DEAFplus
article imprimé
Add. & Corr.
haïr v.tr.
[ÉtymologieÀ rattacher au germ. *HAT- “haïr, poursuivre” (Torp / Flakem Wortschatz der germ. Spracheinheit 68; cp. Pokorny 517). Les mots de la famille fr. ainsi que l’att. dans GlReichK 1118a [odisti : hadisti](1) supposent un gallolt. *HATIRE qui serait le résultat régulier d’un emprunt de l’abfrq. *HATJAN “haïr” (1ère conjug. faible). Cette explication qui remonte à Diez 609 et qui a été adoptée par le FEW 16,179b, se heurte d’une part à l’existence de l’abfrq. HATŌN “haïr” (2ème conjug. faible), attesté dans PsWachtK 54,13; 67,2; 68,5; etc. et qui est le congénère de l’aha. hazzōn “id.” (Köbler 523a, cp. ib. hazzen “id.”; Schützeichel 77b; Graff 4,1071; aangl. hatian (BosTol 512a; BosTolSuppl 510a); anord. hata (DeVriesAnord 213b), d’autre part au développement sémantique de *hatjan qui ne survit que dans l’acception causative “inciter, poursuivre”, cp. aangl. on-hetting “persecution” (BosTol 754a); aha. anahezzari “persécuteur” (Köbler 34b); mha. hetzen “poursuivre” (Lexer 1,1279). Deux solutions ont été proposées pour résoudre ces difficultés: Sanders entrevoit la possibilité d’une diversification sémantique secondaire («Die Schwierigkeit löst sich vielleicht, wenn man an ein zunächst semantisch noch undifferenziertes Nebeneinander zweier Verbindungen wie in got. hatan, hatjan “hassen” auch für das frühe Westgermanische [i.e. abfrq. hatōn / *hatjan] denkt» Rhein Vjbl. 33, 1969, 438n95), tandis que Bruckner VRo 1, 1936, 144 propose une base abfrq. HATŌN ou HATĒN (2ème conj. faible) (> aha. hazzōn, hazzen) qui aurait donné en gallolt. *HATERE; ce verbe aurait pu subir un changement de conjugaison, tout comme implēre > emplir; florēre > florir etc. C’est cette seconde explication qui nous paraît être la plus plausible.
L’origine germ. a été contestée par H. Meier. Il plaide en faveur d’un lt. vulg. *ADODIRE “haïr” (< lt. odium “haine”) > (h)adire > haïr (MeierEtym 128ss.; RF 98,1986,253ss.). Pour expliquer la chute du -o-, il cite aocc. ara < há hora qui existait à côté de aora < ha óra, Appel, Prov. Lautlehre §39, mais il passe sous silence l’explication qu’Appel fournit sur la chute de la voyelle par sa faible accentuation («der zweite Vokal fiel als mindertonig fort» ib.), explication qui ne peut valoir pour *adodire (adódio, adódis, etc.)(2); il se contente de parler de ‘certaines conditions de l’accent’ («unter bestimmten Akzentbedingungen» MeierEtym 132). Son meilleur argument contre l’étymologie germanique (l’explication de aatir / ahatir par un abfrq. *hattjan soulèverait des difficultés considérables) perd du poids étant donné que personne ne soutient plus cette explication pour ces mots, v. la remarque ci-dessous.(3) – Sans pouvoir convaincre d’avantage, Guiraud veut avancer comme étymon le lt. ADĬGERE “pousser vers, amener” «qui est un terme de droit au sens de “amener devant un tribunal, citer en justice”. Ceci correspond exactement au sens de ahatir» (MélGuiraud2 13). Or, ahatir n’est pas, nous l’avons dit, de la même origine que haïr, et adĭgere ( > *adīre) ne convient ni au plan de la sémantique ni à celui de la phonétique. – Meier RF 98,257 avait demandé de bien peser le pour et le contre de l’étymon germanique. Sans qu’il puisse être entièrement démontré, il nous semble, somme toute, plus probable que les alternatives latines proposées. – GlReichK 167 [résume la discussion de l’étym. germ.]; MeierEtym 128; RF 98,253; MélGuiraud2 13; FEW 16,179b.
Rem.: Le FEW 3,248b rassemble sub anord. ETIA “harceler, irriter” la famille de l’afr. aatir, ahatir “défier, s’attaquer à; etc.”. Cette même famille est reprise sans renvoi sub *HATJAN comme groupe «II.» (16,179a), avec proposition d’une base *HATTJAN et d’une influence secondaire de l’adj. aate “vif, rapide” (< lt. ADAPTUS; 16,180a). GreiveH 207ss. réfute cette étymologie avec de bons arguments, et rapproche aatir du lt. ACTITĀRE (*ADACTITARE “pousser, inciter continûment” < ad + actitare). L’anord. etia ne lui inspire que quelques lignes et lui paraît innaceptable surtout pour des raisons sémantiques (ib. 212s.). C’est pourtant cet étymon qui réapparaît, la même année(4), dans le FEW 152,90a, pour fournir de nouveau la base à aatir, ahatir et famille, en réfutant également le rattachement à *hatjan; v. → aatir. – On trouve, en afr., des attestations de aïr ( < lt.vulg. *ADIRARE “irriter”, cf. FEW 24,142b) qui, pourvues d’un h- initial, ne peuvent guère être distinguées de haïr, si ce n’est pas par l’emploi syntaxique, cf. p.ex. LancPrM VIII 38 il s’entrevienent par grant haïr etc. – Dans plusieurs éd. de textes afr., on trouve une confusion entre dehé ait, juron exprimant la haine, v. ci-dessous, et deshait “émotion, sentiment pénible…”, dérivé de → hait. Bien que la distinction entre les deux ait été faite il y a plus d’un siècle (cf. G. Paris R 18,469ss.), les gloss. définissent “malheur”, “chagrin”, etc., même si le juron est reconnu comme tel. Voici, par ordre chronologique, quelques exemples que nous avons relevés et où il s’agit touours d’un juron (entre parenthèses la déf. du glossaire): mal dehé AiquinJ 1515 (“malheur”); dehez ProtH 583; 3404; 4741; mal dahez ib. 3469; deheez ib. 12037 (d. ait “curses on!” sub “misery, unhappiness”); mal dehé Elie 328 (“Unfreude”); dehait BodelFablN VI 62 (“malheur”, traduit “au diable”); dehez ChevBarAnS 354 (“Leid”); dehait AnsCartA 4801; 5009; 7020; etc.; mal dehait ib. 6316; mal dehé ib. 11499 (“Unfreude”, avec renvoi à AiolF 157 note et à R 18,471!); dehez MoniotArrD XXII 71 (“malheur”), dehait Bueve1S 427; 996; 4218 (“Unglück”, + ait = dehait “verflucht sei”); mal dehé Bueve2S 10604 (“Unglück”); dahé ArtusS 47,19; dahez ib. 296,13; mau dahaiz ib. 122,29 (“chagrin, découragement, maladie, malédiction, damnation”); dehait GautLeuL2 I 34; mal dehé ib. I 78; dahez ib. X 168 (“malédiction, malheur”); mal dehait NoomenFabl 14,834; mau dahé ib. 18,358 (“souffrance”, mal d. ait “formule de malédiction”); dehait MontRayn 1,99; mal dehé ib. 3,239; mal dehaz ib. 6,121 (“malheur”); mal dehait MaccabeS 7410 (“malheur”); mal dehait GodinM 9804 (“malheur”); mal dehait JoinvW1 386b (“malheur”). Également rattachés à HAIT, dehait JobB 1390 et dehet SSagmR 19,60 sont définis au gloss. adv. avec “plaisir, de bon appétit” et “joy”; ces deux sont cependant aussi des var. de dehé, v. ci-dessous. – Le FEW 16,178b donne pour fr. haineur “ennemi” [p.-ê. préférer “adversaire”] la datation «14. jh. - Stoer 1638». La première att. se trouve dans ChOtheeF p. 110 [on y lit hayneur] dans un texte qui, bien que se référant à l’an 1395, n’est qu’un regeste de 1409, de sorte que nous ne disposons point d’att. antérieure au 15es.; à corr. – TristThomW d 207 donne une att. pour enhaïr (Ne quidez qu’il ne vus enhace), où il vaut mieux, comme l’éd. L 1478, interpréter en comme pronom adverbial et lire …ne vus en hace. – Francoit. aheter; aeter; etc. sont à rattacher à la famille de → aatier. – Notons que les deux vers de RobGrethEv cités par Stone 348b d’aprés le ms. de Nottingham [Vos enemis, fait il, amez, Vers vos haianz tuz biens uverez] correspondent à AmDieuK 81-82 [Vos enemys, fet-il, amez; Vers vus heyans bien overez]; ces vers rendent Lc 6,27 Sed vobis dico qui auditis diligite inimicos verstros bene facite his qui vos oderunt. – Dans FEW 16,178a est donnée pour l’att. de VengRagF 1558 [déb. 13es.] la déf. “en vouloir à qn” (le gloss. définit “gleichgiltig [!] sein gegen jmd. (in Liebessachen)”). Le contexte [la dame del Gaut Destroit Que li Noirs Chevaliers haoit Por ce que nel voloit amer] montre qu’il s’agit bien du sens de base. – BenTroieC 13186 var. ms. Italie 1em. 14es. haïros est plutôt var. de aïros (v. ici sub → aïrer) qu’à rapprocher de haïr. En ce qui concerne les variantes graphiques, nous employons dans cet article un procédé qui s’écarte des habitudes du DEAF. Puisque les attestations de haïr se trouvent, dans les textes afr., sous des formes conjuguées qui reflètent la variation morphologique de ce verbe, il ne semble pas inutile de donner, à côté des infinitifs habituels, un choix représentatif de ces formes. – Plusieurs éd. reconstruisent, sur la base de formes comme heent, haoit, les infinitifs *heïr, heer et *haer que Lecoy R 86,271 qualifie, à juste titre, de «barbarismes». Le seul infinitif heer attesté dans HMondB 554 paraît être une exception tardive plutôt que l’indice d’un réel changement de conjugaison. – Le FEW 16,178a donne pour GilMuis un infinitif hacher formé sur la base de haz et de hache («Wohl von der 1. pers. sg. haz und vom konj. hache aus. der ebenfalss bei Gillon belegt ist» ib. 180a n2.). Ceux-ci sont cependant des formes courantes de haïr (v. ci-dessous), *hacher est à supprimer, cf. déjà SchelerGil 76; 78.]
