DEAFplus
article imprimé Add. & Corr.
rédaction: Thomas Städtler
hure1 f.
[ÉtymologieD’origine inconnue. La répartition géographique des attestations les plus anciennes de la famille, qui se concentrent sur le domaine d’oïl, ainsi que le h initial, qui se montre très stable dans toute la famille, parlent en faveur d’un étymon germanique, mais jusqu’ici on n’a pas encore proposé une base convaincante. Le FEW 4,515ss. réunit dans un article *hura “tête hirsute” –- sans se prononcer sur une provenance de cet étymon –- des matériaux assez hétérogènes qui sont, au moins en partie, à revoir. Nous ne sommes même pas sûr que tous les mots traités ci-dessous appartiennent à une seule famille, puisque nous trouvons là un spectre sémantique qui va de “tête hirsute” jusqu’à la désignation de paysans révoltés en passant par “talus d’un chemin creux”. –- Pour les emprunts très isolés au fr. dans d’autres langues romanes (gasc., esp., cat.), en angl. et néerl., v. FEW 4,517b.
Rem.: Afr. hure dans ProtH 11609 [Taunt ount jour e nuyt erré Ke en Calabre sount aresté; E lour hure dount diviserent E lour escheles ordinerount] est pourvu au gloss. d’un «?» sans déf., et on apprend dans une note: «hure is meaningless. The original reading may have been host, but that woud leave the line a syllable short» (3,74). Cette remarque est gratuite. Je traduis le vers: Et alors ils organisèrent leur temps; l’att. est à ranger sous → ore1 (> lt. hora)(1)–- FEW 4,516b donne sous *hura afr. hurel “homme aux cheveux hérissés” (hap. 13es.) avec une note qui réfute la déf. “bouffon” donnée par Gdf. TL 4,1234 qui a une entrée comparable, réfute en plus le sens “héraut” proposé dans l’éd. (TournChauvD p. 175), en argumentant que le texte emploie en général hiraut pour désigner cet “officier publique…”. Mais dans le contexte, la présence d’un héraut est plus adéquate que celle d’un homme aux cheveux hérissés. C’est pourquoi nous avons rangé hurel à côté de hural sous → hiraut (DEAF H 482,16). Aliég. huron “amas de glaçons”, rangé dans FEW 4,516b également sous *hura, est attesté ca. 1440 chez Jean de Stavelot (MassartBTDial 18,373). Dans le FEW on trouve encore «alütt. hurouz m.pl. “blocs de glace dans une rivière” (14.jh.)». Cette donnée est tirée de Gdf 4,532a qui donne justement l’att. de JStav. La date erronée vient prob. du fait que Wartburg croyait que l’auteur liégeois appartenait au 14es.; à corriger.–- Dans le même article du FEW, on trouve ibid. 4,517a aflandr. apic. hourel “fagot de brindilles et de menu bois” qui n’y semble pas à la bonne place, mais qui se rattache plutôt au lt.tard. AUSERIA “osier”, v. → hourel.–- Il y a une certaine proximité et même coïncidence entre quelques dérivés de hure et le toponyme Herupe, Hurupe voire son adjectif herupois, hurepois, etc., cp. herupe, hurepel, etc., ci-dessous. La famille de hure n’a cependant rien à voir avec le nom propre désignant une région assez vaste, cf. BrasseurSaisn p. 281. Les entrées herupage “hérissé, farouche” dans Gdf 4,468c et *hurepage “struppig, übertr. wild” dans TL 4,1234 sont à supprimer.–- Stone 358a donne une att. pour agn. hurer “make of fur caps”, tirée d’une thèse London 1938 contenant des doc. 1298-1370 et que nous n’avons pas eu à notre disposition; à vérifier.
