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joïr v.
[ÉtymologieDu lt.vulg. *GAUDIRE qui remonte au lt.cl. gaudēre “se réjouir, éprouver de la joie” (ThesLL 63,1701). Déjà à l’époque classique on a quelques formes fléchies avec -i- atone (ThesLL ib.; StotzForm VIII § 105), où l’on ne peut pas parler nécessairement d’un changement de conjugaison(1). Gaudēre / *gaudire continue à vivre dans plusieurs langues romanes, cp. it. godere (dep. av. 1237, CortZol 508a; Battaglia 6,950c), engad. giodair, sursilv. guder, etc. (DiczRGr 7,267b), aocc. gaudir, gauzir, jauzir (dep. mil. 12es., Rn 3,443a; Lv 4,251a), cat. gaudir, galdir (dep. fin 14es., CoromCat 4,541b; AlcM 6,129b) et port. gouvir (dep. 13es., Mach3 3,167a [«estava antiquado no séc. XVI»]).
Dans la famille de joïr, nous avons regroupé plusieurs mots que l’on pourrait rattacher aussi à la famille de → joie (cf. joier, joiance, joiable, etc., de même les dérivés conjoier, conjoie, enjoier, etc.) ou à celle de → jeu (cf. joieler). Il fallait faire un tri pour classer ces mots très proches par la forme et par le sens: on trouvera du moins ci-dessous les matériaux permettant de poursuivre la discussion. –- Parfois il y a de même une certaine confusion chez les éditeurs concernant le rattachement de certaines formes à joïr ou à joër et leurs familles, cf. EneasS1 3543 joeit, gloss. sous joïr “se réjouir”, à ranger sous joër 1o v.tr. + c.o.i. “s’amuser, se divertir avec (qn)”; BenDucF 23539 jorront, gloss. sous joer “plaisanter, prendre en plaisantant”, à ranger sous joïr 2o v.pron. à valeur neutre “éprouver du plaisir (de qch / qn)”; NoomenFabl no 31,80 joïssiez, gloss. sous soi joer de “se moquer de”, à ranger sous joïr 3o v.tr. + c.o.i. “tirer profit de”; JPrioratR 3870 s’an joie, gloss. sous joer “jouer”, Gdf et FEW sous enjoier “se rejouir”, rangé ici sous enjoier 3o “l’emporter sur (qn)”; etc.etc.; cf. aussi la note de Sandqvist BenDucF 4,116 au v. 27724.
Rem.: Dans AND 369b, on trouve sous joïr l’acception de “to feel, experience” pour la seule att. de MirAgn2K XIII 9 [vus cunterai… De une abbesse, ke fu mult orgoiluse, Dedeignant & suspeçunuse. En le ordre trop ardante esteit, E sanz descreciun mult feseit; Pur la reddur ke il juïrunt Tutes le sorurs li haïrent]. Comme cette acception serait assez insolite dans la famille, nous proposons de lire Pur la r. ke il i virunt, cp. TL 11,232,41 i vëoir “etw. in etw. sehen, erblicken, erkennen”. –- Dans AND 369b, on trouve aussi la seule att. de la graphie guïr, tirée de SMarg4R 70. Or, dans l’éd. on lit gisir, sans remarque, et le vers en question n’a pas appelé de correction de la part de Clandfield R 96,566. Prob. bévue. –- LebsanftGruß 458 donne la tournure biau et joï (sans déf.) pour AmYdR 3048 Li ostes vient encontre li, Biau la salua et joï, où joï n’est pas p.p. pris comme adj., mais ind. parf. 3 de joïr au sens de “accueillir chaleureusement…”, v. 1o ci-dessous. –- ContPerc2qR 21287 donne ses ostes ne lioit mie qu’il faut lire, avec CorleyCont 133, ses ostes nel joït mie; à ranger ici. –- Ruelle R 101,372 essaie d’expliquer juhie de YsLyonB XXXVI 35 (= YsLyonF 1721) comme p.p. de joïr au sens de “user”. Or, il n’a pas vu la note au v. 862 de YsLyonF: il s’agit d’un p.p. de joër au sens de “perdre (qch.) au jeu”, v. sous → joër 3o. La distribution des dérivés préfixés en a-, en- et es- est toujours problématique, cf. W. Rothwell R 94,241-250. Comme une distinction valable est difficile à faire et comme nous attendons toujours une étude approfondie sur le fonctionnement de la préfixation, nous avons séparé de façon purement formelle les différents dérivés. [Une politique contraire est pratiquée dans AND2 où toutes les formes avec a- et en- sont rangées sous es-.] –- Dans QuatreFilles1bL 795 on lit: Or fu li lions esjoez (= aL esjoés) Dont Sanses li fors fu loés, avec une note de l’éd. au glossaire: «Le sens [d’esjoez] n’est pas clair, mais le contexte fait supposer une allusion à Judic. 14,6: Samson… dilaceravit leonem». Cette idée s’impose en effet, mais on ne voit pas à quelle famille de mots on pourrait rattacher esjoer. Dans celle de → joe, on trouve pic. éjoé “qui a perdu l’embonpoint” (FEW 4,7a), mais dans ce cas esjoer (*“arracher la mâchoire (à qn)”) serait très isolé. Un rattachement aux familles de → joër ou joïr, possible sous le point de vue de la forme, ne va pas sémantiquement. –- Le glossaire de BartschHorning donne renjoir “se réjouir”, forme normalisée pour rangoir du texte (ind. prés 6 rangoissent). Le vers en question correspond à CligesG 2777 Et li autre si s’an rangoissent ⟨: conoissent⟩, le verbe est à rattacher à la famille de lt. ANGUSTIARE, v. → angoissier.]
Rem.: Dans AND 369b, on trouve sous joïr l’acception de “to feel, experience” pour la seule att. de MirAgn2K XIII 9 [vus cunterai… De une abbesse, ke fu mult orgoiluse, Dedeignant & suspeçunuse. En le ordre trop ardante esteit, E sanz descreciun mult feseit; Pur la reddur ke il juïrunt Tutes le sorurs li haïrent]. Comme cette acception serait assez insolite dans la famille, nous proposons de lire Pur la r. ke il i virunt, cp. TL 11,232,41 i vëoir “etw. in etw. sehen, erblicken, erkennen”. –- Dans AND 369b, on trouve aussi la seule att. de la graphie guïr, tirée de SMarg4R 70. Or, dans l’éd. on lit gisir, sans remarque, et le vers en question n’a pas appelé de correction de la part de Clandfield R 96,566. Prob. bévue. –- LebsanftGruß 458 donne la tournure biau et joï (sans déf.) pour AmYdR 3048 Li ostes vient encontre li, Biau la salua et joï, où joï n’est pas p.p. pris comme adj., mais ind. parf. 3 de joïr au sens de “accueillir chaleureusement…”, v. 1o ci-dessous. –- ContPerc2qR 21287 donne ses ostes ne lioit mie qu’il faut lire, avec CorleyCont 133, ses ostes nel joït mie; à ranger ici. –- Ruelle R 101,372 essaie d’expliquer juhie de YsLyonB XXXVI 35 (= YsLyonF 1721) comme p.p. de joïr au sens de “user”. Or, il n’a pas vu la note au v. 862 de YsLyonF: il s’agit d’un p.p. de joër au sens de “perdre (qch.) au jeu”, v. sous → joër 3o. La distribution des dérivés préfixés en a-, en- et es- est toujours problématique, cf. W. Rothwell R 94,241-250. Comme une distinction valable est difficile à faire et comme nous attendons toujours une étude approfondie sur le fonctionnement de la préfixation, nous avons séparé de façon purement formelle les différents dérivés. [Une politique contraire est pratiquée dans AND2 où toutes les formes avec a- et en- sont rangées sous es-.] –- Dans QuatreFilles1bL 795 on lit: Or fu li lions esjoez (= aL esjoés) Dont Sanses li fors fu loés, avec une note de l’éd. au glossaire: «Le sens [d’esjoez] n’est pas clair, mais le contexte fait supposer une allusion à Judic. 14,6: Samson… dilaceravit leonem». Cette idée s’impose en effet, mais on ne voit pas à quelle famille de mots on pourrait rattacher esjoer. Dans celle de → joe, on trouve pic. éjoé “qui a perdu l’embonpoint” (FEW 4,7a), mais dans ce cas esjoer (*“arracher la mâchoire (à qn)”) serait très isolé. Un rattachement aux familles de → joër ou joïr, possible sous le point de vue de la forme, ne va pas sémantiquement. –- Le glossaire de BartschHorning donne renjoir “se réjouir”, forme normalisée pour rangoir du texte (ind. prés 6 rangoissent). Le vers en question correspond à CligesG 2777 Et li autre si s’an rangoissent ⟨: conoissent⟩, le verbe est à rattacher à la famille de lt. ANGUSTIARE, v. → angoissier.]
(joïr LapidffS 372; GrantMalS2 82f; ProvSalSanI 4240; 5074; 7523; BrutA 3596; 8020; ThebesR 878 [= ThebesC 862]; FloreAK 3171; EneasS1 4335; 8617; MarieYonW2 228; RouH ca 170; II 1667; II 4307; BenTroieC 4827; 4878; 10141; etc.; ; HornP 1720; 2064; 3582; etc.; ; BenDucF 410; 503; 3141; etc.; 4007; AdamE 125; 398; 527; etc.etc.GrantMalS2 82f, joÿr BrittN 1,294; TristNantS 9768; [ModusT 116,106; CartPercyM p. 297], joiir ChardryPletM 564; EdConfCambrW 3313; JacCambrR IV 19, joyir doc.1266 DocVosL 114,11, johir Aiol1F 3953; AdgarK VIII 83, jouïr DeschQ 2,41; GaceBuigneB 6734; MenagP 1,165, jouÿr TristNantS 10412, juïr JPrioratR 5100, goïr 1erq. 12es. BrendanW 566; 670; 856; etc.; ; GaimarB 1248; 3912; ProvSalSanI 7450; FloreaK 2504; AlexParhM 49,18 [2 fut. goras = AlexPara I 1798 jorras]; BlondNesleL XXIII 42; SaisnaB 407 [3 ind. prés. got]; HistAncJ 456 [5 fut. goïrés]; DurmG 8852; MoniotArrD XXX 27; XXXV 24; AucR XIII 10; ArtusS 140,28 [6 ind. imparf. goïssoient]; HuonDescrL 132; etc.etc.AdHalePartN XII 42, gouïr MahieuW I 12; II 36; V 45; [BrunMontM 2895])
- ◆1ov.tr.(2) “accueillir chaleureusement, faire fête” (1erq. 12es. – 1377, BrendanW 566 [Avez oïd Cum cist angele nus unt goïd ?]; 670; 856; etc.; ; PhThBestWa 2343; GaimarB 1248; 3912; ProvSalSanI 5074; BrutA 8020; ThebesR 878 [= ThebesC 862]; FloreaK 2504; RouH II 1667 [Donc prist li roiz le duc, sel baisa et joï(3)]; BenTroieC 4827; 4878; 11732; etc.; ; HornP 1720; 4495; BenDucF 410; 503; 3141; 4007 [moct sui desiros De lui joïr, de lui veer(4)]; etc.; ; GautArrErR 6392; etc.etc. [attesté largement en afr.(5)], TL 4,1742,29; 4,1744,51; Gdf 4,651b; AND 369b; Lac 7,110b; FEW 4,75b)
- ◆emploi pron. à valeur réciproque “accueillir chaleureusement l’un l’autre” (ca. 1170, BenTroieC 10141 [Mout s’acolerent e joïrent E lor chiers aveirs s’entrofrirent]; 25852 [Joïz se sont e embraciez])
- ◆joï p.p. pris comme adj. “qui est bienvenu” (1erq. 12es.; déb. 13es., LapidffS 372 [Quel ke jagunce um ait sur sei, …Mult poit aler segurement: …a ostel kant il viendra, Amez e joïz i sera]; GuillPalMa 570 [Molt voelent bien que lor paroles, Soient sages u soient foles, Aient lor lieus, soient oïes Et chier tenues et joïes], AND2 518b)
- ◆joïr v.tr. [par métonymie] “couvrir de caresses” (ca. 1170 – fin 13es.(6), BenTroieC 28760 [Iço retrait dans Ulixés Que il chaï es mains Circés, Mais ne li pot pas eschaper… O sei le couche: mout li plaist Qu’il la joïsse e qu’il la baist; E si fait il, c’est la verté. Ainz que li meis fust trespassé Fu ele de lui grosse e preinz]; ContPerc2eR 27718; 30487; WaldefH 13290; Bueve3S 99 [= Bueve2S 152var.]; 1352; AuberiT 49,24; 162,24; JacAmArtK 2244 [Or ai parlé dusc’al delit C’on fait et en cambre et en lit, Conment on s’i doit maintenir Et son ami en lit joïr]; GilebBernF XII 31 [D’amors ne doit estre honorez Hom qui ne set bons devenir; Ainz doit estre a tel fuer menez Que dame ne le doit oïr, var. ms. fin 13es. joïr(7)], TL 4,1744,26; Gdf 4,651b(8); FEW 4,75b)
- ◆emploi pron. à valeur réciproque “échanger des caresses” (ca. 1139, GaimarB 192 [il avint a une nuit Qu’il firent primes lur deduit. Aprés iço si s’endormirent. Mult s’entramerent e joïrent])
- ◆v.tr. + c.o.i. joïr a qn “causer du plaisir, de la joie à” (1ert. 13es., DurmG 2482 [Quant il li voit tel semblant faire, Ce ne li puet joïr ne plaire])
- ◆joï p.p. pris comme adj. “qui cause du plaisir, de la joie” (ca. 1160 – 3et. 13es., FloreAK 3171 [Tot li baron de la cité A la feste sont assenlé. Cele feste fu mout joïe Et bele et boine et mout jolie]; MonGuill2C 3422; AliscRé 2668; GaceBruléD XXII 2; EnfGodM 2708; OrsonP 303; AyeB 181; GirVianeE 110; HerbCandS 9603 [Lo roi conta de la chambre joïe Coment el est et faite et establie (il est question de la chambre merveilleuse, dans laquelle personne ne meurt)]; AnsCartA 8976 [Poitou, une tere joïe]; Bueve2S 121 [= Bueve3S 80]; MorPhilP 6596; JerusMGodG 1936; JerusBaudG 5489; MaugisV 6251; etc.etc.FloreAK 3171 [Tot li baron de la cité A la feste sont assenlé. Cele feste fu mout joïe Et bele et boine et mout jolie], TL 4,1746; Gdf 4,651c [quelques att. sous “joyeux, réjoui”]; FEW 4,76b)
