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hait m.
[ÉtymologieÉtymologie incertaine. Le FEW 16,117b se base sur (une communication non spécifée) Frings qui ramène hait à l’abfrq. *HAID “façon, manière”, que l’on appuie par aha. mha. heit, Köbler 530b. Le FEW définit l’étymon “art und weise, heiterkeit”. Le troisième élément (“heiterkeit” = “allégresse”) n’est pas attesté pour le substantif *haid. Frings le déduit du sens “briller” de la racine du mot («die der wurzel eigne bedeutung “glänzen” muss dem anfrk. haid noch angehaftet haben, daher afr. “heiterkeit, freude”»); cette racine – qui n’est citée nulle part dans le FEW – est l’indo-eur. *(s)kāi- “brillant”, Pokorny 916, d’où got. haidus, aha. mha. heit “façon, manière” et aha. heitar “serein, brillant (du ciel)”, mais le sens “allégresse” est inconnu dans la famille indo-eur. L’évolution de “serein (du ciel)” à “joyeux” a eu lieu en allemand à une époque tardive (en aha., pour heit s. et heitar adj. pas de trace pour un tel sens, v. Schützeichel3 79b; en mha., pour heitern v. “heiter machen” [= “rendre joyeux”?] Lexer 1225, une att. à vérifier). La conclusion de Frings («daher afr. “heiterkeit, freude”») nous paraît donc osée. – Greive, qui avait bien vu la faiblesse sémantique de Frings, a développé une autre thèse (Greiveh 188-206). Pour lui, le noyau sémantique de la famille est l’agilité, la vitalité. Il propose comme étymon lt. *ACTARE < AGITARE “pousser, encourager” et aussi “inciter, stimuler”, ThesLL 1,1331. Cet étymon qui ne pose aucun problème phonétique (le h- serait signe anti-hiatique) a un inconvénient sémantique. Une analyse de toutes les att. de toute la famille nous fait croire que hait désigne une émotion positive, souvent parallèle à la joie. Cette opinion est partiellement partagée par Greibe même (p. 191: «So klar und eindeutig also die Vorstellung einer vollen, kräftigen Freude in der altfranzösischen Familie ausgeprägt ist…»; p. 195: «hait ist vor allem die lebhafte, schwungvolle, tatenlustige Gemütsverfassung»). Il faut donc expliquer l’évolution sémantique de “pousser” ou “inciter” à “rendre joyeux”. De plus, le FEW n’atteste pas un sens “inciter, stimuler” pour les représentants de la famille de agere (FEW 24,257b) et de agitare (FEW 24,262b; “agacer” comme phénomène psychique négatif). Les continuateurs de ces familles dans les langues romanes cités par Greiveh 201-203 ne montrent aucun sens qui pourrait appuyer sa thèse; bien au contraire ils la contredisent par des sens très éloignés.(1) La constatation finale de Greive (p. 199: «Inhaltlich läßt die Gleichung haitier = *actare keine Fragen offen») nous semble exagérée.
Rem.: AlNeckUtensH 245 donne hait comme glose de exslaret l. exhilaret. Il s’agit donc de la troisième personne du présent de haitier, cf. hait SGillesP 1008. – La séparation des sens “joyeux” et “en bonne santé” pour haitié realisée par TL, Gdf, Stone et le FEW n’est pas convaincante. Il nous semble plutôt qu’un seul sens “qui éprouve de la joie, de la gaieté (condition physique favorable à la vigueur)” s’adapte à tous les contextes. La tournure sain et haitié “gesund an Leib und Seele” où sain se rapporte à la condition physique et haitié à la condition psychique paraît appuyer cette opinion. – LévyTrés 128a relève une att. dans GlStrasB de haitement qu’il définit “hâte”. Ce sens est incompatible avec le sens de base de la famille de hait. Un rapprochement avec la famille de → haste ne semble pas possible, le FEW 16,123b n’a presque pas de formes sans -s- pour les att. anciennes. L’att. dans GlStrasB est une Glose de Ps CXVI 11. Le texte latin donne: (Ps CVX 11 septuaginta) ego dixi in excessu meo omnis homo mendax; excessus est défini “Verzückung” (=“joie”) par Georges 2519 (les autres psautiers afr. donnent trespassement PsOxfM, alevation de mon cuer PsLorrB, esbaïssur PsCambrM). L’att. s’intègre donc parfaitement aux autre pour haitement “état de celui qui est dans une condition psychique caractérisée par des émotions, des sentiments agréables”. – GaceBruléD XXVIII 35 donne un contexte contruit: Qu’en lor dehait m’ont si desconforté [leçon qui n’est pas dans les mss.]; l’éd. H préfère suivre de plus près son ms. de base: Que lor dehet m’ont si desconforté. Les deux éd. n’ont pas compris le passage en question. Lor est une var. de lors (assez courant, v. la concordance de Dygvve), donc adverbe, et dehet est à lire de het “avec joie”, locution adverbiale assez bien attestée, v. ci-dessous. – Gdf 3,185 donne comme première att. de enhaitier RolM 1693: Sire cumpainz, pur Deu, que vos enhaitet, Tanz bons vassals veez gesir par terre. Mais il faut lire: que vos en haitet, cf. RolS 1693. – GuiNantmM 692 a un verbe enheitir qui est défini au glossaire “accepter avec plaisir, désirer”. Nous considérons le mot comme var. de enhatir “provoquer”, v. → aatir. – Gdf 7,35b donne une forme renaitier, var. de renhaitier, tirée de SThomBen dans BenDucM. Cette forme n’existe pas, il s’agit d’une mauvaise lecture de rehaitier, SThomBenS 2051. – Meshait “dommage, tort” cité par Gdf 5,286b n’existe pas, la seule forme mahé est une var. de mehaing, v. → mahaignier. – TL 8,648,3 a une déf. “etw. gern sehen, wilkommen heißen” avec une att. de ChevCygneH 353: Et quant li sains hermites ot sa proiere faite, Estes une ciere qui les enfans alaite, Que Dix i envoia, qui tous les bien rehaite. Nous pensons que notre sens “faire naître, éveiller” s’adapte bien au contexte. La déf. de TL est à rejeter.]