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(hure ca. 1174 SThomGuernW1 5587; RenR 14050; 14080; 14083; 14128; etc.; ; GarLorrP 2,229; NoomenFabl no 49,9 [= BodelFablN II 9 (Le vilain de Bailleul)]; MuleJ 696; FergF 4110; Bueve1S 4063; YderA 3370; CoincyI11V 1450; AucR XXIV 14; GaydonG 2612; AuberiT 161,6; 165,24; 166,17; MaugisV 797; 809; 855; ; PartonContG 795; NoomenFabl no 47,34; no 106,12 [= GautLeuL2 II 12]; etc.etc.HuntTeach 1,138, ⁠agn. huyre HuntTeach 1,122)
  • 1o“tête hirsute, poils de cette tête (en parlant d’une bête)” (dep. 4eq. 12es., RenR 14050; 14080; 14083; 14128 [La hure avec toute la pel Li a de la teste sevree (le roi Connin à Isengrin) Et antor le con si plantee Q’ainz puis ne la pot nus oster]; 18660 [La pel dou leu a tot la hure]; MuleJ 696 [d’un lion]; YderA 3370 [d’un ours]; AuberiT 165,24 [d’un sanglier]; 166,17 [id.]; MaugisV 797 [d’un serpent]; 809 [id.]; etc.; ; NoomenFabl no 106,12 [d’un ours]; SMarg7NH 264 [d’un dragon]; ClarisA 8382 [d’un loup]; 12132 [d’un sanglier]; 27955 [d’un loup]; EnfRenC 8961 [Or escoutez conment se figura: En la faiture d’un poisson se chanja, Devers la teste une hure leva, Les yeux ot rouges con feu qui flanboia]; RoseMLec 5945 [Li chahuans o sa grant hure]; [GodBouillBruxR 12509; etc. etc.], TL 4,1231 [l’att. de GarLorr sous la déf. générale]; Gdf 4,530b; FEW 4,515b)
  • hure “tête hirsute, poil de cette tête (en parlant d’un homme)” (dep. fin 12es., NoomenFabl no 49,9 [Il estoit granz et merveilleus, Et maufez et de laide hure. Sa fame n’avoit de lui cure; = BodelFablN II 9]; FergF 4110 [d’une ‘vieille’]; Bueve1S 4063 [d’un géant déformé]; AucR XXIV 14 [d’un valet]; GaydonG 2612; PartonContG 795; NoomenFabl no 47,34 (Les trois boçus); ClarisA 476 [d’un nain]; RoseMLec 15355 [Et li vilains croule sa hure Et se forsenne et seur sainz jure Qu’il l’ocierra sanz nul respit]; JRentiS XII 51 [= RomPast III 41,56]; EscanT 976 [d’un nain]; ChevFustSa 453; GodinM 15852 [Rois Mandaquins a la quenue hure]; PrunB 446, TL 4,1232; Gdf 4,530b; Lac 7,75a; FEW 4,517a)
  • ⁠par métonymie “personne caractérisée par sa hure (1340, JMoteVoieP 1303 [Lors m’aporta la laide hure (il est question de Avarice dans un contexte allégorique) Une seule croustele dure; Riens d’autre cose n’i goustai])
  • hure employé dans des noms propres⁠ (12961313, Taille1296M 44; 56; 138 [Guillaume hure, chapelier]; Taille1297M 36 [Guillaume hure, orfevre]; 49; 124; etc.; ; Taille1313M 32; 139; 183 [Guillaume hure, maçon])
  • faire (une/ la hure) “faire une mine grimaçante” (4eq. 12es.1408, GarLorrP 2,229 [li bon chien sunt entour li alés. Li pors les voit, s’a les sorcis levés, Les iex roelle, si rebiffe du nés, Fet une hure, si s’est vers eus tornés; Trestous les a ocis et afollés]; AuberiT 161,6 [Ains pautouniere ne fist tel desmesure, Qui de lés moi leva par nuit oscure. En l’orellier et povre couvreture Qu’ele me mist en mes bras a droiture. Ele a chapel, se me vout faire hure, Baignier m’a fait, dont je n’avoie cure]; [doc. 1408 [Lequel Bernart faisoit la hure audit Pauquaut par maniere de derision DC]], DC 4,266a; TL 4,1231 [l’att. de GarLorr sous la déf. générale]; 4,1233 [l’att. d’Auberi sans déf.]; Gdf 4,530b [se moquer pour l’att. d’Auberi et du doc. 1408, et “faire une mine sauvage” pour l’att. de GarLorr]; FEW 4,561a)
  • faire / porter grant hure “faire une mine prétentieuse, se vanter” (ca. 1224; ca. 1330, CoincyI11V 1450 [Mais tex fait moult le babuïn, Le papelart et l’ypocrite Qui dou bon vin de Pierrefrite Boit plus granz traiz et churelure Que tex fait grant chiere et grant hure]; ProprChosMirK XIII 52 [Il n’i a nul si biau pignié Que la mort n’ait tost despignié. Adonc la bele Emmelot Desdolera son dorenlot. Et tu, qui portes si grant hure(2), N’iras pas a la hure hure (→ hure2)], TL 4,1233 [l’att. de Coincy sous “faire une mine sauvage”]; Gdf 4,530b [l’att. de SThomGuern sous “poil qui couvre la tête, et tête d’homme ou de bête”])
  • 2o“bonnet de fourrure à poil” (ca. 11741430, SThomGuernW1 5587 [Le traïtur lu rei comence a demander. Quant ne porent le saint hors del mustier geter, Enz el chief de l’espee grant colp li vait duner, Si que de la corune le cupel enporta E la hure abati e granment entama; texte lt.: pileumque mucrone decussit; pileumque dejecit. Cf. la longue note de l’éd. p. 303]; HuntTeach 1,67; 1,122; 1,138; etc.etc.; etc.etc.; RenR; [PortBookS p. 109 no 597], TL 4,1233; Gdf 4,530b [l’att. de SThomGuern sous “poil qui couvre la tête, et tête d’homme ou de bête”]; Stone 358a; FEW 4,515b)
  • 3o“talus d’un chemin creux, d’un fossé” [cp. hurée ci-dessous] oïl septentr.⁠ (oïl septentr. 1331, PiérardMons 364,10 [remettre au point les fossés et les hures dou Monlt dou Parch]; 364,13 [onniier les fossés et les hures dou Mont dou Parch])
mfr. huree f.
