99,185). Huat peut donc désigner à l’origine soit une jeune animal, soit une variété plus petite qu’une autre.]
  • 1o“un des Strigidés (à aigrettes?), plutôt petit” (ca. 1170; ca. 1355, PhilomB 22 [tote nuit a sa voiz roie Chanta… li dus Et li huaz et li cucus, signe de mauvais augure; = OvMorB VI 2238]; [PelAmeS 1972 (contexte ci-dessus sub *huian)], TL 4,1201,30 [corrige à tort huaz, Philom, en huanz])
  • 2o“oiseau de la famille des Aquilidés, prob. milan (royal ou) noir” (fin 13es.; 1332; ms. 14es., RenR 14787 [dist li huaz (Hubert l’escofle parle), ms. fin 13es.; = RenM VII 815 huans]; PelVieS 9449 [(allégorie) C’est la main du huat qui hape Les poucins, ou 1o?]; RenM VII 813 [Li huans (var. ms. 14es. huaz) leve les sorcis], TL 4,1199,21; Gdf 4,517a; FEW 4,502b [‘ca. 1350’ = PelVie Gdf])
huetel m.
(huetel Ren var., *huethel Ren var.)
  • “petit du milan” (ms. 14es., RenM VII 801 [Si trovai qatre huaniax (var. escoufliaus; var. ms. I, 14es., TilLex p. 93 huthiaux, corrigé par Tilander en huethiaux), Bien enpenez et grant et beax, Qui erent fil Hubert l’escofle]; VII 819 [ms. I, 14es., TilLex p. 93: Il furent mien, li huetel], TL 4,1220; 4,1200,16; 4,1200,21; FEW 4,502b [‘Renart’ induit en erreur])
huart m.
[ÉtymologieFormé directement sur huer, à l’aide du suffixe d’abord dénominal, puis déverbal, -ard (< abfrq. -HART), comme le pense Nyrop 3,166,352, ou par changement de suffixe partant de huan (ou de hua), éventuellement appuyé par Renart le goupil, Bernart l’asne, Couart le lievre, Blanchart le coq, Espinart le heriçon, Fillart (le chien), Lienart fils du moineau Droïn, Moflart le voltor, tous des personnages dans Ren, où huart semble prendre son essor (cp. MLFrGr II2 § 45).]
(huart RenM VII 726; etc., huhars c.s. sg.⁠ RenM 840 ms. mil. 13es.)
  • 1o“oiseau de la famille des Aquilidés, prob. milan (royal ou noir)” (4eq. 12es.; 1370; 1526, RenM VII 726 [(il est question de Hubert l’escofle) Li huart (var. hurans = RenHS III 676, escoufles; éd. RenR 14752 escoufles; RenγF2 724 huans) crent qu’il (Renart) ne le morde]; VII 752var. [huars c.s. sg., mss. K, mil. 13es., et E, ca. 1400]; VII 813var. [huars c.s. sg., mss. K, mil. 13es.]; VII 840var. [huhars c.s. sg., ms. K, mil. 13es.; RenHS III 805 huars c.s. sg.]; [OresmeEthM p. 270,3o [huhars c.s. sg., ms. K, mil. 13es.; RenHS III 805 huars c.s. sg.] [ceux qui en rire en jouer superhabondent et excedent sont appelés bomoloches, glose à ce cernier mot: Il signifie en grec le huart qui agaite pour ravir les entrailles des bestes es boucheries(8)]], TL 4,1202; gdf 4,517b; few 4,502b [‘huart “milan”, Oresme - 1526’ err.: le tiret correspond à ‘Hist. des Emp.’ Gdf, où il faut “espèce de hibou”, v. ci-dessous 2o; ib. “orfraie” pour Cotgr 1611 err.]; TLF 9,959a [“buse, busard” pour Cotgr err.])
  • 2o“espèce de hibou” (mfr. 1462, David Aubert Hist. des Emper. Gdf [ung cacorun que autres gens appellent huart, ms. contemp.], gdf 4,517b [‘Hist. des Emp.’, s.d., sub “hibou, milan”])
huardel m.
(huhardel RenM VII 819var.)
  • “petit du milan rouge ou noir” (ms. mil. 13es., RenM VII 819 [(Hubert l’escofle dit) erent mis (les miens) li huanel, var. huhardel, huacel])
huerant m.
[ÉtymologieFormé à partir de huan sous l’influence de huerhu? Cp. hucherant et huperant ci-dessous et cf. juperantjuper.]
(huerant c.r. sg. ms. 1310 JeuAventL p. 47, huerans c.s. sg. ms. ms. fin 13es. MarieFabW 79,3var.; BestPierre2r1 XXIIb, huirans c.s. sg. [influence de → hui?]⁠ PhilomB 22var. ms. 14es. [imprime -aus], hurans c.s. sg.⁠ RenHS 676; AnticlLudR 167 [huraus l. hurans, c.s. sg.]; 4423 [id.]; [PsLorrA 101,6 c.s. pl.])