Rem.: AlNeckUtensH 245 donne hait comme glose de exslaret l. exhilaret. Il s’agit donc de la troisième personne du présent de haitier, cf. hait SGillesP 1008. – La séparation des sens “joyeux” et “en bonne santé” pour haitié realisée par TL, Gdf, Stone et le FEW n’est pas convaincante. Il nous semble plutôt qu’un seul sens “qui éprouve de la joie, de la gaieté (condition physique favorable à la vigueur)” s’adapte à tous les contextes. La tournure sain et haitié “gesund an Leib und Seele” où sain se rapporte à la condition physique et haitié à la condition psychique paraît appuyer cette opinion. – LévyTrés 128a relève une att. dans GlStrasB de haitement qu’il définit “hâte”. Ce sens est incompatible avec le sens de base de la famille de hait. Un rapprochement avec la famille de → haste ne semble pas possible, le FEW 16,123b n’a presque pas de formes sans -s- pour les att. anciennes. L’att. dans GlStrasB est une Glose de Ps CXVI 11. Le texte latin donne: (Ps CVX 11 septuaginta) ego dixi in excessu meo omnis homo mendax; excessus est défini “Verzückung” (=“joie”) par Georges 2519 (les autres psautiers afr. donnent trespassement PsOxfM, alevation de mon cuer PsLorrB, esbaïssur PsCambrM). L’att. s’intègre donc parfaitement aux autre pour haitement “état de celui qui est dans une condition psychique caractérisée par des émotions, des sentiments agréables”. – GaceBruléD XXVIII 35 donne un contexte contruit: Qu’en lor dehait m’ont si desconforté [leçon qui n’est pas dans les mss.]; l’éd. H préfère suivre de plus près son ms. de base: Que lor dehet m’ont si desconforté. Les deux éd. n’ont pas compris le passage en question. Lor est une var. de lors (assez courant, v. la concordance de Dygvve), donc adverbe, et dehet est à lire de het “avec joie”, locution adverbiale assez bien attestée, v. ci-dessous. – Gdf 3,185 donne comme première att. de enhaitier RolM 1693: Sire cumpainz, pur Deu, que vos enhaitet, Tanz bons vassals veez gesir par terre. Mais il faut lire: que vos en haitet, cf. RolS 1693. – GuiNantmM 692 a un verbe enheitir qui est défini au glossaire “accepter avec plaisir, désirer”. Nous considérons le mot comme var. de enhatir “provoquer”, v. → aatir. – Gdf 7,35b donne une forme renaitier, var. de renhaitier, tirée de SThomBen dans BenDucM. Cette forme n’existe pas, il s’agit d’une mauvaise lecture de rehaitier, SThomBenS 2051. – Meshait “dommage, tort” cité par Gdf 5,286b n’existe pas, la seule forme mahé est une var. de mehaing, v. → mahaignier. – TL 8,648,3 a une déf. “etw. gern sehen, wilkommen heißen” avec une att. de ChevCygneH 353: Et quant li sains hermites ot sa proiere faite, Estes une ciere qui les enfans alaite, Que Dix i envoia, qui tous les bien rehaite. Nous pensons que notre sens “faire naître, éveiller” s’adapte bien au contexte. La déf. de TL est à rejeter.]
(hait BrendanW 670; MarieGuigL 125; BenTroieC 9764; 13015; 17224; 23007; EdConfVatS 489; 496; 717; etc.; HornP 3455; BenDucF 34742; RoisC 11; ProvVilT 213a; IpH 9913; TristThomL 30; 1341; 2277; 3091; etc. etc., heit RègleHospCamS 778; 956; ThomKentF 4396; SJeanAumU 489; 2802; 2946; 3910; SClemW 306; 2796; 5555; 10582; AmbroiseP 8784 [heiz c.r.pl.]; DesiréT 315; RobGrethEv Stone; HArciPèresO 2088; 2246, het ThomKentF 820; 824; GaceBruléH I 27; ChardryPletM 1754; ChardryDormM 599; MarqueA 37a4; RenMontlcM 360,34; BenTroieC var. mss. 1em. 13es.-14es.; BenTroieC 13015 var. ms. mil. 13es.; PAbernRichB 1417; BenTroieC 9764 var. ms. fin 13es.; PartonG 3479 var. ms. fin 13es.; [mfr. DeschQ IV 212; V 127; GrebanP 25797], hete 〈: jovenete〉 TristNantS 2323, ait ca. 1100 RolS2 1184; 1381; 1844; EdConfVatS 241; PartonG 7976; BenTroieC 13015 mss. déb. 13es./2em. 13es.; AliscW 1096 var. ms. 1em. 13es., eit RolS2 3350; 3541, et BenTroieC 17224 mss. mil. 13es.-14es., haiti AttilaS 10,605, haitie AttilaS 16,435)
- ◆“émotion, sentiment agréable (correspondant à des circonstances particulières), joie” ([ca. 1100, v. ci-dessous] 1erq. 12es. – 1637, BrendanW 670 [Cum alouent, l’abés ad quis Quels leus ço seit u se sunt mis, Mais cil se taist, respuns ne fait, Goït les forts od mult duz hait]; MarieGuigL 125; EdConfVatS 241; 496; 717; 489; etc.; HornP 3455; BenTroieC 9764; BenDucF 34742; TristThomL 30; 1341; 2277; 3091; RoisC 11; IpH 9913; AliscW 1096; etc. etc., TL 4,842; Gdf 4,402a; Stone 352b; FEW 16,116b)
- ◆dans une antiphrase mal hait “émotion désagréable” (13es., RenMontlcM 360,34(2) [Et Baiars a maigri, si en devint plus lait. Renaud lo regarda, qui ja lo vit desfait. Hé Baiars! ce dist il, com sommes mal refait. Jamais ne m’aiderés, trop somes de mal het])
- ◆a (grant) hait “d’une manière ardente qui manifeste une émotion, un sentiment agréable” (ca. 1100 – 15es., RolS2 1184 [A icest mot sunt Franceis escrïet. Ki dunc oïst ‘Munjoie!’ demander, De vasselage li poüst remembrer. Puis si chevalchent, Deus! par si grant fiertet! Brochent ad ait pur le plus tost aler, Si vunt ferir, que fereient il el?]; 1381; 1844; BenTroieC 13015 var. ms. mil. 13es.; TristBérG 977; ThomKentF 824 [Donc montent as chevals e s’en vont tuyt a het]; PartonG 7976; AngDialGregO 3951 [a granz haiz]; MousketR 4711; ThebesR 2800; GautLeuL2 231; NoomenFabl 7,236,300; etc. etc., TL 4,843; Gdf 4,403a; FEW 16,116b)
- ◆de hait “d’une manière ardente qui manifeste une émotion, un sentiment agréable” "id." (fin13es. – 16es., PartonG 3479 var. ms. fin 13es. [Li mil François qui sont armé Et ont le jor le camp gardé Poignent avant as (var. ms. fin 13es. Poignent de het as) Sarrasins Et fierent des brans acerins]; GaceBruléH I 27 [Douce dame, tant m’ont achesoné Faus tricheor en lor parole vaine Que lor de het m’ont si desconforté Pres ne m’ont mort; Dieus lor dont male estraine], TL 4,844; Gdf 4,402c; FEW 16,116b)
- ◆faire hait “se réjouir en faisant des choses amusantes” (ca. 1240, MirAgn2K 42,24 [N’ad desuz le Creatur Homme ke ne pecche set fez le jur, Ja tant ne seit seinte sa vie Mes mult avent ke par compainie Fet meint prodom sovent surfet Pur cunjoïr et fere het], Stone 352b; FEW 16,116b)
- ◆mettre en hait “provoquer une émotion, un sentiment agréable” (déb. 13es., SClemW 2796 [Ne vuil pas que nul se ennuit Kar cest rumanz faz pur deduit, E numeement pur ceo le ai feit A tolir ennui e mettre en heit], Stone 352b)
●haitier v.
