DEAFplus
article imprimé Add. & Corr.
rédaction: Frankwalt Möhren
hara1 interj.
[ÉtymologieÉtymologie difficile. Nous regroupons ici une série de mots autour de l’interjection hara, d’origine onomatopéique. Le FEW (16,148-152) réunit sous la vedette abfrq. *HARA la plupart de ces mots, mais aussi toute sorte de matériaux qu’il faut réexaminer, regrouper et, en partie, retirer de cet article: –148b, 1., l. 4, courir a hare, ne va pas sous la désignation du cri en rapport avec la foire, mais plus loin sous les désignations de cris en rapport avec la chasse (v. ci-dessous); – 148b, 1., l. 20, mfr. hirehare, est à classer près de hare, ib. 1. 1 (cf. hare 3o ci-dessous)(1); – 149a, 2.a.β, l. 1-18, est à joindre aux deux alinéas 149b, l. 14-48, et sans doute à γ, et le tout est à identifier avec mangl. HERLA (nom d’un roi; cp. FEW 16,200b; Delbouille MélWart1 176), → herlot; – 149a, 2.a.β, l. 19-32, est à faire entrer dans un article ERLACH (nom propre; v. MélWartb1 169); – 149a, l. 33-149b, l. 13, est à faire entrer dans un article HARLEM (nom de lieu; v. MélWartb1 172); – 150a, l. 8-2 d’en bas, va sous HARMJAN, 2. (v. TraliPhi 28,30); – 150b, l. 7, harotter etc., v. → hareter; – 150b, l. 18, liég. harbaleur m. “celui qui cherche querelle par mauvaise plaisanterie”, mal daté du 14es. dans FEW 16,150b (att. dans JStavB, fait histor. de l’an 1424), harballer etc. (tous mfr. ou frm.) se placent mieux sous lt. tardif ballare, FEW 1,221a, III.3; indications du FEW 16,150b à compléter par Gdf 4,417b (= DC 3,114c) et surtout par HaustGl no 133 (avec note)(2); – 151a, b., l. 13, hariaplat, → hatiplate. D’autre part, il faut p.-ê- joindre à *HARA le groupement sous FEW 16,165a, II.1.a (ad FEW 16,149b, b.α., v. harïer ci-dessous); – de même Lomagne arráu / harráu / etc. cri pour exciter les bêtes, FEW 222,30a; – et aussi Clamecy Vaud ara cri du laboureur pour exciter les bêtes, FEW 25,82a ARARE(3); – pour haler, deux fois dans le FEW, et halou, aussi lau, tous les deux dans les matériaux d’orig. inconnue, v. ci-dessous; – pour les articles du FEW HALL- et HALON, qui sont à supprimer, v. → halloer. L’analyse philologique permet des groupements sémantiques, chronologiques et historiques mieux justifiés. En même temps, l’étymon abfrq. *HARA “hierher” (“(par / vers) ici”), FEW 16,151a, proposé par Diez5 612(4), s’avère peu approprié pour servir de base aux mots réunis ici (le mot abfrq. est vraiment attesté, mais sous la forme de hiera: 10es. PsWachtK 72,10, p. 94; Kyes 41). Il vaut mieux revenir à Meyer-Lübke qui proposait une origine onomatopéique pour hare, hari, hara (aussi harel, haroder) et, comme possibilité alternative (au lieu de aha. harên “crier”), pour harer, harier (v. REW 4043). Gam2 513 observe à juste titre que aha. harên fait difficulté; il fait dériver haler / harer (d’où harasser, ib. 516b) de afr. hare / hale, mais ne se prononce pas sur cette interjection. On peut en effet mettre au centre du présent groupement lexical une interj. HARA qui sert à attirer l’attention, à faire avancer des bêtes, etc. Elle ne doit pas être considéré, de façon monolithique, comme un étymon donnant naissance à des dér., mais comme un élément variable dont les formes trouvent leurs reflets en afr. *hará / háre / hále / harí / haró (v. ci-dessous) (aussi *hára ?). Ce HARA n’est pas isolé: cf. occ. arri, cri pour faire avancer les bêtes de trait ou de somme dès 1356 Leys Am. éd. Gatien-A. 2,430; Rn 2,127a, it. arri, dep. 14es. Battaglia 1,686c; esp. arre, aesp. harre, dep. 1em. 14es. Juan Ruiz (harre, var. ms. 1343 farre), Corom2 1,349b (à comparer avec esp. hala, cri pour attirer l’attention de qn, Corom2 3,304b; ala Cid; argent. haro, cri pour interrompre une dance, Corom2 3,305a n.1; esp. jalear “diriger (les chiens par certains cris”, Corom2 3,305a); cat. arri, dep. 14es., AlcM 2,24b; CoromCat 1,423b, hala, AlcM 6,485a; port. arre, dep. 1526, Mach 1995 1,315b; basque arre / arri, Löpelmann 1,97 [‘prob. rom.’]; ar. harr / arri, CoromCat 1,424a. Corominas n’a pas tort de penser que l’‘étymon’ en est RR, interj. consonnantique pour faire avancer les bêtes (Corom2 1,350a). On pourrait en principe séparer étymologiquement les formes à -r- de celle à -l-, mais cp. ici harer / haler etc. – Du fr.: mha. harajou, Lexer [< hara + harou], hare, fin 14es.?, Find; mangl. hale a cry to call attention, MED 4,440a, harou / hareu a cry of distress, MED 4,501a; harrī a command to a horse, MED 4,504a(5). Comme les mots afr. réunis ici ne forment pas une famille compacte mais sont à considérer comme des formes collatérales plus ou moins indépendantes, le présent article ne donne pas l’impression d’un tout organique: – hara, interj. destinée à attirer l’attention, apparaît en mfr. seulement; – hare, 1o, même emploi, est attesté une fois au 13es. et une fois au 15es., comme t. de chasse (2o) dep. 1377 / 1374 mais hare 3o, cri marquant la fin d’une foire, dès le début du 13es. (on aurait pu postuler l’existence de deux hare différents, surtout que 3o est nettement confiné à une seule région, mais cette limitation ne relève sans doute pas du mot lui-même, mais du caractère juridique de la désignation liée à la tradition des foires de Champagne); – haras, harace et harer, termes de chasse, dérivent de hare 2o, en principe aussi harïer “harceler”, mais v. sous ce mot; – hari, cri pour faire avancer les bêtes, est attesté plus anciennement que hare 2o, mais doit en être une forme collatérale; – haler et halloer, tous les deux t. de chasse, mais d’époques et de régions très différentes, semblent dériver d’une interj. variante à -l-, v. ces mots ci-dessous (aussi halou) et → halloer(6); – haro, harou et hareu, interjections destinées à attirer l’attention, posent le problème supplémentaire qu’elles peuvent être considérées comme formes collatérales entre elles, ou comme var. phonétiques d’un seul mot (v. la discussion sous haro ci-dessous); il saute aux yeux que les termes juridiques, hare 3o et haro / -ou / -eu, sont les mots les plus anciennement attestés du groupement(7); haroge (avec harougement et *harogeousement) est très problématique, son origine reste à expliquer, v. ci-dessous s.v. Dans l’état actuel des recherches on n’a pas de certitude sur l’histoire de chacun des mots réunis ici, sur le groupement effectué ou sur la base onomatopéique commune supposée: il est p.ex. vrai que haro / -ou / -eu comme terme du droit normand est attesté surtout en Normandie (cp. RoquesRég 264 «assez nettement normanno-picard en débordant d’ailleurs hors de ce domaine dans le Centre-Ouest»), mais ce mot couvre, du moins avec son sens plus général, pratiquement tout le domaine d’oïl; harer est attesté en champ. mérid., norm. et à Paris, hari plutôt vers la Picardie et l’Île de France, etc.(8); s’ajoute le problème que la plupart des mots sont relativement récents et peu attestés.]