- ◆2ov.intr. “éprouver du plaisir, de la joie” (dep. 2eq. 12es., GrantMalS2 82f [Assez est sosduiz Qui joie en dolors]; AdamE 125; EstFougL 768; SBernCantG X 10; X 61; GarLorr Gdf(9); EructavitJ 1107 [En nule fin ne puet joïr Cil qui ne feit mais que l’oïr, Que maintenant a oblïé Celui qui l’a feit et crïé]; LapidffS p. 321 ajout ms. fin 12es.; ContPerc1eR 1791; SimFreinePhilM 10; MeraugisF 2907; DurmG 902; MoniotArrD VI 14; XXXV 24; etc.etc.GrantMalS2 82f [Assez est sosduiz Qui joie en dolors], Gdf 4,651c; Lac 7,110b)
- ◆prov. Qui de loing garde / voit, de pres joït (ca. 1200 – 14es., AthisH 7865; Pères5L 1709; AssJérJIbE p. 712; ThebesC app. V 9592; ProvM 1899(10), TL 4,1741,1)
- ◆inf.subst. “fait d’éprouver du plaisir, de la joie” (4eq. 12es., GarLorrI 4819 [Tot avendra quan que doit avenir ! Les morz as morz, li vif aillent as vis ! Duel sor dolor, ne joie sor joïr(11), Ja nus frans hom ne le doit maintenir]; 12329 [même vers], Lac 7,110b)
- ◆joï p.p. pris comme adj. “qui éprouve du plaisir, de la joie (de qch.)”(12) (mil. 12es. – 1em. 13es., ProvSalSanI 4240 [Ke pot plus demander nulx hom Ke trestot aveir sun ben ? De toz bens ert si replenie, D’enor e de deliz joïe, Ne li menberat de soffraite]; 7450; AlexParA IV 437; BlondNesleL XXIII 42; ChevCygneNaissBeaN 1741; ChardryDormM 1883; GaceBruléD XXXIII 45 [Maiz amours qui n’est joïe Ne puet cuer esleecier]; BueveAgnS 2753; GuillVinM I 7; XXV 25; EstormiN 139, TL 4,1745,42; Gdf 4,651c [quelques att. sous “joyeux, réjoui”]; AND 369b; FEW 4,76b)
- ◆v.tr. + c.o.i. joïr a / de / en qch. / qn joïr a joïr de joïr en “éprouver du plaisir, de la joie (de qch. / de qn)” (dep. mil. 12es., ProvSalSanI 7523 [Ço dunt folx hom ad desirer, Li est son chemin dreiturer. …Il ne fait ren, ço li est vis, Ke l’um ne li atort a pis, E joist de ço k’at coveité, Se torne a mal u a peché(13)]; BrutA 3596; EneasS1 4335; 8617; RouH II 4307; BenTroieC 17033; 29679; ErecFr2 226; HornP 2064 [vus estes la rien dunt joe plus pus joïr]; BenDucF 20619; AdamE 527; Aiol1F 3953; CligesG 4536; EstFougL 929; MarieFabW 51,27; etc.etc.; ProvSalSanI 7523 [Ço dunt folx hom ad desirer, Li est son chemin dreiturer. …Il ne fait ren, ço li est vis, Ke l’um ne li atort a pis, E joist de ço k’at coveité, Se torne a mal u a peché(14)]; EnanchetF 70,4 [si vos conoissiez moi joïr por jantilece des costums, texte lt.: si ergo conoscas me morum nobilitate gaudere(15)]; etc.etc. [attesté largement en afr.](16)], TL 4,1740; 4,1741(17); Gdf 4,651b(18); GdfC 10,48a; AND 369b; Lac 7,110b; FEW 4,75b)
- ◆prov. Qui lui pert d’autrui ne joït (13es. – 14es., ProvM 1973; HuonDescrL 132; VMortAnW 38,12; RicheLadre 2982 [TM])
- ◆v.pron. à valeur neutre (+ c.o.i.) soi joïr a / por / de qch. / qn soi joïr a soi joïr por soi joïr de “éprouver du plaisir, de la joie (de qch. / qn)” (ca. 1170 – 14es., HornP 4374 [Tiel (des hommes bien-aimés) vus i mustrerai dunt mut vus joïrez]; BenTroieC 29679; BenDucF 18610; 23539; RègleHospCamS 1128; FlorebK 286 [Quant ele vit celui venir, Le cuer se volt por lui joïr]; EscoufleS 1392; ChardryPletM 564 [ne vus serreit mie a gas De issi nestre e tost morir Ke plus n’en pussez vus joiir De cest secle ki veent e fu, Cum icil ki est chanu, avec traduction de l’éd. ‘it would be no joke for you to be born thus and to die young (so) that you could not enjoy this ephemeral life more than an old man (would)’]; SimFreinePhilM 741; HermValS 6632; etc.etc.ProvM 1973, TL 4,1742; AND 369b; FEW 4,75b)
- ◆v.pron. à valeur neutre “éprouver du plaisir, de la joie” (dep. ca. 1170, HornP 3582 [par prendre mari se doüst si joïr(19)]; BenDucF 29559; AdamE 125; SimFreinePhilM 741; SGenB 615; JPrioratR 5100 [Et si repoons nos juïr Se il qui sont nostre adversaire Façoient de ce le contraire])
- ◆v.tr. + c.o.i. joïr de (qn) “éprouver du plaisir (avec qn) (en parlant des plaisirs d’amour)” (dep. 4eq. 12es., BlondNesleL XVIII 52 [Si desir Qu’a son plaisir Puisse de li joïr, Quar autrement ne la quier enganer]; AucR XIII 10; ComtePoitM 57 [Por mil fies d’or fin son pois Ne lairoit ele autrui joïr Des menbres dont j’ai mon plaisir (le comte de Poitiers parle de sa femme)]; GilebBernF XII 16 [Cil alieve son hontage Qui par force et par outrage Veut d’amors joïr; Bien i doit faillir Qui le requiert par haussage]; PartonG 4020var.; AdHalePartN IX 24 [= JeuxPartL CXVI 24]; [MirNDPersP IV 637; ]BastC 4524; TristNantS 9768; 10412; 13014; [MirNDPersP XXVII 634; XXVII 676; BrunMontM 1343], GdfC 10,48a [joïr d’une femme “la posséder”]; FEW 4,75b [id.])
- ◆inf.subst. joïr “fait d’éprouver du plaisir (en parlant des plaisirs d’amour)” (dep. ca. 1165, MarieYonW2 228 [Desque sis sire s’en depart, E nuit e jur e tost e tart Ele l’a tut a sun plaisir. Or l’en duinst Deus lunges joïr !, TL 4,1741,31 sous «Liebesgenuß»(20)]; AdHalePartN XII 42 [pour un seul goïr sont si hardi Qu’il emprendent honte et damage grant])
- ◆3ov.tr. + c.o.i. joïr de “tirer profit de”(21) (dep. ca. 1170, RouH ca 170; SaisnlB 397 [Cil qi pert soi meïsme de son avoir ne jot]; 3398; 4530; etc.; ; RenMontDT 6125 [Je vos dorrai conseil donc bien porrez joïr]; SGenB 846; GuillDoleL 757; 4471; BalJosCamA 2965; MoniotArrD XXVII 5 [Li cuens Raimunz et li d’Aragun Unt mal joï de leur enprisiun]; MorPhilP 6715; SPierJonglW 263; TristPrMé 94,13; doc. 1257 DocHMarneG 73,8; doc. 1259 ib. 97,8; etc.; doc. 1259 ChRethelS 1,317,5(22); ChansArtB VIII 66; doc. 1262 DocVosL 92,11; doc. 1268 ib. 122,20 […il perdroit sa remanance ausi cum il fust meuz de desous le chapistre, et joirroit li chapistrez de sa remanance antieremant de mueble et d’eritage]; etc.; 122,20 […il perdroit sa remanance ausi cum il fust meuz de desous le chapistre, et joirroit li chapistrez de sa remanance antieremant de mueble et d’eritage]; AdHaleFeuillG 455; etc.etc.RouH ca. 170, TL 4,1741,42 [avec la seule att. de BalJosCam]; 4,1745,23 [avec la seule att. de ChansArt]; Gdf 4,651b; GdfC 10,48a; AND 369b; FEW 4,751b)
- ◆joiant p. prés. subst. “celui qui tire profit (de qch.)” (14es., doc.14es. ConfrJonglArrG p. 11 [Et le dit Robert sourvivant le dit Jehan, li dis Robers demouroit goans et possesseur], Gdf 4,646c [sous joiant “joyeux”; à corr.]; FEW 4,76a [goant Arras 13es. “joyeux”; classe, sens et date à corr.])
- ◆v.tr. + c.o.i. mal joïr de (qch.) “avoir un désavantage de (qch.)” (4eq. 12es. – ca. 1300, RenM IX 798; RosemLec 10934 [se le voir vos en raconte, G’i puis avoir domage et honte. Se mi compaignon le savoient, Certeinement il m’en harroient… Trop en porroie mal joïr Se je disoie d’eus parole Qui ne leur fust plesante et mole]; RenNouvR 5128 [Si tost que li enfes est nes, Est de se bone mere ostés Et mis, puet estre, a tel nourriche Qui est et orde et sote et niche… Dame qui livre se portee A tele fame pour nourrir En doit en le fin mal goïr]; YsChB XXXI 17 [(Le lièvre a fui devant les chasseurs, mais les grenouilles fuient devant lui) Ausi nos creinment li meneur; Por ceus qui sont a desenneur Se font de lor cors mal joïr(23)])
- ◆v.tr. + c.o.d. joïr “avoir la possession de” (3et. 12es.; déb. 13es., AdgarK VIII 83 [(le diable, arrêté par saint Jacques, raconte comment il a persuadé un homme de se suicider) Mais sain Jame encuntre ço dist Ke li culvierz ne johireient Le chaitif que enginné aveient]; WaldefH 10262 [Si Deu me duinst joïr mun chief, Pis li iert pur la vostre amur, gloss. j. sun chief “continuer à vivre”; interprétation correcte])
- ◆v.tr. + c.o.d. “rendre (qch.) en la possession (de qn)” [dans un emploi métonymique] (4eq. 12es., RenR 15182 [Por ce que tu mes niers estoies Et que par faintise m’amoies Et je t’amoie par bon cuer, Te metrai ge en si haut fuer, En tel tor et an tel estage, Que nus n’iert de si haut parage… Ne te porra pas nul laidir: Ainsi le te vodrai joïr], TilLex 94 [“récompenser qn de qch. (ironiquement), faire payer cher qch. à qn”; TL 4,1745,29 [“etw. jem. gönnen”]; FEW 4,75b [suit TilLex])
- ◆v.tr. + c.o.i. joïr de (qch.) “venir à bout de (qch.)” (fin 12es. – 1377, AliscRé 3368; Pères6L 2346 [(l’hermite blâme Thaïs) Li mals des rains et de la goule Vos ont doné tel conpaignie Dont vos joïr ne poez mie, Ne ja l’ore ne garderoiz Q’a danpnement mise seroiz]; VMortAnW CXCIV 6; RosemLec 4326 [se tu vieuz bien eschever Qu’Amors ne te puisse grever Et vieuz garir de ceste rage, Ne peuz bevre si bon bevrage Conme penser de lui fouir. Tu n’en peuz autrement joïr: Se tu le suiz, il te suivra, Se tu t’en fuiz, il s’en fuira]; 9382; [ModusT 1,56; 89,10; 116,106; GaceBuigneB 1988], TL 4,1741,49)
- ◆v.tr. + c.o.i. joïr de qn /joïr du cors de qn “l’emporter sur (qn)” (av. 1200 – déb. 13es., ContPerc1eR 93 [N’onques mes nus nou pot trover Qui de son cors (de Gauvain) puisse joïr, gloss.: probablement “triompher de lui aux armes”]; GuillPalMa 6846 [Ne se met nus en mi sa voie De cex de l’ost qui de lui joie; Voie li font et cil s’en vait], FEW 4,75b)
- ◆emploi abs. “id.” “l’emporter sur (qn)” (13es., JeuxPartL CLX 50 [Se voil bien jugement oïr Le queilz de nos dous doit joïr])
- ◆v.tr. + c.o.i. joïr de soi / joïr de son cors “avoir le libre usage de sa personne” (fin 12es. – ca. 1393, PriseOrabR2 1639 [Granz cops en done (Guillaume acec le tinel) paien et Sarrazins; Cui il consuit ne peut de lui joïr(24)]; MirNDChartrK II 141 [(Nostre Dame est prête à guérir le petit Benoît) Mais or va tost, sanz contredit, A Chartres ou sui ennoree. Illec vieu ge estre aouree. Et, par tens, si de toi jorras Qu’aler seinement i porras]; AspremwB 3161; 8722; [MenagP 1,165 [mon seigneur m’a fait tant saignier que je cuide bien que je ne jouiray (= MenagB 96,14 n’enjouiray) jamais de mon corps]])
- ◆v.tr. + c.o.d. “profiter de (en parlant de nourriture)” (ca. 1230; ca. 1245, ModvB2 1705 [la viande ne joïrunt, Kar une mie n’en tastirunt]; EdConfCambrW 3313 [Si pusse jo joiir Cest mors ke me veis tenir, Ke veanz vus tuz mangerai, De cele mort ke cupes n’ai Tuit le verrét a la table – Si en sui quites u cupable], AND 369b [“to enjoy”], encore dial. mod. [Hérém. zawir “manger”; Montana zawik “prendre un repas quelconque”], cf. FEW 4,76a; G. Roques ZrP 103,147)
- ◆v.pron. à valeur neutre + c.o.i.“se satisfaire (de qch.)” (1285, BestAmFournS 7,11 [uns rois, quant il va guerroier fors de son roialme, il en maine de ses melleurs hommes une partie, et s’en lasse encore gringnor partie a sa terre garder; mais quant il voit qu’il ne se puet soufire (var. ms. 1285 jouir; mss. déb. 14es. et 14es. soufrir) a tant de gent com il a mené, si parmande tous chiax qu’il a laissiés et fait son ariereban], Gdf 4,651c)
●joïssant p.prés. pris comme adj.
(joïssant ca. 1195 MarieEspP 2276, joÿsant VoeuxEpW2 49)
- ◆1o“qui ressent et manifeste du plaisir, de la joie, joyeux” (ca. 1195; 1501, MarieEspP 2276 [(après avoir resisté à la tentation de coucher avec sa fille adoptive et après s’être tranché les organes génitaux, le prêtre s’adresse aux diables) Oëz, espiriz maufeisanz ! Jamés ne serrez joïssanz De la nostre perdicïon Par ceste malveise achaison, texte lt.: non gaudebitis]; [DestreesP III 644(25)], TL 4,1745,35; FEW 4,76a)
- ◆2o“qui cause du plaisir, de la joie” (1313, VoeuxEpW2 49 [Se fut on (l. ou) moy de may qu’esteit joÿsant, Chante li roysignoult et li malvis huchant], FEW 4,76a(26))
●joïssantment adv.
- ◆“plein de plaisir, de joie” (ca. 1195, MarieEspP 1766 [(ceux qui ont expié sur terre leurs péchés) Quant il sunt tut hors de torment, A nus vienent joïssantment. Il ne sevent, quant li i sunt, Cumbien il i demorerunt], TL 4,1745,39; Gdf 4,652a)
●joïssable adj.