[Étymologiehait HAID]
(haitier ca. 1100 RolS2 1693; GaimarB 124; 320; BrutA 9282; EneasS1 5273; 8763; SGillesP 1008 [hait prés. 3]; 1539; ThebesR 8564; ChronSMichelB 630; MarieChievreW2 44; MarieMilW2 266; MarieFraisneW2 496; MarieLanvW2 314; 483; RouH III 8914; etc. etc., haytier ChevPapH 52,2, agn. haiter BrendanW 1823 [p.p. -et]; EdConfVatS 1169; DonneiP 191; DésiréT 52; 406; 588; BueveAgnS 3118; PetPhilT 2898; 2903; MarieFabW 95,26 var. ms. mil. 13es.; TristNantS 761; 7857; [mfr. GesteMonglGirD 2602; FierPrM 610], heitier SGillesP 1060; ErecR 2267; 4082; 4151; 4999; ChronSMichelB 2240; CligesG 375; EstFougL 1031; AlexParA 3,1385; GuiNantmM 1654; 1697; 1772; ChardryPletM 75; AlNeckUtensH 260; SClemW 710; 2604; 5663; etc. etc., agn. heiter WaceNicR 187; SGillesP 587; 1814; 2076; 2702; HornP 549; 591; 749; SOsithB 429; SimFreineGeorgM 448; ChardryPletM 671; ChardryDormM 1814; SJeanAumU 1718; 3764; 5740; WaldefH 2883; 4274; 18940, agn. heyter AlNeckUtensH 245; FoukeH 13,25; NicBozMargK 137; NicBozMadK 434, afr. hetier CourLouisLe 1155; 2600; JJourB 1624; RicheutV 999; GuingT 105; 140; ContPerceR 1829; SGenB 2386; 2686; 2714; DoonLaiT 127; SSilvCroixP 446; GirVianeE 5848; MeraugisF 3428; 5075; 5572; etc. etc., heter IpH 1716; 1717; RagemonL 90; NoomenFabl 6,169,66, haittier MirNDPersP 6,203; 7,779; Apol2L 38,17; mfr. MirNDPersP 26,21; 27,1799; [GuiWarPrC 80,63], heitter SGraalIIJosN 1693; [DeschQ 4,235,11; ]CroisBaudriM continuation 45,203, hettier , hetter TristNantS 7857, haistier BalJosPr1M 38,4; MirNDPersP 12,555, heister IpH 354, hestier NarbS 720; AlexParA IV 437 var. ms. 3et. 13es.; CassidP 288; [BenTroieC 20684 var. ms. fin 14es.; 29012var.; 30157var.], haicter CoutBretP 191,14, 3et. 14es. hactier CardenoisC 34v°14, hectier MaillartR 2066; 3395; 6307; 7887, aitier SThomGuernW1 3191; Aiol1F 2912; sermon [non de Maurice de Sully] Gdf ms. ca. 1300; PercB 5143 var. ms. 2em. 13es.; BibleBerzé Gdf [= BibleBerzéL 685 haitié], agn. eyter BueveAgnS 1403)
- ◆1o“rendre joyeux (qn), procurer une satisfaction psychologique à (qn)” (ca. 1100 – 1552, RolS2 1693 [Li quens Rollant des soens i veit grant perte Sun compaignun Oliver en apelet: Sire cumpainz, pur Deu, que vos en haitet? Tanz bons vassals veez, gesir par tere, Pleindre poüms France dulce la bele]; SGillesP 1060; 1539; 2076; 2702; ThebesR 1083; 8564; RouH III 8914; EdConfVatS 1169 [Mut se pena de lui haiter D’honur, de beivre et de manger. Mes pur mangier ne pur honur Ne pur son hait ne pur s’amur Ne fu unc la dame changiee]; [BenTroieC 3712; ]BenDucF 10535; RoisL 91; 157; EstFougL 1031; etc. etc., TL 4,845; Gdf 4,404a; Stone 352b; FEW 16,116b, encore dial. mod.)
- ◆v.abs. “rendre joyeux (qn), procurer une satisfaction psychologique à (qn)” “id.” (ms. 1289, ThebesC 2,142,2824 [Docement li oignoit de basme, Et Tydeüs sovent se pasme; Puis li banderent d’un ordrois Trestot le cors en .iiij. plois: Cevalcier puet or mais a rote, De ses plaies mar ara dote. Adont li fist .i. poi mangier Soppes en aige por haitier], TL 4,846,40)
- ◆pp. comme adj. “qui éprouve de la joie, de la gaieté (condition psychique favorable à la vigueur)” (1erq. 12es. – 1613, BrendanW 1823 [Ja nuvele vait par païs Que venuz est de paraïs. Ne sunt haitet sul si parent, Ainz sunt trestuz comunement]; GaimarB 124; 320; WaceNicR 187 [Quant fu (la mère) en son ostel entree Comme femme tute descee Son enfant trova fut heité En l’ewe boillant sein et lé]; MarieMilW2 266; MarieFraisneW2 496; MarieLanvW2 314; 483; FloreAw 994; SGillesP 587; 1814; ThebesR 2677; ErecR 2267; 4082; 4999; EdConfVatS 1874; 2000; 2938; 3530; etc.; etc. etc., TL 4,847; Gdf 4,403a; Stone 352b; FEW 16,117a, encore dial. mod.)
- ◆loc. adj. sain et haitié “(après quelque danger, quelque épreuve) en bon état physique et psychique)” (2et. 12es. – 2et. 16es., CourLouisLe 1155 [Oncles, fait il, estes sain et hetié? Oïl, fet il, la merci Dieu del ciel, Mes que mon nes ai un pou acorcié Ge ne sai certes com sera aloignié]; 2600; SGillesP 1154; ErecR 4151; EdConfVatS 6237; PhilomB 815; RouH 6867; IpH 5290; PercB 5143; RenR 1532; 3060; AntiocheD 4762; etc. etc., locution non isolée par les dictionnaires cités ci-dessus)
- ◆“rendre joyeux (qn), procurer une satisfaction psychologique à (qn)” [emploi impersonnel] (déb. 13es. – 2em. 15es., ChevBarAnS 412 [Ci n’a, fet il, mïe grant paine, Se je vois a cele fontaine, Ceste penitance ert tost faite. Or ça, fet il, puisqu’il me haite]; VengRagF 3000; JJourB 1624; CourtAmS 695 [Volés vous oïr loiauté Et droit de vo demande faite? Wouye, Sire, puisqu’il vous haite. Car sachiés, j’en suis desirrans]; TombChartr22W 293; TombChartr24W 122; MirNDPersP 3,563; 6,203, TL 4,845; Gdf 4,404a)
- ◆dans une image “rendre joyeux” [d’un objet inanimé personnifié] (fin13es., ThomKentF 107 [D’icest fier comandement volt li rois conseiller Çoe k’en Ynde major voldra mander. Cist ne voldront l’onor Alisandre abaisser; Mielz aiment en sanc d’ome lor haitier Que chacer en forest ou oisseus riveer, Ou podnei de dame ou meschine baisser])
- ◆v.pron. “éprouver de la joie, de la satisfaction” (ca. 1155 – 1619, BrutA 9282 [Chaliburne out ceinte, s’espee, Qui bien fu lunge e bien fu lee; En l’isle d’Avalun fu faite, Ki la tient nue, mult se haite]; EneasS1 5273; 8763; SGillesP 1008; ChronSMichelB 630; 2240; MarieChievreW2 44; EdConfVatS 967; 4582; [BenTroieC 15009; 22558; ]BenDucF 17471; 38135; SThomGuernW1 3191; NoomenFabl 2,74,460; etc. etc., TL 4,846; Gdf 4,404b; Stone 352b; FEW 16,116b)
- ◆2ov.n. “éprouver de la joie, de la satisfaction” (fin12es., DonneiP 191 [Joie e deduit le cors sustent, Ire et penser le met a nent. Haiter deivent tels juvencels Ki asez ont de lur aveals Pur tollir les pensers del mund], Stone 352b)
- ◆inf. substantivé “éprouver de la joie, de la satisfaction” "id." (ca. 1180; 3et. 12es., MarieFabW 95,26 [Ensemble asistrent al mangier. Pensez, fet ele, del haitier! Si feruns nus, fet sis baruns, E granz merciz que nul l’avuns]; RicheutV 999 [Qant l’estre plus ne li talante, Vint au Berri, La o sa mere l’ot norri, Veoir la veut, Cuida fust la o hetier suent], Gdf 4,404b)
●haitïement adv.
