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rédaction: Thomas Städtler
infortune f.
[ÉtymologieEmprunté au lt. ĪNFORTŪNIUM “malheur” (ThesLL 71,1481; cp. pour le mlt. LathamDict 1,1361c(1)) avec influence, pour la forme, de → fortune (attesté dep. 12es.). Pour infortuner cf. mlt. infortunare (LathamDict 1,1361c) et infortunatus p.p. déjà en lt.class. (ThesLL 71,1480).]
  • “événement qui arrive par un manque de fortune, état qui en résulte” (dep. ca. 1364, OresmeDivC p. 84; OresmeEthM IX 15 p. 490; IX 15 p. 491 [Donques nous diron que en infortunes il est plus necessaire avoir amis que il n’est en bonnes fortunes]; IX 15 p. 492; ; JFevVieilleC 1352; Bersuire; EchecsAmK 1449 [S’il est cheüs en pourvreté Qu en mesaventure aucune, Pense, que c’est pour l’infortune De s’amie, et ainsi l’encouppe Et tiengne que c’est par sa coulpe]; FroissChron Lac, TL 4,1387; GdfC 10,14c; Lac 7,87b; TLF 10,213b; FEW 3,736b [sous fortuna])
infortuner v.tr.
  • “priver de fortune” (dep. 1350, GilMuisK 2,115,26 [Dieu doit on amer, car chius poet fortuner Et les biens(2) fortunés poet bien infortuner]; [OresmeDivC p. 74; p. 100; OresmeEthM IX 15 p. 491; IX 15 p. 493; FroissChronL 3,185; 8,44], TL 4,1387; Gdf 4,581a; FEW 3,736b [sous fortuna])
  • ⁠p.p. subst. “celui qui est privé de fortune” (dep. 1370, OresmeEthM IX 15 p. 490; IX 15 p. 491 [Car quant les infortunés sont tristes, leur tristece est alegiee par ce que leur amis se contristent et doloient avecques eulz], GdfC 10,14c; TLF 10,214a; FEW 3,736b [sous fortuna])
mfr. infortuneux adj.
(infortuneux fin 14es. FroissChronK 14,65 [f.sg. -euse]; MelusArrS p. 256 [f.sg. -euse])
  • “qui est privé de fortune” (fin 14es.; 1393, FroissChronK 14,65 [Ce fut une moult merveilleuse chose et infortuneuse selon ce que je suis infourmé]; MelusArrS p. 256 [Las! Mon amy, or sont noz amours tournees en hayne, noz doulceurs en durté, noz soulaz et noz joyes en larmes et en plours, nostre bon eur en tres dure et infortuneuse pestillence], TL 4,1388; Gdf 4,581b)
mfr. infortuneement adv.
  • “sans fortune” (139316es., MelusArrS p. 163 [Puis qu’il m’est ainsi infortuneement advenu, j’ayme mieulx ma mort que a plus vivre, = MelusArrsB p. 227 infortueusement que Gdf 4,581b corrige en infortuneusement], Hu 4,632a)
(1) Mlt. infortuna n’est attesté que ca. 1404, cf. ib. 1361b, et peut être un reflet du fr.
(2) L’éd. donne bien, faute de lecture. Le ms. donne biens (information de T. Matsumura).