  • ⁠interj. destinée à attirer l’attention sur qn en détresse et éventuellement a susciter du secours (pic. 3et. 14es.; déb. 15es., FroissChronK 15,41 [il… congneu le roy qui, a l’espee toute nue, chassoit son frere: si fut tout eshidé et a bonne cause. Si dist ainsi: Hara, hara! (var. haro) le grant meschief! Monseigneur est tout desvoyé; pour Dieu aprés, on le prengne]; MistSBernL 2995 [(‘Jupiter statue’ crie en détresse) Haro, hara! celle ypocrite Mal me gouverne; ho! mes gens!], Gdf 4,417a; TL 4,897; DiStefLoc 426c; manque dans FEW)
hare interj.
(hare doc. lt. [1204] Gdf; doc. lt. 1218 BourquelotChamp 89; doc. lt. 1219 DC; doc. lt. 1230 DC; RaynMotets 2,68,1; doc. lt. 1249 Gdf; doc. Champ 13es. (?) Gdf; doc. 1294 DC, haire doc. [Ypres, réalité champ.] ca. 1300 EspPirDoc 3,487,15, hale sentence prob. Paris fin 13es. Gdf)
  • 1o⁠interj. destinée à attirer l’attention sur qn en détresse et éventuellement à susciter du secours (pic. 13es.; Ouest mil. 15es., RaynMotets 2,68,1ss. [Hare, hare, hie! Goudalier (‘buveurs de bière’: Anglais) ont fait awan D’Arras Escoterie. Saint Andrie ! Hare, hare, godeman (DEAF G 929)! Et hare, druerie ! Caritate crie]; [mfr. GrebanJ 4762 [gloss. “dare dare” err., d’où aussi DiStefLoc]])
  • 2o⁠t. de chasse, cri dont les chasseurs se servent pour exciter les chiens à poursuivre la proie (dep. 1377, GaceBuigneB 8583 [(chasse au renard:) s’il s’en ist hors du buisson, Les levriers sont a l’environ, A qui on dit: Hare, levrier], TilNEtym 86; TL 4,913,25; Gdf 4,406a [15es., sub haler]; Hu 4,430a; 4,443b [sub harer]; DiStefLoc 425c; FEW 16,148b; DG 1224b; Rob 1986 5,104a)
  • (corir) a hare “(courir, chevaucher) comme excité par le cri hare!, c’est-à-dire vite” (Paris prob. 1374, MirNDPersP 32,1213 [(un chevalier, prob. à cheval, dit) courons a hare Aprés (pour retrouver un chevalier égaré lors d’une chasse)], Gdf 4,422a; TilNEtym 87; DiStefLoc 425c; FEW 16,148b [‘1214’ err.])
  • 3ocri marquant la fin légale d’une foire (de Champagne, ou soumise au règlement de ce type de foire), soit générale, soit spéciale (foire de drap, p.ex.) ([1204]ca. 1300, doc. lt. Pontigny 1204 Gdf(9); doc. Reims / Troyes 1218 BourquelotChamp 89 [hare, hare, cartulaire lt.]; doc. lt. 1219 DC; doc. lt. 1230 Cart. de Champ. DC (aussi BourquelotChamp); doc. lt. Rouen 1249 Gdf (concerne la foire de Provins); doc. Champ 13es. (?) Gdf [hare de dras comme terme limite]; doc. 1294 Cart. de Champ. DC [au quatrième jour de hare de dras de la foire S. Jehan a Troyes]; doc. prob. Paris fin 13es. BN lat. 14961 [sentence: [Vita praesens est sicut nundinae…] hale, hale, foire est faillie; = Hauréau Not. Extr. 4,176 halle, halle(10) … (TL)]; doc. Ypres ca. 1300 EspPirDoc 3,487 [règlement des courtiers: tout draep ke courretier… achatera encontre bourgois d’ypre, contre aucunes fiestes de Champaigne, soient payet dedens les 8 jours apries le darrain jour des haires de le premiere feste apries sieuwant], DC 4,167b; BourquelotChamp 88; Gdf 4,421c; TL 4,913; DtRechtswb 5,212 [DC et Gdf; ‘étym. ?’]; MantouVoc BTDial 53,104 [= EspPirDoc]; FEW 16,148b)
haras m.
[ÉtymologieHaras et harace ont été enregistrés et interprétés par la lexicographie surtout en partant des collocations ou contextes: mettre qn en haras, Gdf “?”; TL “Bedrängnis”, courre à la harace, FEW “poursuivre”(11), prendre par le harache, FEW “de force”(12). Il semble acceptable de comparer les deux mots avec hare, harer, harasser, etc. (cf. ci-dessous hare et harer; TilNEtym 83; 85 [harasser “poursuivre, tourmenter”, mieux “faire poursuivre (un gibier par une meute en criant)”]) et de les considérer comme dérivés en -as / -ace (suffixes mal éclaircis; sens collectif, cp. MLFrGr II2 172s.; 200; TLF 3,621b(13)), avec le sens très probable de “chasse à courre”. Toutes les att. montrent un emploi au fig.(14), mais les constituants des collocations respectives semblent confirmer l’origine cynégétique des mots.]
  • ⁠[“chasse à courre”]: loc. subst. mettre qn en haras au fig. “mettre qn sur la piste” (pic. 2em. 14es., GesteMonglHernD 10 [Guerin… Aujourd’uy me tolt ma joye et mon soulad Quant de mes quatre fils ainsi m’eslongneras. Mais une chambriere … Lui a dit … Le duc fait moult tres bien … Qui vos quatre beaulx filz met ainsi en haras (les fils partent alors pour conquérir des pays); gloss. “harasser, mettre à l’épreuve ?”], Gdf 4,417b [“?”]; TL 4,899 [“Bedrängnis”]; FEW 16,149a [haras “peines, fatigues” Marot, seulement(15)])
harace f.
[ÉtymologieHomonyme de → harace “sorte de panier”; “sorte de targe”; v. ib. pour un nom propre, impossible à attribuer avec certitude.]
(harace 1eq. 14es. AdvNDM 2290, harache GeoffrParPatJ 239; GilMuisK 1,273,18; 2,74,24)
  • “chasse à courre” au fig.⁠ (1erq. 14es.mil. 14es., etc.etc.AdvNDM 2290 [(Satanas se plaint auprès de la Vierge) je n’ay nul ami trouvé En cest ostel, n’en ceste court (la Court Jésu); Chescun m’y het et suz me court, Chescun m’i despit et menace, Chescun m’i court a la harace; texte norm.; DiStefLoc 425c poursuite]; GeoffrParPatJ 239 [ce mestre antipape et ces chardonneriaus Qui contre sainte eglise courent a la harache 〈: face〉; texte prob. norm.]; GilMuisK 1,273,18 [Praichies toudis le bien, et qui voelt se le fache; Vous ne les (les gens à enseigner) poés mie prendre par le harache; texte du Hain.; gloss. “bouclier, targe” err.]; 2,74,24 [or est convoitise (personnage allégorique) partout enmi le place; C’est uns fors chevaliers, ne toeve qui l’abace, Cescuns a sen pooir le prent a le harace], etc.etc.SchelerGil; Gdf 4,417a; TL 4,898; FEW 16,149a [à corr.])
harer v.a.
