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article imprimé Add. & Corr.
rédaction: Stephen Dörr
hale f.
[ÉtymologieDe abfrq. *HALLA “vaste emplacement couvert avec ou sans parois” qui est bien appuyé par mnéerl. halle, VerVer 3,46b, et aha. mha. halla (all.mod. Halle), Köbler 509a et l’angl. hall, OED H 40b. Du fr.: aocc. hala, fala, Lv 3,395b (att. 15es. tirées des Comptes de Riscle), cat. hala, deux att. de 1443 et de 1447, CoromCat 4,766b. Cp.→ guihale.
Rem.: La première att. de hale provient de FolTristBernH2 401 (aule). Au glossaire le mot est défini par “halle? afaire?” ce qui est repris dans MA 52,57-60 sans point d’interrogation. Le deuxième élément de la définition (“affaire”) est impossible compte tenu du noyau sémantique de aule, hale. L’éd. a raison de comprendre la locution issir de cestë aule comme “se tirer de cette affaire”, mais il est exclu d’attribuer le sens d’“affaire” à aule. – AlNeckUtensH 253a donne la glose suivante: stiva : la manse de la carue (ms. R), hale (ms. J). Apparemment, hale est une erreur pour haie, v. → haie. – DC 1,481c et GdfC 9,744b datent de 1348 une att. de aule, haule qui est en réalité de 1406.
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(hale FetRomF1 734,31; doc. 1223/24 GysselingDocAnc 201,15; doc.1227 BanMetzW9 [3 att.]; CoincyII15L 200; doc.1239 DocHainR 5,4; doc.1247 ChRethelS 1,186,29; doc. 1247 ChRethelS 33; doc.1256 Gdf; doc.1266 DocHMarneG 216,26; LMestD 9; doc.1276 EspVerlinden n°85 [5 att.]; TerrEvêqueH 66°r; etc.etc.doc. 1247 ChRethelS 1,186; RegTournB 107, halle doc.1269 DocVosL 128,4; 6; 7; etc.; doc.1287 LongnonDoc 3,62G; 3,65Q; GeoffrParChronD 7655; CptRoyM 7517; 7572; 7573; etc.; doc.1336 Gdf; TrisNantS 21008; 21014; [doc. 1365 ChRethelS 2,170,7; 172,12; ]doc.1366 EspVerlinden n°128; doc.1373 EspVerlinden n°134 [2 att.]; [ChOthéeF 217], hailes CptRoyM 7576, ⁠norm. pic. haule(1) doc.1248 CPont 516 [même doc. mais copie 14es. dans FossierCh 474]; doc.1310 Gdf; doc.1311 Gdf; doc.1326 Gdf, haulle doc.1325 CptRoyM 7847; 7848; 7850; etc.; doc.1345 Gdf, ⁠pic. holle LionBourgAlK 30269, ⁠norm. bourg. aule déb. 13es. FolTristBernH2 401; doc.1259 R 43,535; PéageDijonaM 29r°; PéageDijonbM 24r°; doc.1342 R 39,507)
  • 1o“vaste emplacement couvert sans ou avec parois (qui sert souvent comme marché)” ([déb. 13es., v. ci-dessous] dep. ca. 1227], CoincyII15L 200; doc.1239 DocHainR 5,4; doc. 1247 ChRethelS 1,186; 187; doc.1266 DocHMarneG 216,26; LMestD 9; doc.1269 DocVosL 128,4 [Ma halle qui fut Nemmeri lou Grant, mon pere, qui siet ou marchié a Toul ou on vant lou pain, et toutes les appandisses devant et darrieres de la dite halle]; EspVerlinden n°85 [5 att.]; TerrEvêqueH 66°r; doc.1285 LongnonDoc 3,32D [les hales aux bouchers]; doc.1287 LongnonDoc 3,62G; 65Q; BretTournD 1328; 2439; 4140; etc.; PéageDijonaM 29r°; etc.etc., TL 4,853; GdfC 9,744a; Stone 349a; FEW 16,129a)
  • faire hale “établir un marché en construisant une halle” (doc.1247, doc. 1247 ChRethelS 1,186 [Aprés, sachon que se je voel faire hale en la ville, je le porroy faire ou je vorroy que mieus sera a moi et a la ville, et se je en fas domage a aucun des bourgeois, ce domage je seray tenus a restaulir a l’eswart des eschevins. Et ensement je puis faire estalages a l’eswart des eschevins, et se je voel faire hale ou chastel deseure, et elle soit faite, et aucuns en cele hale en jour de marchiet ou de foire fait aucun forfait, je aurai de celli pour son fourfait autre amende que je auroie pour le fourfait qui seroit fais ou Bourc], Morlet 203)
  • ⁠locution issir de cestë aule “se tirer de cette affaire” (déb. 13es., FolTristBernH2 401 [Ja fui je vostre harpeor, en la chanbre del ju menistre, Tele ore que je fui mout tristre, Et vos, raïne, encor un poi. Car de la plaie que ge oi Que il me fist parmi l’espaule, Si issi je de cestë aule, Me randistes et sauf et sain], cf. RLiR 59,618)
  • 2o“institution communale ou corporative à certaines compétences administratives et juridiques” (pic. lorr. [1213, v. ci-dessous] 12271685, doc.1227 BanMetzW9 [Nicolas Barnakins ait pris ban an anne et an fons por lui et por ses compagnons de la hale sus .iiij.or lb. de mt. de cens, k’il ont aquestez au signour Arnoul de Tionville, ki doivent choir des .xviij. lb. k’il dovoent de cens sus la hale, donc li ban geisent an l’arche, a tens Ancel lo Sauvage.]; RegTournB 28; 61; 107 [le hale des jurés]; 403 [del houtrage qu’il fist au consel de le ville en le hale ki est maisons de pes]; etc.; RoisinM § 26; doc.1310 Gdf; doc.1311 Gdf; TrisNantS 21008 [halle aux bourgois]; 21014; LionBourgAlK 30269, TL 4,854; Gdf 4,404c; FEW 16,129a)
  • en pleine hale “devant l’assemblée plénière (d’une administration communale ou d’une corporation)” (1223 a.st.; 1256; ca. 1280, doc. 1223 a.st. GysselingDocAnc 201,15 [Et ceste covenence ot en covent me sire Robe envers dame Aelis si com il est si devisé par devant Bernart de Goi et Wautier Malet et Robert le Blont ki eschievin estoient a cel tens. Et cist le reconurent en plaine hale par devant les autres eschievins.]; doc.1256 Gdf; rég. ca. 1280 RegTournB 221; 228; 244, TL 4,854)
  • hale a la monoie “institution qui s’occupe de la gestion des finances” (pic.1213, FetRomF1 734,31 [Aucuns François mist il (César) a cort el nombre des senators, dont il ne fu pas bel a Romains. Estre tot ice, en la hale a la monoie et as tomlius et as paages garder mist il ses propres serjanz (texte lt.: Sueton LXXVI 3 praeterea monetae publicisque vectigalibus peculiares servos praeposuit)])
flandr. linwaethalle f.