- ◆1o“qui procure du plaisir, de la joie” (ca. 1320; 1578, OvMorB V 1531 [Fois est vertus moult gracieuse, Moult profitable et precieuse… Fois est en povre home agreable, Au moien lié et joïssable, Au riche honeste et avenans], Gdf 4,652a; TL 4,1746 [renvoi]; FEW 4,76b)
- ◆2o“qui éprouve du plaisir, de la joie” (1212, AngDialGregO2 9944 [Ysac, tant ert de seinte vie, D’astenance e de prophetie… Com s’il fust de vertuz sanz per. E neporquant avis seroit A hom qui ne lu qenoistroit q’en quelqe rien fust repernable, Car tant ert en heit joïssable Sovent qe ja ne fust creü, Si ço ne fust de plus seü Q’il fust de tantes vertuz pleins], AND 369b)
●entrejoïr v.pron. à valeur réciproque
- ◆“s’accueillir chaleureusement l’un l’autre” (ca. 1170 – ca. 1235, RouH II 4368 [Entrebaisiez se sont et mout entrejoï]; BenDucF 20452 [Contre Othes vint reis Loeïs Od ses granz jenz a Saint Denis. Moct li a renduz granz merciz E moct se sunt entrejoïz]; TristPrnB 3 § 83,3; TristPrMé 111,11 [Grant joie fait et grant leeche li uns a l’autre, mout s’entrejoiissent durement]; BeaumManS 7337)
●joier v.
(joier ca. 1180 RègleHospCamS 1128; SimFreinePhilM 10; ChardryPletM 1523; NicBozProvsT 39,1; OakBookS 45; 57; [ThomKentF 3910 ms. 2em. 14es.], joyer BrittN 1,28; [QuatBeatT p. 65], pic. goier BastC 4524, francoit. çoër BueveFrancoitRo 4149; BertaMilR 11152; MacaireR 14235)
- ◆1ov.tr. “accueillir chaleureusement, faire fête” (fin 12es.; déb. 14es., SimFreinePhilM 10 [Ne deit hom, ceo mustre bien, Doel aver pur perdre rien; D’autre part, pur rien ki seit, Estre plus joius ne deit. Fous est ki pur nul aveir Rien voet joier u doleir]; NicBozProvsT 39,1 [Joietz tun corps de beau semblant, Mes ne mie trop haut riaunt])
- ◆v.tr. + c.o.i. “causer du plaisir” (francoit. 1erq. 14es. – francoit. 1erq. 13es., BueveFrancoitRo 4149 [De una ren vos voria proier - Se ma pregere en poust çoër –, Qe vos remenbre de cele cestre mer, Qe tanta pena li faites endurer]; BertaMilR 11152 [dur e li otrier Colsa qi no me poit valoir ni çoer]; MacaireR 14235)
- ◆2ov.intr. “éprouver du plaisir, de la joie” (ca. 1200; 2em. 14es., ChardryPletM 1523 [Si issi est ke de ceste vie Seit ta femme par tens partie, Joier poez e plus suef vivere, Car de grant mal estes delivre]; [QuatBeatT p. 65 [Veraiment graunde joye en averez, et plus outre qe l’em ne poet dire tu joyeraiez]])
- ◆v.tr. + c.o.i. “id.” “éprouver du plaisir, de la joie” (mil. 14es., BastC 4524 [Pour che li en sera fais .j. si grans despis Que ja ne goiera .iiij. mois acomplis De Ludie la belle, dont li corps est faitis])
- ◆v.pron. à valeur neutre + c.o.i. “id.” “éprouverdu plaisr, de la joie” (ca. 1180, RègleHospCamS 1128 [Issi est la riwle escrite. Si il la poet de clerc oier, Mut se dei [dunc] de ceo joier])
- ◆3ov.tr. “tirer profit de (qch.)” (ca. 1240, MirAgn2K XXII 121; BrittN 1,28 [Et si nul ordinaire demaunde, par ly ou par procuratour, tel qe tut est lay ou bigams ou de autre condicioun qe il ne deive la fraunchise de Sainte Eglise joyer, voloms qe tel soit comaundé a la prisoun]; [ThomKentF 3910 ms. 2em. 14es. [Voz lois ne voz customes be devez changer, Mes bien les poessetz user e joier]], AND 369b [sous joïr])
- ◆v.tr. + c.o.i. “id.” “tirer de profit de (qch.)” (déb. 14es., OakBookS 45 [il voillent joier de la ffraunchise de la vile]; 57 [son heyr ne doit, par seon pere, rien joier de ce grace, ne de la Gilde])
●joiant p.prés. pris comme adj.
(joiant ca. 1139 GaimarB 6012; WaceNicR 116; CharroiM 657; 668; CourLouisLe 1536; BrutA 7589; Aiol1F 347; FloreaK 116; 123; 514; etc.; ; MarieFraisneW2 12; HornP 1098; ErecFr2 3405; 4556; 5291; etc.etc.GaimarB 6012, joyant RenContrR 12346, joant HornP 3961; AmbroiseP 7135; PurgSPatrCamZ 1737; Hect[P 2029] var. Gdf; SermMaur Gdf, agn. joaunt HornP 461; 4336, joient HornP 1385; 3472, joënt HornP 3772, joieant ChronSMichelB 3577, francoit. çoiant BueveFrancoitRo 3820, çoian MacaireR 14925, pic. goiant RCambrK 2212; 2933, agn. pic. flandr. juant VengAlE 35(27); AngDialGregO 10652; SAubH 796; DialSJulB 87; SJulT 2433)
- ◆1o“qui ressent et manifeste du plaisir, de la joie, joyeux” (ca. 1139 – 1596 [date du ms.], GaimarB 6012 [Li reis s’en rist, si fud joiant]; WaceNicR 116 [Li hom remist lé et joiant(28), Retorné fut de poverté Et ses filles de puteé]; CharroiM 657; 668; CourLouisLe 1536; BrutA 7589; Aiol1F 347; FloreaK 116; 123; 514; etc.; ; ChronSMichelB 3577; MarieFraisneW2 12; HornP 461; 1098; 1385; etc.; ; etc.etc.; GaimarB 6012 [Li reis s’en rist, si fud joiant]; [JPreisMyrG 828var.], TL 4,1704,46 [une att. sous joër avec la déf. “zum Scherz geneigt”]; 4,1714; Gdf 4,646c; AND 369a [joiant(29)]; 370a [juant(30)]; Lac 7,108b; FEW 4,76a)
- ◆2o“qui cause du plaisir, de la joie”(31) (ca. 1185 – mil. 13es., AlexParA III 3019 [Ce fu el mois de mai, que li tans renovele, Que le viellart ont dit au roi ceste novele; Alixandres l’entent, joians li fu et bele]; III 3344; Bueve2S 166 [Ce fu a pasques, une feste joiant, = Bueve3S 111]; CoincyI11K 1474; CoincyII5K 12; MousketR 11097; SJulT 3156 [Ainc puis n’en oïmes novele Qui nos fust ne joians ne bele], TL 4,1715,28; Gdf 4,647a)
●joiance f.
(joiance ca. 1174 BenDucM 1611; ChevCygnePropN 4264; JourdBlD2 2602; PsMétrM 30,8; doc. Luxeuil 1275 Gdf; HerbCandS 1088var., joyance doc.1293 Gdf, joyansce GuillOrPrT 35,5, pic. joianche ElieR 1820; ChevCygneH 6811 [= BartschHorning 352,15])
- ◆1o“plaisir, joie” (ca. 1174 – 15es., BenDucM 1611 [= BenDucF 1611 esjoiance, v. ci-dessous]; ChevCygnePropN 4264 [La dame le reciut, s’en ot al cuer joiance, = ChevCygneH 6811 joianche]; ElieR 1820 [Sire, dist la pucele, mout me faites joianche(32)]; JourdBlD2 2602; PsMétrM 30,8; HerbCandS 1088 [Guillelme rit qui el cuer ot jovence, var mss. 1295 et 1erq. 14es. joiance, avec une note 3,41]; [GuillOrPrT 35,5], TL 4,1714; Gdf 4,646c)
- ◆2ot. de droit “droit de jouissance sur quelque chose appartenant à autrui” (1275; 1293, doc. Luxeuil 1275 [Et si doit panre la moitié es tailles, es amendes et en toutes autres joiances et vaillance de terre Gdf]; (Lettre de Hug de Bourg.) [Que nos an ayens la joyance de trois annees que sont encore a venir Gdf], Gdf 4,646c)
●joiable adj.
(joiable AliscW 7866, joable doc. 12es. Hiestand, Papsturkunden…, 1984, p. 253; PsLong 146,1 Gdf)
- ◆“qui est plein de plaisir, de joie” (12es.; 1em. 13es.; déb. 14es.; 1485, doc. 12es. Hiestand, Papsturkunden…, 1984, p. 253 [le joable avenement des segnurs del Temple]; AliscW 7866 [Frere, mangiés, por Dieu l’esperitable, Quant je vous voi, molt sui lié et joiable, De mon lignage n’ai fors vos a ma table]; PsLong 146,1 [joable loënge et bele Gdf, = PsOxfM delitable et bele loënge; PsLorrA joiouse et belle loënge;]; [ValMax éd. 1485 Gdf], Gdf 4,646b; TL 4,1713)
●joiableté f.
(joiableté QSignesK 204var., joableté BiblePar Gdf)
- ◆“plaisir, joie” (2em. 13es.; fin 13es., BiblePar [O joableté (33) Gdf]; QSignesK 204 [Diex qui as pardurableté Et nous donas müableté (var. ms. fin 13es. joiableté)], Gdf 4,646c; TL 4,1713 [renvoi])
●joïe f.
(joïe ca. 1227 CoincyII25K 12; BibleMalkS 6533, joiïe BibleMalkS 6375)
- ◆“plaisir, joie” (ca. 1227; 3et. 13es., CoincyII25K 12 [L’amors, la joiant joïe, M’esjoïst joieusement. Toute joie est esjoïe Par son esjoïssement(34)]; BibleMalkS 6533, TL 4,1720)
- ◆“id.” en parlant des plaisirs d’amours “plaisir, joie” (3et. 13es., BibleMalkS 6375 [(comme un des dix commandements) Gardes que n’aies compaignie A nulle famme ne joiïe, Ne pour pechié ne pour luxure De ton voisin n’an aies cure], Smeets R 116,24)
●joieler v.
(joieler 13es. AlexParA II 2973var., liég. gohelher JPreisLiègeB 14729, gohiller JPreisLiègeB 1843var., gouhilher JPreisLiègeB 1843)
- ◆1ov.tr. “accueillir chaleureusement, faire fête” (13es., AlexParA II 2973 [Alixandres les prist (la mère, la femme et la fille de Darios) si les maine et chadele, A sa tente de paile les chierist et dansele (var. mss. 13es, joiele; ms. 2em. 13es. cierele, = AlexParhM 245,11 cieriele), Gentement les honore et molt bel les apele], TL 4,1692 [“jem. bewillkommnen, Freundlichkeit erweisen, beschenken”]; Gdf 4,647c [“bien accueillir”]; FEW 5,43b [id.], cp. faire son joiel de (qn), v. DEAF J 347,44 sous → jeu)
- ◆2ov.pron. à valeur neutre “éprouver du plaisir, de la joie” (ca. 1380, JPreisLiègeB 1843 [si fuit par une anylhe (“sorte de passage étroit”), Jusqu’a une fontaine se vint ou soy gouhilhe (éd. gonhilhe), Ens se bangne et refroit]; 14729 [Al Danois demandat pour quoy la se gohelhe], FEW 4,77a; SchelerJPreis 168; Gdf 4,647c; SchelerJPreis 169)
●ajoïr v.
[Étymologie(35)]
- ◆1ov.tr. “accueillir chaleureusement, faire fête” (agn. 1ert. 13es.; 2eq. 13es., PetPhilT 2661 [Deu ! cum cele alme ert ajoïe, E honuree et mult cherie, Ke ci fu bien espenie , E de tuz pechez furbie !]; RobGrethEv [Mult par devun li(36) ajoïr AND2], AND2 1014b [sous esjoir])
- ◆v.tr. + c.o.i. “id.” “accueillir chaleureusement, faire fête” (1ert. 13es., PetPhilT 2656 [E Deu ! cum cil grant joie averunt, Quant il (les pécheurs en pénitance) ad cel la sus serunt… Ke de salu mult lé serrunt Plus ke ne dirrait humme el mund, Kar tant plus [les anges] lur ajoïrunt Cum de plus tort eschapé serrunt])
- ◆2ov.pron. à valeur neutre “éprouver du plaisir, de la joie” (1em. 13es., ConsBoèceBourgB I 5,10 [Car se tu remenbres del qel païs tu seies nez, non del païs de l’Atteniens, li enpere des qés est governé par multitudine…, mes de cel païs u qel est un seignor, un governeor, li qel s’ajoïst de la frequence des citaainz, non del debotement], M. Roques MélDuraffour 7; FEW 4,78a)
- ◆p.prés. pris comme adj. ajoïssant “qui éprouve du plaisir” (ca. 1290, JPrioratR 8129 [A cex que sont ajoïssant Et ont voincu con jant puissant Ne suet nuns periz avenir])
- ◆p.p. pris comme adj. ajoï “qui éprouve du plaisir” (2em. 13es., CoincyII30J 494 [Des miracles qu’il a oïz Mout par est liez et esjoïz, var. ms. 2em. 13es. ajoïz])
●rajoïr v.pron. à valeur neutre
- ◆“éprouver de nouveau du plaisir, de la joie” (ca. 1320, ChansOxfA p. 154 [(Gerardin de Bourgogne) Bone amour m’ait an son servixe mis, C’est bien raisons ke plus jolis an soie. Et por ceu m’est de chanteir talent pris, Car rajoïr plus biaus ne me sauroie, TM])
●ajoier v.intr.
(ajoyer GlBNhébr302L 68,8; GlBNhébr301 LevyContr; GlParmePald LevyContr; GlParmePale LevyContr; GlBnD LevyContr(37), ajuyer GlBâleB 5515(38); GlBNhébr302L 96,5; GlParmePald LevyContr; GlParmePale LevyContr)
- ◆“éprouver du plaisir, de la joie” (judéofr. déb. 13es. – 14es., GlBâleB 5515 [glose Ez 21,15]; GlBNhébr302L 68,8 [glose I Sm 2,1; texte lt.: (c’est Anna qui parle) laetata sum in salutari tuo]; 96,5; GlBNhébr301 LevyContr; GlParmePald LevyContr; GlParmePale LevyContr; GlBnD LevyContr, LevyContr no 47)
●ajoieler v.pron. à valeur neutre
(pic. agoeler fin 13es. NoomenFabl no 37,47var.)
- ◆“éprouver du plaisir, de la joie” (fin 13es., NoomenFabl no 37,47 [(La vieille truande est assise au bord d’un chemin) La s’asorelle (elle prend du soleil) et esgohele (forme inventée par l’éd.; mss. 4eq. 13es. et 1289 esgoele, ms. ca. 1300 esjoelle, ms. fin 13es. s’agoele); Son pochon ot et s’escuele, Son sakelet et ses mindokes(39)])
●ajoieresse f.