Rem.: Le FEW 3,248b rassemble sub anord. ETIA “harceler, irriter” la famille de l’afr. aatir, ahatir “défier, s’attaquer à; etc.”. Cette même famille est reprise sans renvoi sub *HATJAN comme groupe «II.» (16,179a), avec proposition d’une base *HATTJAN et d’une influence secondaire de l’adj. aate “vif, rapide” (< lt. ADAPTUS; 16,180a). GreiveH 207ss. réfute cette étymologie avec de bons arguments, et rapproche aatir du lt. ACTITĀRE (*ADACTITARE “pousser, inciter continûment” < ad + actitare). L’anord. etia ne lui inspire que quelques lignes et lui paraît innaceptable surtout pour des raisons sémantiques (ib. 212s.). C’est pourtant cet étymon qui réapparaît, la même année(4), dans le FEW 152,90a, pour fournir de nouveau la base à aatir, ahatir et famille, en réfutant également le rattachement à *hatjan; v. → aatir. – On trouve, en afr., des attestations de aïr ( < lt.vulg. *ADIRARE “irriter”, cf. FEW 24,142b) qui, pourvues d’un h- initial, ne peuvent guère être distinguées de haïr, si ce n’est pas par l’emploi syntaxique, cf. p.ex. LancPrM VIII 38 il s’entrevienent par grant haïr etc. – Dans plusieurs éd. de textes afr., on trouve une confusion entre dehé ait, juron exprimant la haine, v. ci-dessous, et deshait “émotion, sentiment pénible…”, dérivé de → hait. Bien que la distinction entre les deux ait été faite il y a plus d’un siècle (cf. G. Paris R 18,469ss.), les gloss. définissent “malheur”, “chagrin”, etc., même si le juron est reconnu comme tel. Voici, par ordre chronologique, quelques exemples que nous avons relevés et où il s’agit touours d’un juron (entre parenthèses la déf. du glossaire): mal dehé AiquinJ 1515 (“malheur”); dehez ProtH 583; 3404; 4741; mal dahez ib. 3469; deheez ib. 12037 (d. ait “curses on!” sub “misery, unhappiness”); mal dehé Elie 328 (“Unfreude”); dehait BodelFablN VI 62 (“malheur”, traduit “au diable”); dehez ChevBarAnS 354 (“Leid”); dehait AnsCartA 4801; 5009; 7020; etc.; mal dehait ib. 6316; mal dehé ib. 11499 (“Unfreude”, avec renvoi à AiolF 157 note et à R 18,471!); dehez MoniotArrD XXII 71 (“malheur”), dehait Bueve1S 427; 996; 4218 (“Unglück”, + ait = dehait “verflucht sei”); mal dehé Bueve2S 10604 (“Unglück”); dahé ArtusS 47,19; dahez ib. 296,13; mau dahaiz ib. 122,29 (“chagrin, découragement, maladie, malédiction, damnation”); dehait GautLeuL2 I 34; mal dehé ib. I 78; dahez ib. X 168 (“malédiction, malheur”); mal dehait NoomenFabl 14,834; mau dahé ib. 18,358 (“souffrance”, mal d. ait “formule de malédiction”); dehait MontRayn 1,99; mal dehé ib. 3,239; mal dehaz ib. 6,121 (“malheur”); mal dehait MaccabeS 7410 (“malheur”); mal dehait GodinM 9804 (“malheur”); mal dehait JoinvW1 386b (“malheur”). Également rattachés à HAIT, dehait JobB 1390 et dehet SSagmR 19,60 sont définis au gloss. adv. avec “plaisir, de bon appétit” et “joy”; ces deux sont cependant aussi des var. de dehé, v. ci-dessous. – Le FEW 16,178b donne pour fr. haineur “ennemi” [p.-ê. préférer “adversaire”] la datation «14. jh. - Stoer 1638». La première att. se trouve dans ChOtheeF p. 110 [on y lit hayneur] dans un texte qui, bien que se référant à l’an 1395, n’est qu’un regeste de 1409, de sorte que nous ne disposons point d’att. antérieure au 15es.; à corr. – TristThomW d 207 donne une att. pour enhaïr (Ne quidez qu’il ne vus enhace), où il vaut mieux, comme l’éd. L 1478, interpréter en comme pronom adverbial et lire …ne vus en hace. – Francoit. aheter; aeter; etc. sont à rattacher à la famille de → aatier. – Notons que les deux vers de RobGrethEv cités par Stone 348b d’aprés le ms. de Nottingham [Vos enemis, fait il, amez, Vers vos haianz tuz biens uverez] correspondent à AmDieuK 81-82 [Vos enemys, fet-il, amez; Vers vus heyans bien overez]; ces vers rendent Lc 6,27 Sed vobis dico qui auditis diligite inimicos verstros bene facite his qui vos oderunt. – Dans FEW 16,178a est donnée pour l’att. de VengRagF 1558 [déb. 13es.] la déf. “en vouloir à qn” (le gloss. définit “gleichgiltig [!] sein gegen jmd. (in Liebessachen)”). Le contexte [la dame del Gaut Destroit Que li Noirs Chevaliers haoit Por ce que nel voloit amer] montre qu’il s’agit bien du sens de base. – BenTroieC 13186 var. ms. Italie 1em. 14es. haïros est plutôt var. de aïros (v. ici sub → aïrer) qu’à rapprocher de haïr. En ce qui concerne les variantes graphiques, nous employons dans cet article un procédé qui s’écarte des habitudes du DEAF. Puisque les attestations de haïr se trouvent, dans les textes afr., sous des formes conjuguées qui reflètent la variation morphologique de ce verbe, il ne semble pas inutile de donner, à côté des infinitifs habituels, un choix représentatif de ces formes. – Plusieurs éd. reconstruisent, sur la base de formes comme heent, haoit, les infinitifs *heïr, heer et *haer que Lecoy R 86,271 qualifie, à juste titre, de «barbarismes». Le seul infinitif heer attesté dans HMondB 554 paraît être une exception tardive plutôt que l’indice d’un réel changement de conjugaison. – Le FEW 16,178a donne pour GilMuis un infinitif hacher formé sur la base de haz et de hache («Wohl von der 1. pers. sg. haz und vom konj. hache aus. der ebenfalss bei Gillon belegt ist» ib. 180a n2.). Ceux-ci sont cependant des formes courantes de haïr (v. ci-dessous), *hacher est à supprimer, cf. déjà SchelerGil 76; 78.]
([Pour la présentation des var. graphiques, v. la remarque ci-dessus.] inf. haïr ca. 1100 RolS 1244; EneasS1 1925; CommPsIA1G2 XIX 206; PhilomB 981; TristThomL 180; 183; 1392; etc.; RouH II 1384; III 2274; 2470; etc.; EdConfVatS 334; 1122; BenDucF 13749; 17659; 25315; ErecFr 1004; SThomGuernW1 2395; PercB 5843; FlorebP 542; etc.etc., haÿr BueveAgnS 1472 [ms. hay]; BalJosPr1M 74,4; JobG 1355, aïr Aiol2F 3936; 9946; Bueve1S 6304; YsLyon 2581, heïr GirRossAlM 3144 [= éd. H haïr sans var.], mfr. heÿr PsLorrA 104,25, ahir Bueve1S 2640, mfr. haier HLancA1 155,9, hayer De Pechés Gdf; [FierPrMi 2446], heer HMondB 554,
ind. prés. 1 haz ThebesR 7871; TristThomL 558; VMortHélW 5,4; ContPerc1TR 4483; WaldefH 9316; Perl1N 518; 2812; CantLandP 924; CoincyI11V 210; 1202; etc.; SJeanEvW 400; CoincyII29K 781; NoomenFabl 5,174; 14,116; 18 A 440; etc.; etc.etc., has PercB 8771; 8837; SaisnAB 2445 [= lB 2192]; ContPerc1tR 6774; 9787; EscouflS 2563; Bueve2S 674; Bueve3S 14230; TristPrL 62,46; GuillVinM XXV 27, haç EscoufleS 7655; PercDidER 353; Bueve1S 7596; Bueve3S 9282; ChevIIEspF 2912; BouchAbevR 448; DurmG 513, haiç ChevIIEspF 6263, pic. hach JobG 2200; SoneG 6503; 8164, s.l. hé ErecFr 3000; CligesG 915; FloovA 1346; CoucyChansL XXXI 7; ContPerc1TR 10242; MeraugisF 2612; 3220; 4846; GuiotProvinsO Ch. III 13; Bueve2S 7702; LancPrM 127,39; TristPrC 845,27; ArtuS 265,19; PamphGalM 1482; etc.etc., hai LancPrM LVIIIa 3; JobG 2080, hei RouH II 3919, ha EscoufleS 8450; HuonR 6277; AmYdR app. 50, hauc RenM I 1010, 2 hez BenDucF 22944; CligesG 5840; WaldefH 1978; BalJosPr1M 101,3, hes Bueve3S 6428; JobG 1050, 3 het AlexisSH 841; FloreAL 2103; MarieBisclW2 257; MarieGuigW2 216; MarieElidW2 438; RouH II 600; 3779; PhilomB 1465; TristThomL 662; 818; 832; ErecFr 3473; BenDucF 5836; 5841; 8139; etc.; CligesG 525; 1696; SThomGuernW1 656; 675; 2203; etc.; PercB 27; 946; IpH 2377; etc.etc., hait LancPrM 27,28, heit EstFougK 1053; EdmK 3900; AimonFlH 8081; 10741; PoèmMorB table I 28; 436; 452; etc.; BibleGuiotO 1469; CoincyII10K 376; CoincyII29K 87; Pères10C 573; AmDieuK 68; NicBozCharV 136var.; etc., heet FolTristOxfH 164 [ms. het]; Folie II 13 éd. Södergård NM 58,125; NicBozCharV 136; 244, heut AliscmH 1182, hiet ThomKentF 6464; 7595; RecMédQuiM 70, aït OgDanAlC 1422; 1610, aïst EntreeT 2424; 8827, et RicheutV [éd. het]; ParDuchP 316; 471; 2271, é SimPouillB 228 [él = 3 + le], 4 haons RenR 5820, haonz CoincyII20K 301, haon Bueve2S 10930, haomes CoincyII20K 302, agn. heyum AmDieuK 583; 685, 5 haez RouH 3427; PercB 8832; EructavitJ 629; DoonRocheM 423; LancPrK 64,24; SClemW 3577; ArtusS 63,44; 277,47; 279,8; ChastVergiA 125; Rosenberg 210,39; BestAmOctT 2434; etc.etc.etc.etc., haés Bueve1S 6978; Bueve3S 7479; MorPhilP 4854; AucR V 19; EvNicPrBF 172; ViolB 3522; BestAmOctT 1880; BouchAbevR 448var.; SoneG 13626; DurmG 15913; etc.etc., haiez TristThomL 1943; HArciPèresO 5075, aez FloovA 521; ParDuchP 3008; SimPouilleB 984, 6 heent ThebesR 7875; FloreaL 755; MarieMilW2 145; RouH II 1442; BenDucF 3252; 18081; 23399; SThomGuernW1 3030; CligesG 756; MonGuill2C 786; PercB 5750; 6076; IpH 1814; FlorebP 100; AimonFlH 2868; FloovA 512; ContPerc1tR 8706; ContPerc1Er 1589; etc.etc., heient AimonFlH 10193; LancPrK 221,35, agn. heyent EdmK 367; EvEnfQuatrB 500, s.l. haient TristThomL 900, eent FloovA 2195, haïssent Bueve1S 7058; Bueve3S 8747, aïssent GuiotProvinsO Arm. 454,
ind. imparf. 1 haoie BodelCongéRu 108; PercDideR 1421, heoie JEscG p. 63, mfr. heoye FierPrMi 1137, 3 haoit CligesG 1693; FlorebP 2344; SaisnAB 963; ContPerc1tR 11198; 14939; PoèmMorB 1527; EscoufleS 5833; 7234; MeraugisF 3697; Perl1N 4606; PercDidER 2270; GirVianeE 115; VengRagF 1558; etc.etc., haeit GrantMalS2 8f; EneasS1 98; ChronSMichelB 1577; TristThomL 2141; BenDucF 32525; AmbroiseP 1445 [ms. haiet], haioit DoonRocheM 2365; 2369; MousketR 2979, haieit BenDucF 34229, haoeit NoomenFabl 28,84, haet FlorenceW 4817, ahoit PrisPampM 1083, aoit NoomenFabl 26b,37, 6 haoient SermMaurR 28,9; ArtuS 277,2; NoomenFabl 19 b 263, haeient EdConfVatS 5539; BenDucF 29696; GuillMarM [ms. haient], haioient RenR 8798; DurmG 6010, haieient ChronSMichelB 1528; BenDucF 13789; EdmK 1901, haieent BenDucF 10608, heoient SaisnlB 912, aoient GirVianeE 825,
