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Add. & Corr.
jeügne m.
[ÉtymologieDu lt. JĒJŪNIUM “privation de nourriture” (ThesLL 71,248,16); mlt. v. LathamDict 1,1501b (dès ca. 540) et DC 4,285c. Lt. jējūnium vit dans pratiquement toute la Romania: aocc. jejuni “jeûne” (13es. et 14es., Lv 4,257a); jejuni “id.” (13es. et 14es., Rn 3,596b; Lv 4,257a; FEW 4,33b: dial. mod.); cat. dejuni “id.” (1em. 13es., Homil. Griera 1917, 11,3, CoromCat 3,53b «forma mig-sàvia»); aarag. jejunio “id.” (déb. 13es., R 16,382,1); aussi sard. et ait., v. FEW 4,33b. Bret iun (var. yeun, yun) vient directement du lt. jējūnium, v. JacksonBret § 217; FEW 4,34a.
En afr., lt. jējūnium vit sous deux formes: une forme savante, → jejunie, et la forme héréditaire *jeügne. Il faut supposer que les formes en -ie, jeünie, geünie et junie, attestées dans des textes bibliques norm. et agn., sont des formes latinisantes et qu’elles se sont prononcées avec l’accent sur le radical(1). TL 4,1681, qui ne connaît pas les formes héréditaires en -gne, indique la prononciation en donnant comme en-tête jëúnie, jejúnie, júnie [jëunie et jejunie à distinguer; ‘s.m. (ou f.)’: à corr.]. FEW 5,33b enregistre jeünie m. à tort comme emprunt.]
(geügne PParPs GdfC, gioigne TroisEn GdfC(2), jugne RègleSBenNicH 2909, agn. jeünie PsCambrM 108,25; PsOxfM 68,13(3); 108,23; ElucidaireiiiD I 177 M, geünie PsOxfM 108,23 var. ms. déb. 13es., norm. agn. junie déb. 12es. EpreuveJudicG 1; PsCambrM 68,12; RoisC III 20,4; HArciPèresO 2522(4))
- ◆“privation de nourriture partielle ou totale, volontaire ou non (souvent comme pratique religieuse), jeûne” (déb. 12es. – déb. 14es., EpreuveJudicG 1; PsCambrM 68,12; 108,25; PsOxfM 68,13; 108,23; RoisC III 20,4 [li reis en out forment grant poür e out tute sa fiance en nostre Seignur e fist faire junie par tute Juda. E fist assembler le pople pur Deu requerre que merci lur feïst, = RoisL 340]; ElucidaireiiiD I 177 M; RègleSBenNicH 2909; TroisEn GdfC; HArciPèresO 2522; PParPs GdfC, TL 4,1681; GdfC 10,44a [sub jeune]; AND 372a(5); FEW 5,33b)
(1)
Cp. testimonie, var. de → testemoigne, attestée dans PsOxfM 18,8; 88,36; 121,4, EdConfVatS 1396 et SThomGuernW 2423; 3427; 4523 (textes et mss. agn.).
(3)
L’éd. donne jejunie: à corr. (collation Meister).
(4)
Cette graphie immédiatement à côté de juine (2519; 2525), v. jeüne sub → jeüner.
(5)
Sous june1 se trouve une forme junie, sans attestation.