(haitïement BrendanW 1817; CommPsIA1G XLII 171; EdConfVatS 3849; PercB 4522; AntiocheD 638; JobGregF 334,5; SBernAn1F 62,11 [2 att.]; ContPerc1tR 11299; PoèmMorB 2151; JugAmS 122; GuillTyrP 213; etc. etc., haiteement SGillesP 593; BalJosAnS 1096, heitïement HArciPèresO 4557; GuillMach Gdf ms. 3et. 14es. [= GuillMachH 1,281,4191], haitement BrendanW 1817)
- ◆“avec hait” (1erq. 12es. – 16es., BrendanW 1817 [Iloec remist lur hostes puis, Quar paraïs fud sis dreiz fius. E cil s’en vunt haitïement, Nen unt d’orez retenement]; SGillesP 593; CommPsIA1G XLII 171 [Et cum tu fais ta almosne, haitïement le fai, hylarem enim datorem diligit Deus - le haitié donour, celui aime Deus]; EdConfVatS 3849; PercB 4522; AntiocheD 638; JobGregF 334,5; SBernAn1F 62,11; ContPerc1tR 11299; PoèmMorB 2151; etc. etc., TL 4,852,15; Gdf 4,403c; Stone 352b; Hu 4,425b; FEW 16,117a)
●agn. heitivement adv.
- ◆“avec hait” (fin13es., AncrRiwlecH 254,20 [Kar toute lour joie est d’estre dolorousement pendeus et hontousement od Jhesu Crist en sa croiz. Ces poient od seint iglise heitivement chauntier Nos oportet gloriari in cruce domini nostre Jhesu Cristi], Stone 352b)
●malhaitié adj.
(malhaitié GautArrErR 2825; CligesG 5456 var. mss. ca. 1200 - 3eq.13es.; DurmG 225; MousketR 22262; 28483, malhetié PassPalF 865; DialGregEvrS 15945; [DeschQ III 4,18], mauhetié AlexParA I 2622)
- ◆“qui a une émotion, un sentiment pénible et durable résultant d’un envahissement de la conscience par une douleur, une insatisfaction ou d’un autre malase, qui est dans un état de malaise” (ca. 1175 – 2em. 14es., GautArrErR 2825 [Cascun jor tehist en corsage Si le tient on a le plus sage Qui onques jor alast a messe Onquues ne fist fausse promesse; Mais s’ele est de rien malhaitïe Si est de tot si afaitïe Que plus li valt ses bials parlers Que face a plusors lor doners]; AlexParA I 2622 [De l’assant de la ville fu forment travailliez Auques en estoit mornes, penssiz et mauhetiez; Seur un fautre de paile s’est un petit couchiez]; CligesG 5456var.; DurmG 225; MousketR 22262; 28483; PassPalF 865; DialGregEvrS 15945; [DeschQ III 4,18], TL 4,989; Gdf 5,122a; FEW 16,117a)
●haitement m.
- ◆“état de celui qui est dans une condition psychique caractérisée par des émotions, des sentiments agréables, de celui qui éprouve de la joie” (ca. 1170 – 1em. 14es., BenTroieC 21860 [Il ert de ço toz coneüz, Qu’il ert de covenant menuz. A li vint mornes e pensis Qu’en lui nen a joie ne ris. Sa mere conforte e sermone. Mais poi de haitement li done]; 24427; BenDucF 4033 [Haitemenz prenez e confort Que ci prendra bien vostre sort]; GuillPalM 1364; PartonG app. I 1098 [Et faisoit sovent faus briés faire Por moi a haitement (ms. ahaitement) atraire]; GlStrasB Ps CXVI 11, LevyTrés 128a; TL 4,844; Gdf 4,403a; FEW 16,117a)
●deshaitier v.
(deshaitier GaimarB 6400; FloreaK 2449; CommPsIA1 G2 XXXIII 590; MarieEquitW2 109; BenTroieC 8807; 9150; 12633; 13649; etc.; RouH III 2210; TristThomB 2051; BenDucF 1893; 2423; 3122; etc.; Aiol1N 137; 225; RoisC 4,5; 56,20; MarieFabW LXVIII 1; PercB 8197; etc. etc., desheitier SGillesP 291; ErecF 4832; HornP 4689; SThomGuernW1 1576; CligesG 5456; 5724; LancR 4264; YvainK 3333; 3820; 4560; etc.; IpH 231; 927; 1048; etc.; ProtH 12573; AmbroiseP 271; 4906; 12287; WaldefH 8310; etc. etc., agn. desheytier BueveAgnS 1540, s.l. dehaitier 1erq. 12es. BrendanW 1296; BenTroieC 4942; 4946; 9178; etc.; TristThomB 2011; AdamA 565; RichF 467; RenR 10605; RenM II 202; HermValS 660; ChevCygneH 354; PoèmeMorB 520; etc. etc., dehaytier BenTroieC 9150 var. ms. 14es., deheitier SGillesP 171; ContGuillTyrdM 17; BenTroieC 9178 var. ms. déb. 13es.; doc.1265 Gdf, deshatier RouH III 1763; BenTroieC 10269 var. ms. 14es., deshetier BenDucF 7551; 23935; 38181; YvainK 5068; AiquinJ 1760; FlorebK 737; MantelB 760; SGenB 1743; GuillDoleL 3642; 3643; 5531; 5621; DolopB 5205; 5834; TristPrB 25,9; 132,59; etc. etc., dehetier RenM IV 38; RobHoY 353; PeanGatS2 3449; MirNDChartrK X 46; XXV 204; BenTroieC 10269 var. ms. 13es.; 11014 var. mss. mil. 13es./2em. 13es.; 12633 var. mss. mil 13es./2em. 13es.; HainAnN 280; OvMorB 2,222,2329; DialGregEvrS 1333, deshaictier AmphYpL2 gloss. p. 259, deshectier MaillartR 477; 4946, deshaistier BalJosAnS 4648, deshestier ChevPapH 33,21, dahaitier RobBloisChastU 247, desaitier ProtH 1520; BalJosAnS 9674; RobBloisChastU 247 [= dahaiter d’un autre ms.]; BenTroieC 11952 var. ms. 14es.)