ind. parf. 1 haï BrendanW 1287; PercB 8935; Perl1N 926, haÿ BalJosPr1M 74,70, 3 haï MarieBisclW2 218; RouH III 4560; EdConfVatS 1304; 5539; BenDucF 10233; 10236; 13411; etc.; EdmK 3382; 3709; BueveAgnS 35; Bueve1S 10079; HArciPèresO 4221, haït EdmK 3375; PoèmMorB 3177, 6 haïrent PsCambrM 67,1; PsOxfM 67,1; EdConfVatS 1707; MarieFraisneW2 56; BenDucF 6369; 38438; EscouflS 2936; PercDidER 2638; BestGuillR 575, haÿrent JobG 1472, haierent EpSEtK 10,
futur 1 harrai RouH II 3474; SThomGuernW1 4439; AlexParA II β 122,4(5); RenclMisH 128,2; ArtuS 275,25; JErartN I 34; ChastVergiA 494var.; SoneG 6411, harré Bueve2S 12216; RosemLec 4617; 4625, harai Perl1N 8415, haré Perl1N 3335, herray TristNantS 5497; 8012, errai FloovA 684, 2 harrés BodelNicH2 358, haras CommPsIA1G2 VI 60; PamphGalM 204, 3 harra TristThomL 589; BenDucF 26740; SThomGuernW1 1210; IpH 8657; RobHoY 741; 745; WaldefH 1977; ArtuS 24,27; BalainL 79; ClercVaudR 125; HaginL 5c; 37b; SidracH p. 176; etc.etc., herra ArtuS 275,17; RosemLec 10673; TristNantS 4872, hara AnsCartA 7093, hairat PoèmMorB 3624, 5 harrez HornP 2106; TrubertR 1992, harroiz GirVianeE 6770; TristPrC 504,23, herroiz GirVianeE 6446, 6 haïront RobBloisBeaudU 146, harront RègleSBenDouceD 4,35, harrond ParsonsCourt L 128 (p. 31), agn. harrunt EdConfVatS 4096, s.l. hasront GuillMarM 6094,
cond. 1 harroie ContPerc1tR 7879; MeraugisF 3929; Perl1N 6022; Rosenberg 210,40; PoireM 2097, agn. harreie IpH 2546, harraie MarieElidW2 374, harrey FoukeH 15,23, s.l. herroye GesteMonglRenD 407, arroie LancPrK 300,31, 2 harroies NoomenFabl 28,46, agn. harreies MarieFablW 20,25, 3 harroit ContPerc1tR 8474; EscouflS 6052; WaldefH 15892; VengRagF 2351; BibleMalkS 7206; NoomenFabl 8 O 404, agn. harreit EdConfVatS 3825; HornP 1038; SThomGuernW1 4448, s.l. haroit SoneG 1578, agn. herrayt AmDieuK 292, s.l. erroit FloovA 2193, 5 harriez LancPrK 598,32, 6 harroient ArtuS 21,9; RosemLec 10928,
subj. prés. 1 hace Aiol1F 104; VMortHélW 4,3, hee TristPrC 820,44; MoniotArrD XXXII 44; NoomenFabl 28,132; HMondB 2132, 2 haces PercB 7127, 3 hace AlexisSH 1096; RouH II 174; TristThomL 1478; BenDucF 206; 7345; 12906; etc.; SThomGuernW1 5195; ChGuillSu 2840; RenR 5760; ThomKentF 2180; 3263; EructavitJ 520; PoèmMorB 449; 1454; 2963; etc.; etc.etc., hache PoèmMorB 2427; EscouflS 2327; ViolB 2915; ContPerc4TW 10981; 11677; 11956; etc.; AdHaleFeuillD2 690, haice DoonRocheM 2266; LionBourgAlK 31603, ace EntreeT 12602, hee ChGuillSu 1125; RouH II 1956; 2800; BenDucF 12897; 19933; 25323; ChevCygnePropN 3374; Perl1N 8104; LancPrK 607; TristPrC 472,15; NoomenFabl 42,71; MaugisV 8331, 6 hacent EdConfVatS 5673; BenDucF 23325,
subj. imparf. 1 haïsse IpH 5799, 3 haïst MarieElidW2 371; TristThomL 379; BenDucF 16714; 38285; PoèmMorB 1159; MeraugisF 3711; LancPrK 97,9, 6 haïssent BenDucF 12893; 39843; ChevBarAn 637, haïssient LancPrK 114,11,
part. prés. haant PsCambrM 17,41 [pl. -anz]; HaginL 37b, haiant RobGrethEv Stone [pl. -anz]; HistFécL 4002 [pl. -anz], mfr. hayant AalmaR 3700 [sg. -ens], agn. heyant AmDieuK 82 [pl. -ans], haïssant PsOxfM 17,44 [pl. -anz],
part. passé haï EdConfVatS 440; 546; 6189; MarieFraisneW2 53; HornP 3415; 4862; BenDucF 8144; 15591; 29694; etc.; AdamN 841; EdmK 1904; FolTristOxfH 397; BestGuillR 1589; Bueve3S 15695; SermMaurR 22,15; etc.etc., haïs PercB 6098; AimonFlH 1954; FolTristOxfH 404; PoèmMorB 2722; AnsCartA 5464var.; Bueve1S 8201; Bueve2S 628; Bueve3S 1311, haït BrendanW 1030, haïz CharroiM 175; TristThomL 553; 824; BenDucF 726; 13787; CligesG 1219; RenR 6423; SGen 3313, haïtz AimonFlH 86, haÿ BestAmOct 2552; JobG 893; 2440; 2860; etc.; FoukeH 35,35, haÿs BestAmOct 2426; JobG 2884, aï SimPouillB 561; SaisnvB 104, hahis Bueve3S 562, haié MorPhilP 6674)
ind. prés. 1 haz ThebesR 7871; TristThomL 558; VMortHélW 5,4; ContPerc1TR 4483; WaldefH 9316; Perl1N 518; 2812; CantLandP 924; CoincyI11V 210; 1202; etc.; SJeanEvW 400; CoincyII29K 781; NoomenFabl 5,174; 14,116; 18 A 440; etc.; etc.etc., has PercB 8771; 8837; SaisnAB 2445 [= lB 2192]; ContPerc1tR 6774; 9787; EscouflS 2563; Bueve2S 674; Bueve3S 14230; TristPrL 62,46; GuillVinM XXV 27, haç EscoufleS 7655; PercDidER 353; Bueve1S 7596; Bueve3S 9282; ChevIIEspF 2912; BouchAbevR 448; DurmG 513, haiç ChevIIEspF 6263, pic. hach JobG 2200; SoneG 6503; 8164, s.l. hé ErecFr 3000; CligesG 915; FloovA 1346; CoucyChansL XXXI 7; ContPerc1TR 10242; MeraugisF 2612; 3220; 4846; GuiotProvinsO Ch. III 13; Bueve2S 7702; LancPrM 127,39; TristPrC 845,27; ArtuS 265,19; PamphGalM 1482; etc.etc., hai LancPrM LVIIIa 3; JobG 2080, hei RouH II 3919, ha EscoufleS 8450; HuonR 6277; AmYdR app. 50, hauc RenM I 1010, 2 hez BenDucF 22944; CligesG 5840; WaldefH 1978; BalJosPr1M 101,3, hes Bueve3S 6428; JobG 1050, 3 het AlexisSH 841; FloreAL 2103; MarieBisclW2 257; MarieGuigW2 216; MarieElidW2 438; RouH II 600; 3779; PhilomB 1465; TristThomL 662; 818; 832; ErecFr 3473; BenDucF 5836; 5841; 8139; etc.; CligesG 525; 1696; SThomGuernW1 656; 675; 2203; etc.; PercB 27; 946; IpH 2377; etc.etc., hait LancPrM 27,28, heit EstFougK 1053; EdmK 3900; AimonFlH 8081; 10741; PoèmMorB table I 28; 436; 452; etc.; BibleGuiotO 1469; CoincyII10K 376; CoincyII29K 87; Pères10C 573; AmDieuK 68; NicBozCharV 136var.; etc., heet FolTristOxfH 164 [ms. het]; Folie II 13 éd. Södergård NM 58,125; NicBozCharV 136; 244, heut AliscmH 1182, hiet ThomKentF 6464; 7595; RecMédQuiM 70, aït OgDanAlC 1422; 1610, aïst EntreeT 2424; 8827, et RicheutV [éd. het]; ParDuchP 316; 471; 2271, é SimPouillB 228 [él = 3 + le], 4 haons RenR 5820, haonz CoincyII20K 301, haon Bueve2S 10930, haomes CoincyII20K 302, agn. heyum AmDieuK 583; 685, 5 haez RouH 3427; PercB 8832; EructavitJ 629; DoonRocheM 423; LancPrK 64,24; SClemW 3577; ArtusS 63,44; 277,47; 279,8; ChastVergiA 125; Rosenberg 210,39; BestAmOctT 2434; etc.etc.etc.etc., haés Bueve1S 6978; Bueve3S 7479; MorPhilP 4854; AucR V 19; EvNicPrBF 172; ViolB 3522; BestAmOctT 1880; BouchAbevR 448var.; SoneG 13626; DurmG 15913; etc.etc., haiez TristThomL 1943; HArciPèresO 5075, aez FloovA 521; ParDuchP 3008; SimPouilleB 984, 6 heent ThebesR 7875; FloreaL 755; MarieMilW2 145; RouH II 1442; BenDucF 3252; 18081; 23399; SThomGuernW1 3030; CligesG 756; MonGuill2C 786; PercB 5750; 6076; IpH 1814; FlorebP 100; AimonFlH 2868; FloovA 512; ContPerc1tR 8706; ContPerc1Er 1589; etc.etc., heient AimonFlH 10193; LancPrK 221,35, agn. heyent EdmK 367; EvEnfQuatrB 500, s.l. haient TristThomL 900, eent FloovA 2195, haïssent Bueve1S 7058; Bueve3S 8747, aïssent GuiotProvinsO Arm. 454,
ind. imparf. 1 haoie BodelCongéRu 108; PercDideR 1421, heoie JEscG p. 63, mfr. heoye FierPrMi 1137, 3 haoit CligesG 1693; FlorebP 2344; SaisnAB 963; ContPerc1tR 11198; 14939; PoèmMorB 1527; EscoufleS 5833; 7234; MeraugisF 3697; Perl1N 4606; PercDidER 2270; GirVianeE 115; VengRagF 1558; etc.etc., haeit GrantMalS2 8f; EneasS1 98; ChronSMichelB 1577; TristThomL 2141; BenDucF 32525; AmbroiseP 1445 [ms. haiet], haioit DoonRocheM 2365; 2369; MousketR 2979, haieit BenDucF 34229, haoeit NoomenFabl 28,84, haet FlorenceW 4817, ahoit PrisPampM 1083, aoit NoomenFabl 26b,37, 6 haoient SermMaurR 28,9; ArtuS 277,2; NoomenFabl 19 b 263, haeient EdConfVatS 5539; BenDucF 29696; GuillMarM [ms. haient], haioient RenR 8798; DurmG 6010, haieient ChronSMichelB 1528; BenDucF 13789; EdmK 1901, haieent BenDucF 10608, heoient SaisnlB 912, aoient GirVianeE 825,
ind. parf. 1 haï BrendanW 1287; PercB 8935; Perl1N 926, haÿ BalJosPr1M 74,70, 3 haï MarieBisclW2 218; RouH III 4560; EdConfVatS 1304; 5539; BenDucF 10233; 10236; 13411; etc.; EdmK 3382; 3709; BueveAgnS 35; Bueve1S 10079; HArciPèresO 4221, haït EdmK 3375; PoèmMorB 3177, 6 haïrent PsCambrM 67,1; PsOxfM 67,1; EdConfVatS 1707; MarieFraisneW2 56; BenDucF 6369; 38438; EscouflS 2936; PercDidER 2638; BestGuillR 575, haÿrent JobG 1472, haierent EpSEtK 10,
futur 1 harrai RouH II 3474; SThomGuernW1 4439; AlexParA II β 122,4(5); RenclMisH 128,2; ArtuS 275,25; JErartN I 34; ChastVergiA 494var.; SoneG 6411, harré Bueve2S 12216; RosemLec 4617; 4625, harai Perl1N 8415, haré Perl1N 3335, herray TristNantS 5497; 8012, errai FloovA 684, 2 harrés BodelNicH2 358, haras CommPsIA1G2 VI 60; PamphGalM 204, 3 harra TristThomL 589; BenDucF 26740; SThomGuernW1 1210; IpH 8657; RobHoY 741; 745; WaldefH 1977; ArtuS 24,27; BalainL 79; ClercVaudR 125; HaginL 5c; 37b; SidracH p. 176; etc.etc., herra ArtuS 275,17; RosemLec 10673; TristNantS 4872, hara AnsCartA 7093, hairat PoèmMorB 3624, 5 harrez HornP 2106; TrubertR 1992, harroiz GirVianeE 6770; TristPrC 504,23, herroiz GirVianeE 6446, 6 haïront RobBloisBeaudU 146, harront RègleSBenDouceD 4,35, harrond ParsonsCourt L 128 (p. 31), agn. harrunt EdConfVatS 4096, s.l. hasront GuillMarM 6094,
