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rédaction: Thomas Städtler
infinit adj.
[ÉtymologieEmprunté au lt. ĪNFĪNĪTUS “qui n’a pas de limites” (ThesLL 71,1425), mais employé aussi comme terme de grammaire au sens de “indéfini” (ib. 71,1428); pour le mlt. cf. LathamDict 1,1355c. –- En afr., presque toutes les att. connues se terminent en -it/e/s, et ce n’est qu’à partir du 14es. que tombe le t qui ne se prononçait plus dans la forme masculine. Ce résultat a pu être considéré comme appartenant à la famille de finir et son p.p. fini.
Rem.: Gdf 4,579a et, par la suite, TL 4,1384 et FEW 4,669b, donnent infinité adj. “infini”, tiré de PelAme impr. Instit. fo 139a: Car infinitee est la place Et immensurable l’espace. Le vers en question correspond à PelAmeS 9191 Infinitë est la place, leçon préférable qui nous fait ranger l’att. sous infinit, v. ci-dessous. — Mfr. infinicion f. “qualité de ce qui est infini” est enregistré dans TL 4,1384 avec renvoi à Gdf qui cite le mot d’après l’éd. 1489 d’OresmePol. Le mot n’est pas dans OresmePolM, la date de 1489, adopté par le FEW, semble donc correcte.
]
(infinit 1214 AngVieGregM 1791 [f.pl. -ites]; doc. 1285 FossierCh no193 p. 540 [ms.sg. -ites]; ManuelPechF 9267 [f.sg. -ite]; JobG 1126 [f.pl. -ites]; BiblePar GdfC [f.pl. -ites; m.sg. -it]; EvastL p. 307; 308; 310 [f.sg. -ite, 3 att.]; etc.; ; doc. 1311 YearbEdwiiT 4,139 [ms.sg. -ite]; Livre Royal BEC 62,338; [PelAmeS 9191; JFevVieilleC 1527 [f.sg. -ite]], infini DonatgS 27; [MirNDPersP XVI 1623; XXI 1253; AmphYpL2 gloss. p. 292; OresmeEthM p. 162; 545], infeni DonatgS 18; [MirNDPersP XL 1110])
  • 1o“qui n’a pas ou qui paraît ne pas avoir de limites, infini” (dep. 1214, AngVieGregM 1791; doc. 1285 [ms. fin 13es.] FossierCh no193 p. 540 [trecheries, fuites, bares et grietés et tant d’autres inconveniens que trop lonc et infinites seroit du raconter]; ManuelPechF 9267 [infinite bunté En Jhesu Crist seit trové]; JobG 1126; BiblePar GdfC (2 att.); EvastL p. 307; 308; 310 (3 att.); ; doc. 1311 YearbEdwiiT 4,139; Livre Royal BEC 62,338; [PelAmeS 9191; MirNDPersP XVI 1623; XXI 1253; AmphYpL2 gloss. p. 292; JFevVieilleC 1527; OresmeEthM p. 162 [v. le contexte sous infini m. ci-dessous]; 545; MirNDPersP XL 1110 [Ha! Sire, aiez de moy mercy, Que par vostre peine fenie A la gloire, qu’est infenie, Puisse venir]], TL 4,1384; GdfC 10,13b; AND 362b; TLF 10,189a; FEW 4,669b)
  • 2o⁠t. de gram. “qui n’est pas concrétisé, qui est indéfini” (2em. 13es. [ms. déb. 14es.]2em.13es [ms. déb. 14es.]; déb. 15es., DonatgS 18 [Quantes qualités de pronon sont? .ij. Quelles? La fenie qui rechoit persone, si come ego, tu, ille, l’infenie qui ne rechoit pas persone, si come quis, que, quod]; 27 [l’infinitif est infini en nombre et en persones]; [DonatOxfS 44], TL 4,1384 [ThurotEx 184 = DonatgS 27]; StädtlerGram 225)
infinitement adv.
[ÉtymologiePour les var. en -ite- et -ie-, v. le commentaire ci-dessus.]
(infinitement EvastL p. 310; 311; 312; etc.; ; [EvrartContyAr Gdf], infiniement OresmeCielM I 18,20; 18,51)
  • “d’une manière illimitée” (fin 13es.; dep. ca. 1370, EvastL p. 310 [O souverain bien, seule [est] ta bonté en infinite grandece, et en eternité, et en pooir, car nule autre bonté n’a par coi ele puisse estre infinite, eternel et puissant infinitement]; 312; 313; etc.; ; [OresmeCielM I 18,20; 18,51; EvrartContyAr Gdf], Gdf 4,579b; FEW 4,669b)
mfr. infini m.
  • “ce qui n’a pas ou ce qui paraît ne pas avoir de limites, infini” (dep. 1370, OresmeEthM p. 162 [Infini, c’est chose infinie senz fin et senz terme ou innombrable]; ib.; 545, TLF 10,189a; FEW 4,669b [dep. ca. 1570])
infinité f.
(infinité 4eq. 12es. SBernCantG 10,51; AngDialGregO 19309; AngVieGregM 714; CoincyNatJesuR 247; GuillTroisMotsR 253 [ms. infonté]; PAbernLumH1 12844; ManuelPechF 9269; EvastL p. 308; GlBrux9543R XCIV [-teis]; JMeunConsD V P 6,20; MirNDPersP VIII 677; [DenFoulB4 II 21,35; 22,25; 22,105; etc.; ; DeschQ 1,239,6], enfinité AmbroiseP 11279)
  • “ce qui n’a pas ou ce qui paraît ne pas avoir de limites, infinité” (dep. 4eq. 12es., SBernCantG 10,51; AmbroiseP 11279 [en la vile tanz pors troverent, Que il ocistrent e tuerent, Que ço fu une enfinité]; AngDialGregO 19309 [E cil lors, por ço qe quida Plus longement vivre, aüna De pecune un[e] infinité, Mais quant trestot fut aüné, Tant par soudeement morut]; AngVieGregM 714; CoincyNatJesuR 247; GuillTroisMotsR 253; PAbernLumH1 12844; ManuelPechF 9269 [ki cuntredit le infinité Cuntredit la deïté]; GlBrux9543R XCIV; JMeunConsD V P 6,20; MirNDPersP VII 677; [DenFoulB4 II 21,35; 22,25; 22,105; 22,110; DeschQ 1,239,6], TL 3,336; 4,1384; GdfC 10,13c; AND 362b; FEW 4,670a)
finité f.
[ÉtymologieRefection sur la base d’infinité; cp. mlt. finitas, LathamDict 1,950a. –-A séparer de finité “affinité” (v. → affinité) que Gdf 4,11c traite sous la même entrée. –- L’att. d’Evast citée par Gdf avec la déf. “qualité de ce qui est fini” est à supprimer, EvastL p. 310 donne la bonne leçon quantité finite.]
(finité RutebElisF 231, finitei RutebElisZ 229, finiteit ca. 1225 SGraalIVEst Gdf(1))
  • “grand nombre (qui peut paraître sans limite)” ([ca. 1225] ms. 13es.; 3eq. 13es., SGraalIVEst [Et lor contet la grant finiteit de gent qui est en la terre Gdf]; RutebElisF 231 [Puis orrez en la fin du livre, Se Jhesucriz santé me livre, Miracles une finité Que cil de sa voisinité, Qui furent creable et preudomme, Proverent a la cort de Romme], Gdf 4,11c; FEW 4,670a)
(1) Le passage en question n’est pas dans SGraalIVEstP, et nous n’avons pu le trouver dans SGraalIVS.