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rédaction: Stephen Dörr
kaan m.
[ÉtymologieEmprunt au mongol KHĀN m. “titre porté par celui qui exerce un pouvoir politique et religieux [dans le monde mongol ou sous le régime mongol]” (Lokotsch 808; G. Clauson, Turkish, Oxford 1972, 611a; M. Räsänen, Turksprachen, Helsinki 1969, 152a; 154b; 219b). L’attribution de l’étymon par le FEW 19,92b au persan est erronée. Cf. mlt. caan (1238, LathamDict 1,322b). Le mongol khaqān, Lokotsch 808, a été emprunté par le lt.tard. et le mlt. d’où caganus (fin 6es., DC 2,16c; NiermeyerBu 150b), cacanus (616, LathamDict 1,322b), etc.
Rem.: Dans les textes français les plus anciens qui nous offrent le mot, le grant sire est souvent utilisé de manière synonymique avec le gran kaan (p.ex. MPolRustB XI)(1)
]
(kaan MPolRustB V 1; VI 1; VII 1; 3 ; etc.; ; MPolGregP II 5; III 9; 15 ; etc.; ; doc. 1316 Mahaut 101, kan MPolRustB XI 14; XIV 4; XVII 3; etc., can MPolRustRo XIV 4; HaytonK 148; 149; 150; ChiproisR no 688, caen JVignayOdoT 48,5var.; 63,5var., kam doc. 1312 Mahaut 101, chaan JVignayMir (mémoire Fietz-Beck) 30,74; 30,75; 30,77, chaam JVignayMir (ib.) 30,74, chan JVignayMir (ib.) 30,74, cham doc. 1275 BEC 52,54; JVignayMir (mémoire Fietz-Beck) 30,74, quen JVignayMir (ib.) 30,72; 73 [2 att.])
  • “titre porté par celui qui exerce un pouvoir politique et religieux [dans le monde mongol ou sous le régime mongol], khan” [aussi comme attribut anthroponymique]⁠ (dep. 1275, doc. 1275 BEC 52,54; HaytonK 148 [Et les chevetaines des .vij. nacions se leverent aveu le feltre, e le (i.e. Canguis) mistrent sur le seige et le nomerent can]; 149; 150; etc.; ; MPolRust ms. BN fr. 1116, fo 1a; MPolRustB V 1; VI 1; VIII 1-3 [Comant le grant kan (éd.: kaan, à corriger, TM) envoie les .ij. frers por sez messajes a l’apostoille de Rome. Et quant le grant sire que Cublai Kaan avoit a nom … ot entendu tous les fais des latin…]; etc.; ; MPolGregP II 5; III 9; 15 ; etc.; ; doc. 1312 Mahaut 101; 102; ChiproisR no 688; JVignayMir (mémoire Fietz-Beck) 30,72; 73 ; 74 [(les tartariens) Il sont de si grant cruaulté et de si grant orgueil, que il appellent le chaam qui est leur seigneur et le tiennent pour filz de Dieu sus terre… Et celi meismes chaan s’appelle filz de Dieu et mande ainsi a tous en ses lettres]; etc.; 30,74; JVignayOdoT 48,5 var. ms. ca. 1335; 68,5var. [Et le grant chien(1), celi emperiere que il nomment le grant caen], GdfC 10,57a; TLF 10,854b; Li 2,222c; JVignayMir (mémoire Fietz-Beck) 74; ArveillerOr 12,361; FEW 19,92b(2))
(1) Cf. la désignation le grant chien dans ca. 1333 JVignayOdoT 36,16var.; 43,19; 48,5; etc. qui résulte d’une trad. erronée de Canis Magnus, v. JVignayOdoT n. 112.
(2) L’att. de JVignayMir 30,74 antidate la graphie cham de plus de deux siècles (FEW: Est 1549-Lar 1867).