[ÉtymologieMot néerl. (VerVer 4,639) intégré dans un texte fr.]
  • “halle au lin” (1322/23, CptYpresD 270,6 [Item, rechut de le veve Jehan Pereboom d’arierage de le linwaethalle laquelle dette fu contenu en l’endenture desusdite, 12 s.], MantouVoc 4,102)
flandr. saiehalle f.
[Étymologiesaie “serge légère de laine” > lt. SAGUM, FEW 11,74a]
  • “halle à la saie (1322/23, CptYpresD 138,7 [A Willame de Quoille pour .i. jour de plait: 12 d. Pour ramonner le saiehalle: 16 d.], MantonVoc 4,102)
flandr. vlashalle f.
[ÉtymologieMot néerl. (VerVer 9,583) intégré dans un texte fr.]
  • “halle au lin” (1322/23, CptYpresD 232,7 [Jehan de Lestemakers: 20 s., vlashalle], MantonVoc 4,102)
halage m.
[ÉtymologieAvant son apparition en français, halage est attesté sous une forme latinisée (halagium) en 1145, Niermeyer 479b]
(halage doc.1253 [vidimus de 1329] ChRethelS 1,228,13; LMestD 273; 310; 311; 312; doc. 1310 CartEngMarF 84; doc.1312 ib. 90; doc.1316 ChRethelS 1,540,4; doc.1328 Gdf, halaige doc.1275 ChRethelS 1,366,3; doc.1309 Gdf, hallage doc.1332 LongnonDoc 2,419D; K; [doc.1368 LongnonDoc 2,532K; doc.1384 Gdf], haulage doc.1317 Gdf)
  • “droit perçu sur les marchandises mises en vente à la halle” (dep. 1253 [vidimus de 1329], ChRethelS 1,228,13 [Mais je retieng et ay retenu fors de la franchise de Rethest mon tonneuz, mon winage, mon marchiet, et les appendices toutes qui apartinent a ces choses, mon halage, mon roiage, mon sestallage, mes estalaiges]; LMestD 273; 310; 311; 312; doc.1275 ChRethelS 1,366,3; doc.1309 Gdf; doc. 1310 CartEngMarF 84; doc.1312 ib. 90; doc.1316 ChRethelS 1,540,4; doc.1317 Gdf; doc.1328 Gdf; doc.1332 LongnonDoc 2,419D; K; [doc.1368 LongnonDoc 2,532K; doc.1384 Gdf], TL 4,852; Gdf 4,404b; FEW 16,129a)
mfr. hallette f.
[ÉtymologieLe FEW 16,129b date hallette de ‘ca. 1250 – 1504’. La première att. provient de EspDouai 3,226 qui cite un doc. de ca. 1250, mais dans une copie du 2eq. 15es. La datation du FEW est donc à corriger, la nouvelle première date est fournie par Gdf 4,406a qui donne un passage d’un doc. de 1399.]
  • “(petite) halle” (13991504, doc.1399 [Soient venduz en le hallette tous draps nommez petis drapz fais de grosses laines Gdf]; doc.1406 Gdf; doc. 2eq. 15es. [1250] EspDouai 3,226 [portent ou facent mener et porter leur diz cuirs a l’esward es hallettes ou il est acoustumé a faire tel esward], TL 4,857 [renvoi à Gdf et au FEW]; Gdf 4,406a; FEW 16,129b, cf. aussi halecte RLiR 60,60)
halier m.
  • “garde des halles” (dep. ca. 1268, LMestD 151 [Li halier de Paris doit livrer estaus a touz les chavenaciers de Paris avant qu’il en aisent les foreins]; 341; Taile1297M 47; 48; 272; 273, TL 4,859; Gdf 4,406b; FEW 16,129b)
(1) Pour (h)aule v. RheinfelderL § 604. Il existe une proximité phonétique et sémantique entre ces formes et le lt. aula, mais apparemment ce mot n’a pas laissé de traces en afr. (1èreatt. de l’emprunt fr.: 1866, TLF 3,928a).