(ajoyerese 1erq. 13es. GlBâleB 459)
- ◆“celle qui éprouve du plaisir, de la joie” (judéofr. 1erq. 13es., GlBâleB 459 [glose I Sm 18,7; éd. “musicienne”, texte lt.: mulieres ludentes; = RoisC I 18,7 meschines… juantes], LevyRech no 47; LevyContr no 47; FEW 4,78a, cp. *esjoïeor m. ci-dessous)
●conjoïr v.
(conjoïr ca. 1000 PassionA 424 [ind. prés. 3 conjaudit]; GuillAnglW 3138; BenTroieC 1303; PhilomB 893; 1312; ErecFr2 365; 1539; 1672; etc.; ; SThomGuernT 2770; 3340; SGregA1S 167; GautArrErR 2962; GautArrerR 3886; GautArrIllLe 5051; CligesG 2189; 2245; 2455; LancF 340; 2078; YvainF 2389; 2391; 6692; etc.etc.PassionA 424 [ind. prés. 3 conjaudit], conjoÿr LionBourgAlK 2513; 3544; TristNantS 2511; 16609, conjouir TristNantS 13358, conjouyr TristNantS 19113; 19473; 21690, conjoiir TristPrMé 14,61, pic. conjuïr JCourtPlaitaK 232, agn. cunjoïr MirAgn2K XLII 24, pic. congoïr GuillAnglW 2872; 2881; 3160; GautArrErR 3887; 3890; FergF 6988; EmpConstOctC 524; MousketR 29292; AdHaleChansM XIV 27; AnielT 4; BenTroieC 1303 var. ms. 1289; [JFevRespH 2036; PercefL2 XV 6,4])
- ◆1ov.tr. “accueillir chaleureusement, faire fête” (ca. 1000; ca. 1170 – 1610, PassionA 424 [Petdres lo (Jésus) vit en eps cel di, Ab lui parlet, sil conjaudit]; GuillAnglW 2872; 2881; 3138; etc.; ; BenTroieC 1303; PhilomB 893; 1312; ErecFr2 365; 1539; 1672; etc.; ; GautArrErR 2962; GautArrerR 3886; GautArrErR 3887; etc.; 3890; GautArrIllLe 5051 [Les damoiseles des contrees Que cele gent ont encontrees Ont mout la dame conjoïe, Volentiers veüe et oïe]; CligesG 2189; 2455; LancF 340; 2078; YvainF 2389; 2391; 6692; etc.etc.; PassionA 424 [Petdres lo (Jésus) vit en eps cel di, Ab lui parlet, sil conjaudit]; EructavitJ 1400 [Et quant tu auras ce oï Et dedanz ton cuer conjoï…]; ChevCygneNaissM 348; 2988; 3452 [Lués qu’il vint el vivier, es le vos avolant Le cisne qu’il aloit a conpaignon querant; Des eles le conjot et del bec en frotant]; PoèmeMorB 668 [Ge ne vi onkes lievre conjoïr lo levrier]; etc.etc.; PassionA 424 [Petdres lo (Jésus) vit en eps cel di, Ab lui parlet, sil conjaudit]; RobBloisChastU 126 [N’est pas saige qui de ce doute, Que du surplus face dongier Fome qui conjot le baisier]; etc.etc.; PassionA 424 [Petdres lo (Jésus) vit en eps cel di, Ab lui parlet, sil conjaudit]; RutebF 1,289,53 [voz diz et… voz rimes Que chacuns deüst conjoïr, gloss. “écouter avec joie”]; VMortAnW LIX 6 [Cuers qui a mal faire ne touce Fait oevre de Diu conjoïe, gloss. “aimée”]; etc.etc.; PassionA 424 [Petdres lo (Jésus) vit en eps cel di, Ab lui parlet, sil conjaudit]; YsiAvB LVI 4 [Le chapon tantost s’en foï, Mestre ne oisiau ne conjoï(40)]; JCourtPlaitaK 232 [La keÿ uns fais merveilleus Dont li Evesques fu douteus, Car tout fust que Drois et sa gent Fussent conjuit petitement De ceus qui le Court gouvrenoient]; TristNantS 2511; 13358; 16609; 19113 [La nuyt furent ensemble en menant doulce vie, Couchant entre deux bras par amour conjouÿe; Et celle qui estoit et moult gente et polie, Souffry tres liement toute la maladie]; etc. [largement attesté en afr.], TL 2,696; Gdf 2,239b; Hu 2,446a; FEW 4,77b)
- ◆v.tr. + c.o.i. “accueillir chaleureusement, faire fête”“id.” (ca. 1174; ca. 1176; fin 12es., SThomGuernT 2770 [Chien mu n’abaient pas; suz le banc lïé sunt: As larruns conjoïssent, al mesfait od els vunt]; CligesG 2245 [A l’antrer del tref le salue Et de lui(41) conjoïr se painne, Bien set quiex acheisons le mainne]; DialGregF 102,16, TL 2,696 [l’att. de SThomGuern et de DialGreg sous «intr. (mit dat.) “sich gleichzeitig freuen mit, freudig begrüßen”»; Gdf 2,239c [«neutr. “faire bon accueil”»])
- ◆emploi abs. “accueillir chaleureusement, faire fête”“id.” (ca. 1174, SThomGuernT 3340 [Mais a voz lettres puis e vëeir e sentir Que ne puis pas les grapes des espines cuillir, Ne des runces les fiches. Mais quil voldreit oïr, Le scorpïun resemblent, al chief e al partir, Qui volt deriere puindre e devant conjoïr], Gdf 2,239c [«neutr. “faire bon accueil”»])
- ◆v.pron. à valeur réciproque “accueillir chaleureusement (l’un l’autre)” (1erq. 13es.; ca. 1230, AimeriD 3261 [Boniface, li fors rois posteïs, Lor vint encontre (à Aymeri et ses hommes qui viennent d’entrer à Pavie) comme frans et gentis. Contre lui est descenduz Aymeris, Com cil qui fu sages et bien apris. Molt se conjoient li prince et li marchis]; TristPrMé 14,61 [v. le contexte sous faire joie (joie 1o])
- ◆inf. substantivé “accueil chaleureux” (1285, BretTournD 1167 [Cil qui encontre ceus alerent Lor faisoient tel conjoïr Que, trestout ainsi com j’oï Venir la route, m’avalai Jus des berfrois], Gdf 2,239c)
- ◆conjoï p.p. pris comme adj. “que l’on accueille chaleureusement” (2et. 13es. – ca. 1365, RobBloisRelU 253 [li serpanz fu a ces tans De tot bestes plus plaisanz, Plus conjoïs, plus delitaubles]; 367; ChansPieusJ LIII 29; LapidffS 372var.; [BaudSebC 5292; 5306 [Se che fuist le plus lais qui fuist ou siecle vis, Se fuist il par son chant amés et conjoïs]], Gdf 2,239c; AND2 518b)
- ◆conjoïr a qn de qch. v.tr. + c.o.i. “féliciter (qn) de (qch.) pour faire la fête (avec lui)” (1ert. 13es., SermMaurR 55,26 [E quant vint a l’enfanter, si ot un fil; si vindrent li ami e li voisin por lui(40) conjoïr, de ço que Deus li avoit fait merci, e qu’il li avoit doné enfant], TL 2,697; FEW 4,77b)
- ◆v.tr. [par autoconverse] conjoïr qn “prendre congé chaleureusement (de qn)” (1ert. 13es., FergF 6988 [Au departir fu grans l’esfrois. Mesire Gavains li cortois Acole et baisse com plus pot Son compaingnon et sel congot Et se li amoneste et prie Qu’il ne laist pas chevalerie(42)])
- ◆2ov.tr. “causer du plaisir, de la joie à” (ca. 1240; av. 1265, MirAgn2K XVI 2 [Un cunte vus conterai de la Marie Pur conjoïr la compainie De un moigne ke fu volage(43)]; RutebF 1,385,74 [(L’état du monde) se il vait la messe oïr, Ce n’est pas por Dieu conjoïr, Ainz est por des deniers avoir], Gdf 2,239c; AND2 518b; FEW 4,77b)
- ◆emploi abs. “causer du plaisir, de la joie à”“id.” (2et. 13es., RobBloisEnsU 1357 [Teus gent doit bien princes atraire Entor lui, et grant honor faire, Servir, amer et conjoïr, Sor totes choses chier tenir]; RobBloisChastU 48 [Et bien saichiez que mainte dame S’en retrait sovant de servir, De solacier, de conjoïr])
- ◆v.tr. + c.o.i. “id. (sexuellement)” “causer du plaisir, de la joie à” (2em. 12es., SGregA1S 167 [Par l’achaison del baisement… A le frere li enemis De sa seror si fort espris… Que il ne face, selonc son aise, De li sa volenté mauvaise. La pucele n’en saveit rien, Quidot que tot ce fust par bien Quant sis freres li conjoeit]; PercB 5844 [Diex te destruie et confonde Qu’a l’ome de trestot le monde Que tu devroies plus haïr Te laisses issi conjoïr, Et si te baise et si t’acole]; NoomenFabl no 16 i 70 [Si la baisa et conjoï, Sa main li mist sor la mamele])
- ◆conjoï p.p. pris comme adj. “qui éprouve du plaisir, de la joie” (agn. ca. 1240 – agn.ca. 1240, MirAgn2K LVIII 144 [Les vint & deus flurs ke vus veez Sunt les salmes, si vus me creez, Ke chauntez as ures seinte Marie Dunt nostre dame est conjoïe], AND2 518b)
- ◆3ov.intr. “éprouver du plaisir, de la joie” (ca. 1180 – 3et. 14es.(44), EructavitJ 2070 [De cel joïe et de cel los Nos dist li apostres sainz Pos Que nus cuers ne porroit esmer, Tant s’i seüst bien aesmer, Ne yauz veoir n’oroile oïr Joie tant face a conjoïr]; MirAgn2K XLII 24; NoomenFabl no 15 I 614 [Puis la baisa por conjoïr Et pour ce ne l’a pas laissiee Que par tous lieus ne l’aist tastee]; [DeschQ 3,342,17], AND2 518b)
- ◆v.pron. “éprouver du plaisir, de la joie”“id.” (dep. ca. 1240, MerlinSr 581,114 [Moult se conjoÿrent les cinq compaignons avec le Morholt]; DrouartB 3386 [Amant ausi qu s’entrevoient, Por plus chierement se conjoient Et s’entraimment plus ardamment, Que s’il se veïssent granment]; AnielT 4, TL 2,697; TLF 5,1339b; FEW 4,77b [dep. Chastell])
- ◆v.tr. + c.o.i conjoïr od qn “se réjouir avec (qn)” (2eq. 13es., RobGrethEvA 11406 [Ses amies asembler ruve E ses veisines ensement, Si lur dist mult joiusement: Conjoïsez, fait ele, od mei, Kar ma drame retrové ai], AND2 518b)
●reconjoïr v.tr.
- ◆“accueillir de nouveau chaleureusement” (ca. 1235, ErecFr2 5131 [Et Guivrez, qui mout le conjot (var. ms. ca. 1235 Et G. m. le reconjot), De coutes porpointes qu’il ot Fist un lit faire haut et lonc])
●entreconjoïr v.pron. à valeur réciproque
(entreconjoïr ca. 1170 ErecFr2 6586(45); PercB 4507; RenBeaujBelF 3433; GuillPalMa 8659; BeaumJBlL 3062; 4858; BeaumManS 7355; ArtusS 131,30; 312,31; 317,55; SGraalpvB 490; MarqueA 70d; KanorM 16956, antreconjoïr ErecF 6594; YvainF 6317(46); ContPerc2eR 27946, pic. entrecongoïr TournAntW après 1934 ajout ms. mil. 14es.)
- ◆“accueillir chaleureusement l’un l’autre” (ca. 1170 – 1ert. 15es.(47), ErecFr2 6586 [Si les salüent et acolent, Mout doucement les aparolent Et font joie si con il durent. Quant entreconjoï se furent, Tuit quatre main à main se tienent]; YvainF 6317; ContPerc2eR 27946; RenBeaujBelF 3433; GuillPalMa 8659 [Molt se sont entreconjoïes Car molt erent bonnes amies]; BeaumJBlL 3062; 4858; BeaumManS 7355; ArtusS 131,30; 312,31; 317,55; SGraalpvB 490; MarqueA 70d; KanorM 16956; TournAntW après 1934 [(dans une allégorie) Justice et Pes s’entrebeserent, ajout ms. mil. 14es. Qui mult s’entrecongoïrent Car tout estoient d’un acort], TL 3,634; Gdf 3,282c; Lac 5,422a; FEW 4,78a)
- ◆emploi abs. “id.” “accueillir chaleureusement l’un l’autre” (ca. 1180, PercB 4507 [Si comencent a deslachier Helmes et coiffes et ventailles, Si traient contreval les mailles, Puis si s’en vont joie menant. Et vallet corent maintenant, Qui entreconjoïr les voient], TL 3,634)
●conjoïssement m.
- ◆“accueil chaleureux” (3et. 14es. – Oud 1660, FroissChronL 4,186 [il alerent veoir madame la royne d’Engleterre qui se tenoit a Windesore, laquele leur fist grant feste, et ossi fisent toutes les aultres dames et damoiselles. Apriés ces honneurs et ces conjoïssemens fais, li dessus dit se misent au retour]; 6,90; CligesPrC 41v; 62v, Gdf 2,239c; TL 2,697 [renvoi]; FEW 4,78a)
●conjoïssance f.
- ◆“plaisir, réjouissance” (ca. 1465 – 1755, ChastellK 1,188; 1,239; 3,365 [et la firent leurs conjoïssances toutes nouvelles, car avoient esté dessevrés d’ensamble par l’espasce de deux mois], Chastell 100; GdfC 9,158a; TL 2,697 [renvoi]; FEW 4,78a)
●conjoïssable adj.
(conjouissable 3et. 14es. FroissChronK 11,87)
- ◆“qui accueille chaleureusement” (3et. 14es., FroissChronK 11,87 [Il estoit conjouissable et accointable a toutes gens], Gdf 2,239c; TL 2,697 [renvoi]; FEW 4,78a)
●conjoier v.tr.