  • ⁠t. de chasse “exciter (un chien, une meute) à poursuivre (un gibier)” (ca. 1342Wid 1675(16), RenContrR 19557 [Aulx bestes il hara les chiens]; 33340 [Tu (la povreté comme personnage allégorique) fais a homme chiens harer; = ‘tu fais en sorte qu’on excite des chiens à poursuivre un homme’; texte champ. mérid.]; [norm. 1377 GaceBuigneB 5796; 8510], Gdf 4,406a; TilNEtym 83; TilGlan 143; Hu 4,433b; 4,443b; BartschChrest 95,95; 115; TL 4,915; DC 4,167c(17); FEW 16,149b b.α, cp. haler ci-dessous)
  • ⁠par ext. “poursuivre (un gibier, sans doute à l’aide d’une meute, dit du chasseur)” (mfr. Paris prob. 1374, MirNDPersP 32,1301 [me sui ou bois esgaré, Tant ay fort le sanglier haré, Et sanz li prendre], Gdf 4,405c [haler / harer]; Hu 4,434a; 4,443b; FEW 16,149b b.α(18))
harïer v.a.
[ÉtymologiePlacé par le FEW (16,165a, II.1.a) sub abfrq. *hariôn “verderben”, mais, à cause de son apparition tardive, déclaré appartenir à l’angl. HARRY (mangl. herijen, hari, harye) “to harass (persons) by hostile attacks, forced exactions, or rapacity; to worry, goad, torment, harass; to maltreat, persecture; to worry mentally” («Es ist die zeit des hundertjährigen krieges, in dessen verlauf ein verbum dieser bedeutung leicht in fr. übergehen konnte.»)(19). Le MED (4,689b) dit plus prudemment «Cp. OF hariien [l. *hariier]»: le sémantisme n’en est pas identique (“piller”; “saisir (les âmes, dit de l’enfer)”; “tourmenter”). Mais comme la variation de la voyelle du radical (har- / her-, v. surtout Gdf et cp. harier / heriere ci-dessous) n’est pas en conformité avec les mots réunis ici, ce rattachement étym. reste également provisoire.
Rem.: Stone 38a enregistre arier v.a. “to harass, torment” sur la foi de ModwB2 1752 [Dame, … Que es de grace replenie, Beisez vers nus vostre oïe En cest busung, que nus arie; gloss. id.]. Il vaut mieux lire avec le second ms. atie (< aatir “défier”), cp. 4263 les hatie et 4719 atie f.; cf. gloss. et notes. (La distance chronologique entre cette att. et les points de repère possibles (du type *hariier) serait de toute façon trop grande.) – Le gloss. de BalJosAnS (1erq. 13es.) enregistre haroier / harier v.pron. “s’acharner”; la forme donnée comme attestée est s’aroie; contexte: (le pécheur est averti) Conois de ces temporés biens, E de ces muebles terriens, La vanité, la variance, E n’aies ja en els fiance. Donc ne sés tu, celui qu’encroie [gloss.: “être en pleine croissance, prosérer”], Un jor, fortune, sor s’aroie, Jus le rabat e met a terre, Si que le met jusq’al pain querre (10644). Il faut éditer le texte autrement pour le comprendre: celui q’encroie (< encroer, cf. TL 3,268,21) Un jor fortune sor sa roie (= roe “roue”), Jus le rabat. Le mot fantôme haroier est à supprimer. – EstFougL 683 herer ([le paysan] seinme seigle, il here aveine) a été identifié par TL 1,514,31 et par l’éd. avec arer “labourer”. Dans VRo 41,289, L. Löfstedt essaie un rattachement à *hârion en supposant l’unité de la famille, mais le dégroupement effectué dans notre commmentaire étymologique en détruit les bases (chronologie, forme, sens).
]
(⁠mfr. harier 15es. [Gdf; Chastell; AndrVigneSMartD 2488; ]etc.etc., mil. 14es. arier TristNantS 103,14, ⁠mfr. hairier DeschQ 9,35, herier 1373 [FroissPrisF 2439; ]Froiss Gdf; etc.etc., hareant p.prés., chron., v. ci-dessous sub hareour )
  • “soumettre à de petites attaques réitérées, harceler” (mil. 14es.Cresp 1637, TristNantS 103,14 [(une dame dit) Car pour vostre beauté ay esté embrazee, Et de gref mal d’amour ay esté embrazee, Et de gref mal d’amour ay esté telle arïee Que jë eüsse esté mortï et desviee Se ne eüssiés esté, qui m’en avés tensee; image], Gdf 4,424b; Hu 4,444b; TL 4,921 [16es. NyströmMén seulement]; FEW 16,165a [harier Desch err.]; 16,753b)
hareour m.
[ÉtymologieMot relevé par Gdf d’après DC. Gdf augmente le nombre d’erreurs dans la citation mais corrige à juste titre harcours en hareours, correction nécessaire pour le mètre. Le contexte large rend certain que le sens du mot est “escarmoucheur” et pas “celui qui tient un haras” – défition de DC (qui met toutefois en jeu le sens ici adopté), de Gdf et du FEW (16,173b sub HÂRR) qui n’a pas consulté DC et qui ne se prononce pas sur l’intégration de ce mot dans la famille autour de haras. V. la note ad harechierharaz1. Cp. hardiëorhardoier.]
  • ⁠t. milit. “celui qui harcèle (l’armée de l’adversaire), escarmoucheur” (chron. datée de 1378, Guill. de la Penne Gesta Britonum in Italia éd. Martène [v. DLF2 626a] col. 1483 [Un embuche nous leur metrons, Et leur irons faire escarmouche. Ils aront veu et aront grant souche De nous venir hastivement Aprés… C’estoint les troys connestables; De bons chevaux en leur estables Plusours avoient assez toujours, Quar ils estoint bons harcours (l. hareours); cp. col. 1500 il les vit ainsin venir nous hareant tout a fremir], DC 4,166a; Gdf 4,423b; FEW 16,173b [à suppr.])
harier m.
[ÉtymologieSurnom ou désignation de profession attesté une seule fois (le personnage semble manquer dans Taille1296M p. 210; Taille1297M p. 193; Taille1313M 36b). La forme est confirmée par Jehanne la heriere, habitant le même bloc d’habitations, Taille1299, et Jeha…iere Taille1300, prob. veuve ou fille de Jehan(20), v- ci-dessous. Comme le sens de harier / heriere ne peut être délimité par un contexte, on ne peut qu’essayer un rattachement formel. Le h semble être aspiré, la Taille1292G n’acceptant pas d’hiatus après l’article (p.ex. Jehan, l’erbier 149a; Thomas Hue, l’anligneeur 145a; etc.). Un rapprochement à → haire est moins probable, cette famille n’étant pratiquement jamais attestée avec -a- (une att., due à la rime). Le mot peut provisoirement être rattaché à harer ou harier (v. le mot précédent), mais il manque toute preuve. (Le sens en serait alors “celui qui excite les chiens de chasse”.) Noter que harer et harier sont plus récents d’un demi-siècle.]