  • “talus d’un chemin creux, d’un fossé” [cp. hure 3o ci-dessus]⁠ (oïl septentr. 3et. 14es.; 4eq. 15es., FroissChronK 5,299 [Quant il veit que il ne passeroit point a sen aise, il commença a tournyer autour dou fosset pour trouver le plus estroit, et tant alla qu’il le trouva; mais a cel endroit li fossés estoit nouvellement relevés: si estoit la huree trop roiste pour sallir son coursier, et, se il fust passet oultre, pour ce n’i estoient mies li aultre]; MolinetChron Gdf, Gdf 4,530c; TL 4,1234 [renvoi]; FEW 4,516a, encore wall., cf. FEW)
mfr. huron f.
  • 1o⁠nom donné aux paysans révoltés prenant part au soulèvement de 1358 et qui ont été appelés aussi → jacques(3) (1360, doc. 1360 [Comme Aliames de Maresquiel fust detenuz prisonniers… pour le souppechon de avoir esté en l’ost et bataille des hurons, nommez Jacques Bonzhommes, a l’encontre des nobles DC], DC 4,279c [sous Jacquei]; Gdf 4,532a; TLF 9,997a)
  • 2o⁠terme mépris pour désigner un personnage grossier⁠ (138016es., doc. 1380 [Comme les habitans de Villiers n Vermandois fuioient parmi laditte ville,… un appellé Jehannin Corbel dist publiquement: ces hurons de ceste ville ont il paour? DC], DC 4,279c [sous Jacquei]; Gdf 4,532a; TLF 9,997a; FEW 4,516b)
hurer v.
(hurer ca. 1185 AlexParHM 337,21; NoomenFabl no 101,23 (Wautier); RigomerF 15790; JumentDeableR 96; PartonG 8258 var. ms. fin 13es.; RenContr1R 247a; GirRossAIH 840; [PercefR 62,1860; PercefL2 IV 14; FroissPrisF 3020], heurer GirRossAIM 840)
  • 1o⁠v.a. “faire dresser les cheveux sur la tête” (2em. 13es., JumentDeableR 96 [Poor a grant, si a reson, Que deable tote creature Entour qui vet herice et hure], TL 4,1236; Gdf 4,531a; FEW 4,517a)
  • ⁠p.p. pris comme adj. “hérissé (en parlant de cheveux ou de poils)” (ca. 11851588, AlexParHM 337,21 [(l’armée grecque est menacée par un grant feu qui tombe du ciel) Cil de l’ost s’estormisent, qui criement les carbons; De lor escus se cuevrent, ce fu lor garisons, Et cil qui nul n’en orent, se tienent por bricons; Hurees ont les testes et testes [sic] et grenons, = AlexParA III 3167 Brullees ont les testes et barbes et grenons(4)]; NoomenFabl no 101,23 (Wautier) [Cousturielle usee, Poinille huree Et coulle entrapee, De con liepe enflee: De chou plus m’agree!]; RigomerF 15790; PartonG 8258 [Ains que Gaudins resoit montés Est molt ferus et molt hurtés, var. mss. 2eq. 13es.- 1em. 14es. et m. hastés; var. ms. fin 13es. et m. hurez, Lac “houspiller”]; RenContr1R 247a [en parlant de levriers, comme signe d’excitation]; GirRossAIH 840 [dyaubles hurez, = GirRossAIM diables heurés]; [PercefR 62,1860 [il estoit boussut et contrefait et avoit la teste huree et entremeslee de cheveulx chenus]; PercefL2 IV 14 [me vey et boçus et huré Et contrefait]], TL 4,1236; Gdf 4,531b; Lar 7,75a)
  • 2o⁠mfr. v.n. “dresser les cheveux sur la tête” (1373, FroissPrisF 3020 [(un lion qui a été pris) Ulule et plaint et ne fet cure De fresce char ne de pasture Qu’on li aport, ains crete et hure Et fort maudist L’eure, le jour et l’aventure Qui li fu si aspre et si dure; Car il mua sa noureture, Quant on le prist], TL 4,1236; Gdf 4,531a; FEW 4,517a)
ahuri p.p. pris comme adj.