(conjoier fin 12es. AntiocheP 2,292; ContPerc1eR 2346; 4496; ContPerc1tR 10489; 14073; GuillPalMa 6285; BeaumJBlL 1493; RomPast II 77,20; CourtParV 30 [= BarbMéon 3,129,30]; EscanT 16270; 23784; Cinq joies Nostre Dame Gdf; [Complainte de Nostre Dame NM 34,196 v. 170var.], hain. conghoier GilMuisK 1,312,6)
- ◆1o“accueillir chaleureusement, faire fête” (fin 12es. – mil. 14es., AntiocheP 2,292 [Quant ses freres le voit, si mene grant lecie, Bien conjoie (AntiocheD XII 53 conroie; = MeyerRec 266,52) le duc et sa grant compaignie]; ContPerc1eR 2346; 4496; ContPerc1tR 10489; 14073 [Toute la cors le conjoioit Por le preudome qui l’avoit Engenré, ce poëz savoir]; GuillPalMa 6285; BeaumJBlL 1493; NoomenFabl no 108,12 [Et quan venoit c’ansamble estoient, A mervoille se conjoioient]; RomPast II 77,20 [= RivièrePast LXXI 23]; CourtParV 30 [ore est (la virge Marie) lie et en grant joie La ou ses douz fiuz la conjoie, Et tout li saint de paradis Nuit et jour la servent]; EscanT 16270; 23784; JMeunTestM 473 [Quant cil (les hommes) n’aiment les cors des fames qu’il conjoient, Comment ameront il les ames qu’il ne voient ?(48)]; Cinq joies Nostre Dame Gdf; [Complainte de Nostre Dame NM 34,196 v. 170var.], TL 2,695; Gdf 2,239a; FEW 4,77b)
- ◆2ov.pron. à valeur neutre “éprouver du plaisir, de la joie” (ca. 1350, GilMuisK 1,312,6 [Le boin Guyon de Flandres a Melans envoia, Et toutes li cytés forment se conghoia, TM], TL 2,695(49))
●conjoi m.
[ÉtymologieMot discuté. MénardFabl définit “joie, rejouissance (?)” et écrit p. 137 dans une note à Estormi 140: «Le mot conjois est inconnu des dictionnaires. Est-ce une invention de l’auteur ou du remanieur ?». FEW 4,78a donne conjoi “plaisir” GdfLex; le mot n’est pas dans Gdf, GdfLex l’a pris du glossaire de MontRayn(50). NoomenFabl 1,315s. consacre une longue note aux vv. 139-140 d’Estormi dans le but «de rendre compte de nos incertitudes»; a granz conjois que l’on pourrait traduire “avec bien des réjouissances”, y est corrigé en a grains conjoins traduit par “accouplé(s) d’une manière bien triste”. Autre raisonnement donné dans cette note: Lire *Si s’en refist chascuns plus jus (var. pic. de jeu), Mes cele nuit a grant confus Jurent, en libre traduction: “Leur escapade nocturne leur revint fort cher”. Idées saugrenues.]
(conjoi 2em. 13es. EstormiMé 140, conjoy DeschQ 5,341,23)
- ◆“plaisir, réjouissance” (2em. 13es.; 3et. 14es., EstormiMé 140 [a chascun prestre a la parclose (qui espèrent tous avoir un rendez-vous avec elle) Fist Yfame entendre par guile Que Jehans n’ert pas en la vile; Si s’en refist chascuns plus jois, Mes cele nuit a granz conjois Jurent, ce sachiez vraiement]; [DeschQ 5,341,23 [en l’amoureuse loy Du doulx conjoy fu liez]], FEW 4,78a)
●conjoie f.
[ÉtymologiePlutôt déverbal de conjoïr que dérivé de → joie.]
- ◆“plaisir, réjouissance” (3et. 13es., BibleMalkS 6670 [Ansamble - je ne sai quel leu - S’en alerent, puis nez ai veu, Con la porte de la cité Fust arsoir clause en vérité; Alerrent s’en, ne sai quel voie, Par avanture a lor conjoie: Ensuéz les, se les trovez Si soient au roi ramené], Smeets R 116,15 [a lor conjoie “comme c’était leur bon plaisir”])
●conjoiement m.
(conjoement ModusT 197,115var. [c.r. pl. -mens])
- ◆“plaisir, réjouissance” (15es., ModusT 197,115 [se vous demourés en la garde et u gouvernement du roi Modus…, vous perdrés l’amour du Monde que vechi et les biens que il vous a autre fois amenistrés, ce sont beles robes, biaus chevaux et bons vins et bonnes viandes…, la compaignie et les dornoiemens (var. ms. 15es. conjoemens) de belles dames, gloss.: “plaisir amoureux”], FEW 4,78a)
●desjoianté f.
- ◆“peine que l’on cause à autrui” (3et. 13es., SidracH p. 181 [L’enfant qui est nés en ceste planete (Vénus) sera amés en sa petitesse…; passant .iii. ans aura une grant maledie et eschapera d’elle et sera orguillous et mesdisanz…; volentiers fera desjoianté(51)])
●enjoïr v.
(enjoïr EdConfVatS 1352; AdamE 398; ProtH 2897; 8866; 11192; ThomKentF 5031; GregEzH 39,20; 105,14; 105,23; DialAmeB X 13; PurgSPatrHarlV 672; GuillMarH 640; MirAgn2N 214; VisTondAgnF 60; PAbernLumH1 6216; AnticlC 556; ElesB 319 var. ms. fin 13es. [copie 18es.]; etc.etc.EdConfVatS 1352, enjoÿr MirourEdmbW 8,17; JGarlUnH2 167; ApocAgnM β 661, engoïr GuillAnglW 2834; RoselLec 101; HistFécL 2046 [3 ind. prés. engieit], angoïr RoselLangl 101, agn. enchoÿr HuntTeach 1,41; 1,155)
- ◆1ov.intr. “éprouver du plaisir, de la joie” (ca. 1200; fin 13es., DialAmeB X 13 [tant cum nos or plorons, tant enjoïrons el secle qui est avenir]; ElesB 319 [Que nus cortois ne doit blasmer Joie, mes toz jors joie amer, Et entre les esjoïssanz (var. ms. fin 13es. [copie 18es.] enjoïanz) Fere joie, e estre joianz De lor solaz et de lor vie], TL 3,433; Gdf 3,193a; FEW 4,78a)
- ◆v.pron. à valeur neutre “éprouver du plaisir, de la joie”“id.” (ca. 1170 – mil. 14es., GuillAnglW 2834 [Li autres de çou que il ot Desmesureement s’engot, éd. s’en got]; EdConfVatS 1352; AdamE 398 [Or te voi mult tristë et morne Mal s’enjoïst (= AdamS 397 sen ioist(52)) qui ensi sojorne]; ProtH 2897; 8866; 11192; ThomKentF 5031; GregEzH 39,20; 105,14; 105,23; PurgSPatrHarlV 672 [Touz ensemble joie firent, Les uns des autres s’enjoïrent]; GuillMarH 640; RoselLec 101; MirourEdmbW 8,17; MirAgn2N 214; HistFécL 2046; VisTondAgnF 60; PAbernLumH1 6216; AnticlC 556; JGarlUnH2 167; ApocAgnM β 661; NicBozElisK 29; JArkAmP 1,156, TL 3,433; Gdf 3,193a; AND2 1014a; FEW 4,78a)
- ◆2ov.tr. t. de droit “tirer profit de (qch.)” (1350 / 51 – 1384, doc.1350 / 51 StatRealm 1,317 [le roi & ses heirs eient & enjoicent par cele foitz les collacions as erceveschees, eveschees & autres dignités electives]; [doc.1379 / 80 ib. 2,12; 2,13 [v. le contexte sous enjoier 3o ci-dessous]; doc.1382 RotParl1M 3,137a; 3,146a [seinte esglise eit & enjoise entierment toutes ses libertees & franchises]; doc.1383 ib. 3,158a; 3,200a])
- ◆v.tr. + c.o.i. “tirer profit de (qch.)”“id.” (mil. 14es., TristNantS 8413 [je le (le don de courage) vous ottroy par tel devision Que ja n’enjoÿrés de la possession, S’arés receu babtesme en l’onneur de Jhesum; Car se vous ne l’estiés…, Chose que vous donrroye ne vaurroit ung bouton]; 13246 [Vous n’enjoÿrés mye Du gentil chevalier qui est de no lignye])
- ◆v.tr. + c.o.i. enjoïr de son cors “avoir le libre usage de sa personne” (1393, MenagB 96,14 [v. le contexte sous joïr 3o ci-dessus])
●enjoïssement m.
(enjoïssement fin 12es. SBernAn1F 24,12, enjoïsement RotParl1M 4,39)
- ◆1o“plaisir, joie” (fin 12es., SBernAn1F 24,12 [Li voiz de leece at doneit son suen en nostre terre. Li voiz d’enjoïssement et de salveteit ens tabernacles des pecheors. Oÿe est li bone parole, li parole de solaz et plaine de deleit]; SBernAn2S 164,28, Gdf 3,193a; TL 3,433 [renvoi])
- ◆2o“action de tirer profit de” (doc. 1414 RotParl1M 4,39 [pur soun peisible enjoïsement des douns, grantes…], AND2 1014b [esjoissement])
●enjoier v.
(enjoier déb. 13es. BueveAgnS 96; NoomenFabl no 15,209; 96 m 29; ChansBern389B 337,2; PAbernLumH1 13609; [doc.1350 / 51 StatRealm 1,310 [deux att.]; 1,318; QuatBeatT 245ro; doc.1379 / 80 StatRealm 2,13 [deux att.]], enjoyer NicBozAgnèsK 242; NicBozMorS p. 30; doc.1312 YearbEdwiiB 5,164; 8,17 (Yearb. Ser. XVIII); doc.1315 YearbEdwiiC 8,130 (Yearb. Ser. XVII); [QuatBeatT 242vo [deux att.]; 243ro [deux att.]], anjoier EstampiesS VII 16; JPrioratR 3870, angaieir chanson RS 181 dans R 57,358, agn. enchoyer JGarl Acc HuntTeach 1,155, s.l. enoier (53) doc.1314 YearbEdwiiB 8,17)
- ◆1ov.tr. “accueillir chaleureusement, faire fête” (13es., NoomenFabl no 15,209 (Le chevalier qui fist parler les cons) [ge vos donrai riche don, Et sachiez que ja n’i faudroiz. Jamais en cel liu ne venroiz Que toz li monz ne vos enjoie, Et chascun fera de vos joie]; 96 m 29 (Les trois dames qui trouverent un vit) [dans une adjuration: se Dieu m’enjoie]; chanson RS 181 dans R 57,358, Gdf 3,192c; AND2 1014a; FEW 4,78a)
- ◆2ov.intr. “éprouver du plaisir, de la joie” (2em. 14es., QuatBeatT 242vo [Veraiment si Dieu dorroit ascun toun amy mesme le joye, q’a toi est veu, a quel tu es a veners, qi qe tu soiez, ou qe tu ne mult enjoyereiez ?]; 243ro)
- ◆v.tr. + c.o.i. “éprouver du plaisir, de la joie”“id.” (1268 – 2em. 14es., PAbernLumH1 13609 [Ke pleinement la joie averez K’en vostre proeme i amerez, Ke de sa joie enjoierez, E de vostre demeine k’averez]; NicBozAgnèsK 242 [Meis de moy enjoyez Ke me est avenu ki ci veez]; NicBozMorS p. 30; [QuatBeatT 242vo [nous enjoyons de lui qi suz nous sera]; 243ro; 245ro], AND2 1014b [sous esjoïr])
- ◆v. pron. à valeur neutre “éprouver du plaisir, de la joie”“id.” (déb. 13es. – 1em. 14es., BueveAgnS 96 [Le emperur oï que dist lui messager: Se il se enjoie, ne fet a demaunder]; ChansBern389B 337,2; EstampiesS VII 16 [Si oil cleir M’ont navreit D’ameir, Si ke je m’anjoie]; SimpouillebB 1586 [Quant or ost l’amirax ce que Simon li a dist, A folie le tient, si s’enjoië et rist], TL 3,432; Gdf 3,192c(54); FEW 4,78a)
- ◆3ov.tr. t. de droit “tirer profit de (qch.)” (agn. 1312 – 1419, doc.1312 YearbEdwiiB 5,164 [Si ceo fuysse en un bref de possessioun, il enjoyereit bien ceo respouns com il ad ore doné, mes pur ceo q’il est un bref de dreit il covent q’il lesse le respouns]; [doc.1350 / 51 StatRealm 1,310 [deux att.]; 1,318; 2,13 [Primerement ordeignez est & establiz que seinte eglise eit & enjoise entierment sez franchises & libertees par manere que les eit euz & enjoiez en temps des nobles progenitours nostre seigneur le roi]; doc. ca. 1388 FraserPet p. 13; LAlbR 420], Gdf 3,192c; AND2 1014a [sous esjoïr]; FEW 4,86a [par erreur sous v.n.])
- ◆v.tr. + c.o.i. “tirer profit de (qch.)” (1314; 1315, doc.1314 YearbEdwiiB 8,17 (Yearb. Ser. XVIII) [il ne poeit mie enoier (l. enjoier) de cel excepcioun a l’abatement de bref (bis)]; doc.1315 YearbEdwiiC 8,130 (Yearb. Ser. XVII), AND2 1014b [sous esjoïr])
- ◆v.tr. enjoier de + inf. “tirer profit de (qch.)”“id.” (1317, doc.1317 YearbEdwiiL 10,111 [home qe veet enjoyer par excepcioun de vilenage de abatre un precipe…, il la deit mettre avaunt a premer chef du plee], AND2 1014b [sous esjoïr])
- ◆v.pron. à valeur neutre “l’emporter sur (qn)” (ca. 1290, JPrioratR 3870 [En quantes menieres batailles L’on fait et per iqueles tailles Et comant cil qu’au desouz sont, Per ce a victoire resont. De doner es enemis voe De foïr, por ce qu’on s’anjoie (éd. s’an joie) De lor per itele meniere Et qu’il an reçoivent du piere, gloss. joer “jouer”; Gdf et, dans la suite, FEW “se réjouir”, à corr.], Gdf 3,192c; FEW 4,78a)
●enjoiement m.
- ◆“plaisir, joie” (fin 12es., SBernAn2S 294,9 [Et ceste roïne de pitiet, qui est nostre voëresse et li bienaürose porta de ciel, cui nassance est a toz les chaitis hui de cest jor granz enjoiemenz])
●enjoieler v.pron.
- ◆“prendre plaisir (à qch.)” (francoit. 1em. 14es., EntreeT 5944 [Carles me sanble le esperver qi oixelle Por autrui sempre; el si s’en enjoielle], FEW 5,43b [sous jocus, avec note: « oder dieses zu joie ? »]; HoltusEntr 295s.(55))
●esjoïr v.