  • surnom ou désignation de profession (doc. Paris 1292, Taille1292G 145b [Jehan, le harier])
heriere f.
[ÉtymologieV. ci-dessus sub harier]
  • surnom ou désignation de profession (doc. Paris 1299, Taille1299 [v. ci-dessus sub harier])
hari interj.
(hari CoincyII20H 151; CoincyII30J 776; EustMoineF 202; 206; RosemP 8483; BarbMéon 2,269; PamphGalM 1787, hary PamphGalM 1088; RenContrR 37248; 40159; 40365; 1350 MirNDPersP 12,1170)
  • cri pour faire avancer les bêtes de trait ou de somme (par plaisanterie appliqué aussi aux hommes (CoincyII20H 151 [cil vilains aprés ses bues Huchiés avoit hez! ou hari!; var. hari hari; hes avant o her hari; éd. K 153 var. he ho hari, he hu hari]; CoincyII30J 776 [Plus tost ont dit Ave Mari C’uns asniers dit n’aroit hari!, var. C’uns charretiers…; C’un asne, cf. → hari]; EustMoineF 202 (chevaux); 206 (jument); BarbMéon 2,269 [Ving o carefour Guillori (à Paris), Li un dit ho, l’autre hari]; PamphGalM 1088 (adressé à un mari); 1787 (dit la femme d’Aristote, le chevauchant); 1350 MirNDPersP 12,1170 (adressé à un cheval; gloss. err.), TL 4,916; Gdf 4,424a; PamphGalM note ad 1088; Espe 43; FEW 16,151a, survivanes dial.: norm., frpr., mdauph., land., v. FEW et RlFn 4,212; cp. → ha2)
  • “id.”, comme surnom⁠ (NecrArrB 1256 p. 46b [Hari Jehans]; NecrArrB 1335 p. 77b [Hari Henry]; NecrArrB 1348 p. 82a [Harie Agnies]; p. 121 [Hari A.])
  • ⁠interj. prob. identique au cri (v. ci-dessus), employée pour marquer un discours comme frivole (RosemP 8483 [(une épouse qui montre un comportement coquet et frivole, interrogée, répond) Hari, hari! C’est por l’amor de mon mari], Espe 43 [‘ironique’]; TL 4,917 [sous le gén., marqué comme ‘ironique’]; FEW 16,151ahari hari “formule de moquerie”»]; DiStefLoc 425c(21))
  • ⁠subst., par allusion plaisante au cri, “aventure sexuelle futile” (RenContrR 37248 [(Dieu a ordonné le mariage par amour et pas celui aux raisons douteuses, car) S’ilz entreprendent riens ne sont De plus espoir que ilz n’aront. Cellui au coeur mal en ara, Jamais, espoir, femme n’ara; Espoir, jamais elle mary, Et chascun ira au hary; gloss. “tourment, angoisse (?)”; TL sous l’interj., comme subst., sans nouv. déf.]; 40159 [(le beau varlet d’une épouse d’un mari jaloux) me (l’épouse) pria Pour Dieu que je fusse s’amie, Et je ne lui en faillis mie, Car souvent me fait le hary; gloss. et TL: faire le hary “faire l’amour”]; 40365, TL 4,917,24; DiStefLoc [cf. la note 26])
haler v.a.
  • ⁠t. de chasse “exciter (un chien, une meute)” (ca. 14341885, MistOrlG 2875 [je chassoye Aprés ung sanglier, que je vis, Que je rencontre en ma voye; Et tout ainsy que haloye Mes chiens aprés le sanglier; Et comme je le regardoye, Se transfigura en levrier…; A mes chiens… En disant: hare!], Gdf 4,405c; TilNEtym 83; TilGlan 143; Hu 4,433b; FEW 16,105b, cp. harer ci-dessus.(22))
halloer v.n.
[ÉtymologieCf. → halloer. Du fr.: mangl. halouen, dep. fin 14es., MED 4,455a]
(halloer 3et. 12es. SGillesP 1741; 1852; [doc. ms. 1382 Stone], asloer SGillesP 1620 ms. 1em. 13es.)
  • ⁠t. de chasse “crier halo(23) pour exciter (un chien, une meute) à poursuivre (un gibier)” (agn. 3et. 12es., SGillesP 1620; 1741 [Mut halloent, crient e huent]; 1852 [La bisse oit le bois tenir E vit les chens vers li venir. Vers meisun comence a aler; E cil (sans doute les chasseurs) aprés a halloer], Gdf 4,407b; Stone 349a(24); TL 4,859; TilEtym 91; FEW 4,378a; 16,134a; 16,752b)
  • ⁠inf. subst.⁠ (agn. ms. 1382, formulaire de lettre [pur delit nous purrons y avoir al h[alloer], Stone], Stone 349a)
halou m.
[ÉtymologieDér. du cri halo (attesté tardivement, v. n.28). L’évolution sémantique n’est pas exceptioneelle, cp. forhuer t. de chasse > forhu “signal…” > “partie du gibier…” (FEW 4,502a); cf. TilNEtym 95. Le FEW 222,167b n’a pas tenu compte de TilNEtym malgré le renvoi dans TwitiT cité. Du fr.: mangl. halou “the parts of a hare given to hounds as a rewards or encouragement after a successful chase” (dès ca. 1425, MED 4,455a), angl. hallow (OED H 43a). – Le cri norm. lau lau, poussé au moment de donner le halou aux chiens, 3eq. 14es. ModusT 29,21, FEW 222,167b est certainement apparenté à halo et halou.]
  • ⁠t. de chasse “la partie d’un gibier (spéc. du lièvre) donnée aux chiens sous certains conditions” (agn. 1erq. 14es., TwitiT 150 [Quant le lefre esr pris e les [les chiens] ount coru a ly, vous devez corneer prise e vous devés doner as chiens le halou. - Quey est le halou? - Les coustez e les espaules e le cool e la teste… Quant le cerf est pris… les chiens serrunt rewardez del cool e de la bowaylles e de la faie, e il serra mangé sur le quir. E pur cep est il apelee quyrreye; cf. ib. p. 75], TilNEtym 94s; TilGlan 143; Stone 349a; FEW 222,167b)
haro interj.
[ÉtymologieCf. harou 2o et hareu 2o ci-dessous: ces formes sont attestées comme interj. et comme substantivations. On pourrait les considérer comme un seul mot avec des var. phonético-chronologiques ou régionales, surtout comme harou prévaut en norm. et hareu en pic, lorr. et francien (cp. pour la phonétique GoeblNorm p. 177ss.). Mais il est difficile de réunir les trois interj. sur la foi de ce sens (le FEW les distingue). Nous comprenons donc haro, harou et hareu comme interj. collatérales avec une affinité phonologique certaine, mais distinctes par leur qualité d’interj. Le sens 2o ajoute une affinité sémantique (le FEW ne donne pas le sens pour hareu et ne laisse pas voir nettement l’identité du sens sous harou et haro). Seul haro survit comme t. jurid., surtout en rapport avec la Normandie, bien que la forme norm. ‘normale’ ait été harou. L’étymologie populaire du terme (v. note 40) ne fonctionne qu’avec harou. [LathamDict 1136c donne seulement harou qui proviendrait du fr. haro, mais c’est le norm. harou.]]