cond. 1 harroie ContPerc1tR 7879; MeraugisF 3929; Perl1N 6022; Rosenberg 210,40; PoireM 2097, agn. harreie IpH 2546, harraie MarieElidW2 374, harrey FoukeH 15,23, s.l. herroye GesteMonglRenD 407, arroie LancPrK 300,31, 2 harroies NoomenFabl 28,46, agn. harreies MarieFablW 20,25, 3 harroit ContPerc1tR 8474; EscouflS 6052; WaldefH 15892; VengRagF 2351; BibleMalkS 7206; NoomenFabl 8 O 404, agn. harreit EdConfVatS 3825; HornP 1038; SThomGuernW1 4448, s.l. haroit SoneG 1578, agn. herrayt AmDieuK 292, s.l. erroit FloovA 2193, 5 harriez LancPrK 598,32, 6 harroient ArtuS 21,9; RosemLec 10928,
subj. prés. 1 hace Aiol1F 104; VMortHélW 4,3, hee TristPrC 820,44; MoniotArrD XXXII 44; NoomenFabl 28,132; HMondB 2132, 2 haces PercB 7127, 3 hace AlexisSH 1096; RouH II 174; TristThomL 1478; BenDucF 206; 7345; 12906; etc.; SThomGuernW1 5195; ChGuillSu 2840; RenR 5760; ThomKentF 2180; 3263; EructavitJ 520; PoèmMorB 449; 1454; 2963; etc.; etc.etc., hache PoèmMorB 2427; EscouflS 2327; ViolB 2915; ContPerc4TW 10981; 11677; 11956; etc.; AdHaleFeuillD2 690, haice DoonRocheM 2266; LionBourgAlK 31603, ace EntreeT 12602, hee ChGuillSu 1125; RouH II 1956; 2800; BenDucF 12897; 19933; 25323; ChevCygnePropN 3374; Perl1N 8104; LancPrK 607; TristPrC 472,15; NoomenFabl 42,71; MaugisV 8331, 6 hacent EdConfVatS 5673; BenDucF 23325,
subj. imparf. 1 haïsse IpH 5799, 3 haïst MarieElidW2 371; TristThomL 379; BenDucF 16714; 38285; PoèmMorB 1159; MeraugisF 3711; LancPrK 97,9, 6 haïssent BenDucF 12893; 39843; ChevBarAn 637, haïssient LancPrK 114,11,
part. prés. haant PsCambrM 17,41 [pl. -anz]; HaginL 37b, haiant RobGrethEv Stone [pl. -anz]; HistFécL 4002 [pl. -anz], mfr. hayant AalmaR 3700 [sg. -ens], agn. heyant AmDieuK 82 [pl. -ans], haïssant PsOxfM 17,44 [pl. -anz],
part. passé haï EdConfVatS 440; 546; 6189; MarieFraisneW2 53; HornP 3415; 4862; BenDucF 8144; 15591; 29694; etc.; AdamN 841; EdmK 1904; FolTristOxfH 397; BestGuillR 1589; Bueve3S 15695; SermMaurR 22,15; etc.etc., haïs PercB 6098; AimonFlH 1954; FolTristOxfH 404; PoèmMorB 2722; AnsCartA 5464var.; Bueve1S 8201; Bueve2S 628; Bueve3S 1311, haït BrendanW 1030, haïz CharroiM 175; TristThomL 553; 824; BenDucF 726; 13787; CligesG 1219; RenR 6423; SGen 3313, haïtz AimonFlH 86, haÿ BestAmOct 2552; JobG 893; 2440; 2860; etc.; FoukeH 35,35, haÿs BestAmOct 2426; JobG 2884, aï SimPouillB 561; SaisnvB 104, hahis Bueve3S 562, haié MorPhilP 6674)
- ◆1o“prendre (qch. ou qn) en haine” (dep. ca. 1100, RolS 1244 [(Corsablix, roi sarrasin, appelle ses gens à la bataille contre ceux de France) Ben l’entendit li arcevesques Turpin; Suz ciel n’at hume que voeillet plus haïr]; BrendanW 1030 [Morz est li grips, en mer chaït, Venget en sunt kil unt haït]; 1287; PsCambrM 17,41; 67,1; PsOxfM 17,44; 67,1; EpSEtK 10; GrantMalS2 8f [Chaïm l’envia (Abel) E bien li mostra Cumme il le haeit]; CharroiM 175; AlexisSH 841; 1096; 1125; FloreaL 755; FloreAL 2103; Aiol1F 104; CommPsIA1G2 VI 60; XIX 206 [En la roe n’a ne fin ne comencement, et en l’amur del siecle n’a ne chief ne queue. N’i seit um que ameir, n’i seit um que haïr, n’i set um que cacier, n’i seit um que fuïr]; MarieBisclW2 218; 257; MarieElidW2 374; 438; MarieGuigW2 216; MarieFraisneW2 53; 56; MarieMilW2 145; PhilomB 981; 1465 [les mauvés qu’ele tant het]; etc.etc., TL 4,829; Gdf 4,399a; GdfC 9,742b; Stone 348b; FEW 16,178a)
- ◆v.abs. “prendre (qch. ou qn) en haine” “id.” (dep. ca. 1160, EneasS1 98; 1925 [Ici pres a une sorciere, Molt forz chose li est legiere… La terre fait soz ses piez muire, Enchanter set et bien d’anguire; El fait amer o fait haïr, De tote rien fait son plaisir]; MarieElidW2 371; ThebesC app. IV 10800, TL 4,829)
- ◆haïr inf. substantivé “le fait de haïr” (ca. 1170, TristThomL 635 [si delit de li desir, Dunc m’irt grant paine l’astenir; E si ne coveit le delit, Dunc m’irt fort a sofrir son lit. U li haïr u li amer M’irt forte paine a endurer])
- ◆haïr a / de + infinitif “prendre (qch. ou qn) en haine” (ca. 1170 – ca. 1243, RouH III 4560 [Maugier n’i volt pas remanoir, Ses parenz haï a veeir; De la contree s’esloigna, En Costentin s’en trespassa]; BenTroieC 6095; AlexParA 265,20; ChevCygnePropN 3374 [Saisne sont cel regne, qui Dex puist graventer! Si destruisent ma terre, ardent et font gaster. N’i a cel ne me hee de la teste a couper]; VMortAnW 7,3; OgDanAlC 8404 [Je has Ogier de la teste a coper]; MousketR 2979 [si haioit fort vin a boivre], TL 4,832)
- ◆haïr + syntagme renforçant la valeur affective de l’énoncé (de / a mort; de mortel envie; etc.) “prendre (qch. ou qn) en haine” “id.” (ca. 1170 – mil. 14es., ErecFr 1004 [Por quel forfait et por quel tort Me doiz tu donc haïr de mort ?]; BenTroieC 27126; BenDucF 15841 [Mult le haeit de grant haor, Kar sa terre tote e s’onor Vout mult que ait un de ses fiz]; PercB 5750; 9125; EscoufleS 7655; ChevIIEspF 7920; NoomenFabl 97,12 [Uns sires qui tenoit grant terre, Qui tant haoit de mortel guerre Totes genz de malveisse vie Que il lour fesoit vilenie]; AvocasR 80; etc.etc.; HMondB 2132; LionBourgAlK 31603 [Si androit n’ait personne de son estraccion Que de mort ne lou haice], TL 4,832)
- ◆faire a haïr “être haïssable” (déb. 13es. – 13es., MeraugisF 3191 [De ce n’ai je pas grant envie, Dit Meraugis, ja n’en serai Chastelains, non; car je ne sai Chastel qui tant face a haïr]; Bueve1S 2640 [Les grans tortues, qui molt font a ahir, D’icelë aigue commencent a hisir, De lor venin font la cartre puïr]; RoseLLec 1642; NoomenFabl 36,91 (De la saineresse) [Tel oingnement ne haz je mie, Et il ne fet pas a haïr])
- ◆haï p.p. employé comme adj. “qui est haïssable” (ca. 1170 – ca. 1224, BenTroieC 26465 [Las ! Tant i ot doloros plait ! Com pesme mort e com haïe]; BenDucF 8144 [iceste jenz haïe, en parlant des Danois, cp. la gent haïe ci-dessous]; BodelNicH2 451 [Veés ichi le gent haïe, employé par des païens pour parler des chrétiens; cp. la gent haïe ci-dessous]; AimeriD 367 [la terre haïe, en parlant de Narbonne occupé par les Turcs, cp. la gent haïe ci-dessous]; CoincyI11V 1795 [Sovent crioit li fel, li froiz A voiz haïe, a voiz hideuse, A voiz horrible et tenebreuse], TL 4,833)
- ◆la gent haïe désignation des païens par les chrétiens (ca. 1170 – 13es., BenTroieC 10421; PelCharlF 102 [Les Turcs et les Persaunz et cele gent haïe]; SaisnLB 4491; 4651; 5819; AmbroiseP 3817; MortAymC 3861; WaldefH 17241; 17266 [En icele grant compangnie De cele pute gent haïe Saracins ierent fors e durs, Plus de vint mile i ot des Turcs]; AimeriD 1088; 1116; AnsCartA 2516; 3448; 5624var.; SJeanEvW 680; SimPouillB 561, TL 4,833 [quelques att. sub. “verhaßt”])
- ◆haïant p.prés. employé comme subst. “celui qui éprouve de la haine” (1em. 12es. – 2em. 13es., PsCambrM 17,41 [De mes enemis tu dunas a moi le dos, e les haanz mei desparpeillas, texte lt.: et odientes me dispersisti]; PsOxfM 17,44 [les haïssanz]; RobGrethEv Stone; AmDieuK 82 [pour les deux dernières att., cf. la remarque ci-dessus]; [AalmaR 3700], Stone 348b)
- ◆haïr v. pron. “éprouver de la haine envers soi-même” (dep. ca. 1177, LancU 3723 [Ce tient a honte et a grant let Lanceloz, tant que il s’an het, C’une grant piece a , bien le set, Le pis de la bataille eü, Si l’ont tuit et totes seü]; EscouflS 2563; ContPerc1aR 3448 [Trop feisoit li rois grant folor De traïtors o soi tenir; Seul de ce nous devons haïr], TL 4,833)
- ◆v. pron. récipr. “éprouver de la haine l’un contre l’autre” (dep. 2em. 13es., AlexParA II 77 [De deus pars s’entrevienent, baissiés les gonfanons, Des mors et des navrés fu sanglans li sablons. Tant forment s’entrefierent (var. mss. 2em. 13es. [t. 5 p. 152] Si durement se heent), n’ont cure de prisons, As espees d’acier paient lor raençons])
- ◆v.a. “porter un sentiment négatif, une aversion (envers qn ou qch.)” (dep. ca. 1165, MarieGuigW2 216 [Mult het chascuns que il seit cus (cocu)]; MarieElidW2 374; BenTroieC 10422; SThomGuernW1 5223; LancU 578; 1256 [La pucele voit bien et set Que cil sa conpaignie het Et volentiers s’an sofferroit Ne ja plus ne li requerroit]; LancF 1346; YvainF 1903; 4544; AlexhM 163,13; RenM I 1010; AmbroiseP 1445 [Par un lundi la matinee Aveit Deus l’ovre destinee Qu’il voleit que li rois feïst, E que les perilliez queïst, E que sa suror delivrast, E que s’amie aillors menast. Chascone haeit la jornee Que ele esteit iloc tornee, Car l’empereres les eüst Ambesdous prises s’il peüst, gloss. “maudissait le jour”]; EscouflS 6052; etc.etc., TL 4,832)
- ◆v. pron. “porter un sentiment négatif, une aversion envers soi-même” (mil. 14es., BaudSebB XX 615 [Fiaux a putain! Bastars! Ta mere voilt gisir Avoeques pluseurs hommes, mais pour toi eshardir T’a voillut le meillour des peres retenir. Nes sces quelz fieux tu es, si te dois bien haïr], TL 4,833 [sub “sich hassen”])
- ◆prov. Oncques n’aima bien, qui pour si peu haït / Onqe bien ne me ama, qi pour si poy me het et similaires (1em. 14es. – Cotgr 1611, ProvM 1441; GuillMachC 2,500s., SchulzeBusProv p. 259; Hassell A 54)
- ◆2o“forcer (qn) à agir contre sa volonté, contraindre” (1271, CoutStAmandM I 15,21 [… ne sire ne doit semonre de loi a dire, ne eschevins ne le peult assener, ne maire ne le peult faire, devant celle eure que eschevins sont assis es bans, le jour des plais generaulx; mais s’il avient acuns cas dont besoin touche, seür en doit on estre par le conseil des eschevins. En nul tempore ne doit nulz estre fourmenés, ne sire ne doit haïr s’omme (var. son homme) fors que des lois, gloss. “poursuivre”])
●haïf m.