- ◆1o“causer une émotion, un sentiment pénible et durable (à qn)” (ca. 1160 – 1611(3), SGillesP 291 [Mult en as ta gent desheité E tes baruns desconseilé]; AdamA 565 [Je suis vers Deu e vers toi mult mesfeite Le mien mesfait mult iert longe retraite. Ma culpe est grant, mes pecchiez me dehaite. Chaitive sui, de tut bien ai suffraite]; YvainK 3820; 5068; RenM II 202; ContPerc2eR 31008; PoèmeMorB 520; EscoufleS 2548; AmbroiseP 1810; DolopB 5834; BueveAgnS 346 [= 3S 273]; etc. etc., TL 2,1606; Gdf 2,594b; Stone 171a; FEW 16,117a)
- ◆pp. comme adj. “qui a une émotion, un sentiment pénible et durable résultant d’un envahissement de la conscience par une douleur, une insatisfaction ou d’autre malaise” (1erq. 12es. – 1611, BrendanW 1296 [Quant vi que as mains ert as Judus, A ceals crüels liverez li pus, Quant vi que as gabs l’aürouent, E de spines coronouent Quant vi vilment que fud traitez, Sachez que fui mult dehaitez]; GaimarB 6400; FloreaK 2449; SGillesP 171; CommPsIA1 G2 XXXIII 590; MarieEquitW2 109; BenTroieC 4942; 8802; 10269; etc.; HornP 4689; TristThomB 2011; 2051; RouH III 1763; III 2210; BenDucF 1893; 2423; 3122; etc.; etc. etc., TL 2,1607; Gdf 2,594c; Stone 171a)
- ◆v.pron. “éprouver une émotion, un sentiment pénible et durable résultant d’un envahissement de la conscience par une douleur, une insatisfaction ou d’autre malaise” (ca. 1170 – 1316, BenTroieC 4946 [Mout trova dehaitié son frere Por le hontage de sa femme, Por le damage de son regne, Que li Troïen li ont fait, Ne puet müer ne s’en dehait]; 9150; 9178; etc.; ErecF 4832 [Se ceste dame se desheite Por son seignor qu’ele voit mort, Nus ne doit dire qu’ele et tort]; BenDucF 7551; 23935; 38181; SThomGuernW1 1576; CligesG 5724; YvainK 3333; 4560; RenR 9894; 10605; ChevCygneH 354; SaisnaB 3190; ContPerc2eR 21260, TL 2,1606; Gdf 2,594b; FEW 16,117a(4))
- ◆v.n. “éprouver une émotion, un sentiment pénible et durable résultant d’un envahissement de la conscience par une douleur, une insatisfaction ou d’autre malaise” (1262, MirNDChartrK X 46 [Ce soir ne firent garnison Ne de pein ne d’autre vitaille, Por ce qu’il quidoient sans faille L’endemein a Chartres venir. Ne voudrent chouse retenir Que l’endemein eüst mestier, Dom plus estut dehetier])
- ◆2ov.a. “mettre dans un état de souffrance, rendre physiquement faible” (4eq. 12es.; 1em. 13es., RenM IV 38 [Conme cil qui avoit souffrete Et grant fein qui molt le dehete, S’en est tornez vers une pree]; PeanGatS2 3449 [(Saint Martin) Mes por s’en venir s’atorna, Quant entre les clers ot paiz fete, Mes fievre quarte le dehete, Qui tote nuit l’out travaillié, Tremblé ot molt et baaillié, Et tuit li membre li failleient], TL 2,1606; Gdf 2,594b [l’att. de PeanGat sous “attrister, affliger, désoler, décourager”, déf. à différencier])
- ◆pp. comme adj. “qui est mal à l’aise, dont la santé est altérée” (2em. 12es. – 1485, Aiol1N 225 [Or en irś en France, a Dieu congié, S’enmenrés Marchegai, mon boin destrier. Par le foit que vos doi vostre bel cief, Il n’en a nul millor en nule resnié. Mais il est mal gardés, mal porseingié; Li chevaus est molt maigres et deshaités Et si est defferés de .iiij. piés]; CligesG 5456; HermValS 660 [Or est la prodefeme dedanz son lit couchïe, Et de nuiz et de jorz se sent molt deshaitïe]; GuingT 26 [Li rois ala .j. joe chacier, en la forest esbanoier. Ses niés estoit ce jor seingniez Si estoit auques deshetiez]; ChevIIEspF 3160; FillePonth2B2 96; doc.1265 Gdf; CleomH 6623; SThibOctH 313; JakD 3251; ChronTrivR 212,3; DialGregEvrS 1333; [ca. 1365 BaudSeb XIX 1073], TL 2,1607; Gdf 2,594c; Stone 171b; FEW 16,117a)
- ◆v.n. “être dans un état de malaise, être physiquement faible” (déb. 13es., ChastPereaM 3193 [Et quant l’en lor (aux chameaux) done provende, N’i a cel qui la boche i tende De si que tuit ensenble i tendent, Bien et leaument s’entr’atendent. Quer se els veient deshaitier L’un d’els qu’il ne puisse mengier, Ou d’iluec l’estovra oster Ou toz les estovra juner], TL 2,1607)
●deshait m.
(deshait BenTroieC 12760; 13814; 19157; etc.; TristThomB 2005; 2043; RouH III 1680; 8567; BenDucF 2744; 15598; 19201; 38122; SThomGuernW2 3263; CligesG 3686; SThomBenS 32; 1266; 1695; PartonG 7508; ThomKentF C 27; SaisnaB 354; 1045; 2324; SaisnlB 4236; etc. etc., desheit CligesF 3708; RèglHospCamS 826; AmbroiseP 5140; SJeanAumU 428; 2780, deshet ErecR 4545; BenDucF 4921; 6141; 15995; etc.; IpH 4233; ChardryPletM 224; AmbroiseP 7845; ContPerc2eR 29936; BenTroieC 12760 var. mss. déb. 13es. - 1em. 14es.; YderA 1195; SThomGuernW2 3263 var. ms. 1em. 13es.; RenM 3,157 mss. 1300 - 14es., dehait 1erq. 12es. BrendanW 154; BenTroieC 10196; PartonG 169; 8615; ModvB2 6364; 7022; SaisnlB 2076; EscoufleS 7714; BenTroieC 13814 var. mss. 1237 - 1em. 14es.; AtreW 470; JMeunabB VI 77; SRemiB 928; ProtH 11962; 12624; ThebesC III 2908 ms. 1289; [BenTroieC 12760 var. ms. fin 14es.], deheit AmbroiseP 3258; 4206, dehet ChardryPletM 410; 475; 594; AmbroiseP 7813; AlexisOctP 68; GuillDoleL 4674; BenTroieC 12760 var. ms. 1em. 14es.; 13814 var. mss. 1264 / 2em. 13es.; 10196 var. ms. 2em. 13es.; LicorneG 7101, desait BrendanW 154 var. ms. fin 12es.; BenTroieC 12760 var. mss. 1em. 13es. / 2em. 13es., dehé MaccabeS 1093)
- ◆“émotion, sentiment pénible et durable qui résulte d’un envahissement de la conscience par une douleur, une insatisfaction ou d’un autre malaise” (1erq. 12es. – Cresp 1637, BrendanW 154 [Cumandet eals lui obeïr, Cum lur abet mult bien servir. Puis les baiset Brandan e vait. Plurent trestuit par grant dehait Que mener ne volt lur peres Fors quatorze de lur freres]; BenTroieC 10196; 12760; 13814; etc.; TristThomB 2005; 2043; ErecR 4545; RouH III 1680; 8567; BenDucF 2744; 4921; 6141; SThomGuernW2 3263; CligesG 3686; RèglHospCamS 826; IpH 4233; SThomBenS 32; 1266; 1695, TL 2,1605; Gdf 2,593b; Stone 171a; FEW 16,117a, encore dial. mod.)
●deshaite f.