(haro ca. 1180 MarieFabW 15,33; PrestreAlisMé 397; ChansOxfS V 26i; RaynMotets 1,248,40; BerteH 376; doc. norm. 1280 Pissard La Clameur 52; Summa dans CoutNormT 2,20 n° 7; Taille1297M 122; etc.etc., ⁠lorr. hairo ChansOxfS 4,168,I,5; II,5, haroi ChansOxfS 4,24,IV,4(25), hero(26) EstampieS 1,16, ⁠mfr. harau Espe 42; Hu 4,446b)
  • 1ointerj. destinée à attirer l’attention (souvent sur qn en détresse) et éventuellement à susciter du secours (MarieFabW 15,33 [(l’âne attaque qn) Pur un petit ne l’a crevé, Se li sire n’eüst crié Haro, haro (ms. mil. 13es.; var. harou, hareu, ahi), aidiez, a mei!; éd. O id.]; PrestreAlisMé 397 [Haro, le feu!]; ChansOxfS V 26i (13es., ms. 1erq. 14es.); RaynMotets 1,248,40 (= BartschChrest 66a,21, var. hareu); MenReimsP 96C [li prisons escapa…; les gardes… crierent haro, haro! (ms. pic. ca. 1300; MenReims W § 164 hahai) et le queroient parmi l’ost]; BerteH 376; SegreMoine3N 252 (ms. bourg. fin 13es.; = Méon 1,326); RenM II 383 (= RenR 4403); DarmesteterRel p. 225 [E dit: haro! j’ar tos (“je brûle tout entier”); Est ca. 1300]; EstampieS 1,16; SegreMoine2N ms. B 821; doc. lt. Paris 1320 DC [clamando haro, haro, ad focum, ad focum]; Apol3L 92,24; ChansOxfS 4,24,IV,4 (pic.; lorr.); GirRossAlh 659(27); Paris ca. 1339 MirNDPersP 1,328; 3,274 [Haro, las; prob. 1341]; 3,908 [Haro! de joye vueil uller]; 5,671; 6,1157; GuillMachH 1,250,3295, TL 4,928; DC 4,171a; Gdf 4,426c; Boogard p. 162; Li 2,1985b; Espe 41; R 68,97(28); BartschChrest; LevyTrés 129a; DiStefLoc 426c; TLF 9,694a; FEW 16,150b)
  • id. ?, comme nom propre⁠ (Taille1297M 122 [Martin de Biauvez, cordoanier; Girart haro, son compaignon])
  • ⁠subst. m. “ensemble de cris tumultueux, souvent qn en détresse, et destinés à susciter du secours” (MirNDPers15R 704 [Dame… Vous avez en vostre dormant En ce bain noié vostre enfant… Ha! Lasse… (Le Sergent) J’oy haro de femmes ensemble Leens… Savoir vueil bien Qu’avez ceens a cy crier]; 1253 [(le récit du même fait) Le haro conmança si grant], Gdf 4,427b [Froiss etc.]; Hu 4,446b; TLF 9,694b; FEW 16,150b)
  • 2o⁠subst., t. de droit “cri d’appel à l’aide poussé soit par une victime, rendant obligatoire l’intervention des auditeurs, soit par les témoins d’un crime donnant droit à chacun d’arrêter le coupable, soit pour donner une certaine valeur légale à un acte”(29) ([surtout norm.] dep. 1280, doc. norm. 1280 ms. fin 13es. 52 [(les religieux de Saint-Pierre-sur-Dive doivent connaître) toutes les causes de sanc et de plaie sanz cri haro et de cri de haro sanz sanc et sanz plaie, Pissard La clameur 52, à vérifier]; doc. 1312, registre, Ord 1,507; doc. norm. 1320 PlaidsMortemerG § 4; 6 [meffet de cors d’entr’ euls fet a cri de haro, a sanc et a plaie]; 21 [heritage troublee par entr’euls a cri de haro(30)]; 28; 29; 41 [amende pour haro crié sus luy]; 42; 46; 47 [Mortemer en amende pour che que il ne firent pas leur devoir en haro d’entre Gilles]; 72; 73; doc. 1321 ib. 99; 100; 107; 170; 177; 212; 225; 233; doc. lt. 1328 DC 4,170c; Summa lt. dans CoutNormT 2,20 n° 7 [clamoris qui vulgariter dicitur harou, var. mss. 1346 et av. 1469 haro]; 141 [titre, chap. 53: De harou, var. mss. fin 14es. et av. 1469 haro(31)]; [emploi dans un texte litt.: MirNDPersP 31,310], DC 4,170c; 4,171a; Lac 6,206a; Li 2,1985b; TLF 9,694a [‘vieux’]; FEW 16,150b 3.a.(32))
  • fief de haro “fief dont la juridiction connaît la clameur de haro et qui en rapporte des droits et revenus” (?)(33) (norm. 13es.?, cart. Jumiège DC(34) [Nous avons ou dit lieu (de Morville) … deux demy fiefs de haro et deux de liage], DC 3,470c; Lac 6,206a)
harou interj.
(harou 4eq. 12es. RenM I 630; II 833; Meraugis 3300; SGermer NotExtr 33,1,13a; JErartN VI 26; SegrMoine2N 767; NoomenFabl 2,11 A 163; C 46; QuatrePrestresR 49; CoincyII17k 12var.; etc.etc., ⁠agn. harrou NicBozAgnèsK 157, ⁠orl. haroul MirNDChartrK XXVIII 16(35), ⁠s.l. haron RomPast III 24,26 se lit mieux harou dans JErartN VI 26(36), arou QuatrePrestresR 41 (= NoomenFabl t. 8,137)(37), halou Ren[M] I 630 var. ms. déb. 14es. TilNEtym 91)
  • 1o⁠interj. destinée à attirer l’attention (souvent sur qn en détresse) et éventuellement à susciter du secours; parfois destinée à exprimer une émotion (plainte, amour) (4eq. 12es.3et. 14es., RenM I 630 [A la vile s’en vient le cors. Harou, harou, fait il, a l’ors!; var. halou TilNEtym 91]; II 833 (le cri appelle l’aide); Meraugis 3300 (plainte); SGermer NotExtr 33,1,13a; JErartN VI 26 [amour: Harou! quel jouer Fet a la pastourele; gloss. “Dieu !”; RomPast III 24,26 haron à corr.; même refrain dans RomPast III 35,68: hareu]; SegrMoine2N 767 [Et vos criez, quel part qu’il tort, Harou, harou, le segretain En maine a force mon polein; ms. C haraou à corr.; var. haro; hareu]; NoomenFabl 2,11 (Trois Dames) ms. A 163 [la dame (agressée) a haute voiz crie: Harou, aide, bone gent! Et il vindrent esraument; cp. 2o]; ib. ms. C ca. 1300 46; QuatrePrestresR 41; 49 (= NoomenFabl t. 8,137); BouchAbevN ms. A 4eq. 13es. 541 [Harou, las (plainte); var. ms. déb. 14es. haro; ms. ca. 1300 E, mi, las]; MarieFabW 15,33 var. [Harou, harou, he, aidiez moi, ms. 1265, aussi mss. ca. 1300 et 1428 / 29]; CleomH 5576 [Que cel home vit si hideus Et qi’ele ert seule et il ert seus Que ele mout haut s’escria: Harou! qu’est ce que je voi la?; texte flandr., ms. francien]; SLouisPathMirF I 68; XIX 24; etc.etc., TL 4,928 [sub haro]; Gdf 4,426c [sub haro]; Li 2,1985b(38); DC 4,171a; Lac 7,21b(39); FEW 16,150b)
  • ⁠locution (?) dire trusqu’a ‘harou’! [jusqu’à ce que vous criiez grâce / au secours(40)]⁠ (agn. / pic. déb. 13es., AudigierJ 2 [Tel conte conte d’Audigier qui en set pou; Mais ge vos en dirai trusqu’a ‘harou!’], TL 4,931,45 [‘loc.’])