- ◆“celui qui est haïssable, ennemi” (1em. 12es., PsCambrM 26,3 [Dementiers que apruçassent a mei li maligne, que il manjassent la meie charn; li mien haïf e li mien enemi enpeinstrent, e chaïrent, texte lt.: hostes mei et inimici mei], TL 4,823; Gdf 4,399b; Stone 348a; FEW 16,178a)
●haable adj.
- ◆“qui mérite d’être haï” (mil. 13es., BiblParSir 7,28 [Tu ne la bailleras mie a feme haable en tout ton cuer Gdf, texte lt.: … et odibili non credas te in toto corde], Gdf 4,398a; TL 4,810 [renvoi]; FEW 16,178a)
●mfr. haïssable adj.
(haÿssables 2em. 14es. AalmaR 8347)
- ◆“qui mérite d’être haï” (dep. 2em. 14es., AalmaR 8347 [odibilis, -le : hayneus ou dignes de hayne ou haÿssables], Gdf 9,743a [1569 Montaigne]; FEW 16,178a [dep. 1569])
●mfr. haïsseur m.
- ◆“celui qui éprouve de la haine” (2em. 14es., AalmaR 8605 [osor, osoris : haïsseur, malvoilant])
●haëor m.
(haëor MousketR 8405 [c.s. sg. -eres], hëor déb. 13es. GlBâleB 5210, judéofr. haÿor GlBNhébr301 LevyRech 510)
- ◆“celui qui hait, ennemi” (déb. 13es. – 2em. 13es., GlBâleB 5210 [glose Ez 16,27]; MousketR 8405 [Ahi ! biaus niés, poisans et fors, Li diestres bras de tot mon cors…; Chevaliers sages en tous biens, Desfenderes de crestiiens…, Sires de povres et de rices, Haëres de fos et de nices]; GlBNhébr301 LevyRech 510 [glose de Ps 81,16 et de Dan 4,16], TL 4,817; Gdf 4,397a; LevyTrés 129b; FEW 16,178b)
●hé m.
(hé ca. 1130 PhThBestWa 1016; CourLouisLe 2227; BrutA 2168; EneasS1 95; RouH II 1392; 2502; III 2554; etc.; BenTroieC 8849; 21718; EdConfVatS 3114; SThomGuernW1 938; BenDucF 31124; TristBérG 4278; ThomKentF 1829; ModvB2 4609; 8037; etc.etc., francoit. haé AttilaS IX 66; XIV 3127, aé BertaMilR 9460; OgDanAlR 11391; MacaireR 14469)
- ◆“haine” [à l’exception de deux exemples (v. ci-dessous), attesté seulement dans les syntagmes accoillir / avoir / coillir / prendre / torner en hé “prendre en haine”] (ca. 1130 – 2em. 14es., PhThBestWa 1016 [Ne li est pas ami Puis qu’il l’at apovri, Lores le cuilt en hé E si l’at en vilté]; CourLouisLe 2227 [Ge te cuidai meintenir et tenser Envers toz cels de la crestïenté, Mes toz li monz si t’a cueilli en hé]; BrutA 2168; EneasS1 95; RouH II 1392; 2502; III 2554; etc.; III 9488 [Une noit a iloc esté, Al conte Huon a mostré Comment son frere l’out mené E comment l’out torné en hé]; BenTroieC 8849; 21718; EdConfVatS 3114; SThomGuernW1 938 [Li uns de Salesbire, que li reis ot en hé, E cil de Norewiz, k’il n’ot maint jor amé]; BenDucF 31124; TristBérG 4278 [Li rois vos sout l’autrier mal gré, Et vos enacuellli (l. en a c.) en hé]; ThomKentF 1829 [Daire demande treu de mon regné; Pur ceo que le dedis, m’ad pris en mortel hé. Ses homes, ses barons ad contre moy mandé]; ModvB2 4609; 8037 [Cist les moines acuilt en hé De Burtune e lur abbé E quanqu’il pot les ad grevé, Lur gent destruit e encumbré]; GirVianeE 2444; WaldefH 791; 18380; BouchAbevR 369 [= MontRayn 3,239]; BibleEntS 4100; 4989; etc.etc.; [GesteMonglHernD 1040 [Ja Dieu pour ung traïstre ne m’en prendra en hé]], TL 1,765,29; 2,539,26; 4,1043; Gdf 4,445c; Stone 352a [l’att. ModvB2 4645 est à ranger sub hee, v. ci-dessous]; FEW 16,178b)
- ◆Dieu li dont mal hé! juron exprimant la haine que l’on éprouve envers qn [v. dehé ci-dessous] (mil. 14es., LionBourgAlK 13257 [celle Florantine ot loisir a planteit D’issir hor de la ville tout a sa vollanteit. La damme en escheppait, ma suer per son grez Me delivrait Lion; Dieu li dont mal hé!])
- ◆francoit. venir en hé (à qn) “causer de la haine (chez qn)” (3eq. 14es., AttilaS IX 66 [Li tant sejorner li est venuz in haés, Ad Agoris s’en consoille, priveament li a rasnés])
●dehé m.
[ÉtymologieEmployé dans la malédiction dehé ait “qu’il ait la haine de Dieu” (cp. all. gott’s hass!), ensuite par contraction dehait et, ceci étant considéré comme variante de dehé, dehait, ait, cf. FEW 16,180a n5.]
(dehé ca. 1100 RolS 1047 [c.r. sg. -ét]; 1938 [c.r. sg. -ét]; MonGuill1C 195 [c.r. sg. -et]; 736 [c.r. sg. -et]; TristThomL 1574; HornP 4028; BenDucF 11272; 16009; 19810; Aiol2F 5411 [c.r. sg. -és]; ChGuillSd 129; 2532 [c.r. pl. -ez]; 3420; IpH 673 [c.r. sg. -ez]; 1979 [c.r. sg. -ez]; 3491 [c.r. sg. -ez]; PercB 878 [c.r. sg. -ét]; 4388 [c.r. sg. -és]; MonGuill2C 1279; 1463; 6041; ThomKentF 487; 2676 [c.r. sg. -ez]; ProtH 583 [c.r. sg. -ez]; 3404 [id.]; etc.; AntiocheD 4075 [c.r. sg. -és]; 7306; 7381; ElieF 328; etc.etc., dahé CharroiM 150; 265; 1458 [c.r. pl. -ez]; CourLouisLe 201; BenTroieC 3535; 3549; 3671; etc.; LancR 1670 [c.r. sg. -ez]; 1671; 1745 [c.r. sg. -ez]; etc.; PercB 6703 [c.r. sg. -ez]; RenR 6606 [c.r. sg. -ez]; 7686 [c.r. sg. -ez]; 13512 [c.r. sg. -ez]; ProtH 3469 [c.r. sg. -ez]; FolTristBernH2 215; MantelB 705 [c.r. sg. -ez]; RobHoY 999 [c.r. sg. -ez]; 1293; MuleJ 251 [c.r. sg. -ez]; 586 [c.r. sg. -ez]; etc.etc., dehait Aiol1F 157; 4846; TristThomL 1297; PercB 2190 [c.r. sg. -ais]; 2268 [c.r. sg. -ais]; 4648 [c.r. sg. -ais]; ThomKentF 6007 [c.r. sg. -ais]; GarrLorrP 1,209; MonGuill2C 6148; RenR 11851 [c.r. sg. -aiz]; 12496 [c.r. sg. -aiz]; etc.; AimonFlH 5383; 5421; etc.; SSagOctS 3033; BodelNicH2 214 [c.r. pl. -ais]; 859; 881; etc.; RobHoY 1380; MortAymC 1704; PoèmeMorB 2635; etc.etc., dahait YvainR 5749; PriseCordD 2148; BueveAgnS 2431; Bueve2S 4560; AlexParA II 2188var.; CoincyII10K 1096var.; NoomenFabl 3,239 [c.r. sg. -ais]; 30,108 [c.r. pl. -aiz]; etc., dahat ThebesR 3752 [c.r. pl. -az]; 7970 [c.r. sg. -az]; RenR 9645 [c.r. sg. -az]; HermValS 3607 [c.r. sg. -az]; GuibAndrC 1508 [c.r. sg. -az]; NarbS 1496 [c.r. sg. -az]; 1633 [c.r. pl. -az]; 2140 [c.r. pl. -az]; LancPrK 181,12 [c.r. sg. -az]; 203,38 [c.r. sg. -az]; 494,4 [c.r. sg. -az]; SSagaD 21 021 [c.r. sg. -az]; 31 005 [c.r. sg. -az]; CesTuimAlC 6563 [c.r. sg. -az]; Pères Gdf [c.r. sg. -az]; RenContr1R 2,200, daez [c.r. sg. PercB 1170var.] ParDuchP 2282, francoit. deait AttilaS XVI 4916; 4925, s.l. daaz FloovA 652 [c.r. sg.]; GirVianeE 226 [c.r. pl.]; 253 [c.r. sg.]; 1589 [c.r. pl.]; ParDuchP 2552 [c.r. sg.], dazait RobBloisDidU 762; RobBloisChastU 310; 683; 987)
- ◆loc. subst. dehé (ait) juron exprimant la haine que l’on éprouve envers qn [littéralement “(qu’il ait la) haine de Dieu”] (ca. 1100 – 1em. 15es., RolS 1047 [Dïent Franceis: Dehét ait ki s’en fuit! Ja pur murir ne vus en faldrat uns]; 1938; CharroiM 1458; CourLouisLe 201 [De si fet roi n’avions nos mestier; .C. dahé ait par mi la croiz del chief Por lui ira en grant ost ostoier, Ne a sa cort ira plus cortoier]; 1835; MonGuill1C 736; ThebesR 3752; 7970; TristThomL 1297; 1574; BenTroieC 3535; 3549; 3671; etc.; HornP 4028 [‘A la fei’, çoe dit Horn, ‘donc mar le fui portant! Dehé ait vostre col, s(i)or ne venez avant’]; BenDucF 11272; LancR 1670; 1671; 1825; YvainR 5749 [‘Dahait’, fet il, ‘qui el vos quiert, Ne qui foi ne ploige an requiert!’]; PercB 878; 2268; 4388 [Grans oltrages et grans folies Et grant orgueil li direz ja, Que dehés ait qui le quida Et qui le guide, que je soie]; etc.; etc.etc., TL 2,1313; Gdf 2,593c [sub deshait “chagrin, découragement”]; Stone 151a; FEW 16,178b)
- ◆dehé employé comme substantif détaché du juron (ca. 1200, RobHoY 999 [Fiz, ainz que tu ton mot desplies Ne que tu a autres le dies, Deiz esguarder qu’il ne mesalle, Ker ce saches tu bien sanz faille Que s’il est une feiz alé, Jamés ne sera rapelé Qu’il vienge la dont il eissi. Ice saches tu bien de fi, Por desdire ne por dahez, Ne por desmentir s’en asez; Puis qu’il est fors des denz issuz N’iert mes ateints ne retenuz]; ContPerc2aR 9489 [Le chevalier qui vers lui vint Choisi, s’estut por lui atandre Et por les noveles aprandre Des dahez qu’il li volt orer]; ContPerc2eR 30212 [Celui ora cent foiz dahé Qui au roi Artu l’anvoia], CorleyCont2 110)