(esjoïr 1119 PhThCompW 599; PsOxfM 5,13; 13,11; etc.; ; PsCambrM 13,10; WaceConcA 499; 906; 921; EneasS1 671; 3052; Floreak 2842; ChronSMichelB 280; 506; 636; etc.; ; MarieElidW2 254; 456; MarieMilW2 303; MarieFraisneW2 501; HornP 557; 699; 4577; etc.; ; GuillAnglH 2828; PhilomB 95; 676; BenTroieC 3349; 3723; 4826; etc.; ; EdConfVatS 720; 743; 831; etc.; ; ErecFr2 669; 1078; 1292; etc.; ; BenDucF 1112; 1269; 1274; etc.; ; SThomGuernT 6136; Aiol2F 10928; CligesG 1996; 3549; 6330; etc.etc.PhThCompM 599, esjohir RenM Va 496, esjouir TristNantS 459; 10215; 15292; etc.; ; [DeschQ 1,165], estjoïr BenDucF 1274, ensjoïr GregEzH 13,7, agn. asjoïr GuillMarH 20, agn. pic. esgoïr EdConfVatS 1924; 2528; 4259; GautArrIllF 1596; SaisnaB 401; RenM IX 1004; AmYdD 1440; MerlinsR 42,9; 266,39)
- ◆1ov.tr. “accueillir chaleureusement, faire fête” (ca. 1170 – ca. 1227, PhilomB 95; EdConfVatS 720; 1924; 4259; RoisC III 5,1 [ses messages i enveiad pur le rei veer e esjoïr e saluer]; SCathClemM 413; WaldefH 8092; 14968; MeraugisS 5475; GuillMarM 19168 [Ci fine la vie del conte Mar[echal] qui a tant se monte Qu’en toz lius ou ele iert oïe Deit estre amee & esjoïe(56)]; CoincyII5K 14; CoincyII25K 416 [Saigneur, saigneur, ce dist Robers, Je ne sui pas vilains bobers, Ainçois sui Robers de Joï Que Nostre Dame a esjoï (elle lui a guéri un pied malade en y mettant se main, = MirNDChartrK XXX 412], TL 3,1079; AND2 1014a)
- ◆2ov.tr. “causer du plaisir, de la joie” (dep. ca. 1170(57), EdConfVatS 2270; 3450; BenDucF 5197; 10535; SBernCantG XIII 146 […donevet al poble esjoïssant paiz]; SaisnlB 3678 [Mout cuidas or avoir la roïne esjoïe (lors d’un rendez-vous)]; RenR 9342; HuonR 594; Bueve2S 2456; CoincyChristC 3776; CoincyII5K 13; ImMondeOct2C0 fo 30voa; RomPast I 66,1; JHoudRoss AND; ClefD 141 [L’autre reson qui m’esjoï Fu de la noise que j’oï; …Que c’iert Amors, le filz Venus, Qui ert issi a moi venus]; 1618; JPrioratR 8597; JakD 5; 3831; [AalmaR 5314; MenagB 83,14 [Car ne doubtez: il n’est nul si meschant mary qui ne vueille estre obeÿ et esjoÿ de sa femme]], TL 3,1079; Gdf 3,473c; AND2 1014a)
- ◆esjoï p.p. pris comme adj.(58) “qui éprouve du plaisir, de la joie” (dep. ca. 1170, HornP 699; 4867; EdConfVatS 1966; 3050; 3604; BenDucF 6317; 14793; 31611; FlorebK 226 [Le jor d’une Pasque florie, Que tote riens est esjoïe, Se sont les dames (enceintes) delivrees Qu’a lor terme sont arrivees]; SaisnaB 1084 [= SaisnlB 1028]; 2138 [= SaisnlB 1898]; 3338; etc.; ; RenR 6308; 10524; HermValS 3306; ContPerc1Tr 3796; SGenB 1008; Bueve2S 731; MoniotArrD X 51 [= CoucyChansL XX 51, parmi les chansons d’attribution douteuse]; CoincyII13K 328 [Bien en passerent plus de vint Ainz que novele fust oïe De quoy fust lie n’esjoïe La dolante, TL sous v.tr.]; CoincyII21K 72; CoincyII26K 754; etc.; ; AubS 2041; CourRenF 2278; JakD 3233; DialGregEvrS 1846 [Quant le serjant Dieu cen oÿ (qu’on lui défendait de sortir du monastère), Il n’en fut pas mont esjoÿ, Mes fut courcyé trop durement]; 2088; TombChartr29W 117; PassEntreG 724; TristNantS 459; 10215; 16331; etc., TL 3,1079; Gdf 3,473c; AND2 1014b; TLF 7,808a; FEW 4,77a)
- ◆esjoï p.p. pris comme adj. “qui cause du plaisir, de la joie”(59) (ca. 1235, SAubH 35 [Vers Guales mun païs est mun purpos teser, La nuvele esjoïe precher et nuncier Du Fiz Deu, Jesu Crist ki nus deingna sauver(60)], TL 3,1079; Gdf 3,473c; AND2 1014b [sous “happy, joyful”]; FEW 4,77a)
- ◆3ov.intr. “éprouver du plaisir, de la joie” (1119 – 2em. 14es., PhThCompM 599; PsOxfM 117,23; BenTroieC 6184; 24993; BenDucF 39810 [Au retorner parmi les morz Veïsseiz esjoïr les noz, Mais li dus est pleins de pitié]; SimFreinePhilM 577; 886; GregEzH 13,7; AdgarK XXIX 61; XLI 39; XLI 41; XLI 43; etc.; ; ContPerc1eR 159; ElesB 319; Bueve2S 3750; CoincyChristC 3325; 3521; CoincyII13K 182 [Le cuer me fait tot esjoïr Toutes les fois que chanter t’oy]; VenusF 19c; HuonAveL2 166; RosemLec 5824; 16271; 16982; JacCambrR V 2 [Grant talent ai k’a chanteir me retraie; Si me covient per chanteir esjoïr]; etc.etc.; PhThCompW 599; [AalmaR 4727; 6704; 6706], TL 3,1078; Gdf 3,473c; AND2 1014a; FEW 4,77a)
- ◆inf. subst. “fait d’éprouver du plaisir, de la joie” (ca. 1342, RenContrR 31879 [(un clerc) si metoit son esjoÿr Trestous les jours a messe oÿr])
- ◆loc. verb. li cuers esjoïst a aucun “qn éprouve du plaisir, de la joie au cœur” (ca. 1300, PoireM 1606 [Quant ge l’esgart (la belle dame) bien et remir, Ele semple, quant el s’eveille, La rosete fresche et vermeille Qui au matin espenoïst; Trestoz li cuers m’en resjoïst, var. ms. ca. 1300 c. m’en esjoist, TM])
- ◆emploi pron. à valeur neutre “éprouver du plaisir, de la joie” (dep. 1em. 12es., PsOxfM 5,13; 13,11; WaceConcA 499; 906; 921 [Dedenz mun ventre por s’amor Li enfes petiz s’esjoï, Desque je tun salu oï]; BrutA 744; EneasS1 671; 3052; Floreak 2842; ChronSMichelB 280; 506; 636; etc.; ; MarieElidW2 254; 456; MarieFraisneW2 501; MarieMilW2 303 [Del bien sun pere s’esjoï, Liez fu de ceo qu’il ot oï]; HornP 557; 4577 [Quant il est corocié, nul ne l’ose aprimer, E quant il s’esjoïst, chescun i poet joër]; GuillAnglH 2828; BenTroieC 3349; 3723; 4826; etc.; ; PhilomB 676; ErecFr2 669; 1078; 1292; etc.; ; RouH III 8938; EdConfVatS 743; 831; 1369; etc.; ; BenDucF 1112; 1269; 1274; etc.; ; SThomGuernT 6136; Aiol2F 10928; etc.etc. [attesté largement en afr.], TL 3,1079; Gdf 3,473b; AND2 1014ab; TLF 7,807b; FEW 4,77a)
- ◆v.tr. + c.o.i. esjoïr de “éprouver du plaisir, de la joie de” (ca. 1170; ca. 1260, EdConfVatS 6267; RobHoY 1131 [Fiz, se vels aver renumee Bone de cels de ta contree, Du nul mal ne deiz esjoïr, Quant tu ce orras avenir A tun veisin])
- ◆prov. D’autrui prou s’esjot, qui le con sa feme voit (13es., ProvVilT 18,7 [= ProvM 454])
- ◆prov. Qui de loin se garde / se pourvoit de pres s’esjoïst (ca. 1180; fin 13es., ProvVilT 78,7; 246,7; ProvM 1898; cp. SchulzeBusProv 1898)
- ◆prov. Qui longues est povres, de poy s’esjoÿst (4eq. 12es., ProvRawlc1/2S 311 [= ProvM 1972]; cp. SchulzeBusProv 1972)
●esjoïssable adj.
- ◆“dont on peut se réjouir” (1em. 12es. – Stœr 1625, PsCambrM 132,1 [cum bone chose e cum esjoïssable (texte lt.: quam bonum et quam iocundum) habiter freres en une chose]; HygThomC 70; GirRossPrM 2 [tres profitable chose et tres esjoïssable est baillier as eulz des non saichanz les faiz des enciens trespassez en escrit de lettres]; [AalmaR 9323], TL 3,1079; Gdf 3,474a; AND2 1014b; FEW 4,77a)
●esjoïssance f.
- ◆“plaisir, joie” (1erq. 13es.; 1458 – Widerh 1675, JBelethOff1M0 chap. 26, fo 17vo [et o tot ce sonent les campanes senefie l’esjoïssance des veisines qu’eles firent a la mollier… por son hapon qu’ele ot trové, texte lt.: significat congratulationem vicinarum], Gdf 3,474a; TL 3,1080 [renvoi]; FEW 4,77a; T. Matsumura ActesHiroshimaVoc 129,142n48)
●esjoïssement m.
(esjoïssement 1em. 12es. PsOxfM p. 241 (Cant. Hab. 22); PsCambrM 42,4; CommPsia2G2 41,135; HornP 4280; BenDucF 12978; SBernAn2S 41,10; 71,77; 112,98; PsOxfM 106,22var.; SEust4P 1734; PsCambrM 95,6var.; SGregJeanM 186; [AalmaR 8620; 9329], esjoïssemant EpMontDeuH 1,2; JPrioratR 8574, esjoiessement 1em. 12es. PsCambrM 95,6, esjoïsement SEust4P 2268; 2274)
- ◆“plaisir, joie” (1em. 12es. – Mon 1636, PsOxfM p. 241 (Cant. Hab. 22); PsCambrM 42,4; 95,6; CommPsia2G2 41,135; HornP 4280 [Si m’aït li haut reis ki fist le firmament, U m’en irai od vus, bien sacez veirement, U enut m’ocirai; si murrai a turment; Autre n’avra de mei nul esjoïssement]; BenDucF 12978; EpMontDeuH 1,2; SBernAn2S 41,10; 71,77; 112,98; SEust4P 1734 [Quant la dame dotout mustrer A sun cher seignur sun penser, Ne pout les lermes retenir, Tant senteit sun quor esjoïr, ne pout celer plus lungement Icel duz esjoïssement]; 2268; 2274; JPrioratR 8574; SGregJeanM 186; [AalmaR 8620; 9329], TL 3,1080; Gdf 3,474b; AND2 1014b; FEW 5,77a)
●esjoïeor m.
(ejoÿor 1erq. 13es. GlBâleB 3715, ejoÿour ib. 3741)
- ◆“celui qui éprouve du plaisir, de la joie” (judéofr. 1erq. 13es., GlBâleB 3715 [glose Ier 30,19; traduction littérale “celui qui joue”, texte lt.: vox ludentium]; 3741 [Ier 31,4; id., texte lt.: choro ludentium], LevyRech 351; LevyContr 351; FEW 4,77a, cp. *ajoieresse f. ci-dessus)
●esjoier v.
(esjoier PsOxfM 66,4 [prés. 6 esjodent]; PsCambrM 46,1; BenDucF 16721; BlancandM 3946; PsMétrM 62,6; BenTroie Gdf; BaudCondS 172,600; 205,17; WatrS 400,112; GilMuisK 1,248, esjoiier RoselLangl 680 var. ms. 1370, esjoër RouH III 8938, esjoyer SecrSecrPr4B 36; GilMuisK 1,252, ejoyer GlBâleB 811; 900; 940; etc.; ; GlBNhébr302L 4,81; GlLeipzigBa 482; GlNYaL p. 176, agn. pic. wall. esgoier 1erq. 12es. BrendanW 1786; CommPsia2G2 46,1; MédLiégH 312; Rosel[Langl 680] var. ms. fin 13es. Gdf, pic. esgoiier RoselLangl 680 var. ms. 2em. 14es., hain. esghoier GilMuisK 1,328)
- ◆1ov.tr. “rendre joyeux” (1erq. 13es.; 13es., BlancandM 3946 [Puceles, por Diu faites joie. Li cuers de fine amor m’esjoie, TL 3,1078,29 range cette att. sous v.intr.; au moins discutable]; PsMétrM 62,6 [M’arme est plaine et rasasiee Comme de craisse esjoiee (plaisir insolite), Et mes leivres te loeront En la joie qu’elles auront], Gdf 3,473b [part. passé “réjoui”])
- ◆2ov.intr. “éprouver du plaisir, de la joie” (1em. 12es. – 1531, PsOxfM 66,4 [Esledecent e esjodent les genz; kar tu juges les poples en oelté, e les genz en terre adreces]; PsCambrM 46,1; CommPsia2G2 46,1; GlBâleB 811; 900; 940; etc.; ; GlBNhébr302L 4,81; GlLeipzigBa 482; MédLiégH 312; GlNYaL p. 176; GilMuisK 1,252 [Che document oïrent les ordenes mendians, Les premerains vit on aler leur pain prians Et en leur povretez esjoyans et rians, TM]; [RoselLangl 680var.], TL 3,1078; Gdf 3,473b(61); AND2 1014a; LevyContr 351; FEW 4,77a)
- ◆emploi pron. à valeur neutre “éprouver du plaisir, de la joie” (1erq. 12es. – 1539, BrendanW 1786; RouH III 8938 [(après une victoire des Normands) De ço qu’il ont veü s’esjoënt, Mais dolent sunt de lor amis Qui sunt en la bataille ocis]; BenDucF 16721; BenTroie ms. 3et. 13es. Gdf; BaudCondS 172,600; 205,17; SecrSecrPr4B 36 [Et si covient unkore que le rey se delite a la fethe od ses familiers par estrumentz de musik… pour soy esjoyer, car ly cuers d’ome et de femme s’esjoyt, olt en ceo]; GilMuisK 1,248; 1,328; WatrS 400,112, TL 3,1078; Gdf 3,473b; AND2 1014a; Hu 3,643a; FEW 4,77a)
●esjoiement m.
(esjoiement PsOxfM 44,17var., esjoëment PsCambrM 44,15, esjoïmant EpMontDeuH 181,8, esjodement fin 11es. RaschiD1 54,220; PsOxfM 44,17; 106,22)
- ◆“plaisir, joie” (fin 11es. – ca. 1200, RaschiD1 54,220 [glose à Ier 5,8, où les hommes sont comparés à des chevaux en rut]; PsCambrM 44,15 [Il serunt menet en leesces e en esjoëment (texte lt.: in laetitiis et exsultatione), enterrunt la chambre del rei]; PsOxfM 44,17; 106,22; EpMontDeuH 181,8 […an ses necessiteiz ou en ses solez ou nes assi ans compassions ou ans esjoïmanz del prosme], TL 3,1078; Gdf 3,473b; AND2 1014a; LevyContr 351; FEW 4,77a)
●esjoiance f.