  • ⁠subst. “cri d’alarme” (13es.; 1322, etc.etc.CoincyII17k 12 [La fiertre (transporée) encore n’estoit mie De la vile liue et demie Quant li clerc qui derriere estoyent Trop grant hahai (var. harou) aprés auz oient]; SJeanBaptOct1G 4207 [(les mauvais riches) chient en fet de luxure; Puis commencent les grans contens; … ont pour chose deshonnestre Tousjours le harou en la teste. Mais ne leur chaut de cors ne d’ame Fors qu’ilz plaisent a aucune dame; texte de l’Ouest(41)])
  • 2o⁠subst., t. de droit “cri d’appel à l’aide poussé par une victime, rendant obligatoire l’intervention des auditeurs, soit par les témoins d’un crime donnant droit à chacun d’arrêter le coupable, soit pour donner une certaine valeur légale à un acte” (cf. → haro 2o)⁠ ([surtout norm.] ca. 1255Cotgr 1611, Summa leg. lt. dans CoutNormT 2,20; 62; 141, ch. 53 [(chapitre décrivant les conditions légales du cri) De harou. Habet eciam dux Normannie curiam de clamore illo qui vulgariter dicitur harou …, var. haro]; p. 179; 181; 197; doc. lt. 1257 dans H.Pissard La clameur 1911 86; doc. lt. 1276 DC; doc. anglolt. 1276 LathamDict; doc. lt. S.Pierre sur Dive en Norm. 1280 DelisleCartNorm 240b [plaga cum clamore et harou, de mehaigno, de muldro]; doc. lt. (Paris?, concerne S. Pierre sur Dive) 1282 DC; doc. lt. (Paris, concerne Étrépagny) 1283 OlimB 2,226,X [clamore de harou]; doc. lt. Étrépagny 1286 DC; doc. anglolt. 1309 LathamDict, Gdf 4,427b; Li 2,1985b; DC 4,170c; 171a; LathamDict 1136c; Hu 4,446b; FEW 16,150b)
hareu interj.
  • 1ointerj. destinée à attirer l’attention (souvent sur qn en détresse) et éventuellement à susciter du secours; parfois desltinée à exprimer une émotion (plainte, amour) (1ert. 13es.2eq. 15es., RomPast III 51,41 [hareu, hareu; = Jocelin; ms. lorr.; var. ms. Metz haroi, haro]; CoincyI12k 68 [Hareu, hareu ! A ce tirant Car acorez, fait ele, tost; traits pic.]; CoincyII29K 403 [L’ame crie: Hareu, hareu ! Hahai, hahai ! le feu, le feu ! Fui t’en]; EustMoineF 558 (appel au secours; pic.); RenM II 383 var. ms. mil. 13es.; ChansBern389B 201,1 (plainte amoureuse; Jac. d’Am., flandr., ms. lorr.); RomPast III 35,68 (Jean de Neuville: art.); RaynMotets 1,51,8; MarieFabW 15,33var. (mss. 13e - 14es.); VMortAnW 46,5 [(en enfer) crient hareu ! Por çou que peu de maus ont fais 〈: neu “noeud”〉]; 47,9 [hareu, lasse !]; GilebBernF 33,51; AdHaleLexM (aussi Boogard p. 52); BibleMalkS 2398 [Sa laingue tout amplit le leu De dire: lasse moi, hareu !; texte lorr.]; BretTournD 3316 (plainte d’amour, lorr.); etc.etc.; [MistHag6S 190], TL 4,928; Gdf 4,426c; Boogard p. 162; Espe 42; Lac 7,19b; FEW 16,150b)
  • id., comme surnom⁠ (art. 1292, NecrArrB 63 [Hareu Baudes])
  • id., subst. “cri d’alarme” (ca. 1196ca. 1350, VMortHélW 9,12 [cil te (la Mort) set bien decevoir Qui povreté set recevoir Et queurt toz nuz a ton hareu 〈: -eu]; doc. (Lille?) 1245 Gdf; Pères69B 376 [Chascun (pécheur) devroit… corre, ausi com a hareu 〈: leu, A confesse et a penitence(42)]; CoincyII17K 12 var. [Trop grant hahai (var. ms. 13es. haren, l. hareu) aprés auz oient]; GilMuisK 2,92,25 (criailleries; texte du Hainaut), TL 4,931,49; Gdf 4,427b; FEW 16,150b)
  • 2o⁠t. de droit, “interj. sanctionnée par le droit coutumier selon les conditions du cri de hareu (v. la déf. suivante)” (1283; 15es., BeaumCoutS 1571 [chascuns ait pouoir de prendre toutes manieres de maufeteurs ou de soupeçoneus de cas de crime et tous ceus qui s’en fuient, seur qui l’en crie hareu, tant que l’en sache pour quoi li hareus fu criés; texte à traits pic.]; 1956 [la fame… leva le cri et cria: hareu, hareu ! l’en me tue mon baron, ou 1o?]; [prob. 15es., cf. ci-dessous])
  • ⁠subst. t. de droit “cri d’appel à l’aide poussé par une victime, rendant obligatoire l’intervention des auditeurs, soit par les témoins d’un crime donnant droit à chacun d’arrêter le coupable, soit pour donner une certaine valeur légale à un acte” [cf. → haro 2o]⁠ (1283; 15es., BeaumCoutS 1571(43) [contexte ci-dessus]; [prob. 15es. Coutume de Norm., version dite ‘Nouveau style’?, DC [Le duc de Normandie a la court du cri de hareu… quiconque crie hareu sans peril…; = rédaction de 1585 CoutGén 4,1,23, ch. 54 Le Duc de Normendie a la Court du Haro…; reproduit Summa lt. ca. 1258 dans CoutNormT t. 2,141, ch. 53: Habet eciam dux Normannie curiam de clamore illo qui vulgariter dicitur harou]], DC 4,170c; Lac 7,19b [< DC])
haroge adj.