- ◆loc. subst. mal dehé, loc. subst. maudahé etc. [pour les var. graphiques de dehé, v. ci-dessus] locution partiellement figée, comprise parfois comme préfixée, employée comme juron, cp. dehé ci-dessus (mil. 12es. – 1em. 15es., CharroiM 150 [Maldahé ait qui en ot onc espié]; 265; MonGuill1C 195; Aiol1F 157; 4846 [Mal dehait ait el col, en la barbe et el cief, Qui ja mais lor taura le non de chevalier]; BenDucF 16009; 19810; Aiol2F 5411; LancR 1745; PercB 2190 [‘Mal dehais ait ceste novele’, Fait li vallés, ‘et qui l’a dite’]; 6703; etc.; AimonFlH 5421 [Li princes a dit: ‘Mal dehait Que plus en welt entrer em plait’]; SSagOctS 3033 [Mal dehait ait la noureture Quant ele oirre contre nature!]; ElieF 328; BodelNicH2 909; 1479 [Maudehait qui che me conseille Que je deviegne renoiés!]; OrsonP 1024; Perl1N 8083; 8098; VengRagF 3489; etc.etc., TL 2,1313 [plusieurs exemples sub dehé]; 5,1281; Gdf 2,593 [sub deshait “chagrin, découragement”]; FEW 16,178b)
●agn. hee f.
- ◆“haine” (ca. 1170 – ca. 1200, HornP 4698 [E dan Horn lur ad ja cumencé la meslee, E dan Hardré i fud k’od lui prest[e] sa hee: De ferir sur paëns c’est ren ke lui agree]; EdmK 1948; ModvB2 4645 [‘Pol’, fait il, ‘la meie amur Vus suffritis a ceste hee Car en tel mal e en tel mellee Ert vertu tres bien provee’]; RobHoY 1427 [Fiz, meint home est de tel nature K’un pensé gueres ne li dure, Mes tant cum est en cel pensé, Fet il mout volentiers bonté; E quant il entre en autre hee, Donc refet tost quant nul n’agree], TL 4,1051; Gdf 4,447b [cite encore sub “tourment?” les att. MarieEsp[P 1201 et 1599]; Stone 352b; FEW 16,178b)
●haïe f.
- ◆“haine” [employé dans le syntagme avoir en haïe “haïr”; difficile à séparer de enhaïr, v. ci-dessous] (ca. 1170 – fin 12es., EdConfVatS 3125 [La chaitive bien entendi Qu’en despit l’aveit sun mari… De tutes parz dulur l’asalt, Kar sun confort par tut li falt. Tut ses parenz l’unt en haïe, De nul n’at cunfort ne aïe]; AliscRé 3350 [Se j’ai dit chose dont m’aiez enhaïe (l. en haïe), J’en souferrei]; GuischartG 1357 [Trop aime cil sun cors ki s(a) alme ad en haïe], Stone 352a; FEW 16,178b)
●mfr. heeus adj.
- ◆“qui inspire de la répugnance” (ms. pic. / wall. 2em. 14es., AldL 201,11 [Cil qui se corouce volentiers, doit avoir le visage hideus (var. Gdf heeus; var. éd. mT p. 46 honteus), ne mie amiable ne plaisant], Gdf 4,447b; FEW 16,178b)
●haor f.
(haor BenDucF 15841; 38319; 41455; etc.; EstFougL 278; GuillarM 5305; 5311; SEust7O 398; MousketR 25469; MaugisV 4106; AuberiTarbé p. 56; Caton Gdf [ms. fin 13es.], haour Bueve1S 10; Bueve2S 287 [= Bueve3S 211], agn. haür ca. 1100 RolS 3771; LoisGuillR 10; BrutA 13144; TristThomL 374; 407; 569; etc.; RouH III 2543; EdConfVatS 544; 1449; 1461; etc.; SThomGuernW1 739; 1603; 3778; ThomKentF 2843; 3243; 3400; 3600; AdgarK XLI 117; XLVIII 61; ModvB2 299; RobHoY 2544; SClemW 1915; WaldefH 5900; 15872; 19962; 20088; PetPhilT 2086; 2631, s.l. hahor AthisH 5811, haior RouH II 1530; Auberi Gdf, agn. haiur TristThomL 966, s.l. aour [c.s. sg. -ours] AlexParhM 466,18)
- ◆“haine” (ca. 1100 – 2et. 13es., [RolS 3771, v. ci-dessous]; LoisGuillR 10 [E li plaez jurra sur seinz que pur meins nel pot feire ne pur haür si chier nel fist, = BartschChrest 12,31]; BrutA 13144; TristThomL 181 [Dunt vient a hume volenté De haïr ço qu’il ad amé U ire porter u haür Vers ço u a mise s’amur?, question éternelle]; 374; 407; 572; etc.; RouH II 1530; III 2543; EdConfVatS 544; 1449; 1461; etc.; SThomGuernW1 1603; 3778; BenDucF 15841; 38319; 41455; etc.; EstFougL 278 [Dex! ce que di, ne di par ire, Ne por haor no voil escrire, Mes verité li covient dire, Qui autre chastïer desire]; AlexParhM 466,18; ThomKentF 2843; 3243; 3400; 3600; ModvB2 299; RobHoY 2544; etc.etc., TL 4,891; Gdf 4,415c; Stone 352a; FEW 16,178b)
- ◆dans les syntagmes accoillir a haor et avoir / coillir / prendre en haor “prendre en haine” [cp. acoillir… en hé ci-dessus] (ca. 1100 – ca. 1243, RolS 3771 [Rollant sis niés me coillit en haür, Si me jugat a mort et a dulur]; TristThomL 569 [Ço ere a dreit qu’en haür m’ait Quant m’astienc del naturel fait Ki nos deit lïer en amur]; SThomGuernW1 739 [Ne sai se pur ceo l’a li reis pris en haür]; AdgarK XLI 117 [Aiez ore en grat haür Ton pechié e ta fol errur]; XLVIII 61; WaldefH 5900 [Le roi Swein… En grant haür quilli avoient Quant il croire ne les (ms. nes) voleit]; Bueve1S 10; SEust7O 398 [Tuit si ami l’acoillent a haor]; MousketR 25469, TL 4,892 [quelques att. sous la déf, générale])
●haïer m.
- ◆“haine” [cp. prendre en hé ci-dessus] (1em. 13es., RenMontH fo 71 [Adunc me prist le rois de France si en haïer Que il m’en volt ocire e les membres colper Gdf, correspond à l’éd. lcM 227,26 Adonc me prist li rois de France a regarder], Gdf 4,399a)
●haement m.
- ◆“haine” (2eq. 12es., WaceConcA 1108 [Tens est venuz d’ariere aler La dunt Eva nos fist geter; De retorner en paradis, La dunt Eva nos a fors mis. Par Eva ot hom comencement de mal, de mort, de haement, var. chelement; chaement; chieement], TL 4,815; Gdf 4,396c; FEW 16,178b)
●haïne f.
(haïne ca. 1155 BrutA 14410; ThebesR 2238; BenTroieC 10637; 13753; 26374; etc.; RouH III 10587; BenDucF 1516; 3596; 3850; AdamN 479; CligesG 2262; 4949; LancU 3674; 5451; YvainR 1767; 6008; 6017; etc.; PercB 8356; 9125; RenR 5753; EructavitJ 524; SimFreineGeorgM 676; etc.etc., haÿne CassidP 482A p. 635; JobG 205; 482; 1072; RichH 166; JCondS VI 5 [GdfC haynne err.]; GeoffrParChronD 5689; JCourtPlaitaT 183; JMoteVoieP 3043; TristNantS 426; 2471; 7676; etc.; [mfr. DenFoulB4 prol. 77; I 4,32; I 5,23; etc.; AalmaR 8347; 8350], haïnne BenDucF 25332; 26924; 29320; JoinvW1 460e [= éd. C§ 683 haine], haÿnne LoisGodM VIII; [mfr. MistSGenisM 2292], haaine MirNDPersP 14,627, heïne BestGuillR 1689var., hahinne BenDucF 2783, agn. haane BibbR 786 [= haan BibbW p. 165 (rangé par TL 1,219,43 sub ahan, à corr.]; BibbfW 60,12, s.l. hoïnne CoutVerdun1M 10,1 [leçon assurée?], haïgne LancPrK 400,27, haÿgne PurgSPatrBerM 677, s.l. aïne BalJosAnS 5856; JPrioratR 5942; 6324, aÿne doc. 1317 GdfC, aïnne Caton GdfC, aignie Tote l’istoire éd. Bourdillon p. 47)
- ◆“sentiment violent (envers qn ou qch.), basé sur une colère agressive accompagnée de l’abomination, haine” (dep. ca. 1155, BrutA 14410 [En un champ ki Helfelde ad nun Fud la bataille e la tençun Entre Chadwalein e Edwine; Mult ot entre’els mortel haïne]; ThebesR 2238; BenTroieC 10637; 13753; 26374; etc.; RouH III 10587; BenDucF 1516; 2783 [cest grant deslei, Por quei est entre mei e tei ? Que nos entravum nos a querre ? Ne por qu’a l’un vers l’autre gerre ? Que deit qu’entre nos a hahinne Si amor non, entiere e finne, Vesitinez, finne aliance ?]; 3596; etc.; AdamN 479; CligesG 2262 [Amors est pire que haïne Qui son ami grieve et confont]; 4949; LancU 3674; 5451; PercB 8356; 9125; RenR 5753 [Dame, fait il, Diex me confonde, S’onques por mal ne por haïne Ai eschivé ceste gesine]; etc.etc., TL 4,825; GdfC 9,742a; Stone 348b; FEW 16,178b trisyllabique jusqu’au 16es.[cf. Anc. poés. fr. 1,206 ⟨: cuysine⟩; 9,300 ⟨: ruyne⟩], toujours bisyllabique à partir du 17es. [chez Corneille ⟨: reine⟩, Molière ⟨: porcelaine⟩, Racine ⟨: chaine⟩, etc.])