  • “qui a une chevelure hérissée” (fin 12es., RobDiableL 2924 [Cil d’Arabe, et cil de Surie, La gent barbee et ahurie, Vinrent a la grant asamblee], Gdf 1,178b; FEW 4,517a; TLF 2,253a; BoulSed 3)
hureper v.
[ÉtymologieSauf dans l’att. de Bueve1S 3815 toujours employé comme p.p.; en mfr. aussi comme v.n. (LaurPremDecD 22) et v. pron. (ib. 664; 1009).]
(hureper RoisC IV Rg 1,8; JerusT 1819; AntiocheD 8257; MonRaincB 6220; ContPerc1tR 7790; BatLoqVulgB2 212; AnsCartA 5546; DurmG 3363; Bueve1S 3815; 5826; Bueve2S 3245; 4028; CourLouisCLe 267; GarMonglMe 4070; PamphGalM 262; PrunB 238, ⁠francoit. huruper AliscMH 6092, ⁠s.l. hurpeer LionBourgAIK 27143, ⁠francoit. uruper AliscMH 2951, ⁠s.l. huleper ChevCygneNaissBeaN 479; GodinM 18448; Apol3L 114,28, heruper mil. 12es. CourLouisLe 510; AliscRé 3125; MuleJ 506; ArtusS 19,35; ClarisA 11762; MonRainDB 6220 var., herupper Apol2L 31,9; 33,17)
  • ⁠v.a. “dresser (les cheveux, les poils)” (1ert. 13es.1604, Bueve1S 3815 [Quant il (Bueve) fu pres, si commence a hüer, Et cil (les lions) se lievent, Qui molt font a douter; Quant il le voient vers aus esperoner, Les grans cheveus prenent a hureper Et baïllier et la chiere lever Et estanpir et les grans dens mostrer, Vers lui en vont], TL 4,1235; Gdf 4,530c [range l’att. sous v.n.]; FEW 4,517b [1528- 1604])
  • ⁠p.p. hurepé “hérissé (en parlant de cheveux ou de poils, mais aussi, par métonymie, en parlant de personnes)” (mil. 12es.fin 16es., CourLouisLe 510 [L’en li ameine le roi Corsolt en piez, Lez et anchés, hideus comme aversier; Les eulz ot roges com charbon en brasier, La teste lee et herupé le chief, = CourLouiscLe 267]; RoisC IV Rg 1,8 [uns huem hurepez, texte lt.: vir pilosus]; AliscRé 3125; JerusT 1819; AntiocheD 8257; MonRaincB 6220; ChevCygneNaissBeaN 479; MuleJ 506 [Un vilain trestot herupé]; ContPerc1tR 7790; BatLoqVulgB2 212 [Grose ot la teste et lou poil hurepé]; AnsCartA 5546; DurmG 3363; Bueve1S 5826; Bueve2S 3245; 4028; GodinM 18448; ArtusS 19,35; MerlinslS 284,18; etc.etc.AliscMH 6092, TL 4,1235; Gdf 4,531a; Stone 358a; FEW 4,517a)
  • ⁠p.p. substantivé “personne hérissée” (déb. 14es., PamphGalM 262 [(Casté à Pamphile) ‘Fui de chi, va a te poupee!’ (Pamphile à lui) ‘Se moque ceste hurepee?’, cp. la note p. 111])
judéofr. herupe f.
[ÉtymologieCp. huppeupe, → hudhud, et le terme glosé, hébr. hpikud.]
(herupe fin 11es. RaschiD1 53,189; 54,7; GlLeipzig LevyTrés; GlParmePald LevyTrés; GlParmePale LevyTrés, harupe GlBNhébr302L 34,70)
  • “oiseau caractérisé par une touffe ébouriffée de plumes rousses qu’il porte sur la tête, huppe” (fin 11es.déb. 14es., RaschiD1 53,189 dans une glose de Lv 11,19 pour traduire hébr. hpikud “huppe” (cf. Gesenius 199a); 54,7 [glose de Dt 14,18; cf. Grünbaum Zeitschrift der Deutschen Morgenländischen Gesellschaft 31,207]; 54,7; GlBNhébr302L 34,70 [Lv]; GlLeipzig LevyTrés; GlParmePald LevyTrés [Dt]; GlParmePale LevyTrés [Dt], LevyTrés 130a)
hurepel m.