[ÉtymologieSens difficilement discernable; la somme des déf. des dict. et gloss. montre le malaise: “furious” Stone, “sharply, harshly” (pour les dér.) Stone, “anmaßsend” TL, “orgueilleux, présomptueux” Gdf (> FEW), “sévère, cruel” MolinetSQuentH (> FEW), “vif, fanfaron” DupireMol (> FEW). Rattachement étymologique très douteux (v. FEW 16,150a: de harer t. de chasse, cp. ci-dessus). L’évolution sémantique serait alors “exciter (les chiens de chasse)” > *“être agressif (contre les bêtes sauvages)” > *“être agressif, sauvage (et arrogant?)”. TL renvoie à faroche pour sa similitude formelle et sémantique: forasticus (> faroche) est bien apparenté avec lt. fŏras (> (de)hors et (de)fors), mais dans l’état actuel des recherches une identification de haroge avec cette famille serait téméraire.(44)]
(haroge fin 13e s. AncrRiwlecH 161,8, ⁠mfr. harouge ca. 1383 FroissMelL 4474; 4546; 4764; 8574, ⁠afr. (?) harouce RenChab 109 [à vérifier])
  • “qui, dans ses manières et son aspect, marque une attitude sauvage, arrogante et agressive” (fin13es.ca. 1482, AncrRiwlecH 161,8 [(celui qui avale aveuglément la boisson douce offerte par le diable se rend compte de l’amertume trop tard et) comence a rechigner et fet haroge ch[ere]; texte agn.]; RenChab 109 [(Isengrin) si se fet fier et harouce Por ce qu’il a aumuce rouge, La compaignie Renart]; [FroissMelL 4764 [Graciien… estoit amoureus, Friches, courtois et gracieus, Sans estre hastieus (“irréfléchi, impatient”) ne harouges 〈: rouges]; MolinetSQuentC 12074 [(Claquedent dit) Adieu vous dy, je ne me bouge, Que mon maistre fier et harouge Ne me donne une bastonnade(45)]], TL 4,932; Gdf 4,427c; Stone 351a; FEW 16,150a)
  • ⁠subst. “celui qui, dans ses manières et son aspect, marque une attitude sauvage, arrogante et agressive” [chez Froiss dans la collocation faire le harouge]⁠ (mfr. ca. 1383; ca. 1482, FroissMelL 4474 [le chevalier rouge, Qui ne fait mies le harouge (car il respecte son écuyer)]; 4546 [(le bon chevalier attaque) Sans faire noient le harouge 〈: rouge]; 8574; MolinetSQuentC 19461 [Astaroth le harouge (un diable) 〈: rouge])
harougement adv.
  • “d’une manière sauvage, arrogante et agressive” (AncrRiwlecH 228,17 [tres harougement dieu meismes vous manace (si le pécheur ne lui ouvre pas son cœur); texte agn.], Stone 351a(46))
harogeousement adv.
  • “d’une manière sauvage, arrogante et agressive” (ChronAnG 25,39 [(un messager réveille le roi des Écossais) Donqes David de soun list irrousement suis leva, et a sir William Dowglas harrageousment parla: O, homm…], Stone 351a)
(1) Hirehare, tiré de EvQuen, est aussi dans Gdf 4,477c: sa déf., “brouhaha”, n’est pas correcte (FEW id.): 3eq.15es. EvQuenJe 1278, marché de hire-hare sans ordre, qualifie un désordre par le contexte, pas par le mot hire-hare. Il faut joindre à cette att. mfr. hirchare (l. hirehare?) et hirechare, doc. Cambrai 15es., DelbObsc 33,365 [“foire franche tenue jadis dans les marchés du Nord”], enregistré FEW 222foire’ (épreuves).
(2) Le FEW renvoie bien à HaustGl, mais n’en exploite qu’une partie des matériaux.
(3) Cf. GlSuisse 1,552 avec commentaire; 605b sub arginạ.
(4) En fait, il parle de aha. hera / hara en rapport avec haro (appel à l’aide) et allègue aha. harên pour har(i)er etc. Le REW 4043 ne le suit que partiellement.
(5) Cp. mangl. harraunte, MED 4,503b: “shouting, yelling” non assuré.
(6) Gdf réunit harer et haler sous haler, TL sous harer. Cf. encore ha-la-ou 1377 GaceBuigneB et hau-lo ib., que nous n’avons pas traités. L’explication du -l- dans TLF 9,653a ne convainc pas: «La forme haler provient sans doute d’une dissimilation des deux -r-, occasionnée par l’inf. et le futur…, et qui a gagné les autres mots de la famille.»
(7) TLF 9,694b explique haro sous ‘Étymol. et Hist.’: «Dér. en -o* de hare [= hare 3o: foire]»; un suffixe -o argotique du genre écolo, rigolo…, qui n’a rien à voir avec la finale de notre haro.
(8) Nous avons signalé dans une mesure plus large que d’habitude l’origine régionale des sources.
(9) Cartulaire, copie prob. contemporaine, v. Stein 3061; del hare: prob. substantivé
(10) La transcription semble normalisée.
(11) FEW ‘pik. hap. 13.jh.’, à corr.: 1320, prob. norm.
(12) FEW prendre par h. à corr.
(13) Haras, en est un exemple valable sous condition que son étymon contient le suffixe → haraz1.
(14) Tout comme mfr. frm. harasser, cf. FEW 16,149a. Cf. Mars. arrassar “écarter la foule, ouvrir le passage”, FEW 10,111b, b.α. avec note; Sabatini StFI 20,381s. – v.ib. 371 pour le problématique occ. rassa bande d’individus…. Cp. → haraz1
(15) Le pl. n’est pas justifié; Marot, éd. Mayer 1962, 10 (1536), 167, gloss. ‘p.-ê. ennui, trouble’; rapport avec des activités guerrières: emploi raisonnable du terme de chasse.
(16) Marqué comme vieilli dans Dict. fr.-all.-lt., Genève (Albert) 1660.
(17) Doc. 1380 harer, cp. ib. mfr. 1459 heraulder.
(18) ‘15es.-1537’ embrasse par erreur des att. de hare interj. dans Gdf.
(19) Le groupement II.1.b., mfr. haria caria etc., n’est pas expliqué de façon satisfaisante. Cp. hari ci-dessous, avec n.126.
(20) Renseign. dû à l’obligeance de N-Weinhold, PatRom, Trèves; il nous informe que le nom manque dans les Tailles inédites de 1298, 1299 et 1300 et il rappelle l’existence de Jehan hersant dans Taille1297M 391 (même personnage?).
(21) Donne sous hari hari hara, hari bara, hari caria, indication fautive (à maints égards: sa source, LewickaThCom 2,41 n’a pas hari hara; hari bara est à lire hary bary hary bara (la forme à -i est la forme titre chez LewickaThCom, non attestée); hari caria est à lire haria caria; la déf. “patati patata” ne concerne que hary bary hary bara; LewickaThCom donne pour haria caria deux att., l’une subst., l’autre adv. [ceci aussi dans Hu 4,444b]; l’att. supplémentaire dans DiStefLoc, tirée de Coquillart, est déjà comprise dans ‘Lew’; il est problématique de classer hary bary et haria caria et aller au hari (RenNouv, aussi faire le hary a une femme [‘a une femme’ serait à justifier], v. ci-dessous) sous une seule entrée; la ‘déf.’ de aller au hari, “triv”, ne dit rien.