- ◆pl. haïnes “sentiment violent (envers qn ou qch.), basé sur une colère agressive accompagnée de l’abomination, haine” “id.” (ca. 1176, EstFougL 979 [Les contesses et les reïnes Funt asez peis que les meschines, Quar d’iloc sordent les haïnes, Les meslees et les ravines])
- ◆sg. haïne “sentiment violent (envers qn ou qch.), basé sur une colère agressive accompagnée de l’abomination, haine” “id.” employé dans une allégorie (ca. 1177 – 1340, YvainR 6032 / 35 [Ensi puet bien estre la chose: Espoir qu’Amors s’estoit anclose En aucune chanbre celee; Et Haïne s’an ert alee As loges par devers la voie Por ce qu’el vialt que l’en la voie. Or est Haïne molt an coche, Qu’ele esperone, et point et broche Sor Amors quan que ele puet]; 6048; 6057; RoselLec 139 [Les ymages et les pointures Dou mur volentiers remirai; Si vos conterai et dirai De ces ymages la semblance… Enz en le mileu vi Haïne Qui de corroz et d’ataïne Sembla bien estre meneresse]; JMoteVoieP 3043, TL 4,825)
- ◆coillir en haïne “prendre en haïne” (ca. 1230, RoselLec 3650 [Foïr l’en estuet de la terre, Qu’il ne durroit pas a la guerre Jalosie n’a l’ataïne, S’ele le cuilloit en haïne], TL 4,825 [sous la déf. gén.])
- ◆prov. Viex mesfais fait nouvele haÿne (ca. 1275, CassidP 482A p. 635)
- ◆prov. Mieus vaut viés detes que viés haïne (fin 13es., ProvM 1302)
- ◆prov. mfr. Vielle haïne fait moult mal (15es., ProvM 2474, TL 4,826)
●haïn m.
(haïn 1erq. 14es. BertaMilC Rol. 182; EntreeT 6609; HuonAuvbS3 9714; PrisPampM 453; 1448; CesNicD 1048; 2895; [mfr. HugCapL 6092; AttilaS XIV 895], francoit. aïn PassAprésBe 88; PrisPampM 989; 3273 [éd. [h]ain]; 5197 [éd. [h]aïn]; PassNicB 512, ahin HuonAuvpS3 9714; EntreeT 14252; HoltusEntr 192 [source non contrôlable])
- ◆“haine” (1erq. 14es. – 3eq. 14es. [surtout francoit.], BertaMilC Rol. 182 [Veez como est belo, la fame li fa haïn]; PassAprésBe 88 [Nen fu mené si vilmant home terrin Com condurent li Juyf li rois divin. Quand ce vit, Petrus si’n prist tïel aïn, Nen soit tenist por un moi d’or fin Ch’il non disist: ‘Filç a puitan, mastin, Char mon mastre meneç a tiel traïn!’]; EntreeT 6609; 14252; HuonAuvb / PS3 9714; CesNicD 1048; 2895; PrisPampM 453; 989 [S’encontrerent ensemble, plains d’irour e d’aïn]; 1448; etc.; PassNicB 512; [mfr. HugCapL 6092 [souvent ly disoient par moult grande haïn ⟨: Assellin; couvin; declin; etc.⟩(6)]; AttilaS XIV 895], TL 4,824 [l’att. HugCap est rangée 4,826,38 sub haïne f.]; Gdf 4,400a [m. et f.]; HoltusEntr 192; FEW 16,178b)
●agn. hainé adj.
(hainé BiblAgn Gdf, haigné BiblAgn Gdf)
- ◆“qui est l’objet de la haine” (1em. 14es., BiblAgn Dt 21,15-17 [Si hom ait deux femmes, l’une amee et l’autre hainee (texte lt.: unam dilectam et alteram odiosam), et eit de celes engendré enfaunts, et li fil de l’haignee primes engendré ne voldra departir de la substaunce entre ses fils, il ne porra faire les primes engendrés fils de l’amee aler devant les fils de l’haignee, mais il conustra le prime engendré de la haignouse, et il donra a li des choses que il avera en toutes choses doubles Gdf], Gdf 4,400b)
●haïnos adj.
(haïnos BenTroieC 10613; 13186; 13547; 17960; etc.; BenDucF 78; 134; 1957; 5258; etc.; GuillTyrA p. 160; 161, haïnous RenclMisH 69,1; ChaceOisi2H 47,7, agn. haïnus 1155 BrutA 13378; EdmK 1888; 1889, s.l. haïneus [aussi -eux, -el] MirNDChartrK IV 10; RoseMLec 4263; 19198; BeaumCoutS 1132; BibleMalkS 1919; doc. 1311 Gdf; PelVieS 10565; JMoteVoieP 898; RenContrR 41127; [mfr. DeschQ 2,347,104], haÿnos BenDucF 12151; 14184, haÿneus [aussi -eux, -el] GeoffrParChronD 1764; 4942; JMoteVoieP 771; GilMuisK 1,192; [mfr. HugCapL 1595; AalmaR 8347; 8616; 12348; DeschQ 4,197,28; AnglureB 249], haïjneus OvMorB V 171, heÿnous YearbEdwIIP 8,165; [mfr. PsLorrA 108,2; ChronAnG 94,1], hahinos BenDucF 13683; 18434, hahynos DialAmeB VI 18, haïgnos ClefD 2886var., haïgnous BibleAgn Gdf, haïgneux JVignayEnsK 36d, aïnous Athis[H 143] var. GdfC; BenTroieC 10613var., mfr. aïneus MPolGregP chap. XXXIIvar.)
- ◆1o“qui est caractérisé par la haine” (dep. 1155, BrutA 13378; BenTroieC 10613 [Mil jostes faites haïnoses]; 13547; 17107; 17960 [Ne li serons plus haïnos: Pardoné seront li mesfait]; 19250; 21627 [place haïnose, TL “Schauplatz des Hasses”]; etc.; BenDucF 5258; 11296 [E veit la grant jent haïnose Qui contre lui ert assemblee]; 12151; 13683; 14184; etc.; RenclMisH 69,1; MirNDChartrK IV 10 [Un jor… vint Un chevallier fel et crüels Et sur tous autres haïnels; crüel < *crudosus, cp. IV 18 dels = deux]; RoseMLec 4263 [Amors, ce est pez haïneuse, Amors, c’est haïne amoureuse, C’est leautez la desleaus. C’est la desleautez leaus]; 19198; BeaumCoutS 1132; Athis[H 143] var. GdfC; GeoffrParChronD 1764 [il croit celz Qui aus François sont haÿnelz Et qui sont aus Flamanz amis]; JMoteVoieP 898; [mfr. PsLorrA 108,2 [Il ont parleit encontre mi de laingue fauce et decevant, et de perolles heynouse, et de heyne m’ont assailli de toute part]; ]etc.etc., TL 4,827; Gdf 4,400b [hainel, à corr.]; GdfC 9,742a; FEW 16,178b [hainus, -eux; etc., hainel à suppr.])
- ◆substantivé “celui qui est caractérisé par la haine” (ca. 1320 – 2em. 16es., OvMorB V 171 [maint sont qui par lor outrage Cuident desjoindre et depecier Cest mariage (entre Jésus et l’âme) et Dieu forcier. Li glout et li luxurieus, Li charnel, li delicieus,… Li haijneus de put afaire, Li mauvés et li pereceus]; JVignayEnsK 36d [les uns de ses domoisiaux ont… tant de paroles et de haïne entre eulz… Et pour ce que entre toutes les autres choses qui sont en humaine nature, c’est male chose a soy mouvoir soudainement et felonneusement en oïr desavenans nouveles de sa fame, celi haigneux ymagina ceste chose comme faulz et mauvez: et s’en ala a leur seigneur, et raconta secretement en mentant: ‘Sire,… mon compaingnon habite en mauvaise maniere avec ta fame’, cp. Abbev. hagneux “mauvais sujet” FEW 16,140a sub abfrq. *handjan “mordre”]; JMoteVoieP 771; [mfr. HugCapL 1595; mfr. DeschQ 2,347,104], TL 4,828,14; GdfC 9,742a [y range également l’att. de DialAm, mais v. sub 2o ci-dessous]; FEW 16,178b)
- ◆prov. Comparaisons sont haïneuses (13es. – ca. 1372, ProvRurU 253; GeoffrParChronD 4942 [= HenryChrest 173,4]; GilMuisK 1,192; [mfr. GuillMachPriseM 1596 / 97; cp. ChastellK 6,305 [Dame, comparisons sont aucunefois odieuses]; 6,378; ]ProvM 409, Hassell C 263)
- ◆2o“qui excite la haine” (ca. 1170 – ca. 1398, BenTroieC 13186 [autres gieus vis e hontos, Dont li plusor sont haïnos As deus, quin prenent la venjance Par la lor devine poissance]; 24498; BenDucF 78; 134; 1957; etc.; EdmK 1888 / 89 [Lothebroc soune en engleis, ‘Ruisel haïnus’ en franceis; Veirement haïnus esteit, Il e ceo que de li surdeit]; DialAmeB VI 18 [kar je sui fayz a toz hahynos, texte lt.: effectus sum enim cunctis abhominabilis; GdfC 9,742a «subst.»]; BibleMalkS 1919; ChaceOisi2H 47,7; doc. 1311 Gdf; YearbEdwIIP 8,165; PelVieS 10565; RenContrR 41127; etc.etc.; [DenFoul Gdf; ChronAnG 94,1; AnglureB 249 [TL “beschwerlich”]], TL 4,828; Gdf 4,400b; FEW 16,178b)
●mfr. haineusement adv.
(haineusement AalmaR 8349; DeschQ 8,167,32, agn. haynoussement Rough 163 Stone)
- ◆“par haine” (dep. 2em. 14es., AalmaR 8349 [odiose : haineusement]; DeschQ 8,167,32 [(ballade ‘Pour sa langue refrener’) Princes, parler senestrement D’autrui et haineusement A Juif, Sarrazin, Crestien Est grant folie et grant tourment]; Rough 163 Stone, Stone 348b; FEW 16,178b [1554], cp. haingeusement ci-dessous)
●mfr. haineuseté f.
(hayneuseté gloss. 15es. Gdf, agn. heynoustee RotParl1M 3,564)
- ◆1o“haine” (15es., glossaire fr.-lt. BN lat. 7684 [hayneuseté : odiositas Gdf], Gdf 4,400c; FEW 16,178b)
- ◆2o“fait qui excite la haine” (1404, RotParl1M 3,564 [le dit suppliant ne poet avoir son remeyde ne redrisse de les horribles heynoustees avant ditz… pur respondre des horribles heynoustees avant ditz, il est question du rapt d’une fille de neuf ans pour la marier], Stone 348b)
●ahaïr v.abs.