(dehaite 1erq. 12es. BrendanW 1767)
- ◆“émotion, sentiment pénible et durable qui résulte d’un envahissement de la conscience par une douleur, une insatisfaction ou d’un autre malaise” (1erq. 12es., BrendanW 1767 [Chi ci estrat, mal n’i avrat, Ne dunt mals vent ja nel savrat, Ne chalz, ne freiz, ne dehaite, Ne faim, ne seit, ne suffraite], Gdf 2,594b; TL 2,1605 [renvoi à Gdf]; FEW 16,117b)
●deshaitement f.
(deshaitement ca. 1170 BenTroieC 19163; 22501; 25553; Perl1N 3019; SRemiB 4942, dehaitement BenTroieC 19163 var. mss. mil. 13es. - 14es.; 25553var., desheitement AthisH 10540, deshetemant BenTroieC 25553 var. ms. mil. 13es., dehetement Athis Gdf [ms. 18es. = AthisH 10540])
- ◆“émotion, sentiment pénible et durable qui résulte d’un envahissement de la conscience par une douleur, une insatisfaction ou d#Un autre malaise” (ca. 1170 – 1611, BenTroieC 19163 [Mort sont, ço diënt, e vencu. Ne se sevent ou conseillier Ne qui l’ost sache maistreier. Empor cest grant deshaitement, Josterent Greu un parlement]; 22501; 25553; AthisH 10540; Perl1N 3019; SRemiB 4942, TL 2,1605; Gdf 2,594b; FEW 16,117b)
●redeshaitier v.a.
(redehaitier ca. 1201 EscoufleS 8883)
- ◆*redeshaitier qch. à qn “exercer une influence sur (qch.) afin de mettre qn dans une émotion, un sentiment pénible et durable” (ca. 1201, EscoufleS 8883 [Se Damediex grace l’en done, Mult i metra poi de respit. Or doinst Diex que nus nel respit Ki il redehait sa hautece!], TL 8,520; Gdf 6,702a; FEW 16,117b)
●rehaitier v.
(rehaitier ca. 1160 EneasS1 273; MarieYonW2 98; MarieLanvW2 523; MarieWilW2 272; EdConfVatS 472; BenTroieC 12636; BenDucF 8179; MonGuill2C 5561; Perc TL; SThomBenS 2051; ThomKentF 4577; AntiocheD 642; 5356; 9069; etc. etc., rehaiter MarieEspW2 209 [reïter corr. par G. Paris en rehaiter], norm. agn. reheitier AmAmOct Stone; DésiréT 594; AthisH 10033; 12296; 12720; WaldefH 15168; ChevDameClercM 490; SecrSecrAbernB 835; ErecF 6486 var. ms. fin 13es.; ApocGiffR 4205; [15es. ParsonsCourt 50,17], agn. pic. rehetier IpH 6378; 10041; 10305; CoucyChansL XIII 20; GuingT 394; ContPerc1eR 2352; GuillDoleL 3765; 4453; 5028; 5104; AlNeckUtensH 245; MaugisV 5523; MarqueA 41a4; FloriantW 3048; GrChronV 6,173; etc. etc., rehaister etc.etc.SaisnlB 2430)
- ◆1ov.a. “rendre joyeux (qn), procurer une satisfaction psychologique à (qn)” (ca. 1160 – 1611, EneasS1 273 [Donc leva Eneas la teste Et esguarda devant son vis, Si vit de Libe le païs. Toz rehaita ses compaignons; Nagent a fort as avirons; Tant ont nagié et tant siglé qu’as porz de Libe sont torné]; MarieYonW2 98; BenTroieC 12636; MonGuill2C 5561; AmAmOct Stone; AntiocheD 9069; CoucyChansL XIII 20; EvratGenaB 303,26; ChevCygneH 353; EscoufleS 4458; 7352; 8429; AudefroiC XIV 4; etc. etc., TL 8,646; Gdf 6,751b; Stone 618a; FEW 16,117b)
- ◆inf. substantivé (1em. 13es.; mil. 13es., MelionT 59 [Un castel ai sor cele mer, En tost cest siecle n’a son per, Beax est de bois e de riviere E de forest que molt as chiere. Cel te donrai por rehaitier Bien t’i porras esbanoier]; HuonPalL 148 [Sa fille fesoit pres gaitier, Et devant lui por rehaitier Seoit sovent, ce poise li, Quar au deduit avoit failli Ou son cuert ert enracinez])
- ◆p.p. comme adj. “qui éprouve de la joie, de la gaieté (condition psychique favorable à la rigueur)” (ca. 1170 – 1274, EdConfVatS 472 [Quant saint Piere li out mustré L’afeire, cum puis est alé Et tut cum puis fu aempli En rei Edward, sun bon ami, A tant d’est l’evesque enveillié Ki grantment est rehaité Del grant confort k’il out veü Si en loe le num Jhesu]; BenDucF 8179 [Quant il les en virent torner Sorent ja n’avreit mais puissance Vers eus le reiaume de France: Baut e joios e rehaitié S’en sunt a lor nex repairié]; AyeB 3601; AthisH 10033; 12720; FlorenceW 5273; GuillMarM 10035; GrChronV 6,173, Gdf 6,752a; Stone 618a)
- ◆v.pron. “éprouver de la joie, de la satisfaction” (ca. 1165 – 1396, MarieLanvW2 523 [Grant joie en ourent li vassal, Entre els dïent qu’ore est guariz Lanval, li pruz e li hardiz. Walwains en est a lui alez, ses cumpaignuns i a menez. ‘Sire’, fet il, ‘rehaitiez vus! Pur amur Deu parlez a nus!’]; MarieWilW2 272 [De chief en chief l’a esguardé, Les enseignes qu’il i trova, E des saluz se reheita]; Perc TL; IpH 10041; 10305; SThomBenS 2051; ThomKentF 4577; AntiocheD 642; 5356; MonRaincB 2597; GraelentT 173; GuingT 394; etc. etc.; [ManLangG 78], TL 8,648; Gdf 6,751c; Stone 618a; FEW 16,117b)
- ◆v.a. p.ext. “faire naître, éveiller” (fin12es.; fin13es., ChevCygneH 353 [Et quant li sains hermites ot sa proiere fait, Estes vous une ciere qui les enfans alaite, Que Dix i envoia, qui tous les bien rehaite, Tout maugré l’anemi qui du bien se dehaite]; ErecF 6486 [Li reconters me seroit griés, Car li conte n’est mie briés, Qui le voudroit recomancier Et les paroles rajancier (var. ms. fin 13es. reheitier), Si com il le conta et dist Des trois chevaliers qu’il conquist, Et puis des cinc, et puis des deus jaianz aprés.], TL 8,647 “wieder herstellen”; Gdf 6,751c “avec un régime de chose, rafraîchir, renouveler”)
- ◆2ov.n. “éprouver de la joie, de la satisfaction” (fin 12es.; 3et. 13es.; 4eq. 13es., JerusT 2518 [E! Dex! cele parole fist no gent rehaitier]; SRemiB 239 [Auques m’ajue a rehaitier, S’aucuns m’en voloit agaitier Que bien n’eüsse ramenbree Ou comment que soit desmenbree La matere de si haute wevre Ce que par esrit me descuevre]; MaugisV 5281 [Envoiez a Moncler Espïet tot avant Qui dira que ci somes, mout en seront joiant. Tiex i est esmaiez qui sera resbaudant (var. ms. 4eq. 13es. esmaiez toz sera rehetant)])
●rehait m.