(hurepel AdHaleFeuillG 590 [c.s. sg. -piaus]; AnticlLudR 157, hurupel MenReimsW 336, hullepel 1243 MousketR 19239 [c.s. sg. -piaus]; 19242 [c.s. sg. -pés], hielepel AdHaleFeuillG 836 [c.s. sg. -piaus])
  • 1o“personne hérissée” employé comme surnom⁠ (ca. 1243; 1260, MousketR 19239 / 19242 [Quant li rois Henris l’aproisma Saciés que point ne li blasma. Ains a dit sa gent debout, Que Hullepiaus (Philippe-Auguste) vainteroit tout Et leur feroit une desjointe, Quar si fil estoient trop cointe, Et Hullepés preus li sanbla]; MenReimsW 336 [Phelipe Hurupel de Bouloingne], TL 4,1234)
  • 2o“oiseau caracterisé par une touffe ébouriffée de plumes rousses qu’il porte sur la tête, huppe” (1ert. 14es., AnticlLudR 157 [(dans une longue énumération d’oiseaux) La ravivoit li pellicans Du sanc de son ceur ses enfants. Li hurepel la remplumoient Pere et mere quant nu estoient(5).])
  • 3o“sorte de couvre-chef (p.-ê. garni d’une touffe de plumes?)(6) (pic. 1276, AdHaleFeuillG 590 [(Croquesot, le héraut de Hellequin, entre en scène) Me siet il bien li hurepiaus?(7)]; 836, TL 4,1235; Gdf 4,476b; Gay 2,43a; FEW 4,517b)
hurepelé p.p.
(herupelé YsLyonF 561, ⁠agn. herpelé PAbernRichR M 875, herplé JGarlUnH p. 169)
  • “hérissé (en parlant de cheveux ou de poils, mais aussi, par métonymie, en parlant de personnes)” (13es.; ca. 1270; ca. 1300, JGarlUnH p. 169 [hirsutus : herplé]; PAbernRichR M 875 [Le seigniur aprés s’en entreit En la chambre ou l’oysel (à qui on vient de couper la langue) esteit, E regarde l’oysel tut herpelé, E ses pennes desjunt e avalé, E la teste aval pendant Cum en maladie fut travaillant , gloss. et Stone “bedraggled” sans fondement]; YsLyonF 561 [dans un emploi allégorique en parlant de l’hiver], TL 4,1235; Stone 354b; FEW 4,517b)
mfr. mfr. hurelu m.
[ÉtymologieLe sens de ce mot qui n’est attesté qu’une fois comme expression d’une valeur minimale, est impossible à préciser. Même le rattachement à la famille de hure n’est pas assuré, bien qu’il soit possible d’employer le mot (désignant p.ex. une touffe) pour exprimer une valeur minimale. Cp. → hututu]
  • “?” employé dans la seule att. comme particule de renforcement de la négation⁠ (fin 14es., PelVieS 10283 [crier ne braire Ne me vaudroit un hututu, var. ms. fin 14es. hurelu])
(1) Cp. les att. rangées TL 6,1211,40ss. sous l’acception de “Zeit”.
(2) Sandqvist ProprChosZ p. 16 ne veut pas exclure que hure ait ici le sens de “coiffure de femme”.
(3) Cf., pour la chose, M. Mollat / Ph.+Wolff, Ongles bleus, Jacques et Ciompi. Les révolutions populaires en Europe aux XIVe et XVe siècles, Paris 1970.
(4) TL 4,1236 donne pour l’att. d’AlexParhM la déf. “versengt” [= qui a été roussi], qui convient bien au contexte, mais qui ne s’intègre pas au champ sémantique de la famille de hure. Le sens de “hérissé” peut tout de même se défendre.
(5) Cette idée est courante dans les bestiaires, cp. PhThBestWa 2575ss.; BestGuillR 821ss.; BestAmOct 2760ss.; etc.
(6) Pour la seule att. on a proposé également les sens de “masque” et de “capuchon” et même les deux à la fois, cf. Ph. Ménard Littératures 9 / 10 p. 9 («il ne faut peut-être pas dissocier les deux sens […] de “masque” et de “capuchon”. Ils ne s’opposent pas véritablement. Un masque peut se prolonger par un capuchon au-dessus de la tête».)
(7) Pour le caractère rituel de cette question posée entre la maisniee Hellequin (en lt.: sedet mihi bene capucinum?), cf. G. Cohen MélHœ 113-115.