- ◆“plaisir, joie” (ca. 1174, BenDucF 1611; 8987; 12158 [A totes non creables genz Ert de buens amonestemenz, E d’atorner les a creance Aveit ses quors grant esjoiance]; 17883; 18058; 19199 [Ne trove conseil n’esjoiance Ne nul confort en tote France], Gdf 3,473a)
- ◆faire esjoiance de qn / qch. “manifester de la joie à l’égard de (qn / qch.)”, cp. faire joie de qn / qch. “id.” sous → joie (ca. 1174, BenDucF 16843 [Gardent(62) tuit facent esjoiance De l’ost e de la jent de France]; 43357 [Si se deit chascuns contenir: Ne trop ne se deit esjoïr, Quant il ert en prosperité, Ne dol faire en aversité, Ne de l’un trop grant esjoiance Ne de l’autre desesperance])
●esjoieler v.pron. à valeur neutre
(esjoieler 2em. 12es. Aiol2F 6511, esjoeler SaisnaB 1022; SaisnlB 2182, esjoeller NoomenFabl no 37,47 var. ms. ca. 1300, pic. esgoheler NoomenFabl no 62,83, esgoeler NoomenFabl no 37,47 var. mss. 4eq. 13es. et 1289, ezgoeller Bueve3S 14908; 14914)
- ◆“éprouver du plaisir, de la joie” (fin 12es. – 13es., NoomenFabl no 62,83 [Tantost com la paele bout, Li vilains mout s’en esgohele (parce qu’il a très faim), = BodelFablN I 83; MontRayn 4,85]; SaisnaB 1022; SaisnlB 2182; Bueve3S 14908; 14914 [Et li dus… Fiert le glouton seur l’elme de Quastele, Tout li trancha comme une seche astele, Que le nasel et la bouche li serre Que deus dez dens li fait voler a terre; Goncez le sent, qui pas ne s’ezgoëlle]; NoomenFabl no 37,47 (La vieille truande) [v. le contexte sous *ajoieler], TL 3,1078; Gdf 3,473a; FEW 4,77a)
- ◆loc. verb. li cuers esjoiele a aucun “qn éprouve du plaisir au cœur” (2em. 12es., Aiol2F 6511 [Quant l’entendi Aiols, liés fu de la novele, Tous li ceurs en son ventre li saut et esjoiele], Gdf 3,473a [sous v.réfl.], cp. sous resjoïr 2o et resjoier 3o ci-dessous)
●pic. forjoïr v.
[Étymologie(63)]
(forjoïr BalJosCamA 3058; MorPhilP 3763; SaisnlB 391var., forsjoïr 1213 FetRomF1 204,12; MorPhilP rubrique LXXXIV, fourjoïr YsiiB XII 4, fourjoiir JArkAmP 1,286, pic. forgoïr JeuxPartL CXXXIII 59; ThebesC 2660 var. ms. fin 13es., fourgoïr JeuxPartL XLII 26; VMortAnW 67,1; 101,1; 187,5)
- ◆v.pron. à valeur neutre “se réjouir outre mesure” (ca. 1215 – ca. 1300, BalJosCamA 3058 [Un roi fisent a icel tens ki molt estoit plains de grant sens. De grant voisdie s’apensa; La cité tint et esgarda; Le regne tint requeilli; Ainc por chou ne se forjoï, Ains esgarda en sa pensee Les coustumes de la contree]; MorPhilP rubrique LXXXIV [Ysidres dist c’om ne se doit mie desesperer ne forsjoïr]; 3763; JeuxPartL XLII 26 [Nus sages bien apensés Ne se fourgot pour grant plenté d’avoir]; CXXXIII 59; VMortAnW 67,1 [Mors, crie au fol, ne se fourgoe Des vieus delis en coi il noe !]; 101,1 [Mors, crie a ciaus qui se fourgoent Des pechiés morteus, u il noent]; 187,5; SaisnlB 391var.; ThebesC 2660 var. ms. fin 13es.; YsiiB XII 4 [il se fourjoï Pour ce que il oï De lui faire loenge], TL 3,2100; Gdf 4,80a(64); FEW 4,78a)
- ◆forjoï p.p. pris comme adj. “qui est réjoui au plus haut degré” (1213, FetRomF1 204,12 [Labienus li manda par letres conment Anbiorix et Catavulcus orent une legion destruite, et que tuit cil de la province de Trieve en estoient si forsjoï que il avoient tout lor pooir assamblé a .iij. mile pas de sa legion], FEW 4,78a)
- ◆v.tr. + c.o.i. forjoïr de qch. “se réjouir outre mesure de (qch.)” (mil. 14es., JArkAmP 1,286 [Bien doit on aviser et biens et maus, par quoi on puist plus legierement les maus porter…, et des biens nient fourjoiir, car sans corage de sage, bonnes fortunes honestement fort est a porter], Gdf 4,80a)
●pic. forjoier v.pron. à valeur neutre
[Étymologie(62)]
(hain. forgoier fin 13es. ThebesC app. V 5597, pic. fourgoër BaudSebC 5567)
- ◆“se réjouir outre mesure” (fin 13es.; ca. 1365, ThebesC app. V 5597 [Et les pucelles s’en forgoient De çou k’en l’ost tel los avoient]; [BaudSebC 5567 [‘Vostre soer ne me prise valissant une escroe: Pres fali ne me fist fendre jusqu’en la joe.’ Et quant Bauduïns l’ot, durement s’en fourgoe; En derriere li fait le loupe et puis le moe]], Gdf 4,79c [cf. la note 59]; TL 3,2100,37 [‘forjöer n’existe pas’]; FEW 4,78a)
●mesjoïr v.tr.
- ◆“causer de l’ennui à (qn)” (ca. 1230, TristPrMé 163,72 [Vous ki d’amours avés oï Et ki en estes resjoï, Veés mon brief, s’avrés oï Conment Amours m’ont mesjoï])
- ◆v.tr. + c.o.i. “id.” “causer de l’ennui à (qn)” (ca. 1320, OvMorB IV 2 [Dessus avez ou conte oï Coment Pertheüs mesjoï De Baccus, que despit avoit])
●mesjoier v.tr.
- ◆“causer de l’ennui à (qn)” (fin 13es., CoincyI42K 212 [S’ele (la Vierge) faisoit d’un aufin troie, Se diroit il (Dieu) qu’ele a bien trait. Sovent nos (ce sont les diables qui se plaignent) mesjoue (var. ms. din 13es. mesjoie) et mestrait])
●parjoïr v.pron. à valeur neutre
- ◆“éprouver un vif plaisir” (4eq. 12es., Saisnlb 391 [Bien savons de Herupe c’onques treü n’en ot, Fier an sont et felon, et chascuns s’an parjot])
●resjoïr v.
(resjoïr ca. 1170 ErecFr2 4196; 4550; 5749; YvainF 4862; PercB 87; 8059; GaceBruléD LVI 3; SGenB 177; 980; 1060; etc.; 1126; DurmG 5570; MoniotArrD XXIII 2; Bueve1S 224; 3368; Bueve2S 5752; CoincyI18K 569; CoincyI36K 36; 62; TristPrC 311,2; etc.etc.ErecF [4200, resjouir RosemLec 20554; [AmphYpL2 p. 330; FierPrMi 2205; EructavitJ 1457 var.], rejoïr AmAmOctK 1111; GuillTobR 994; SAubH 1622, rejoÿr SecrSecrPr4B 95, rejuïr SThibAlH 2465)
- ◆1ov.tr. “causer du plaisir, de la joie” (dep. ca. 1170, ErecF [4200 [Ne poïsse novele oïr Qui tant me poïst resjoïr(65), var. mss. 1em. 13es. et mil. 13es. fesist r., cf. v.intr. ci-dessous]]; 5749 [(un oisel) Qui plaise a home par son chant Por lui desduire et resjoïr]; GuillTobR 994; CoincyI18K 569; RosemLec 11196; SecrSecrPr4B 95 [Ly myendres (l. myeudres) vins… rejoÿst le cuer, et fet bon colour et bone lange]; [MirNDPersP XV 1824; XVII 136; XVII 1768; XXII 10; XXII 11; FroissS 1,7,210], TL 8,1018; GdfC 10,557a(66); AND 619a [sous rejoier]; Lac 9,185a; FEW 4,77a [dep. 15es.])
- ◆resjoï p.p. pris comme adj. “qui éprouve du plaisir, de la joie” (dep. 1ert. 13es., Bueve1S 3368; Bueve2S 5752; TristPrMé 163,70 [v. le contexte sous mesjoïr ci-dessus]; BretTournD 4514 [il orent la messe oïe, Dont fu la joie resjoïe Et reprinse tot de novel, TL «übertragen»; GdfC «par extension», sans déf.]; [MirNDPers14P serv. I 52; BaudSebC 11885 [tel joie on i mena Qu’il n’est coers si dolans, s’ou paradis entra Et veïst le deduis, le joie qu’il i a, Le biauté de[s] pucheles, le chant c’on i chanta, Tous ne fust resjoïs a regarder chela, = BartschChrest 82,55]; GesteMonglHernD 868; JPreisMyrG 3339], TL 8,1018 [sous trans. “erfreuen”]; GdfC 10,557b)
- ◆resjoïr emploi absolu “causer du plaisir, de la joie” (mil. 13es.; ca. 1398, EructavitJ 1453 [Des amors qui rejovenissent, var. ms. mil. 13es. resjoïssent]; [AnglureB 261 [Quant au jardin c’est belle chose a veoir icellui; et, avec tout ce, tout y est tresbien ordonné et labouré, et verdoiant d’arbres et d’erbes qui moult resjoïssent quant on les voit en si desert lieu]], TL 8,1018 [sous trans. “erfreuen”])
- ◆2ov.intr. “éprouver du plaisir, de la joie” (ca. 1170 – 1382, ErecFr2 4196; MoniotArrD XXIII 2 [Quant voi bois e prez reverdir Et j’oi ces oiseaus resjoïr Par soir et par matinee…]; ConseilB ajout après 14 [Caroles, vieles, romanz I peüst on assez oïr Qui les amanz font resjoïr]; AndrContrN XI 4 [= BartschHorning 501,11]; ThibCampW XI 16 [Bone aventure aviengne fol espoir, Qui mainz amanz fet vivre et resjoïr !, = BartschChrest 53a,16]; XIX 7 [= BartschChrest 53b,7]; BestAmOctT 230; RosemLec 20554; JMoteRegrS 127; [AmphYpL2 p. 330; MirNDPers40P 1436 [Ceste parole resjoïr Le cuer m’a fait]], TL 8,1017; FEW 4,77a)
- ◆loc. verb. li cuers resjoïst a aucun et sim. “qn éprouve du plaisir, de la joie au cœur” (ca. 1180 – fin 14es., PercB 87 [Et maintenant li cuers del ventre Por le dolç tans li resjoï, Et por le chant que il oï Des oisiax qui joie faisoient]; CoincyI36K 36 [Un chant dou ciel descendre oï Dont toz li cuers li resjoï]; 62; TristPrC 311,2 [li cuers li comence un po a resjoïr por la doçor del novel païs]; PoireM 1606 [v. contexte sous esjoïr 3o ci-dessus]; ChansBern389B 2249,5; TournAntW 2645; [FierPrMi 2205 [il me semble au chevaucher que [c’est] Richart le Normant, et tout le cuer m’en resjouit]], TL 8,1017 [sous «intr. “sich freuen”»], cp. sous esjoïr 3o, esjoieler et resjoier 3o)
- ◆resjoïr v.pron. à valeur neutre “éprouver du plaisir, de la joie” (dep. ca. 1170, ErecFr2 4550 [La pucele mout se resjot Quant son ami revenir voit]; YvainF 4862; PercB 8059; GaceBruléD LVI 3 [A la douçour dou tens qui reverdoie Chantent oisel et florissent vergier, Mes je ne sai dont resjoïr me doie, Qu’a merci fail quant je plus la requier, = CoucyChansL XIV 3]; BlondNesleL app. 1,3; SGenB 177; 1060; 1126; DurmG 5570; Bueve1S 224; TristPrC 930,25 [estoit li roys March a la fenestre et escoutoit le chant des oisiaux qui ja avoient comencié la matinee si doucement que nuls nes oïst qui bien ne s’en deüst resjoïr, = BartschChrest 30,3]; SAubH 1622; RomPast I 10,40; PercB 87var.; RosemLec 17959; AlexParA II 1298 [Aprés la grant dolor se prent a resbaudir, var. resjoïr; laidir; bondir; guenchir]; [GesteMonglHernD 2139; 2796], TL 8,1018; AND 619a; FEW 4,77a)
- ◆inf.subst. “plaisir, joie” (fin 12es., AmAmOctK 1111 [Amilun… De son grant mal fu tot guari, Ke unkes en cors ne en face De maladie n’apparut trace. En Amis n’out ke rejoïr], AND 619b)
●resjoïssement m.
(resjoïssement 1354 HLancA1 200,20, resjouïssement DeschQ 6,53, rejoÿssement doc.1394 Gdf, rejoïsement doc.1411 RotParl1M 3,658b)
- ◆“plaisir, joie” (1354 – 1528, HLancA1 200,20; doc. Dijon 1394 [(lettre de Marguerite de Bavière à Jean sans Peur) Ce me sera singulier rejoÿssement d’en oÿr en bien Gdf]; DeschQ 6,53 [(ballade de 1396) Grant bien me fist et resjouïssement, Ainsis que gent pour querir honeur vont, De vir l’ostel et le hault parrement Des chevaliers, princes, qui a vous sont]; doc.1411 RotParl1M 3,658b [Par quoy plaise a vostre majesté royale, de vostre noblesce & droiture, en confort & rejoïsement des ditz suppliantz, declarer vostre noble entention en cest present parlement], Gdf 7,98b; AND 619b; TL 8,1018 [renvoi]; FEW 4,77a [rejouissement Chastell]; 4,77b [resjouissement 14es. – 1528])
●resjoier v.