(rehait AthisH 8433 var. ms. 1289, rehet ca. 1200 AthisH 8433, agn. reheet BibbW 166, reheite BibbO 806)
- ◆“émotion, sentiment agréable (correspondant à des circonstances particulières), joie” (ca. 1200; ca. 1290, AthisH 8433 [Cil qui son fil i avra mort, Por ce que mialz s’an reconfort, Ait de l’avoir greignor partie, Car granz avoirs grant duel oblie. En grant avoir a grant rehet; Tost change l’en un grant mesfet]; BibbO 806 [Et maudist seit li mauputois, Car seit en vile ou en boys, Ne fet fors mes k’il eit Grace geleine a sun reheite glose angl. glading], TL 8,646; Gdf 6,751b; Stone 618a; FEW 16,117b)
●rehaitement m.
- ◆“émotion, sentiment agréable (correspondant à des circonstances particulières), joie” (ca. 1190, ChétifsM 935 [(La prière d’un évêque avant le combat contre les infidèles) ‘Por toi avons soufert maint doleros torment! Hui cest jor, se toi plaist, le gerredon nos rent, Et rien en le bataille par ton commandement Que Ricars puist conquerre les Turs hardïement’. A iceste parole sains Espirs i descent, Ki dona a Ricart molt grant rehaitement])
●mehaitié adj.
- ◆“qui est mal à l’aise, dont la santé est altérée” (1erq. 13es., Filleponth1B2 85 [Et mesires Tiebaus s’esvella et se trova un peu pesant sen sanc, et dist a sen canbrelenc: Lieve te, et fai nostre maisnie lever et tourser et aler leur voie, et tu remanras et torseras nostre lit, que je sui un peu pesans et mehaitiés], Gdf 5,286b; FEW 16,117b)
●eshaitier v.
(eshaitier CantLandP 665; 1506; GilChinP 2243, eshatier (corr. par l’éd. sans nécessité en eshaitier) GuilMarM 20)
- ◆v.a. “rendre joyeux (qn), procurer une satisfaction psychologique à (qn)” (ca. 1200, CantLandP 665 [Griesce(5), jamais esperance, Doit fors buter tote dotance, Viengne i amors ki tot eshaite, E fois avec l’espee traite, Aprés la lere chevalerie, Si ert la bataille tost ferie], Gdf 3,471c; FEW 16,117b)
- ◆v.pron. “éprouver de la joie, de la satisfaction” (ca. 1225; 2eq. 13es., GuilMarM 20 [Ma metire est del plus preudome Kui unkes fust a nostre tens. Or mi otreit Dex grace e sens Ke ge la puisse si traitier Que esjoïre esha[i]tier S’en puissent tuit cil kui l’osrunt E kui de cuer l’escuterunt]; GilChinP 2243 [Unz escuiers au roi le conte, Qui l’en fist merveillox aconte, Et de l’offrande qu’il a faite. Li rois l’entent, mout s’en eshaite, Car il set bien qu’en grant larguece A sens, cortoisie et proëce], TL 3,1076; Gdf 3,471c; FEW 16,117b)
●eshait m.
- ◆“émotion, sentiment agréable (correspondant à des circonstances particulières), joie” (1em. 13es.; 2eq. 13es., GuillVinM XXII 35 [Douce com mius, Pluz blanche que gresius, Vos cuers gentius, Fins et douz et verais Est li entrais Qui guarist clers et lais; Touz bons eshais Doune as desperez mieux]; GilChinP 1791 [Pau reconnoissent lor mesfait, Si remetent ciaux en eshait Qui por s’amor sont en la terre En painne, en travail et en guerre], Gdf 3,471c; TL 3,1076 [renvoi au Gdf]; FEW 16,117b)
●reshaitier v.a.
- ◆“rendre joyeux (qn), procurer une satisfaction psychologique à (qn)” (1ert. 13es; 2et. 13es., Bueve3S 9862 [Quant li dus Bueve se dut mius aaisier, lors li ramembre de sa france moillier, Une fois but, lors commenche a bronchier, Prist un coutel avirolé d’or mier, Desor un pain commenche a capuisier, s’ostesse prist Buevon a reshaitier (= rehaitier Bueve1S 8180)]; 10894; CristalB 2658 [Mout i ot danses et caroles Por le segnor qu’il orent chier Et qu’il le voelent reshaitier]; JacVitryB XIX 9; MaccabGautS 40var., Gdf 7,97a; TL 8,1014 [renvoie au Gdf]; FEW 16,117b)
●ahaitier v. v.pron.
(ahaitier ca. 1195 AmbroiseP 5365; RobGrethEv Stone; ; RenMontlC 13158; JJourB 2611; PelVieS 10196, agn. aheitier WaldefH 13188)
- ◆“rendre joyeux (qn), procurer une satisfaction psychologique à (qn)” (ca. 1195 – 1332, AmbroiseP 5365 [Lors fist de son tresor ataindre Or e argent a grant plenté, Si’l dona par grant volenté As Franceis por els ahaitier]; RenMontlC 13158 [Por amor de Richart ki vait contraliant, Fu molt irez Renaus, mais il n’en fait seamblant. Toz jorz fait bele ciere, molt les vait ahaitant]; JJourB 2611; PelVieS 10196, TL 1,219; Stone 18a; FEW 16,117b)
- ◆“éprouver de la joie, de la satisfaction” (agn. déb. 13es., WaldefH 13188 [Lors par la main la fille prist, A Gudlac la balla, si dist: ‘Od vostre amie mangerez De tant plus vus aheiterez’])
- ◆v.n. [ou v.abs.?, contexte cité par Stone peu clair] “éprouver de la joie, de la satisfaction” (1ert. 13es., RobGrethEv [Ki tut dis maint, tut dis ahaite E ki l’ad, tut dis la cuveite Stone])
●ahait m.
(ahait ca. 1184 SThomBenS 366; AthisH 16283 var. ms. 2em. 13es.; SEdmPassG 1384, agn. aheiz [c.r. sg.] RobGrethEv Stone)
- ◆“émotion, sentiment agréable (correspondant à des circonstances particulières), joie” (déb. 13es.; 1ert. 13es.; 2em. 13es., SEdmPassG 1384 [L’evesque entent que mal ad fait E ad cumencé itel plait Que ben prof est a fin atrait, Dunt li malfet ad grant ahait]; RobGrethEv Stone; AthisH 16283 var. ms. 2em. 13es. [Assés i pert de son ahait], Gdf 1,172b; Stone 18a(6); FEW 16,117b)
- ◆loc. subst. a grant ahait [v. a grant hait ci-dessus] “d’une manière ardente qui manifeste une émotion, un sentiment agréable” (ca. 1184, SThomBenS 366 [Idun Te Deum comencerent E Deu a haute voiz loerent De lur bienfeit. Al moster a joie le menerent A Canterbire puis alerent A grant ahait], Stone 18a; FEW 16,117b(7))
●rahaitier v.