  • 1o“oiseau de proie nocturne de la famille des Strigidés, chevêche ou autre” (mil. 13es.1365, JeuAventL p. 47 [(jeu d’esprit qui établit des rapports entre des faits humains et des animaux) D’amours: va au loursignol; … D’enfermetés: va au huerant…, ms. pic. 1310; var. ms. 15es. huan et huhan p. 59; l’escouffle apparaît à part]; MarieFabW 79,3var. ms. BN fr.19152 fo22rob [D’un ostor vueil raconter ci Qui sor  .i. fust avoit son ni, Li huerans ensanble o lui, cinq lignes plus loin: huan, lu sur reprod.]; BestPierre2r1 XXIIb [Li huerans (var. ms. ca. 1480 huhan). Uns oiseax est qui est apelés huerans (var. huhan). Phisiologes dit qu’il est de tel nature que il se tient volentiers entor les sepultures des mors, ms. ca. 1340, texte du déb. du 13es.]; AnticlLudR 167 [Li huraus (l. -ans)… cantoit des aucuns le mort]; 4423 [li huraus (l. -ans) … Profetisoit de mort tourment]; PhilomB 22var. ms. 14es. [huiraus, l. huirans, autres leçons huans, huaz, huaux, huhanz]; [PsLorrA 101,6 [li chawe suris ou li hurans volant de nuit per les osteilz]; ]PsOxfM 101,7 : fresaie; lt. nycticorax, TL 4,1217)
  • 2o“oiseau de la famille des Aquilidés, milan rouge ou noir” (ms. fin 13es., RenHS 676 [(Hubert l’escofle craint Renart) Li hurans (= RenM VII 726 huart, var. ms. H hurans) crient qu’il ne l’engorge])
hucherant m.
[ÉtymologieFormé sous l’influence de → huchier. Assez bien attesté sous des formes différentes à partir de 1560, v. FEW(9). Cp. huerant ci-dessus.]
  • “oiseau” de proie nocturne de la famille des Strigidés, chevêche ou autre⁠ (1280, SommeLaur Gdf [Li hucherant est de telle nature qu’il se trait entor les sepultures des mors, et quant aucun est pris de mort, se le sent et crie de loing, ms. 14e/15es.], Gdf 4,519a; TL 4,1206 [renvois]; few 4,505b *hūccare)
huperant m.
[ÉtymologieFormé sous l’influence de → huper en analogie à huerant. Cp. RlFn 2,50: Jura huperon, manque FEW 4,515a (où Ezy h ü p œ); wall. houperalle, est dans FEW 16,267b; Montret chupperan et Bresse châl. cheupran semblent faire défaut au FEW (à intégrer dans jup-, few 5,77b?, cp. RlFn n.1)]
  • “oiseau de proie nocturne à aigrettes, espèce de hibou” (av. 1310av. 1310, ChaceOisIM I 59,58 [oisel… qui desirrent voler en haut s’adressent en haut, ainsi com sont huperant (fo66roa miniature: hibou; lt. fo41roa huani) et hairon, qui ce haucent en environ volant])
hucan m.
[ÉtymologieSi la leçon de cette forme est correcte, elle peut résulter d’un croisement de huan avec la famille de → huchier; cp. Guern. hucard “cygne sauvage”, FEW 4,505a l. -l. et hucherant ci-dessus. Nous n’avons que hucans c.s. sg.: *hucant est possible.]
  • “oiseau de proie nocturne de la famille des Strigidés, chevêche ou autre” (ms. hain. ca. 1300, MarieFabW 79,3 [ostur et huans (var. cacornus, huerans, hucans) ont un nid ensemble])
(1) Le Few reprend javan à Darmesteter (de même jute Gersch, ib. 549b), mais cette transcription induit en erreur.
(2) Ajouter TL 2,315 et choam BlasmeAp 47 var. ms. ca. 1300.
(3) Ex.: «Bei Vergil… ist vox als Schrei des Uhus belegt: solaque culminibus ferali carmine bubi/ saepe queri et longas in fletum ducere voces».
(4) FEW 4,502b et 21,549a n’ont pas été mis à contribution. La composante -hui n’est pas attestée avec le sens requis; -heu n’a pas d’équivalant dans le groupe de mots placé sous - (FEW 4,502b); les qualifier de ‘Erstbelege’ (de hibou) ne va pas de soi, ni du point de vue formel ni chronologique (les matériaux du DictTop viennent entre autres de cartulaires du 16es. [cp. E.U. Crosby et al., Med. Studies, N.Y. 1983,973 «is not always trustworthy, especially for historical placename studies»]). Pourquoi sont omises six sur huit att., p.ex. Chanteheux 1147 et Cantehu 1186? La déf. “strix otus” assignée à l’att. tirée de Palsgr 1530 n’est pas prouvée (aucune indication sémantique dans Palsgr). Si *hui/heu forme le premier élément de huiboust, qu’est-ce que c’est que *boust? Dans la citation de Gam2, «fränkisch (= ahdt.)» n’est pas correct. In fine ‘328’ l. 238. [Ib., 5, Laium, doc. Meurthe 950, DictTop, [etc.], n’antidate pas afr. lai “lac”. (Données topogr. aimablement fournies par J.-P. Chauveau.)]
(5) Le contexte parle d’un huhen blanc; comme il ne peut être question d’un hibou blanc, il faut penser à un leurre en forme de hibou.
(6) Loc. et contexte aimablement vérifiés par M. Grandval.
(7) Dans BonBerg est cité le cri du hua: huy, huy, huy, v. TL 4,1199,41.
(8) Cette glose semble erronée: bomoloches doit s’identifier avec gr. βωμολόχος “bouffon” (LidScott 334b; cp. la glose correcte ib. p. 168,9o, aussi p. 272). Le glossateur a pu penser à βουμυλγóς “cow-milking”, LidScott 326a, comparable à lt. caprimulgus “engoulevent”, fr. tette-chèvre, napolitan zinnavacche, etc. (RlFn 2,326; Pline ThesLL 3,360); on appelle cet oiseau nocturne aussi fresaie (désignation qui peut faire pont à notre famille: “sorte de hibou”/ “milan”, v. RlFn 2,328). Malgré tout, l’attestation de huart garde sa valeur.
(9) Aussi aocc. uccrant, 1150, Pans (où aussi uccant), à vérifier.