(resjoier GodBouillBruxR 7178; Complainte de Nostre Dame NM 34,196, resjoyer SEust11P 1174, rejoier 1319 YearbEdwiiC 12,102; [HLancA1 24,20; LettrOxfL 194,9; doc.1377 RotParl1M 3,3; 3,61; LAlbR 420], rejoyer [ChronAnG 39,9; ]doc.1327 RegPinchbeckH 2,29; [BatesonBor 1,312 [inf. -ere]], regoier PlainteVgeNostreT 170, agn. rejoicer(67) doc.1407 RotParl1M 3,620)
- ◆1ov.tr. “causer du plaisir, de la joie” (2em. 14es. [?]; impr. 1548, Complainte de Nostre Dame NM 34,196 v. 196 [Mais vous presence resjoie Et convoie (var. conjoie) Tous cuers qui sont en doleurs]; AncThéât 3,175 [Vostre habileté me resjoye], FEW 4,77b)
- ◆resjoié p.p. pris comme adj. “qui éprouve du plaisir, de la joie” (1370; av. 1382, doc.1370 LettrOxfL 194,9 [Si sumes… moult leez et rejoiéz de cuer de ce que si bien parmy voz dites lettres come de la relacion de voz messages avantditz]; ChronAnG 39,9 [Des queux novelles le dit pape fuist graundement rejoyé], AND 619b)
- ◆resjoier v.tr. + c.o.i. “éprouver du plaisir, de la joie” (doc.1377, RotParl1M 3,3 [(des amis se rencontrent) pur rejoier & solacer ensamble d’une grace & prosperitee y avenue], AND 619b)
- ◆2ov.tr. “avoir la jouissance (de qch.)” (1327 – 1419, doc.1327 RegPinchbeckH 2,29; [doc.1379 RotParl1M 3,61 [Et que les ditz feoffez purront rejoier leur possession des ditz manoirs, terres & tenementz]; BatesonBor 1,312 [en cell case le alienacioun ne destourbera pas le tenant de rejoyere soun terme]; doc.1407 RotParl1M 3,620; LAlbR 420], AND 619a)
- ◆v.tr. + c.o.i. “id.” “avoir la jouissance (de qch.)” (1319, YearbEdwiiC 12,102 [Vous avez demaundé la veuwe com a la demaunde de un homme de pleyn age; par quei vous ne devez aore rejoyer de tiel respouns], AND 619b)
- ◆3ov.intr. “éprouver du plaisir, de la joie” (1em. 14es., PlainteVgeNostreT 170 [Ma tresdouce mere et amye, lors ay faite la delivrance de mes amys qi par Sathanas furent trahis. Lors les ay mys en lour heritage de paradys et ay lyé lour enemys et en profunde abime mys. Lors poetz, ma mye, regoier et toux vos dolours oblier], AND 619a)
- ◆loc. verb. li cuers resjoie a aucun “qn éprouve du plaisir, de la joie au cœur” (ca. 1356, GodBouillBruxR 7178 [Biaux oncles, ne t’effroie, Car j’os ‘Buillon’ cryer, dont li cuers me resjoie, cp. sous esjoieler et resjoïr 2o])
- ◆resjoier v.pron. à valeur neutre “éprouver du plaisir, de la joie” (1em. 15es., SEust11P 1174 [la souveraine joye Possideront en brief espace, De quoy grandement se resjoye Le tresglorieux sainct Eustace])
- ◆inf.subst. “plaisir, joie” (HLancA1 24,20 [Et l’oraille et l’oil lessent entrer orgoil en une manere, et c’est par le rejoier de ascune petit terrien honour qe me vient entrer les orailles et les oeux et est issue de la bouche, comme quant ascun flaters dirroit: ‘Seynt Marie ! qe vous avetz bien parlee huy et sagement.’], AND 619b)
●sorjoïr v.tr.
[Étymologie(68)]
(sorjoïr mil. 12es. ProvSalSanI 7938; GarLorrI 749; AmbroiseP 8770; GuillMarH 119; AspremwB 8716, sorjoÿr SFanuelL p. 73 [éd. sor joyr]; ProvRawlc2S 300, sourjoïr SFanuelM 272; VoyAlexM 307, agn. surjoïr IpH 10441; ProtH 7701; ThomKentF 1218; RobHoY 759)
- ◆v.tr. “jouir outre mesure” (mil. 12es. – 1226, ProvSalSanI 7938 [Pur ço nos dit li respit veir: ‘Ne sorjoïr ne sordoleir’(69)]; IpH 10441 [L’um ne deit dolur surdoleir Ne nule joie surjoïr Ke aprés dol pot joie venir E aprés joie grant dolur]; ProtH 7701; ThomKentF 1218; GarLorrI 749 [Doel sordeloir (éd. sor. d.), ne joie sorjoïr (éd. sor. j.), Home ne fame ne le doit maintenir]; SFanuelM 272; AmbroiseP 8770; VoyAlexM 307; GuillMarH 119 [Qui a cuer porte e a cuer deut. Mais atant vos di jo por veir Que nuls dels n’est a sordoleir Ne nule joie a sorjoïr], TL 9,900; Gdf 7,533c; AND 747b; FEW 4,78a)
- ◆prov. Nul doel sordoleir, ne nule joye sorjoÿr (13es., ProvRawlc2S 300 [= ProvM 1403], SchulzeBusProv 1403, cp. les att. citées ci-dessus et ci-dessous)
- ◆emploi absolu “éprouver du plaisir, de la joie outre mesure” (ca. 1200, RobHoY 759 [Tel cuide estre tot au desus Ki en poi d’ore descent Ke s’en merveillent tote gent, E tel qui est mout avalez E de plusors parz debotez Ki puis revient en tel estal Ou il puet fere bien e mal. Por ce ne deit hom surjoïr, Kar nul ne seit qu’est a venir, Ne endoler ne dementer])
- ◆emploi pronominal à valeur neutre “id.” “éprouver du plaisir, de la joie outre mesure” (ca. 1270, AspremwB 8716 [Home orgellos ne puet soi sorjoïr; Al cief del tot ne puet mie fallir Que ne l’estuece e son tor departir], FEW 4,78a)
●suresjoier v.tr.
- ◆v.tr. + c.o.i. “se réjouir outre mesure de” (1em. 12es., PsOxfM 37,17 [Kar je dis que alquune fiede ne suresjoent (var. ms. mil. 12es. suresjoient) a mei li mien enemi], Gdf 7,601c [suresjoir]; AND 747a [suresjoir]; FEW 4,77a)
●esjoïssier v.tr. + c.o.i.
(1)
Stotz n’exclut pas la possibilité d’une évolution phonétique («…können manche Formen…auf lautlichen Vorgängen beruhen») et souligne que, en général, aucun changement de la 2e à la 4e conjugaison ne s’est maintenu définitivement («…daß in keinem einzigen Fall sich im Lat. ein Flexionswandel völlig durchgesetzt hat»), StotzForm VIII § 105,1.
(2)
ChevEspJ 1062 Gauvains joïst et apele donne l’impression d’un emploi absolu, mais le vers est hypométrique, et il faut lire avec ChevEspA Gauvains les joïst et apele.
(5)
A ranger ici également une att. comme MonGuill2C 2 [Boine canchon plairoit vous a oïr De fiere geste ? Bien le doit on joïr], définie au gloss. “goûter, apprécier” – définition reprise par le FEW –, ou comme MorPhilP 1054 on ne puet porter ne joïr Le faiz quë il (faus home) carche celui Qui greignor fiance a en lui, définie au gloss. “venir à bout de”.
(6)
Le gloss. de GaceBuigneB déf. “caresser” pour l’att. du v. 6734 Nen le (le chien) doit tenir netement Et amer et jouir souvent; à ranger plutôt sous “accueillir chaleureusement, faire fête”.
(8)
Etablit pour les att. de JacAmArt et GilebBern l’acception “gratifier de son amour” qui ne s’impose pas.
(9)
Le vers qui contient l’att. correspond à GarLorrP 2,260 et GarLorrV 113,77, mais le mot ne s’y trouve pas.
(10)
Cp. ib. 1897 Qui de loing se garde, de pres se recueult.
(11)
Cette phrase est très proche de Nul doel sordoleir, ne nule joie sorjoïr, v. sous sorjoïr ci-dessous.
(12)
Le gloss. de HornP donne sous joïr le p.p. au sens de “in good spirits, cheerful” pour le v. 2282; cette att, est traitée ici J 244,34 et 44 comme var. de → jehui (avec note).
(13)
Pour cet ordre des vers, déviant du texte de l’éd., cf. ib. 3118.
(14)
Pour cet ordre des vers, déviant du texte de l’éd., cf. ib. 3118.
(15)
TL 4,1741,3 “sich auszeichnen”, gloss. “sich auszeichnen, hervorragen durch”, acception insolite qui n’est pas attestée ailleurs.
(16)
A rattacher ici également une att. comme DurmG 4162 Se Dex te doinst joïr de toi où l’éd. voit une construction réfléchie. Cp. aussi MorPhilP 3413 li hom jorra mal de lui.
(18)
La déf. “jouir de, goûter, savourer” ne convient pas pour la majorité des attestations.
(19)
L’éd. donne se doüst s’i joïr, corrigé par Reid dans une note ib. 2,163.
(20)
C’est plutôt une remarque qu’une définition, puisque les autres att. qui y sont rangées sont des formes verbales conjuguées.
(21)
Nous n’avons pas retenu ici l’att. de SSagOctS 1573 qui n’est que le résultat d’une émendation de l’éd.
(23)
Pour l’explication détaillée de ces vers cf. Ruelle R 101,77 qui définit se faire de son cors mal joïr “s’infliger à soi-même des souffrances”.
(24)
Avec note p. 135 qui traduit ‘n’a plus le libre usage de sa personne’, ‘est hors de combat’ et explication: «de lui a pris la place d’un réfléchi».
(25)
L’éd. donne tresjoÿssant; corrigé tacitement dans le FEW, tout comme les autres adj. du gloss. de l’éd. en tres-.
(26)
Le renvoi à «Vœux Ep; Dex» suggère qu’il y a deux att., mais dans DexW – sans renvois dans le gloss. – se trouve justement p. 18ss. VoeuxEpW2 .
(27)
Pour cette att., FEW 4,80a n7 suppose une influence de joër («wohl mit einfluss von jouer»), mais cf. GossenGramm2 § 28b.
(28)
Cp. Foulet gloss. ContPercR p. 154: «c’est lié qui est son [de joiant] compagnon le plus fidèle».
(29)
Distingue “glad” and “exulting”.
(30)
Distingue “joyful”, “sprightly” et vif et juant “alive and kicking”.
(31)
Pour un examen des participes présents avec une acception grammaticalement insolite, cf. ToblerVerm 13,37ss., spéc. 51.
(32)
La remarque au gloss. «mais c’est plutôt une faute pour joiante» est à supprimer.
(33)
Contexte très pauvre: il s’agit très prob. de Bar 4,23.
(34)
Cp. CoincyII25K 418 (c’est un homme qui a été guéri par Nostre Dame) Vilains bobers ne sui je mie, Ainz sui, ainz sui Robers joïe [= MirNDChartrK XXX 414]; ColletCoincy 293 “Robert la joie”.
(35)
Pour les dérivés commençant par a-, en- et es-, cf. la remarque ci-dessus.
(37)
LevyContr no 47 donne encore une att. de GlLeipzig, mais ni au folio ni au vers indiqué on ne trouve le mot dans GlLeipzigB.
(39)
Le sens de “béquilles”, donné dep. MontRayn à ce mot, s’accorde mal au fait que la vieille court après l’écuyer qui s’en va à cheval.
(40)
Même texte dans YsiAvM, sans var.; Gdf 2,239c donne, d’après YsiAvR, Ce chapon tantost s’enfouit, D’estre né oiseau ne conjouit, et définit “se réjouir”; très douteux.
(42)
Dans ce passage, on s’attendrait plutôt à congeer, mais congot (= FergM 189,19 conjot) ne s’explique pas comme forme de ce verbe.
(43)
La corr. ib. XXXVIII 78 cunoit en cun joït (gloss. conjoït) ne s’impose pas; cunoit est une forme agn. de l’ind. prés. 3 de conoistre qui va aussi du point de vue sémantique.
(44)
TLF 5,1339b cite encore une att. de 1840 par archaïsme, le verbe étant coordonnée à condouloir également archaïque.
(45)
D’après quel ms. ? Le ms. de base, BN fr. 1376, donne entrejoïr; à vérifier.
(46)
Ms. de base BN fr. 1433; var. mss. BN fr. 12560 et Chantilly Musée Condé 472 entrejoïr. Leçon confirmée par YvainR 6311 (ms. de base BN fr. 794, sans var.) , YvainK 6323 (même ms., sans var.); YvainHu 6307 donne, par contre, encontre joïr d’après BN fr.1433, et entreconjoïr comme var. d’après Vat. Reg. lat. 1725 et BN fr. 794 avec la remarque: «la leçon de P [ = BN fr. 1433], isolée, est sûrement le résultat d’une mauvaise lecture de ce mot»; à vérifier.
(47)
Pierre de Févin qui fournit la dernière att. dans Lac et Gdf est mort en 1433, cf. Bull. de la Soc. des antiquaires de Picardie 24,323.
(48)
Gdf 2,239c qui cite le passage par erreur sous le titre de « Rose » [se trouve dans le même ms.], le donne comme seule att. pour l’acception “jouir de”; à supprimer.
(49)
Corrige en le conghoia et range l’att. sous «trans. “jem. bewillkommen, freudig begrüßen”».
(50)
Le mot devrait être pourvu d’un astérique dans GdfLex, cf. StädtlerGdfLex 207s.
(52)
Le ms., reproduit dans cette éd., sépare en effet les mots ainsi.
(53)
AND 260b sous esjoir propose à juste titre de lire enjoier. A vérifier, s’il s’agit d’une faute d’impression ou si l’erreur est déjà dans le manuscrit.
(54)
Donne comme seule att. celle de JPriorat qui est à ranger ici sous 3o, v. ci-dessous.
(55)
Commente: «es dürfte sich um eine Vermischung von lt. jocus , mfr. enjoeler “donner (à sa future épouse) les cadeaux de noces (en parlant du fiancé)” …und den Ableitungen von lt. gaudium, gaudere, fr. joie handeln».
(56)
TL 3,1079,36 donne cette att. comme la seule pour le sens de “gern sehen”, Gdf 3,474a la range sous esjoï p.p. “réjouissant”; à corriger.
(58)
Cet emploi ne se laisse pas toujours discerner avec certitude.
(59)
Pour les p.p. d’un sens actif, cf. ToblerVerm 13,151 ss.
(60)
Ou à ranger sous 1o ? Cp. l’att. de GuillMarM 19168 que Gdf donne sous “réjouissant” et que nous avons placée sous “accueillir…”, v. ci-dessus. Gdf 3,473c et TL 3,1079 citent encore l’att. de OgDanB 12521 ot crier Montjoie l’esjoïe qui correspond à OgDanE 11809 ot crier M. les l’oïe, leçon préférable qui est appuyée par OgDanE 9855 Tel li donast de Cortain les l’oÿe (= OgDanB 10167).
(62)
Pour cet emploi de garder, cf. DEAF G 171,45 9o, où la négation n’est cependant pas obligatoire.
(64)
Gdf 4,79c range les att. de VMortAn 67,1 et 101,1 sous forjoër, mais il s’agit de formes du subj. prés. 3 et 6 de forjoïr. Y est donnée de même l’att. d’Ysii XII 3 d’après YsiiR qui donne fourjoyoi ⟨: oyoi [< oïr]⟩; à vérifier.
(65)
Cette leçon est donnée dans ErecFr2 4196var. comme celle du ms. BN fr. 1450, pourtant avec un verbe différent: Qui tant me peüst esjoïr; à vérifier.
(68)
Cp. mlt. supergaudere chez Guibert de Nogent, Tropologiae in Osee [1104 - 1112] PL 146,408d: Tu te tuo magistero gratulabundus supergaudere volueras.