- ◆“éprouver de la haine (envers qn ou qch.)” (1em. 12es. – ca. 1343, PsCambrM 35,2 [Kar trecherusement fist envers lui en ses oilz, que il truvast iniquitet de lui a ahaïr, texte lt.: … ut inveniret iniquitatem ejus ad odiendum]; AndréCoutP 239 [Mes quant as Jués fu retret Tot ce que Joseph avoit fet Mout l’ahaïrent veirement]; EschieleMahW 11vob 12 [sachez qu’il ne t’aimerunt pas, anz t’aharrunt]; ChronPLangW2 2,430 app. II; GirRossAlH 2731 [Ne se doit orguillir pour sa sublimitei, Ainsint ne se doit il pour sa crudelitei Faire ahaïr de ces qu’a en subjection, le seul ex. où l’on pourrait lire a haïr]; PrisePampM 48, TL 1,219; Gdf 1,172b; Stone 18a; FEW 16,179a)
●contrehaïr v.a.
- ◆“éprouver de la haine (envers qn ou qch.), haïr” (2eq. 13es., MerlinsP 1,165 [il le contrehaoient et despisoient por chou que il ne savoient nule chose de son parenté]; 2,189; 2,190; 2,191 [‘je ne porroie avoir cuer de lui amer, se il me faisoit dame de toutes les riqueches qui sont desous le throsne…’. Ensi dist de Merlin la damoisiele del lac par maintes fois, car elle le contrehaoit trop pour chou qu’il estoit fieus dou dyable], TL 2,796; FEW 16,179a)
●enhaïr v.a.
(enhaïr WaceMargtK 48; 54; AlexissE 1185; ProvSalSanI 5267; BrutA 7023; MarieFraisneW2 61; MarieGuigW2 480; RouH II 1828; FantosmeH 1902; SGregB1S 1500; EstFougL 781; CligesC 476; RenR 12561; 14556; CoucyChansL XVIII 15; ModvB2 5260; EructavitJ 991; 1591; HermValS 113; 3917; etc.etc., enhaÿr ErecFr2 2787; BalJosPr1M 43,13; SoneG 13628; TristNantS 19903, anhaïr ErecF 2790; 2791; CligesF 476; RenR 11259; WaceMargaK 48; BalJosAnS 4279, anhaÿr BibleMalkS 9758, enahir ErecFr2 2786, enhahir AlexParA IV ajout après 1606 ms. 13es., enhadir Alexis2 433)
- ◆“prendre en haine (qn ou qch.)” (fin11es. – Stoer 1638, Alexis2 433 [(la mère) Trait ses chevels e debat sa peitrine, A grant duel met la sue carn medisme: ‘E filz’, dist ele, ‘cum m’oüs enhadithe! E jo, dolente, cum par fui avoglie’]; WaceMargaK 48; 54; AlexissE 1185; ProvSalSanI 5267; BrutA 7023; MarieFraisneW2 61; MarieGuigW2 480; ErecFr2 2786; 2787; RouH II 1828; FantosmeH 1902; SGregB1S 1500 [Mort, purquei m’as si enlaidie, E purquei m’as si enhaïe Ke ne me as a mort liveree Quant jo des funz fui aportee!]; EstFougL 781; CligesC 476; RenR 11259; 12561; 14556; CoucyChansL XVIII 15; etc.etc. [bien attesté en afr.], TL 3,417; Gdf 3,185b; Stone 228b; FEW 16,179a, encore dial. mod., v. FEW)
- ◆v.pron. “se prendre en haine” (ca. 1275, RosemLec 6414 [Si s’est si forment esbahiz Qu’il meïsmes s’est enhaïz; Et quant il se vit en ce point, Aus sers pria qu’il le tuassent Ou qu’a soi tuer li eidassent], TL 3,419; Gdf 3,185b)
●entrehaïr v.pron. à valeur réciproque
(entrehaïr 1155 BrutA 4388; 4436; 13990; EneasS1 4358; BenTroieC 28538; BenDucF 34092; GautArrIllC 5342; YvainHu 815; PercB 2670; ContPerc1tr 10764; AlexParA II 77var. (t. 5, p. 152); CoincyI33K 6var.; BeaumCoutS 57; etc.etc., entrehaÿr SaisnaB 3881; TurpinBrianeS 380, antrehaïr YvainF 817; PercH 2206; 2670; ContPerc1er 1470, entrahaïr CoincyI33K 6; CristalB 6138)
- ◆“se haïr mutuellement” (dep. 1155, BrutA 4388; 4436 [Emprés grant ire grant amur, Emprés grant hunte grant enur, Ço solt a plusurs avenir Ki se suelent entrehaïr]; 13990; EneasS1 4358; BenTroieC 28538 [Li reis de Crete en fist tel pais Qu’il ne s’entreharront ja mais, Quar a femme li a donee Hermonia, sa fille ainznee]; BenDucF 34092; GautArrIllC 5342; YvainF 817; PercH 2206; 2670; SaisnaB 3881; ContPerc1tr 10764; ContPerc1er 1470 [Et li vasal les lances baisent, Qu’il sont grant et hardi et fort Et si s’antreheent de mort]; TurpinBrianeS 380; CoincyI33K 6 [Je truis que deus dames estoient Qui durement s’entrehaoient. L’une a l’autre faisoit tel duel Qu’estranglee l’eüst son vel, Car son baron li soustraoit]; AlexParA II 77 [Tant forment s’entrefierent (var. mss. 13es. s’entreheent) n’ont cure de prisons]; etc.etc., TL 3,636; GdfC 9,488a; FEW 16,179a)
●parhaïr v.a.
[ÉtymologieTraité ici comme composé de par + haïr, bien qu’il ne soit pas exclu de donner à par une valeur adverbiale, cf. TL 7,180ss. par 13o.]
- ◆“haïr au plus haut point” (ca. 1130 – 14es., PhThBestWa 640 [E Phisiologus Iço dit que ydrus Volentiers est en illes, Mult parhet (éd. par het) cocodrilles, Par engin li quiert mort Quant buche uverte dort]; BenTroieC 26534 [Tant a or porchacié Envie, Que de ma beauté se plaigneit E que tant me parhaïsseit (éd. par h.) = HenryChrest 44,94]; CoincyII20K 414 [éd. par heit]; BenTroieC 3591 var. ms. 14es., TL 7,266; Gdf 5,769b; Stone 496a; FEW 16,179a)
●rehaïr v.a.
- ◆“haïr à son tour” (ca. 1177 – ca. 1285, YvainF 4336 [An cez conpaignons (Deus et droiz) mout se fie Et son lion ne rehet mie, avec note]; AdgarK XXXVII 31 [Kar quant hoem de sa femme set Itel folie, mult la het, Et celi rehet, en sun curage, Qui li aguaite itel huntage]; RobGrethEv Stone; HuonPalL 652 [La pucele se dementoit En icel point, quar molt estoit A grant mesaise, ce sachiez, Quar ses cuers ert si enlaciez En l’amor au bon bacheler Qu’a grant paine s’en puet celer Ce qu’ele pensse envers nului, Et autretant rehet celui A cui ses pere l’a donee, = MontRayn 1,46]; BretTournD 1685, TL 8,646; Gdf 6,751b; Stone 618a; FEW 16,179a [à quoi se réfère «“haïr extrêmement” (hap. 13. jh.»?)])
●haenge f.
(haenge 1em. 12es. PsOxfM 138,21; PsCambr 108,4; 138,24; CommPsIA1G VI 303; XXIV 399; XL 67; CatEverL 457; BrutA 7156; 14577; RouA III 3281; 10516; SThomGuernW1 3219; JobGregF 365,41; DialGregF 71,3; WaldefH 15871; FetRomF1 37,7; EdConfCambrW 2439; SeneschO 78; etc.etc., haïnge AngDialGregO 8895; GirRossDécH 3180 var. ms. francisé 2em.13es. [hauige l. hainge]; ClefD 1764; SEvroulS 1783; GlParR 5835; GlConchR 5835, haïenge Rou[H III 3281] var. ms. fin 13es. Gdf [manque éd. H], haïngne RouH ca 272; [III 3243 var. ms. 17es.], agn. hange LoisGuillR 39,1; HornP 1858; SimFreinePhilM 229; 1037; ModvB2 7151; AngDialGregO 14128; RobHoY ajout après 1662; GrossetConfU 573,12; HArciPèresO 2070; SeptPechVesp Stone; GrantMalS2 92d var. ms. 2em. 13es.; NicBozProvrT 63,1, haange RèglHospCamS 1610 [ms. hange]; ThomKentF 7366; SJeanAumU 5933; SClemW 1151; 12188, haunge HornP 887; MirourEdmabW 8,37; BrittN 1,22, hauenge PsCambr 118,128, hahange EdConfCambrW 3194, s.l. haence AtreW 4430 var. ms. fin 13es., aenge GuillMarM 5612 [éd. [h]aenge], aïnge CoutOleronB 128)
- ◆“haine” (1em. 12es. – mil. 14es., PsOxfM 138,21; PsCambr 108,4; 118,128 [tute sente de mensunge a hauenge TL havenge oi, texte lt.: omnem semitam mendacii odio habui]; 138,24; GrantMalS2 92d; CatEverL 457; LoisGuillR 39,1; BrutA 7156; 14577; RouH ca 272; etc.; III 3281; 10516; HornP 887; 1858; SThomGuernW1 3219; RèglHospCamS 1610; ThomKentF 7366 [bataille commune seit au comencement; E qui veincre porra, le los eit en present, E qui defaudra, haange ait e turment]; SimFreinePhilM 229; 1037; etc.etc.; GrossetConfU 573,12 [si ai curuz trop lungez porté issi qe jeo le turnai en hange vers mon prune, e avoy si male volunté envers lui qe jeo voudrai k’il perdissist vie]; GlParR 5835 [odium : haïnge, = GlConchR 5835], TL 4,816; Gdf 4,396c; Stone 350a; FEW 16,179a, encore dial. mod., v. FEW)
●haïngeos adj.
(haïngeous ClefD 2886; 3251, haïngeux GlParR 5837; GlConchR 5873)
- ◆“qui excite la haine” (prob.1280; mil. 14es., ClefD 2886 [Bonne n’est pas trop grant simpleche: Nous tenon fames trop tesantes A haingeouses et a pesantes, Si nous traion d’elles arriere Quant les veon de tel maniere]; 3251 [Paris Helene ledengeit Pour cen que gloutement mengeit Et par cest point l’avoit haingeouse, Contien qu’elle fust graciouse]; GlParR 5837 [odiosus : haingeux, = GlConchR 5837], etc.etc.TL 4,827; FEW 16,179a, encore dial. mod., v. FEW)
●haïngeusement adv.
- ◆“par haine” (mil. 14es., GlParR 5838 [odiose : haïngeusement, = GlConchR 5838], FEW 16,179a)
(1)
Le ms. n’a conservé de odisti que l’initiale o-, mais l’émendation se justifie par le contexte Ps 5,7). – Le FEW 16,179b cite, par erreur, l’inf. sous la forme de *hatire.
(2)
Il faudrait en plus comparer la position phonétique dans la phrase d’un adverbe d’une part, et d’un verbe préfixé d’autre part.
(3)
Nous renonçons à reprendre la question étymologique du côté ibéroroman.
(4)
1968; le travail de Greive n’a été publié qu’en 1970.
(5)
La var. Je harrar ib. p. 81 ne peut être considérée que comme forme erronnée du scribe.
(6)
L’accord entre subst. et adj. ne s’explique pas: pendant que la forme adj. grant est employée au masculin (2329; 2494; 2610; etc.) et au féminin (2389; 2476; 2631; etc.), grande n’est employé en général qu’au féminin (2339; 2392; 2403; etc.) [L’adverbe se trouve, selon les besoins métriques, sous les formes granment (3254; 3271; etc.) ou gramment (584; 2505) et grandement (3296)]. Ajoutons que cette attestation de haïn est la seule qui ne soit pas francoit.