(22) TilNEtym 142 explique frm. hallali (dep. 1683 [ha la ly], ib. 134) prob. à juste titre comme composé de haler (hal’!) et à lui, ou de hale!, ‘forme collatérale de hare’ (141; 147) et à lui (a li), mais moins avec le sens proposé “cours sus à lui” ou “fonds sur lui” (147) qu’avec celui de “hare! à lui!”, s’agissant plutôt d’une suite de cris (cf. la documentation de Tilander). – Deux fois dans le FEW: sub hall-, onomat., 4,378a (‘dep. 1757’), article à supprimer (→ halloer), et sub. *hara 16,150b (‘dep. 1751’). M Roques R 80,114; 288.
(23) Pour haro, v. ci-dessous. La var. halo ne semble pas attestée avant le 15es. (GaceBuigneB 8879 var. 2 mss.; cp. la leçon Gire pour Gile dans SGilles). Mais cf. halou ci-dessous. – Halou pour harou dans Ren[M] I 630 var. ms. déb. 14es. TilNEtym 91, v. harou ci-dessous. [Erreur chez Brüch RF 70,153: TilNEtym 90 n’atteste pas anglosax. *halo, mais mfr. halo.]
(24) La var. non attestée haul- ne peut être certifiée (renseign. aimablement fourni par W. Rothwell).
(25) Att. isolée dans ms. lorr. 1em. 14es.; correspond à hareu RomPast III 51,41; var. lorr. plutôt que forme dictincte.
(26) Cette forme est plutôt une var. lorr. (a > e, sous certaines conditions) qu’une interj. différente. Espe 41 ‘16es.’ erroné: texte déb. 14es., ms. 1em. 14es.
(27) Texte bourg. – L’emploi de haro est prob. ironique; cp. TL 4,930,31.
(28) Foulet y traite de VillonTestR 954: haro, bien qu’interj., se rapprocherait de haro subst. (le grand haro > haro, le grant et le mineur); cp. 2o ci-dessous. Cf. la note de l’éd. Rychner / Henry.
(29) Cp. en frm. clameur de haro, cri de rescousse. En afr., le terme courant est cri (cri ca. 1150 LoisGuillL § 4; lever le cri CoutBretP § 144; 145; 148; aler au cri ib. 148; cri ou… renomee EtSLouisV 2,387; cp. à Paris: levent clamorem ad quem omnes qui illum audierint currere teneantur, BoutaricFoourgeot 1, n° 213; clamor patrie qui dicitur harou Summa dans CoutNormT 2,62; etc.). Le cri et sa condition légale existait bien dans tout le domaine d’oïl, mais la ‘clameur de haro’ avait une qualité particulière dans le droit du duché de Normandie jusqu’au 18es. (v. H. Pissard, La clameur de haro dans le droit normand, Caen 1911, avec nombre de renvois à des sources latines ou fr., actes orig., cartulaires ou éditions, qui n’ont pas été suivis tous pour le présent article – faute de temps –; cp. aussi L. L. Hammerich, Clamor, Købnhavn 1941), 62 ss.; cf. hareu 2° ci-dessous: Beauvaisis.).
(30) Le syntagme fréquent cri de haro montre que haro conservait encore sa valeur d’interjection.
(31) Chapitre spécial et explicite sur les conditions légales du haro. Manque dans la coutume afr. (CoutNormT), mais se trouve dans les versions du 15es. (v. → hareu) et dans la version fr. de 1585 dans CoutGén 4,1,23, ch. 54 De haro.
(32) Section en désordre: plusieurs des renvois à partir de “terme dont on se sert pour faire arrêt sur qn” (Est 1549 - Oud 1660) jusqu’à norm. crier harol “pousser une interjection” (!), ib. 151a, sont à vérifier. La forme harol, 16es. (150b et 151a, avec n.23), est plutôt à rattacher à harou, v. ci-dessous [harol Palsgr 1530 fo 200rob elle s’escria harol (FEW < Gdf?: éd. Génin) se compare avec haro a l’arme Palsgr 1530 fo 473roa].
(33) Pour la possibilité de tirer profit du droit de haro, v. Pissard, La clameur, p. 51.
(34) Cart. non identifié, cf. Stein 1762-1765. Introuvable selon les archivistes des Arch. dép., Rouen.
(35) La graphie haroul (texte orl. ca. 1262) est motivée par une étym. populaire de l’interj. (qui remonterait à Dudon de S.-Quentin, 1erq. 11es., selon DC 4,171a, mais la chronique citée [éd. Lair p. 171] ne contient pas de telle indication): Un tirant lors (du temps de Charles III le Simple) de grant desroi Vint en France, qui ot non Roul [= Rollon I, duc de Normandie], Dom l’em crie oncore ‘Haroul’. Cette légende se trouve aussi dans ca. 1307 GGuiB 4728 (également en rapport avec Chartres): Cis roys iert Rouz; pour ce crioient Normanz, qui en son temps fuioient Droit vers Chartres comme garous De toutes parts: Ha, Rous, ha, Rous, Con tu nous mainnes malement! Par quoy acoustumeement Celes genz, quant aucun mal sentent, En criant ‘harou’ se dementent. La Vie de S. Germer de Pierre (déb. 13es., ms. fin 13es.) analyse le mot comme composé de Hasting (chef normand auquel fut concédé le comté de Chartres) et de Rou (Meyer NotExtr 33,1,13a) De Hauten mut donc et de Rou Que la gent crierent harou. De là aussi la graphie harol, mal classée par le FEW avec haro, v. la note 37. Cf. encore DC 4,171ab.
(36) Espe 41s. pense qu’il s’agit d’une forme nasalisée; c’est peu probable. Il imprime par erreur harou.
(37) Le vers, Arou, ribaut, que m’as tu fet, revient huit lignes plus loin sous la forme Harou, ribaut, or m’as tu morte. Comme un arou n’existe pas autrement, il semble indiqué de considérer cette var. comme une graphie accidentelle.
(38) Cite harou Berte XIII, mais BerteH 376 donne haro avec var. hareu
(39) Att. à vérifier.
(40) L’éd. Lazzerini établit un rapport avec notre hare 3o, prob. à tort: harou n’est pas identique à hare et la localisation et la chronologie
(41) Gloss. a. le h. sur la t. au lieu de en la teste; déf. “être généralement dénoncé” (avec renvoi à hara, FEW); corrigé dans ZrP 95,440“être sans cesse plein du désir (de qqch.)” tient bien compte du sens du contexte, mais le mot n’est pas défini. Le sens est ‘avoir le cri d’alarme en tête’.
(42) Monfrin R 92,280 commente «M. Bornäs traduit un peu vite: hareu “cri d’appel”» et rappelle le cri de haro en Norm., dans BeaumCout et dans ‘divers textes parisiens’ (< Pissard La clameur). Il peut y avoir hésitation, aussi en ce qui concerne l’att. dans VMortHél, mais 1o paraît plus plausible.
(43) Il est question du cri aussi dans les § 941, 1637, 1904 et 1956, mais sans utilisation du mot hareu.
(44) un rapprochement avec lt. arrogans, FEW 25,331b, et de fr. rogue, FEW 16,249b (où la vedette an. hrókr est à corriger en hrokr), fait également problème.
(45) Le FEW enregistre cette att. avec un no de vers erroné; déf. “sévère, cruel”. Sa déf. “vif, fanfaron” vient de DuspireMol et concerne la même et seule attestation: à corr.
(46) La vedette harogement n’est pas attestée dans les matériaux du dict. (renseignement aimablement fourni par W. Rothwell).