(rahaitier MousketR 2506; ChansSGermM f°148r°, reahaitier ca. 1235 SAubH 1275)
- ◆“rendre joyeux (qn), procurer une satisfaction psychologique à (qn)” (ca. 1243, MousketR 2506 [S’en fu li rois dolans forment Et toutes l’os en grant tourment. Mais uns autres mestres i fu, Ki maint engien avoit seü D’uevre parant et afaitié S’en fu toute l’os rahaitié], TL 8,180; Gdf 6,557b; FEW 16,117b [«Afr. rahaitier réconforter (13.jh., selten)», à spécifier, cp. ce qui suit ici])
- ◆v.pron. “éprouver de la joie, de la satisfaction” (2em. 13es., etc.etc.ChansSGermM f°148r° [La meire vit son enfant angollous, trop bia[l] li dist: ‘Fille, rahaitiez vos, Garin ameis, si l’averés a spous’])
- ◆v.a. p.ext. “avoir une influence positive sur qch.” (ca. 1235, SAubH 1275 [Ces (deux anges) i enveit Deus a sun loial champiun, Lui reconforter en tribulaciun. Une voiz ki reahaite mut sa entenciun Ot: ‘Ui receverez pur tun travail guerdun’], TL 8,180; Stone 618a(8))
●enhaitier v.
(enhaitier BenTroieC 12656; BenDucF 12532; FierK 3285; PartonG 6232; ChevCygnNaissBeaN 370; AmbroiseP 7786; EscoufleS 522; 5690; 6252; 7450; GuillDoleL 379; 3460; RenclCarH 83,3; MorPhilP 2853; etc. etc., enheitier etc.etc.EdConfVatS 512; AubériTarbé 112; BenTroieC 12656 var. ms. 14es., anhaitier CligesG 892; BibleMalkS 7688; BenTroieC 12656 var. mss. 1em. 13es. / 1em. 14es., enhatier etc.etc.ImMondeOct1 Gdf, enhetier BenTroieC 12656 var. ms. déb. 13es.; 12656 var. ms. mil. 13es.; RutebF 2,113,409; StengelDigby 84; GrChronV 8,208)
- ◆“rendre joyeux (qn), procurer une satisfaction psychologique à (qn)” (ca. 1170 – 1468, BenTroieC 12656 [Les quatre en ocist Achillés, Les autres dous Dimoedés. Bien puet l’om creire, ço m’est vis, La ou il a sis reis ocis, Que mout i a autre gent morte. Auques les enhaite e conforte Ço que Hector a le jor fait, Qui sous lor en a ocis set]; EdConfVatS 512; BenDucF 12532; CligesG 892; PartonG 6232; ChevCygnNaissBeaN 370; EscoufleS 522; 5690; MorPhilP 2853; GilChinP 2477; ImMondeOct1 Gdf; JubNRec 2,73; etc. etc.; [JAvesnesfilleB 62], TL 3,419; Gdf 3,185c; Stone 18a [sous ahaiter]; FEW 16,117b)
- ◆p.p. comme adj. “qui éprouve de la joie, de la gaieté” (ca. 1195; 2et. 13es.; 1em. 14es., AmbroiseP 7786 [Quant la novele fud seue, Descoverte e aconseue, Que l’ost retornereit ariere (Mais n’est mie dit en deriere), Estes vos l’ost tant desheitiee, Qui de errer iert si enhaitiee]; AubériTarbé 112 [Celle nuit fu le Bourgoins molt liés Et a sa jent rians et enheitiez]; VivMonbrancE 425; GrChronV 8,208, Gdf 3,185c)
- ◆v.pron. “éprouver de la joie, de la satisfaction” (ca. 1201 – 3et. 13es., EscoufleS 6252 [Or saciés ke bien li avint De la proiere qu’il ot faite. Or se rebaudist et enhaite Li pelerins et aseüre Pour la bonne chevaucheüre Ou li vassals ne claime rien]; GuillDoleL 379; 3460; RenclCarH 83,3; BibleMalkS 7688 [Toute la gens c’est lor levee Si anmoine sans demoree Les .ij. prestes pour lapider Et pour lor fais a mort livrer; Pour la faucete qu’orent faite Tous li puepples sor aux s’anhaite de occirrë et de malmestre], TL 3,419; FEW 16,117b)
- ◆v.n. [ou v.pron. avec omission du pronom réfléchi devant infinitif] “éprouver de la joie, de la satisfaction” (3et. 12es., FierK 3285 [Cele parole fist nos barons enhaitier], Gdf 3,185c; FEW 16,117b)
●enhait m.
(enhet AthisH 16283)
- ◆“émotion, sentiment agréable (correspondant à des circonstances particulières), joie” (ca. 1200, AthisH 16283 [Tant come Amors l’ome demeinne, D’estre pleisanz forment se peinne. Mout pert de dame son delit Qui trop sovent la trueve au lit. Asez i pert de bon enhet Et de bien feire se retret], TL 3,419 [renvoie à Gdf]; Gdf 3,185c; FEW 16,117b)
●renhaitier v.
(renhaitier JerusH 2288; SaisnaB 2688; OgDanB 366; AlexParA I 3037 var. ms. 2em. 13es., renheitier GaufrG 651; 6497; [MaugiscC1 272,152 ms. Montpellier (2em. 14es.)])
- ◆v.a. “rendre joyeux (qn), procurer une satisfaction psychologique à qn (à)” (2em. 13es., AlexParA I 3037 [Li roys fet trois batailles et serrer et rengier, Nes volt mie de primes trop fort estoutoier Ne sa gent metre ensamble avant au commencier, Car gent estoutoiee est plus male a hetier (var. ms. 2em. 13es. est mal a renhaitier)]; GaufrG 651 [Quant Gaufrey l’a veü, vis cuida esragier, Et Gloriant a pris sa gent a renheitier]; 6497, TL 8,815; Gdf 7,35a; FEW 16,117b)
- ◆v.pron. “éprouver de la joie, de la satisfaction” (fin 12es.; 1ert. 13es., SaisnaB 2688 [Tel li donna en l’elme de l’espee trenchant K’entre lui et l’arçon la cervele en espant. Hurepois sont preudome et dou mestier sachant. Chascuns crie s’ensaigne, si se vont renhaitant]; OgDanB 366, TL 8,815; Gdf 7,35a; FEW 16,117b)
- ◆v.n. [ou v.pron. avec omission du pronom réfléchi devant infinitif] “éprouver de la joie, de la satisfaction” (fin12es.; 2em. 14es., JerusH 2288 [Si ferons nos encor, se Dex velt cex aidier, Qui ont le mer passee por le son cors vengier. Tos jors aurions les cuers a vos servir entier. Hé Dex! ceste parole fist no gent renhaitier]; [MaugiscC1 272,152 ms. Montpellier (2em. 14es.) [Duc Buef d’Aigremont prist Maugis a aresnier: ‘S’a Aigremont laiens povion reperier, Ta mere qu’est malade ferion renheitier’]], TL 8,815; Gdf 7,35b)
(1)
Greive cite (p. 192) – pour donner du poids à son idée de vitalité, d’agilité – rehaitier avec la déf. “secouer vivement”, tiré de Gdf 6,751c (une att.). Il reprend mot et définition (p. 203) pour y attacher log. saiðare “secouer”. L’examen philologique démontre que l’att. citée par Gdf est à identifier avec ContPerc2eR 23302 et qu’il s’agit d’une mauvaise lecture de rehaster (cf. Gdf 6,752b). Un sens “secouer vivement” pour rehaitier n’existe donc pas.
(4)
La déf. “v.a. affliger, décourager; v.r. s’affliger” est à différencer
(7)
Le FEW 16,117b cite cette att. deux fois: sous la déf. allégresse avec le sigle BenSMH [= BenDucM] où se trouve le mot dans le glossaire, mais avec le renvoi correct à SThomBen, et pour attester la locution a grant ahait.
(8)
Stone donne reahaiter sous rehaiter, entrées à séparer